Osez-vous rêver ? La question peut vous sembler simpliste, voire bête. Mais répétez-la encore une fois mentalement : osez-vous rêver ?
Vous permettez-vous d’imaginer ce qui vous ferait plaisir, ce qui vous épanouirait ?
Quand la routine prend le pas sur l’élan de vie
La vie à l’occidentale est une machine bien rodée : tout roule.
– Ça va ?
– Ça va !
Tout doit toujours « aller », et sans plus se poser de questions sur soi ou son entourage, on continue à progresser sur cette route toute tracée. Tracée par qui et pour quoi ?
Nous évoluons, en nous battant pour être le meilleur à réaliser cette « to-do list » : école, études, travail, voiture, mariage, maison, bébé(s)… Avec assez peu de place aux variations.
Nous courrons après ces objectifs socialement désirables, pour ne pas dire carrément socialement imposés. Nous sommes occupés en permanence, toujours occupés à courir : « Je n’ai pas le temps ! » Nous perdons notre temps à essayer de le gagner.
L’homme blanc a la montre, l’homme noir a le temps. (proverbe sénégalais)
Je, je, JE
Vous êtes-vous déjà posé la question : est-ce réellement cela que je veux ?
Sans tenir compte des obligations, sans tenir compte des attaches et des proches. Juste « je ».
Est-ce que je veux vraiment faire ce travail, qui me demande de m’investir plus de 40 heures semaine, au détriment de ma vie sociale et familiale ? Est-ce que je veux vraiment avoir des enfants, ou n’est-ce qu’un présupposé social que j’ai fait mien, réfléchissant au nombre d’enfants que je désirais avant de savoir si je souhaitais en avoir ?
Ne sautons pas les étapes et reprenons aux bases, aux fondements de notre vie, avant de lui donner les orientations qui nous permettront de nous épanouir et de vivre, réellement.
La zone de confort
L’on entend de plus en plus parler de cette fameuse « zone de confort », mais qu’est-elle exactement ? Cette zone représente pour chacun son espace de sécurité, d’habitudes et de routines : le monde connu. Être dans le monde connu est très réconfortant.
Le piège de cette zone de confort est de s’endormir, tel un chat ronronnant au coin du feu, et de ne jamais remettre notre façon de vivre en question. Les « zone-de-confortistes » sont des automates, au masque souriant : des « imbéciles heureux ».
Qu’est-ce qui nous pousse à sortir de notre zone de confort ?
Le goût : le goût d’une passion, le goût du risque, le goût d’un rêve.
Oser rêver, c’est se projeter hors de notre zone de confort, et mettre le premier orteil dans le monde nouveau.
Tout comme pour rentrer dans une piscine, il y a deux écoles pour pénétrer dans ce nouveau monde.
- Les plus prudents prendront la température, plongeront la main avant de finalement rentrer par les escaliers. Petit à petit, ils agrandissent le cercle délimitant leur zone de confort. Petit à petit, ils repoussent leurs limites, jusqu’à oser les dépasser.
- Les autres, les plus fonceurs, feront directement le grand plongeon, sans se soucier du choc thermique.
Il n’y a pas une école qui prévale sur l’autre. Ce qui est important, c’est que l’approche vous corresponde.
Un monde nouveau
Une fois dans la piscine, une fois les frontières de la zone de confort franchies : c’est l’inconnu, le vide ! Tout est à découvrir, tout est à créer. Sans aucun doute, cela sera par moment inconfortable, insécurisant et fatiguant.
Mais si Christophe Colomb était resté dans sa zone de confort, jamais il n’aurait découvert le Nouveau Monde !
C’est dans ce nouveau monde que vous apprendrez ce qui vous tient à cœur : une langue étrangère, la moto, la plongée… C’est dans ce nouveau monde que vous serez créatifs et inventifs. Et c’est là également que vous irez vers l’inconnu.
