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Un sac sur le dos Un sac sur le dos
Amandine

La confiance en soi, on en entend beaucoup parler, on sait que c’est important. Mais qu’est-ce que cela recouvre exactement ? À quoi cela sert-il ? Comment est-elle déterminée ? Et surtout que peut-on faire pour la renforcer ? Et quel lien avec le monde du voyage ?

Dans l’article Quittez la zone de confort, j’ébauchais déjà l’importance de la confiance en soi pour développer sa zone de confort et en franchir les frontières, à la découverte d’un monde inconnu.

De l’origine de la confiance en soi

La confiance en soi est une graine présente en nous dès nos premiers jours et qui, telle la plante qui a besoin de soleil et d’eau, germera grâce à l’amour, l’attention et la confiance qu’elle se verra porter.

Déjà le bébé qui, sur ses jambes tremblotantes, désire s’éloigner de la proximité directe de son parent, a besoin de cette confiance. À cet âge, il ne l’a pas encore intériorisée, et va donc la chercher auprès de son référent. Ainsi, avant de quitter son « périmètre de sécurité », sa zone de confort, il se retournera d’abord pour observer la réaction de l’adulte.

Si ce dernier l’observe en retour et lui envoie un message encourageant et bienveillant (un sourire, un hochement de tête), l’enfant saura qu’il est autorisé à partir à l’aventure et qu’il ne risque rien.
S’il tombe, il se retournera à nouveau pour voir la réaction de son parent : un sourire, un bisou magique… Une attitude réconfortante non dramatisante lui permettra de ne pas s’appesantir sur cet échec et de poursuivre sa progression sans craindre l’avenir.

À l’inverse, un parent non disponible ou inquiet de voir son enfant si frêle se lancer dans le vaste monde enverra des signaux contraires :

Ne t’éloigne pas, le monde est dangereux !

L’enfant aura beaucoup de difficultés à oser s’éloigner. Et s’il tombe, son parent lui renverra un message signifiant

Je te l’avais bien dit !, ou

Mais quelle horreur, c’est grave ! Tu es tombé, tu dois avoir très mal…

Voire ne le remarquera pas et laissera l’enfant seul à ses problèmes. Cet enfant n’est pas prêt à retenter l’expérience.

C’est sur ces bases que se construit notre confiance en soi. Nous remplissons notre valise de toutes ces expériences qui se renforcent et orientent notre manière de voir le monde. Le monde sera vécu comme riche et plein de possibilités à explorer, à expérimenter… ou au contraire, il sera trop grand, hostile, déstabilisant et risqué.

Le château de cartes

Que se passe-t-il si les bases de cette confiance en soi sont fragiles ? Imaginez-vous construire une maison sur un sol marécageux…

Construire un édifice sur des bases instables, c’est jouer avec un château de cartes en attendant le moment où celui-ci s’écroulera. Les failles sont des cicatrices, pouvant se rouvrir à chaque expérience négative, renforçant la perception craintive du monde.

La lueur au bout du tunnel

Mais il y a moyen de sortir de ce cercle vicieux ! Petit à petit, tel un apprivoisement mutuel entre la personne et le monde, chacun peut renforcer positivement sa confiance en soi, jusqu’à pouvoir dire au monde : « Tu n’es pas si effrayant que cela finalement ! ».

La peur peut empoisonner nos vies, mais il est possible d’y faire face : tout est une question de positionnement psychologique.

La confiance en soi en voyage

Avoir confiance en soi permet au voyageur de croire en lui et en ses projets : il se sent capable de tenter l’impossible et aucun obstacle ne lui fera abandonner ses rêves. Il vit dans un vaste monde où tout est concevable et où l’inconnu n’est pas effrayant.

À l’inverse, manquer de confiance en soi aura un impact sur le voyageur et sa vision de son petit monde, comme dans toutes les situations de la vie.

Certains se désinhiberont hors de leur environnement habituel, et bien que révélateur, ce comportement tiendrait alors davantage d’un style de personnalité introvertie que d’un manque de confiance en soi.

La personne qui manque de confiance en soi est  ainsi souvent confondue avec un timide ou un introverti. Alors que la personne qui croit peu en elle-même est peut être, dans le fond, un grand parleur qui ne demande qu’à se sortir de sa coquille !

En voyage, la confiance en soi va avoir un impact sur la capacité à prendre des décisions, à aller vers l’autre, à oser parler une langue qui n’est pas la sienne, à oser se mettre dans des situations nouvelles et se lancer dans des expériences inédites…

Les bienfaits du voyage

Le voyage, en présentant toutes ces situations difficiles pour la personne en manque de confiance, lui offre aussi les occasions de se surpasser, sans pression extérieure et à son rythme. Ainsi elle peut, par exemple, se fixer le défi d’aborder des gens pour leur demander des informations, etc. Sa timidité fondra comme neige au soleil, suite aux expériences positives qu’elle va emmagasiner. Elle pourra alors se dire :

Tu vois, le monde n’est pas si effrayant.

Aborder des voyageurs est plus facile et fournira davantage de retours positifs. Les voyageurs ont souvent le temps et sont plus ouverts aux rencontres, là où les personnes croisées dans leur routine métro-boulot-dodo, courant sans pouvoir voir autre chose dans cette personne face à elle qu’un élément perturbateur, un obstacle.

Les voyageurs ont cette curiosité, tant envers le pays qu’ils visitent qu’envers les personnes (locaux et voyageurs), et souvent les liens tissés sur les routes sont intemporels et empreints de solidarité : nous sommes tous dans le même bateau !

En conclusion : voyage et développement personnel font la paire

J’ai déjà développé cette idée à plusieurs reprises, car je suis convaincue des bienfaits du voyage sur le voyageur, qu’il soit seul ou en couple, dans son évolution personnelle.

C’est en voyageant qu’on devient voyageur.

Parmi ces bienfaits, la consolidation de la confiance en soi est une pièce maitresse, car elle permet de retravailler les fondations de son être : cap vers un soi version 2.0 !

Japon, Kyoto, excursions, visites, jour, train, Fushimi
Confiance en soi et développement personnel : le chemin d’une vie !
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22 réponses à “La confiance en soi”

  1. Belle analyse. Je fais parti de ceux qui ne sont pas parti (dans la vie) avec une grande confiance et qui ont du faire le travail seul, c’est à dire se poser un million de questions pour aller chercher les causes et trouver les solutions ! Du coup le voyage m’a semblé être une véritable promenade de santé à côté, qui m’a toutefois apporté beaucoup, mais sans que je n’ai à faire d’effort supplémentaire.
    Voilà les raisons de mon acharnement à chercher les mécanismes psychologiques qui se cachent derrière tout acte, dont le voyage et à n’envisager le voyage que comme un outil au développement personnel 😉

    • Je sais que tu considères, tout comme moi, que voyage et développement personnel sont étroitement liés, et de ce fait ton commentaire sincère, positif et personnel me fait d’autant plus plaisir 😉

  2. C’est clair qu’en voyage, pour qui est timide et/ou n’a pas trop confiance en lui, on est un peu forcé d’aller de l’avant, et encore plus si on est seul. J’appartiens à cette catégorie mais curieusement, ça ne m’a pas gêné très longtemps en voyage. Et maintenant, à force de voyager, c’est devenu pour moi un univers familier avec lequel je suis à l’aise.
    Curieusement, ça n’a pas vraiment amélioré ma confiance en moi une fois de retour à la maison. Ça m’a pas mal intrigué et après réflexion, j’ai l’impression que le manque de confiance peut venir de la peur d’un jugement négatif de la part de nos pairs. Or en voyage, surtout dans des pays culturellement très différents, je me suis senti dans un premier temps perdu bien sûr, mais je n’avais pas peur du jugement des autres en fait. Pourquoi ? Sans parce-que les autres me semblent être très différents de part leur culture. Donc, que je sois à mon aise ou pas, je vais de toutes façons apparaître comme hors du lot. Du coup, ça supprime cette pression. Je ne suis pas sûr d’être très clair mais bon …
    Conclusion, je suis très à l’aise avec des inconnus en Inde, bien plus qu’en France, étrange tout de même !

    • Merci Laurent pour le partage de ton expérience personnelle. Je dois dire que je m’y retrouve aussi pas mal.

