close
Un sac sur le dos Un sac sur le dos
François

« Quand je serai grand·e, je serai… ». Cette phrase, souvent en réponse à une question d’une personne plus âgée que nous, nous l’avons probablement tou·te·s déjà dite plusieurs fois pendant notre enfance.

Amandine se reposant avec notre petit Manoa qui a rejoint la famille Un sac sur le dos, c’est aujourd’hui moi qui prend le clavier. Je vais vous raconter comment je terminais cette phrase il y a quelques années et pourquoi j’ai envie de vous en parler. Une courte histoire en 3 chapitres.

Un rêve d’enfant…

Comme beaucoup d’enfants, et surtout de petits garçons, nés dans la culture des années 80-90, j’ai été bercé par les aventures d’Indiana Jones, les dessins animés à vocation éducative tel que « Les découvreurs » et « Les explorateurs », les aventures de Tintin aux 4 coins du monde (une fois qu’on a « juste » fait abstraction du racisme ordinaire et de la place des femmes), certains épisodes de la Bande à Picsou (même remarque que pour Tintin), les lectures d’auteurs tels que Jules Verne, les magazines Geo et National Geographic de la bibliothèque de mon école avec leurs lots de découvertes égyptiennes et les photos de lieux naturels à couper le souffle… Bien entendu, il n’y avait pas que le côté aventurier, mais aussi le côté scientifique et recherche qui m’attirait. Par contre, le côté guerrier, combats, GI Joe et soldats de plomb… non, ça, décidément, ça ne me parlait pas du tout !

Je rêvais de ponts de singe dans les jungles luxuriantes, à la recherche des ruines de pyramides mayas oubliées, accessibles par un tunnel secret derrière une chute d’eau ; ou d’expéditions océaniques à la recherche de monstres marins, puis perdus dans le triangle des Bermudes suite à énorme tempête, puis attaqué par un calmar géant et sauvé par le capitaine Nemo. Enfin, l’imagination et les rêves sans limites d’un enfant en somme !

manchot de magellan, patagonie
Quand je serai grand·e, je me lancerai dans la vie

Enfance oblige, je ne décidais pas de mes destinations de vacances ou de voyage, et ceux-ci se sont révélés très concentrés sur le sud de l’Espagne, parfois à la montagne en Suisse ou en France, et l’un ou l’autre weekend du côté de Londres ou de Paris. Mon but n’est pas de me plaindre, loin de là, j’ai adoré chacune de ces vacances et chacun de ces voyages en famille.

Comme je prenais souvent l’avion pour ces destinations, je rêvais de devenir pilote pour parcourir le monde. Un rêve qui a été vite abandonné à l’adolescence à cause de ma myopie, car à l’époque c’était éliminatoire sans autre forme de procès (il semblerait que ce ne soit plus autant le cas aujourd’hui si c’est corrigé au laser).

Mais pour le côté aventure, à part partir avec mon frère à vélo sillonner une réserve naturelle à une dizaine de kilomètres de l’appartement de vacances, ça a été plutôt calme.

… devenue blague…

Et puis, j’ai grandi, j’ai vécu la « vraie vie ». À 18 ans, je ne savais toujours pas ce que je voulais faire, j’ai choisi informatique parce que je pensais que ce serait un métier sûr et d’avenir. Les ordinateurs ne disparaitront pas, ils se multiplieront sous diverse forme dans tous les domaines. C’était en apparence vrai, mais je ne m’étais pas rendu compte que c’était un métier qui était aussi en grande partie facilement exportable grâce à internet, et que donc je suis en théorie facilement remplaçable par n’importe quel Indien·ne qui n’aura que très peu de droits sociaux et qui sera payé une misère comparé à moi. Mais là on s’écarte du sujet !

C’est aussi l’époque où je découvre des émissions comme Thalassa, mais surtout Ushuaïa présenté par Nicolas Hulot. Je me rappelle particulièrement d’une émission où il utilise une sorte de montgolfière étrange pour atteindre le sommet d’une grotte très profonde, ou encore une visite d’une autre grotte où il est effrayé par des araignées géantes.

