Sur les plus de 150 articles publiés sur mon blog à cette date, seuls deux ont une ligne rédactionnelle « négative » (Les 8 raisons pour lesquelles je n’aime pas l’avion et Pourquoi Angkor m’a déçue). Deux !
Et deux articles qui ne sont pas passés inaperçus, loin de là : polémique, plus d’une centaine de commentaires, des critiques virulentes voire des insultes. Je me suis alors posé des questions…
« En voyage, peut-on ne pas aimer ce que l’on voit ? » et surtout « peut-on le dire ? » !
Vécu personnel VS vérité universelle
Quel est donc l’objectif d’un blog ?
A mes yeux, c’est le partage : le partage de vécus, d’expériences, de retours personnels. Pour connaître des faits et vérités universelles, les encyclopédies existent. Pour voir des descriptions de paysages paradisiaques, cocktail à la main sur des plages de sable fin, les sites des agences touristiques sont là.
Et pour le vécu, il y a les blogs.
Les blogueurs-voyageurs sont des reporters indépendants et honnêtes : ils écrivent ce qu’ils veulent, de la manière qu’ils le souhaitent. Pas besoin de vanter les mérites de telle ou telle destination … si l’on ne l’a pas appréciée. Les coups de coeur que je partage, comme pour les Galapagos, la Patagonie, l’île de Pâques ou le Mexique, sont réels et authentiques : ils sont « Un sac sur le dos Approved » !
Mais cette subjectivité des blogs n’est pas pour autant un gage de nuances : beaucoup de retours seront exclusivement positifs.
L’idéalisation ou la perte de nuances
Je trouve deux raisons à ce phénomène de « positive attitude » : le biais de sélection et le biais de l’humeur.
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Le biais de sélection
Les blogueurs-voyageurs sont des passionnés : ils aiment le voyage et la découverte. Les lieux sur lesquels ils se rendent, ils les ont choisis. Ils partent donc souvent avec un a priori positif sur leur futur voyage.
Cette sélection « positive » de destinations engendre un biais : voyager seulement dans des pays attirant pour en donner uniquement un vécu positif.
Le risque est de stigmatiser certaines destinations et de créer des représentations collectives idéalisées d’un pays ou d’une région. L’idéalisation est par défaut une exagération des traits positifs et un adoucissement des traits moins plaisants.
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Le biais de l’humeur
A cette première tendance s’ajoute un second phénomène. Le voyageur est souvent en proie à « l’euphorie du voyage », un mal fort agréable aux tendances aphrodisiaques qui fait « tout aimer » :
Le monde est beau, les gens sont gentils… et en plus il y a du soleil !
Mais l’humeur n’est pas toujours au beau fixe en voyage. Il arrive que le voyageur se fatigue ou cumule plusieurs petits incidents négatifs : le blues arrive, et avec lui une vision plus noire. En plein coeur de la subjectivité : le ressenti du voyageur dépend donc (aussi) de son humeur !
A travers ces deux biais, les récits des voyageurs sur la toile ont donc tendance à être exclusivement positifs. Rares sont les retours mitigés voire négatifs.
Tout n’est pas rose en voyage
Mais au-delà de ces sautes d’humeur, tout n’est pas rose en voyage. Combien de fois est-on spectateur de scènes qui nous déplaisent ?
Que ce soit la mère qui ouvre la fenêtre du bus pour jeter les déchets de son fils, les états des routes comme signe tangibles de la corruption nationale, la saleté, les arnaques, les ruines maltraitées, le tourisme à outrance, la misère, les enfants qui travaillent plutôt que d’aller à l’école… Non, décidément, tout n’est pas rose en voyage.
En voyage, peut-on ne pas aimer ?
A partir du moment où tout n’est ni rose ni parfait dans le monde : oui, l’on peut ne pas aimer (une destination, une activité …) en voyage. C’est normal et même c’est positif : cela permet de vivre en nuances !
Nous ne sommes pas dans une société parfaite où « Everything is awesome » (pour ceux qui n’ont pas vu le film « Lego Movie », je vous invite à en regarder au moins les 5 premières minutes : critique fulgurante d’une société d’apparence, dirigée par un pouvoir dictatorial et des médias qui disent que penser, que faire, qu’aimer… Une société où tout le monde sourit, où tout le monde est heureux et tout est parfait !).
Ne pas aimer permet aussi… d’aimer avec authenticité ! Si j’ai été déçue par ma découverte des temples d’Angkor, j’ai par contre adoré les temples éloignés du pays. Aimer et ne pas aimer sont les extrêmes d’un même continuum, permettant entre eux des milliers de variations : des milliers de nuances pour aimer.
Parler ou se taire ?
Spectateur d’aspects négatifs ou de désillusions :
Peut-on (ou doit-on) en parler ? Ou faut-il rester un témoin muet ?
Cette question peut être subdivisée en trois autres points, selon les trois charnières de toute communication
- l’émetteur du message
- le message en tant que tel
- le récepteur du message.
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L’émetteur peut-il parler ?
La question ici est celle de la liberté d’expression. Si l’on sait que l’on ne peut pas « tout dire » n’importe comment (dans la forme comme dans le fond : avec les limites du respect des droits des autres et de l’expression sur le Net), les droits fondamentaux assurent la liberté d’expression à tout un chacun.
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Le message a émettre peut-il être le problème ?
La liberté d’expression permet l’émission de messages en tous genres (dans la limite du respect : s’ils ne sont pas haineux, racistes …).
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Le récepteur peut-il être un problème ?
Parler signifie s’adresser à quelqu’un : cela suppose un interlocuteur face à nous, un lecteur dans le cas d’un blog. Je pense que c’est ici que le bât blesse, c’est le point le plus sensible du trio, celui que ne maîtrise pas l’auteur.
Les récepteurs ne sont pas tous intéressés par tous les messages existants, et c’est normal : les sensibilités de chacun jouent également ici. Mais ces récepteurs (ou lecteurs), s’ils délaissent certains sujets, réagissent par contre à d’autres avec enthousiasme et parfois avec véhémence, agressivité et haine.
Pourquoi dès lors de telles réactions non-constructives, vu que la liberté d’expression existe et que le message respecte les règles imposées par la société ?
A nouveau, le récepteur peut devenir émetteur et renvoyer la balle à l’auteur du message, afin de commenter, de donner son avis. Devenu émetteur, il bénéficie des mêmes droits et limites de liberté d’expression. Ainsi, si le blog est (ou peut être) un bel espace de partage et d’échange d’opinions, ces échanges doivent se faire dans une visée constructive. Parler pour détruire n’a jamais rien apporté. A personne.
Pourquoi ils se permettent d’insulter ?
J’ai expérimenté les déboires du « récepteur devenu émetteur » : j’ai reçu des dizaines de commentaires pour l’article sur Angkor, et pour la première fois depuis la création du blog, j’ai dû ne pas approuver certains commentaires. Vous pourrez voir, dans les plus de 150 commentaires en bas de l’article, de nombreux retours qui ne partagent pas mon point de vue, exprimés de façon plus ou moins constructive, plus ou moins agressive.
Je les ai acceptés, c’est normal : j’aime l’échange d’opinions. Les rares commentaires que je n’ai pas autorisés, sont des commentaires comportant des messages insultants, haineux, dégradants… Du langage qui ne devait pas se trouver sur Internet et encore moins sur un simple blog de voyage.
Je me suis alors questionnée : mais pourquoi ces gens sont-ils agressifs ? Pourquoi réagissent-ils ainsi ? La plupart des commentaires agressifs prouvaient dans leur contenu que leur auteur n’avait même pas lu l’article en entier et encore moins les articles auxquels je faisais référence (comme celui sur les temples éloignés).
Après réflexion et échange avec d’autres blogueurs, la réponse est simple : c’est la jungle d’Internet et l’anonymat qu’il procure.
Comme certains automobilistes se sentent tout puissants derrière leur volant, intouchables et anonymes ; certains internautes se sentent invulnérables derrière leur écran, et se « lâchent ». Certains le font par conviction et écrivent leur message avec « coeur », d’autres par plaisir de casser, d’insulter… Mais dans les deux cas, ces messages n’ont aucune visée constructive.
Je reste quand même étonnée de certains commentaires du style :
« Ceux qui n’aiment pas sont insensibles : quand c’est beau, tout le monde doit aimer. Il faut être fou pour ne pas apprécier un tel endroit ! »
« On ne peut pas dire qu’on n’a pas aimé. Si on n’a pas aimé, on se tait et on laisse les autres profiter ! »
« Dire qu’on n’aime pas, c’est décourager le tourisme. Or ce sont des pays pauvres qui vivent essentiellement du tourisme ; vous êtes néfaste pour ce pays ! ».
« On ne peut aimer que son pays, car c’est le seul qu’on connaisse vraiment. Ceux qui voyagent beaucoup le savent et ont cette maturité d’accepter cela. »
Loin de vouloir me défendre de tous ces jugements, je remarque leur côté autoritaire appuyé sur une pensée unique. Où est le dialogue ?
Du bon fonctionnement des commentaires
Un blog est fait pour échanger et partager. J’apprécie de recevoir des commentaires. Cela montre que le lecteur m’a lue, a pris le temps de découvrir ce que j’avais à dire, y a réfléchi et a construit une idée à partir de là : l’envie d’échanger est née.
Les commentaires permettent de donner son avis : le but n’est pas de trouver « le bon avis », mais d’amener l’autre à entendre et si possible comprendre son point de vue (et non l’imposer). Loin des jouxtes de persuasion où la vérité est unique, les commentaires d’un blog permettent autant de réalités qu’il y a des vécus et donc de lecteurs.
Dans un monde idéal, les commentaires (tout comme les articles) devraient être écrits :
- avec sincérité
- avec respect : un vocabulaire correct et un style non-agressif ;
- avec réflexion : lire l’article jusqu’au bout, ne pas juger selon le titre ou la première ligne, ne pas « condamner l’auteur » ;
- avec un argumentaire construit : donner son point de vue en échange est intéressant, d’autant plus si cet avis est étayé ;
- avec une visée constructive : pourquoi commentes-tu ? Pour corriger, nuancer, faire évoluer, étayer, appuyer, contredire, ajouter … ? Alors c’est parfait !
Pourquoi ne veulent-ils pas entendre le négatif ?
Avant même de visiter Angkor, nous discutions avec des amis rencontrés à Siem Reap, des voyageurs à vélos. Leur histoire de blogueurs est intéressante.
Partis en 2008, ils ont créé leur blog (Viavelo) afin que leurs enfants, familles et amis puissent suivre leurs aventures à travers le monde. Très rapidement, ils se sont rendu compte que leurs proches ne suivaient pas de près leurs récits, mais qu’ils étaient par contre lus par de nombreux passionnés de voyage. Ces lecteurs, toujours plus nombreux, voyageaient à travers leurs articles, rêvaient aux descriptions de vie enchanteresse à l’autre bout de la planète, s’évadaient avec leurs photos paradisiaques.
Ces voyageurs avaient ainsi rassemblé autour d’eux une communauté passionnée et soutenante. Mais après des années de voyage, le regard deux des voyageurs a évolué : tout n’est pas beau sur notre planète. L’Homme est aussi capable des pires choses, la Nature n’est pas toujours respectée, les conditions de vie ne sont pas toujours faciles…
Ils ont alors décidé de changer l’approche de leur blog. Voici le message que l’on peut lire sur leur page d’accueil :
« 2013: après 5 ans de voyage nous avons décidé de changer de route, ne plus vous faire voyager qu’avec des belles phrases et des photos « cartes postales ». Nous allons maintenant vous montrer ce qu’est réellement le monde moderne et ses absurdités. Notre voyage s’appelle désormais… « vu du sol ». »
Ils savaient que ce changement de cap était risqué. Il n’a pas fallu attendre longtemps pour voir le nombre de leurs lecteurs chuter drastiquement, au point qu’actuellement ils hésitent à arrêter leur blog.
C’est à nouveau au niveau du récepteur du message que se pose le problème. Si la question est simple « Pourquoi ne veut-on pas entendre du négatif ? », la réponse, elle, ne l’est pas !
Certaines pistes existent pour tenter d’expliquer ce phénomène :
« Les voyageurs ont de la chance de découvrir le monde, d’explorer les coins et recoins de notre planète. Ils n’ont pas le droit de se plaindre. Et s’ils n’aiment pas, s’ils rouspètent … : ils n’ont qu’à ne plus voyager ! »
« Les gens veulent voir et entendre du bon, du beau, du positif. Ils cherchent à s’évader de leur quotidien. »
« Les gens ont déjà assez de problèmes dans leur vie, ils ne peuvent pas porter ceux de toute la planète ».
« Lire un blog est du divertissement, cela doit être léger et agréable. Pour les atrocités dans le monde, il y a le journal. »
« Les gens saturent de messages négatifs de tous les côtés : la pollution, la famine… Et se sentent impuissants face à tout cela. A quoi bon voir les mauvais côtés si l’on ne peut rien y faire ? ».
Je voyage donc je pense ; je pense donc je suis
En voyage, peut-on ne pas aimer ce que l’on voit ? Je pense que oui !
Peut-on le dire ? Je le pense également.
J’aime partager dans ce blog mes impressions, mes réflexions et mes conseils. C’est un ensemble complexe et sincère. Mes coups de coeur le sont réellement, tout comme mes désillusions. Ces deux extrêmes, s’ils existent, ne sont pour autant pas légion sur le blog : 5 destinations coup de coeur et 2 « coups de gueule » sur plus de 150 articles. Et entre les deux, des centaines de nuances …
Et vous, pensez-vous qu’on puisse ne pas aimer en voyage ? Peut-on le dire ? Quelles sont vos expériences en la matière ?
Merci de ne pas lancer d’insultes 😉
- Les articles « négatifs » :
- Quelques articles de destinations « coup de coeur » :
- Destination coup de coeur : les Galapagos
- 6 raisons d’aller à Sintra
- Premières impressions en Patagonie
- L’île de Pâques : 5 raisons de succomber à son charme
- Premières impressions au Mexique
- La Jordanie avec, entre autres, Pétra : une merveille gravée dans la pierre et le sable
- Les 10 raisons d’aimer la Sicile
Les exemples de commentaires que tu cites sont flippants, vraiment…. Je ne comprends vraiment pas ce délire de la « pensée unique »…. Après, j’ai déjà vu des voyageurs sur la toile pensant avoir la science infuse, ne serait-ce que parce qu’ils ont voyagé. Dans leur petite tête, « j’ai vu plein de pays » = « je suis extrêmement intelligent », et, partant de là, ceux qui ne pensent pas comme eux sont nécessairement des ânes…. Sinon, cet article m’a fait sourire car je reviens de Budapest que je n’ai pas du tout aimée et ça a surpris tous mes amis qui y sont déjà allés, et qui, eux, avaient adoré. ^_^
Les cons resteront des cons, oui j’ai décidé de ne pas mesurer mes propos. L’objectivité de certains fait vraiment de la peine. Surtout qu’on a tous une vision des choses bien différentes. Par exemple je n’ai pas du tout aimé Barcelone, du fait de mon expérience. Pourtant c’est le contraire chez 95 % des gens. Il faut que tu saches que quand tu vas à contre-courant, tu vas souvent être jugé et pas souvent d’une manière positive. C’est dans les consciences collectives et dans l’inconscient des personnes qui ont un lieu ou une ville en adoration. Souvent l’insulte se fait la part belle, l’argumentation est trop faible pour prendre le dessus.