      Tu soulèves un étonnant paradoxe : se sentir plus confiant avec des étrangers à l’autre bout du monde que dans son environnement habituel, entouré de personnes partageant la même culture.
      Je pense qu’il peut il y avoir plusieurs raisons à cela. L’une d’elle, que tu proposes, me semble logique d’un certain côté : la peur du jugement, c’est la peur de ne pas correspondre à ce que les autres attendent de nous – attentes construites par les codes sociaux propres à chaque culture. Ainsi, on dénotera de toute manière dans un pays à la culture fortement éloignée de la nôtre, et leur regard sera souvent indulgent ou en tout cas, pas surpris de nous voir fonctionner différemment.

      Une autre raison pourrait être aussi plus du domaine du « conditionnement ». Je m’explique : dans un environnement donné, nous avons construit une manière d’être, influencée par notre culture, notre entourage, nos expériences de vie, … Si l’on sort de ce cadre de référence : nous avons et un cadre différent, et un entourage différent. La seule chose stable qu’il reste, c’est nous !
      Nous sommes alors davantage libres de nous « réinventer », de sortir de nos habitudes de fonctionnement, d’oser certaines choses que, dans notre environnement remplis d’habitudes (de notre côté et du côté du regard qu’à sur nous notre entourage), il est plus difficile de faire – car il faut « sortir du rang », ne plus être là où l’on nous attend.
      Les habitudes, bonnes ou mauvaises, peuvent revenir (insidieusement ou rapidement) après des années de vie dans le même environnement, même si entre-temps l’on est parti en voyage pendant plus ou moins longtemps. Le naturel risque de revenir au galop.

      Ça te parle ce que je raconte là ?

    • Le cadre de référence oui ça me parle. En te lisant, je pense à l’Inde (oui je sais, c’est un peu une obsession chez moi !) et là en effet, il est un rien planqué le cadre de référence. Même feu Philippe de Dieuleveult de l’émission La Chasse aux Trésors (attention, référence de vieux !!) ne le trouverait pas, le cadre !
      Donc oui, ta seconde explication me parle aussi.

  3. Salut,
    C’est vrai que t’as fait une bonne analyse. Peut-être parce que nous sommes des personnes qui ont vécu notre déclic à l’étranger. Surtout si on voyage seul !
    Il suffit d’avoir l’attitude positive, c’est à dire d’être orienter de manière positive vers les autres. De toute manière puisqu’on est livré à soi-même on n’a pas d’autres choix que de se faire confiance ! Et c’est là qu’on prend conscience de plein de chose, après tout les voyages forment la jeunesse non ?

    • Merci Jordane pour le compliment, je sais que c’est un thème (voyage et développement personnel) qui te tient également à cœur. Le débat des vertus du voyage sur l’individu selon qu’il voyage seul ou pas est effectivement encore une autre question, que j’ai développée dans l’article Voyager seul, mieux que le voyage en couple ?.

      Les voyages forment même plus que la jeunesse : ils nous forment et font partie de nous, de ce que nous sommes. Et toutes ces rencontres, ces moments traversés sur la route, nous font grandir et créent un cercle positif, un renforcement, nous permettant d’envisager la suite avec ce regard positif dont tu parles. … En un mot : vive le voyage ! 😉

  4. Très joli blog ! Cet article est enrichissant car il est abordé sous un angle différent. Toutefois, le sujet de la confiance en soi doit être indéfiniment rappelé ! Sans confiance en soi, il est difficile d’avancer…

    • Merci Marie pour ton gentil commentaire. Je pense comme toi : la confiance en soi est à la base de tout : comme je le dis dans l’article, comment construire une maison solide sur des bases instables ?

  5. « Voyage et développement personnel, quel rapport ? » … Grande question que voilà… Il y aura autant de réponses qu’il y a de façon de voyager et de personnalités… Mais le développement personnel n’est pas certain pour tous, car il y à voyager et voyager… Vouloir découvrir le monde ou se déplacer du point A au point B… Vouloir découvrir d’autre manière de penser et de vivre ou transporter avec sois sa manière de vivre et penser… certain voyage pour apprendre, d’autre pour prouver ou se prouver des choses… très vaste sujet que voilà…

    • Merci David et Isabelle pour votre commentaire, cela m’a permis pas la même occasion de vous découvrir, avec votre fabuleux projet expérience de voyage en vélo à travers le monde : j’adore ! En plus, je me questionne justement pour le moment sur le voyage à vélo…

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