Du fait d’être dans le domaine informatique tous les jours, je créais des comptes sur différentes plateformes ou sites web assez fréquemment. Et à l’époque (c’est encore en partie vrai pour certains sites qui ne sont pas très à jour question sécurité), on créait des solutions de secours pour retrouver des mots de passe perdus, à base de questions/réponses personnelles (aujourd’hui on utilise plutôt des solutions à double-authentification, ce qui rend le premier mot de passe moins sensible). C’étaient des questions du type :

Pour rire, à la première question je répondais « Raphaël », qui est en fait mon petit frère ! Ah zut, je m’écarte encore du sujet…

Revenons plutôt à la question « Quel est pour toi le métier idéal ». J’y répondais, ne sachant pas trop comment appeler ce métier, par « Nicolas Hulot ». Avec le temps c’est devenu une blague comme pour mon premier animal de compagnie.

Les années passent, je rencontre Amandine, nous partons découvrir l’Amérique latine et le monde hors de l’Europe. Puis arrive le blog Un sac sur le dos, avec son succès inattendu qui nous a ouvert de nouvelles portes, qui, il est vrai, auraient été plus difficiles à ouvrir sans cette notoriété soudaine et imprévue.

… puis réalité

À côté de mon métier d’informaticien, je me suis tout doucement passionné par la photographie, jusqu’à suivre des cours en soirée pendant des mois. Aujourd’hui, je suis photographe de voyage, et j’ai entamé le même itinéraire pour la vidéo.

Il y a quelques jours, nous avons sorti notre premier film, « Une autre vie ». Et, en discutant avec certaines personnes, je me suis rendu compte tout à coup de quelque chose :

Je suis Nicolas Hulot !

Enfin, vous m’avez compris… J’ai accumulé des aventures, que je partage en vidéo, j’ai voyagé à travers le monde dans des endroits parfois impensables, j’ai utilisé des véhicules complètement fous… J’ai plongé dans des grottes sacrées et inondées des Mayas, j’ai rencontré des Mayas, j’ai escaladé des pyramides mayas dans une jungle luxuriante… J’ai construit un radeau en Amazonie, j’ai été en Antarctique, j’ai marché sur des glaciers, j’ai dormi dans des déserts, je suis parti en kayak photographier des manchots, j’ai volé en parapente au-dessus de la côte péruvienne, je me suis baladé dans les temples en ruines au Cambodge… En fait ces aventures sont tellement nombreuses, et surtout ce n’est pas le but d’en faire une liste, car je ne cherche pas à vous montrer tout ce que j’ai fait et à vous en mettre plein la vue, loin de là.

Yucatan, Cancun, lune de miel, voyage de noces
Sous-marin individuel

Tout ça pour vous partager mes pensées, dans le pur style du blogging : j’ai atteint mon rêve peu à peu sans m’en rendre compte, je suis en quelque sorte devenu celui que je voulais être « Quand je serai grand », mais le métier de blogueur-photographe voyage n’existait pas à l’époque !

Hier, c’était une réponse de moi enfant. Demain, notre petit Manoa aura sa propre réponse, et il aura la vie devant lui pour voir où elle le mènera. Je suis si impatient de découvrir tout cela, et il n’y a qu’une façon de le savoir : rendez-vous dans quelques décennies !

croisière, Antarctique, expédition
François et son gros zoom pour sa chasse des Pokémon façon Antarctique

Pour poursuivre la lecture

Une note pour cet article ?
 0 avis (0/5)

4 réponses à “« Quand je serai grand·e, je serai… »”

    • Merci Katell,
      je ne sais pas si je suis un exemple, mon but n’était pas celui-là en écrivant cet article, et je me rends compte que ça a pu être mal interprété par certaines personnes (je ne parle pas de ton gentil commentaire) comme un étalage success-story.

      Je profite de ton message juste pour dire que je voulais partager le fait que j’avais comme atteint mes rêves d’enfants mais que je ne m’en était pas rendu compte jusqu’à il y a peu.
      J’ai été sans doute maladroit sur la fin de l’article, il va falloir que je m’entraîne plus à écrire 😉

  1. Je suis de la même génération, j’ai aussi fait pas mal de voyages et d’années passées à l’étranger, mais même si nous avons des parcours différents, je me retrouve tout à fait dans tes mots! Super article, merci pour le partage !!!!!

    • Merci Marion, en effet même si nos parcours sont tous différents, nous avons eu une enfance faite de références sans doute assez similaires, baigné·e·s dans ce qui fait aujourd’hui la culture des années 80-90.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *