Si la vie était un film, je serais un figurant. Cette personne dont on ne parle jamais. La bonne amie de l’héroïne, celle à qui on confie tout, mais qui ne parle pas.
Celle qui est tellement discrète que sa présence, comme son absence, passe inaperçue. Celle qui cède toujours sa place et descend du trottoir pour laisser passer les autres. Celle qui n’est ni particulièrement jolie ni particulièrement brillante. Celle qui dit toujours oui, jamais non. Celle qui sourit discrètement en rasant les murs. Celle qui, plus que tout, rêve de devenir invisible…
Et qui l’est déjà sans le savoir.
En grandissant, je multipliais les échecs plus que les succès
Je n’ai jamais connu mes tables de multiplication. J’ai toujours eu une mauvaise orthographe. Ma mémoire n’enregistrait que les émotions. Je n’ai jamais accompli le moindre exploit scolaire ou sportif. Mon attitude studieuse, pour compenser mon manque de mémoire, me valait l’étiquette de l’intello de la classe. Je n’ai jamais fait preuve d’audace ni de bravoure.
Tu devrais t’affirmer davantage.
Sois spontanée.
Connaissez-vous le principe de l’injonction paradoxale ? « Sois naturelle ! » Comment réagir à cela ? Quoique l’on fasse, l’on ne peut satisfaire une demande pareille.
Pour quelqu’un qui manque de confiance en soi, lui demander de s’affirmer est un challenge plus intenable que celui de retenir son souffle.
Pourtant, l’on me l’a demandé toute ma vie.
Jusqu’à me reprocher de ne pas faire d’effort. Moi dont le but premier était de plaire aux autres et de les satisfaire, quel paradoxe. Quelle injustice !
Puis un jour, j’ai vu que tout le monde avait peur. Tous.
Du ridicule. De l’échec. De la mort.
Tout le monde a peur
Mais nous ne vivons pas tous de la même façon avec nos peurs.
Certains les refoulent, les nient et les oublient. D’autres les exposent aux yeux de tous. Ne sachant comment gérer ces poids attachés à leur cheville.
Et d’autres encore les reconnaissent, les regardent bien en face et leur font une petite place à leur côté.
Tous ces échecs que je pensais cumuler, dont je pensais construire mon histoire… n’étaient qu’une partie de mon récit. À côté d’eux, d’autres pages attendaient de se noircir et certaines étaient déjà porteuses de petites pierres à la base de mon édifice personnel. Des repères pour grandir, des fiertés et moments de bonheur, j’en avais autant que les autres.
Juste, je ne les voyais pas.
Imposer un changement personnel n’a pas de sens
Dicter la conduite d’un autre revient à tenter de modeler sa personnalité. Un changement personnel ne peut qu’être volontaire et porté par personne qui désire changer.
Une fois que l’on a décidé de changer, vraiment décidé, plus rien ne peut nous arrêter.
Je me suis toujours vue comme un rôle secondaire, une figurante, sans pouvoir m’imaginer un jour être l’héroïne de ma propre vie. Et réaliser le schéma tout tracé devant moi ne m’intéressait pas. Cette histoire la ne me correspondait pas.
La seule histoire qui me corresponde est celle que j’écrirai par ma seule volonté.
Quel a été mon premier vrai choix ?
Le premier virage que j’ai négocié seule, pleinement consciente de n’écouter que ma pensée, et non celle (même intériorisée) de mes parents, amis, conjoint, professeurs… ?
Sans doute mon premier départ à l’étranger, pour un stage d’une demi-année au Canada. Je n’ai pas douté une seule seconde. Ni de son bien fondé ni de ma capacité à réaliser ce rêve.
J’ai planifié et agi pour arriver à mon but. Travaillant à côté de mes études les weekends et pendant les congés. Ne partant pas en vacances, pour économiser et travailler. Recherchant les contacts pour planifier ce stage… Seule, j’ai mené ce projet à son terme.
Cela ne m’a pas semblé lourd ou difficile. C’était naturel. Pas un sacrifice. Un choix. Ma famille n’avait pas l’argent pour financer ce genre d’expérience. Je me suis débrouillée, parce que je le voulais.