Dis-toi juste qu’en dénonçant tu donnes un point de vue qui t’es propre et que ce qui te répondent n’ont eu que des brides d’informations.
Alors à qui la faute ? Peut être à des grandes structures qui ne dénoncent jamais, leur faisant croire que tout est rose, bienvenue dans le monde des bisounours. Ne change pas cet état d’esprit qui est le tiens, car malgré une poignée d’irréductibles comme dirait Astérix, ton point de vue est nécessaire pour beaucoup d’entre-eux. Par exemple, je n’ai absolument pas aimé Santiago et je le revendique. Ca s’appelle le franc parler, à quoi bon dire aller à contresens de sa politique d’écrire. Doit-on changer et épurer son contenu (sous-entendu faire plaisir à tout le monde en ne disant que du bien dans le sujet) pour paraître plus lisse et plaire à ce genre de public ? Je ne le pense pas.
Je vais surement me faire des ennemis mais il existe deux type de blogeurs, ceux qui cherchent à véhiculer des émotions, faire de la qualité sans penser aux retombés et d’autres chez qui tout est rose, je ne vais pas plus polémiquer.
Je n’ai qu’un conseil : Ne change rien
Je ne peux qu’être totalement en phase avec les propos de ikeontheroad et ceux d’Amandine. Personnellement, loin de créer un blog pour « qu’on le voit », le mien n’existe surtout que parce que c’est un moyen « commode » de « pérenniser », de « fixer » mes pérégrination d’une façon que je crois plutôt agréable. S’il est vu et surtout apprécié, tant mieux, sinon, un clic et hop…! La question du fait que l’on puisse « ne pas aimer » et surtout l’écrire, quitte à être à contre-courant ne devrait même pas se poser. Cela montre bien l’intolérance se propager sous couvert du « bien-pensant », du « politiquement correct », etc… Bien que cela soit, comme vous le précisez, forcément limité, puisque choisi, préparé même bien avant le départ réel, les déceptions une fois sur place peuvent exister. Je me rappelle de cette petite « filature » en Egypte où des gosses de 10/14 ans passés plus de 10h par jour avec leurs petites mains à tissés… Mon esprit d’Occidental « bien pensant » (Eh oui!) s’en offusqué quand le maitre des lieux nous expliqués que ces enfants étaient parmi les plus chanceux car, en contre partie, ils apprenaient un métier, étaient logés/nourris et ne trainés pas dans la rue à mandier ou faire des bêtises et donc se construire un « avenir » plus qu’incertains. Ou encore quand cette guide Copte que nous avions tout le long de notre séjour, extrêmement cultivée et passionnée par l’histoire antique de son pays nous expliquer, malgré sa très grand réserve naturelle, les persécutions, larvées ou non, les discriminations abominables que les musulmans font peser, depuis leurs arrivés dans ce pays (VIIe s)sur ce qui a était, jusqu’au XIVe s, la majorité Copte, etc… Est-ce du « prosélytisme »? Non! Juste la triste réalité! Alors oui, tout n’est pas rose, et je pense que, même dans un blog de voyage, la réalité des lieux doit-être dite. Sans en rajouter mais sans rien cacher.
Bonjour Voyageuse, merci pour ton retour.
Oui certains commentaires étaient assez flippants comme tu dis (et encore, je n’ai pas retranscris les plus « trash » !).
Je me rends compte, en lisant les nombreux commentaires, que beaucoup de voyageurs ont pu déjà être déçu lors de l’un ou l’autre de leur voyage, mais que ce genre de vécu est très peu partagé, peut-être un peu tabou, mal accepté socialement … ?