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L’innocence perdue
Au début de sa vie, tout est à découvrir : l’enfant est tous les jours en contact avec son « nouveau monde ». Bien sûr, il a sans doute besoin de réconfort après une grande journée d’aventures, et retrouve avec satisfaction sa zone de confort, bien au chaud sous sa couette avec son doudou. Mais pendant toute la journée, l’enfant rêve, explore, teste et apprend.
Avons-nous perdu cette aisance à sortir de notre zone de confort et aller vers l’inconnu en grandissant ?
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Le potentiel de confiance en soi
Pour se lancer dans l’inconnu, la recette magique, c’est une bonne dose de confiance en soi.
D’où vient-elle ? Que se passe-t-il si l’on en manque ? Comment en avoir (plus) ?
La confiance en soi, vous en avez besoin dès vos premières explorations. Elle se construit dès le plus jeune âge, suite aux expériences que vous faites, et également en fonction de votre environnement.
Je développe ce point dans un autre article, car c’est un concept qui mérite qu’on lui consacre du temps. -
La peur
La peur est un des sentiments de base (avec la joie et la colère) et a un rôle dans notre survie, selon la théorie de l’évolution. Devant un événement menaçant, la peur nous pousse à choisir entre l’une de ces deux voies : combattre ou fuir (fight or flight).
Avoir peur et éviter ce qui nous cause ce sentiment n’a rien d’anormal, et la fuite est donc parfois préférable. Mais pouvoir dépasser sa peur permet d’ouvrir ses horizons et d’élargir sa zone de confort.
Une peur trop envahissante conduit à se terrer dans sa zone de confort pour n’en sortir qu’exceptionnellement, sans pour autant avoir conscience de son enfermement.
Pourquoi avons-nous peur et comment réagissons-nous face à ce sentiment ? Pour en savoir plus sur la peur, je vous invite à lire l’article Même pas peur. La bonne nouvelle du jour : la zone de confort n’a pas seulement un mode in/out : on est pas soit dans sa zone de confort soit dans le Grand Inconnu : il y a une zone intermédiaire que l’on oublie trop souvent, la zone d’apprentissage. Je vous en dit plus dans l’article Zone de confort : ce qu’on oublie souvent !.
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Les « nouveaux-mondistes »
Le problème de ce nouveau monde, c’est que l’on peut y prendre goût ! Le retour à la vie routinière et fade ressemblera alors à une prison grisâtre. Le manque de nouveautés et d’aventures sera vécu comme un manque d’oxygène.
La recherche de l’adrénaline deviendra un centre de préoccupation et un but en soi, au détriment parfois du bon sens (faites le test : êtes-vous un aventurier ?).
Pour aller plus loin
Je vous conseille de regarder la vidéo Do you dare to dream ?, très sympa : elle vous en dira plus sur la zone de confort, le conformisme et surtout l’élan de découverte et de créativité nécessaire pour réaliser ses rêves.
Et vous, à quoi ressemble votre zone de confort ?
Comment décririez-vous votre zone de confort : quelle est sa taille ? Vous paraît-elle douillette et rassurante ? Est-ce le seul lieu ou vous vous sentiez bien, confiant ? Ou au contraire vous semble-t-elle un peu trop petite pour combler vos aspirations ?
Allez-vous dans le nouveau monde ? Souvent ? Pour quoi faire, à quelles occasions ? Quels sentiments cela vous procure-t-il ?
Prenez le temps de réfléchir à la dernière fois où vous vous êtes sentis vivants, où votre cœur a battu la chamade, où vous vous êtes senti bien. À quoi pensiez-vous ou que faisiez-vous ? Vous trouverez sûrement ici une piste vers votre nouveau monde. Et qui sait, peut-être y découvrirez-vous votre Eldorado !
En osant rêver, vous ouvrez vos possibilités, tel un arbre qui se déploie, chaque branche étant un chemin. Plus vous rêverez, plus vous serez connecté à ce qui vous tient à cœur. Et progressivement, vos rêves prendront une forme plus concrète. Jusqu’à ce que vous n’ayez plus de rêves, mais uniquement des projets.
- voir la mienne
- Et pour en savoir plus, je vous invite à vous inscrire à la Newsletter : vous recevrez gratuitement un test pour vous aider à construire votre propre Bucket List !
J’adhère complètement à ta réflexion.
Je hais cette routine imposée parce qu’elle s’immisce en nous sans crier gare. Même les esprits aventuriers se font rattraper par cette plaie.
L’illusions de vivre sa vie prend facilement le pas sur l’élan de vie véritable si l’on ne fait pas attention. Et on ose dire que nous n’avons pas de temps pour l’essentiel…
Ce proverbe sénégalais est fait pour moi ! Je saurai quoi répondre au prochain tromblon qui me dira : « Mais tu n’as pas de montre au poignet ? » La classe. 🙂 Si tu en as d’autres du même acabit, je suis client.
Permets moi de faire un peu mon chieurs sur un truc. Quand tu dis : « Si Christophe Colomb était resté dans sa zone de confort, jamais il n’aurait découvert le Nouveau Monde ! »
Je me dis parfois que ça n’aurait pas été plus mal.
Sa découverte à changé la face du monde à un point que nous n’imaginons pas ! Et l’une des conséquences de cette découverte est l’éradication de toutes ces cultures pré-colombiennes.
Imagine comment l’Amérique latine aurait évolué sans l’invasion occidentale…
Je recommande d’ailleurs un excellent bouquin sur le sujet : La rédemption de Christophe Colomb, d’Orson Scott Card.
Des hommes du futur retournent dans le passé, un peu avant 1492 pour empêcher Colomb de rapporter sa découverte et ainsi éviter les épisodes violents de la rencontre des deux continent ainsi que l’esclavage, conséquences directes de cette découverte.
Pour en revenir au sujet principal, je pense que ma zone de confort est située dans ma tête. Je me sens bien partout car j’emmène mes repères avec moi. Ils sont en moi et m’accompagnent en terre inconnue.
Le problème est de pouvoir aller en incursion sur ces terres assez souvent pour se sentir vivants régulièrement. Car, comme tu le dis, là est l’objectif principal de notre envie de voyager.
Mais ça n’engage que moi.
Merci pour la mention « Tumbes ». Je confirme : il faut parfois savoir fuir face au danger. J’appelle cela le repli stratégique. 🙂
Merci Tony pour ce commentaire.
Je me suis souvent posée la question de ce que serait l’Amérique latine sans Christophe Colomb … Comme tu le sais, je me passionne pour l’archéologie, et quand je vois les sacages et pillages fait par les envahisseurs (sans compter les masacres humains), l’imposition d’une culture unique, … cela me retourne le coeur et me met les nerfs à vifs !
Mais Christophe Colomb, malgré tous les mauvais côtés qui découlent de sa découverte du Nouveau Monde, n’a pas que du mauvais : il a été le premier à démontrer ce que d’autres (Ptolémé, Galilée, …) clamaient depuis des siècles contre le savoir tout puissant de l’Eglise : la Terre n’est pas plate ! (Même s’il n’est pas arrivé là où il pensait … mais bon, l’Inde n’est pas si loin … !).
Je ne connais pas le livre dont tu parles, mais je suis bien intéressée à le découvrir, merci pour le partage !
Pour ce qui est du proverbe, ravie qu’il te plaise. J’en ai encore quelques uns en stock … que je distillerai avec parcimonie, pour tobliger à lire mes articles ! 😉 Une petite citation pour la route, et de Christophe Colomb (restons thématiques !) :
Et pour la mention de ton épisode digne d’un film d’action à Tumbes, ton article m’a marqué au point que ton exemple m’est venu spontanément en tête ! 😉
Coucou Amandine,
Super article qui nous parle vraiment! Realiser ses reves et repousser ses limites pour y arriver, ca semble dur mais finalement c’est pas difficile que ca! Et ca apporte tellement…
J’aime vraiment bien tes 3 dernieres phrases qui nous (mon mari et moi) correspondent beaucoup! Partir en tour du monde etait un de nos reves, qu’on est entrain de realiser. Et ca nous a permis de reflechir a plein d’autres projets auxquels on aurait surement pas pense et qu’on compte bien realiser une fois rentres.