C’est sans doute la première fois que je suis devenue l’héroïne de ma propre vie.
Depuis, je voyage
Depuis, je continue à faire mes choix.
Certains m’ont couté cher. Certains ont été difficiles. Dilemmes ou évidences, tous m’ont fait avancer pour devenir la personne que je suis aujourd’hui. À présent, mon esprit est davantage rempli de projets que de regrets, d’espérances que de doutes.
Depuis, je voyage, je découvre le monde et je m’offre la possibilité de le faire.
Tu as de la chance !
Non, ma seule chance est d’avoir pu ouvrir les yeux et comprendre que ma vie m’attendait.
Nous avons deux vies. La seconde commence lorsqu’on réalise qu’on n’en a qu’une. (Confucius)
Changer de rôle : du figurant au personnage principal de sa propre vie !
Me revient en tête une scène du film L’amour de l’or, où Alfonz, un personnage secondaire dit :
« I am the lead character in my own story. »
(Je suis le personnage principal de ma propre histoire.)
Et c’est ainsi que nous devrions tous nous considérer. Pas des figurants d’un monde trop peuplé, mais le personnage principal d’une aventure dont nous sommes le héros.
Alors cet article s’adresse à tous ceux qui ne se croient pas assez fort. À tous ceux qui doutent d’eux. Qui pensent qu’il y aura toujours quelqu’un de plus talentueux, intelligent, beau, instruit, chanceux… Qui viendra leur prendre la place.
À nous d’être cette personne que nous rêvons d’être. À nous de nous donner notre chance. À nous d’être les artisans de notre propre bonheur…
À nous de devenir le héros de notre propre vie !
- La thérapie par le voyage
- Quand je serai grande, je serai…
- Pourquoi le voyage rend heureux ?
- Premier voyage : la peur de se lancer (réponse à une lectrice)
- Les 5 leçons que j’ai tirées de mon premier voyage
- Ce que le voyage au long cours m’a apporté
- Notre dossier spécial zone de confort :
- Et pour s’inspirer d’autres voyageurs : Piotr du blog Bien Voyager Pourquoi tu devrais partir voyager seul et maintenant
Très touchant Amandine !
Et tu sais que c’est un sujet qui m’interpelle beaucoup. Être le héros de sa vie, le personnage principal. Cette façon d’être ce qu’on veut être, de prendre confiance, d’aller là où on doit aller.
Merci Bianca ! Je suis d’abord étonnée de recevoir un commentaire aussi rapidement et à cette heure du jour (enfin, pour nous c’est le petit matin en Thaïlande ^^) 😉
Et ensuite je suis très touchée par ton retour. C’est un article qui m’est venu d’une traite… Quand je l’ai relu ensuite, je me suis demandé si je devais le publier et le laisser tel quel, si personnel… Et j’ai répondu « oui » à ces deux questions, en me disant que si c’était si intime, c’est parce que c’était profondément sincère. Et que c’est sans doute la seule façon de parler de ce genre de sujet. Avec le coeur.
Tu as bien fait de le laisser tel quel: honnête et véridique.
Eh bien, ici, c’était juste avant le dodo 😉
Quelle justesse pour un sujet si personnel !
On pense souvent être la/le seul(e) dans cette situation, mais ton article prouve qu’au contraire, c’est un sentiment partagé par plus de monde qu’il n’y parait. C’est juste trop difficile d’en parler (ou de l’avouer?).
Il y a quand même un point que je vois différemment: décider de changer c’est bien, encore faut-il savoir comment s’y prendre. Et ça, c’est encore une autre histoire!
En tout cas, ce premier rôle que tu t’es créé te va à merveille, continue de nous inspirer!
Merci Flo pour ton message. Ravie de te lire : c’est exactement ce que j’espérais à travers cet article (très) intime : montrer que nous ne sommes jamais les seuls à vivre et ressentir ce genre de malaises et émotions. Tout le monde doute. Tout le monde cherche sa voie. Un jour où l’autre on se retrouve tous confronté aux mêmes questions existentielles.
Comment s’y prendre ? Quelle réponse donner à ses questions ? Comment dépasser les doutes ? Des questions auxquelles aucune réponse toute faite ne peut répondre ! (Mal?)Heureusement… A nous de construire notre chemin… Une belle liberté tout autant qu’une lourde responsabilité !
Et le choix d’être le « héros » de sa vie n’est jamais fait une fois pour toutes : c’est une décision à refaire à chaque embranchement. Un défi quotidien ! Rien n’est jamais fait, ni dans un sens ni dans l’autre…
Merci en tout cas pour tes quelques mots, ils m’ont donné une belle bouffée d’énergie 🙂
c’est une jolie leçon de vie que tu nous partages là, comme quoi, tout est possible !
Merci Nathalie 🙂 Je ne sais pas si « tout » est possible, mais il faut parfois croire à l’improbable pour aller plus loin… Et s’écouter, quels que soient les raisons raisonnables qui sont contre nous, c’est déjà un premier pas pour créer son propre chemin !
Super article =) !!
J’ai continué de parcourir ton blog et j’aime vraiment les articles où tu exprimes un peu tes pensées. Et je suis entièrement d’accord avec toi, ce n’est pas une chance de partir, c’est la conséquence d’un choix qu’on a osé faire et des efforts qu’on fait ou qu’on a dû faire pour y parvenir! En tant que grande introvertie également, je pense que le voyage est une manière de se dépasser et de se prouver qu’on est capable de faire quelque chose d’atypique et courageux.
Tu as vu tellement de beaux endroits, j’espère en voir autant =) et des endroits tout aussi marquants!!
Merci beaucoup Sophie pour ton message enthousiaste !
Ravie que mes textes te plaisent. Ceux que je prends le plus de plaisir à écrire, ceux qui « coulent » le plus facilement, ce sont ces textes de réflexion autour du voyage et du développement personnel. Alors ça me fait d’autant plus plaisir de savoir que ce sont ceux que tu préfères 😉
Si tu veux les retrouver facilement dans le foisonnement d’articles qu’il y a sur le blog, jette un oeil dans le menu supérieur, depuis l’onglet « Voyage et » : 2 catégories intéressantes :
– « Psychologie »
– « Réflexions »
Je te souhaite de voir au moins autant de beaux endroits que nous, et de continuer à tracer ton chemin, où qu’il te mène sur notre petite planète ! 😉
Woow J’adore comment ça t’est venu naturellement. J’adore le concept « Être le héros de sa vie ». C’est parce que j’ai vu ces mots que j’ai cliqué sur ton post. J’en parle moi même sur mon blog :).
Pareil si je devais écrire le livre de ma vie je ne voudrais pas être un personnage secondaire. Non je ne voudrais pas seulement réagir aux circonstances de la vie. On peut prendre le contrôle de sa vie. Malheureusement peu de personnes le savent. On ne nous le dit pas. À nous de prendre conscience qu’on peut créer la vie qu’on veut et qui nous fasse vibrer. Il ne tient qu’a nous d’oser et de choisir la vie qu’on souhaite.
Aujourd’hui, i’ai pris conscience et je le mets en application chaque jour. J’en ai même fait mon métier: life coach.
Merci ce bel article, il m’est allé droit au coeur.
C’est tout à fait ça Anna, je vois que nous sommes sur la même longueur d’onde sur le sujet !
L’on m’a souvent reproché, adolescente, de subir ma vie, de « surfer sur la vague » (ce n’était pas une expression branchée à ce moment-là !) et de ne pas prendre activement les commandes de mon destin. Je suis restée un moment bloquée par ce « diagnostic » sans savoir comment réagir. Et puis, un choix après l’autre, on remonte la pente et on commence à construire sa vie et à se faire confiance : « oui je peux le faire » !
Si ce genre de sujets t’intéressent, la rubrique « Psychologie » du site devrait te plaire (psychologue de formation, j’aime lier ce domaine qui m’intéresse à ma passion du voyage).