Pas specialement en rapport avec les voyages mais ces derniers nous ont permis de realiser qui nous etions, ce qui etait important pour nous et ce que nous voulions vraiment!
Merci pour ton article, et …
Vive les reves, c’est ce qui nous fait avancer!
Je ne pense pas que la machine de la vie occidentale soit plus rodé que la machine de la vie orientale. C’est même totalement le contraire. Si l’on s’était laisser endormir par la routine, aujourd’hui peut être que tu n’aurait pas même connaissance que derrière l’Océan il y a les Amériques et très certainement tu n’aurais aucun moyen de t’y rendre en quelques heures. Le monde entier est marqué par le passage des occidentaux. On peut critiquer beaucoup de chose mais il me semble que la dernière chose qui puisse caractériser la culture occidentale, c’est bien la routine, et ton article le prouve avec les explorateurs comme Christophe Colomb, les sports extrêmes… tout ça c’est du « Made in Occidents ». Je ne sais pas si c’est une qualité ou un défaut, mais c’est un fait. Là encore il y a certainement un juste milieu à trouver et il me semble que l’on y vient. En contre partie, la spiritualité « routinière » de l’orient a de plus en plus d’influence en occident. Un jour tout ça s’équilibrera, on ne sera peut être plus là, mais on aura participé au changement 😉
Merci Bertrand pour ton commentaire et ton point de vue.
Je n’ai pas une connaissance « pratique » de la vie orientale, n’ayant pas (encore) voyagé dans ces contrées (un jour !).
Quand je pense routine, c’est dans le sens de la rengaine « métro – boulot – dodo », avec cette rythmicité endormante qui empêche (parfois) de prendre du recul et de réfléchir sur sa vie et ses (vrais) désirs (autre que « que va t-on regarder ce soir à la télé ! »).
Mais tu as raison, des explorateurs, il y en a aussi en Occident -sans doute les plus connus dans l’Histoire.
Peut-être que cette recherche d’adrénaline dont tu parles est à double tranchant : vivre plus intensément pendant quelques secondes, le temps d’un saut à l’élastique, puis on retourne chez soi dans sa routine quotidienne; sans rien avoir changé ou remis en question, mais « calmé » jusqu’à la prochaine pulsion de vie poussant à rechercher « autre chose ».
Curieuse de voir l’évolution de ce changement vers un juste milieux dont tu fais allusion 😉
Article qui fait réfléchir et qui nous fait nous questionner sur des choses importantes qu’on laisse trop souvent de côté.
Merci Amandine!
Merci à toi Mélissa, ça fait toujours plaisir des commentaires positifs ! ça m’encourage à continuer mon beau projet de blog de voyage 🙂
Contente d’avoir pu te faire réfléchir … Attention aux surchauffes ! 😉
J’aime beaucoup la vidéo que tu donnes en lien à la fin. Tellement stimulante, cela fait du bien de la revoir.
J’apprends très (trop) doucement à sortir de ma zone de confort. Mais j’ai plusieurs mois de voyage et donc d’entraînement devant moi, avec pour prochaine étape Istanbul alors que je déteste la foule… Un pas à la fois.
Merci Tiphanya pour ton commentaire.
Moi aussi j’aime beaucoup cette vidéo, elle me donne un élan positif !
Courage pour la foule d’Istanbul ; cette un endroit que j’aimerais beaucoup découvrir, il parait que c’est magnifique. Profite bien, et comme tu le dis, un pas à la fois !