Mais pouvoir exprimer sa pensée propre, c’est la base de tout ! Merci pour ton retour sur Budapest, car tu es la première personne que j’entends dire ne pas avoir aimé 😉
Heureusement qu’on a le droit de dire que l’on a pas aimé ! De la même façon qu’on a le droit de voyager comme on le souhaite !Chacun d’entre nous aura forcément une vision différente de l’endroit visité, et c’est bien normal ! Je trouve même cela très intéressant de confronter nos avis, mais toujours avec respect ! C’est fondamental…Parfois, il est vrai, certains semblent vouloir donner des leçons, en croyant tout savoir, tout connaitre, parce qu’ils y sont allés quelques jours ! Cela me fait rire, car ils se ridiculisent…Enfin, je dis toujours que le blogueur ne fait pas le voyageur, et le voyageur ne fait pas le blogueur…
Salut Didier, merci pour ton commentaire et ton accord ! 😉
Confronter les avis avec respect : c’est pour moi ce qu’il y a d’enrichissant dans le partage d’expériences entre voyageurs ; je te rejoins totalement.
Après une certaine humilité permet au voyageur de ne pas généraliser son expérience ni considérer qu’il a « fait » tel ou tel pays en y séjournant quelques semaines !
Heureusement qu’individuellement on est pas toujours béats et que le voyage ne nous rend pas juste panégyristes. Que les lecteurs le ressentent comme une injuste contradiction, qu’ils n’octroient pas au rédacteur le droit au témoignage n’est qu’un dommage collatéral du prêt à voyager. Le monde n’est pas stéréotypé, et ne vaut que par le regard que chacun lui porte… Il faut juste assumer d’être un paria quand on a pas aimé Venise (expérience vécue) 🙂
Bonjour Hedilya, merci pour ton retour (j’ai appris un mot avec toi, je ne connaissais pas « panégyristes » – merci, c’est un mot fort à propos ! 😉 ).
Accepté d’être un paria ? Sans doute en partie, c’est vrai qu’il ne faut pas se faire d’illusions : les gens ne se mettront pas tous à être suffisamment ouverts d’esprit pour accueillir des retours de voyageurs différents de la norme.
C’est aussi un moyen de découvrir des interlocuteurs plus ouverts et intéressants que d’autres 😉
Tu résumes bien la situation : l’anonymat de l’internet décuple les forces et l’agressivité de personnes qui mesureraient 100 fois plus leurs propos en face à face. Ça n’excuse pas leur comportement et ce genre de réaction arrive PARTOUT sur internet pour n’importe quel domaine, n’importe quel sujet. il suffit de se rendre sur n’importe quel forum ou sur Youtube, partout où il y a des espaces d’expression, il y a des gens qui s’enflamment.
Peut-on dire ce qu’on aime et ce qu’on aime pas ? Evidemment. Heureusement et si ça ne plait pas… et alors ? C’est la liberté d’expression surtout quand les articles sont constructifs et appuyés d’arguments de vécu.
J’aime Angkor car j’ai eu 2 fois la chance d’y aller sans être accablé de la même façon que tu l’as été. Est-ce que pour autant je peux comprendre que d’autres aient vécu une expérience différente ? Absolument. Et même si je n’avais pas été d’accord, dois-je réagir avec agressivité voir demande de censure pour le bonheur de tout le monde (cf certains commentaires cités) ? Non. Je n’insulte pas les personnes qui pensent différemment de moi en politique et je ne trouve pas non plus complètement stupides les gens qui n’aiment pas les brocolis : devrait-on leur interdire de dire qu’ils n’aiment pas les brocolis simplement car ils nuisent à la production agricole de brocolis et donc aux revenus des agriculteurs ?
En tout cas, moi j’adore les brocolis et les articles chaud. Il y a plein de commentaires parfois savoureux, à prendre avec recul et légèreté, comme au cinéma.
Salut Tugdual,
merci pour ton commentaire, il m’a fait sourire 😉 Vive les brocolis 😉
Ton soutien me touche, même si comme tu le dis, nous avons eu des expériences et vécus très différents à Angkor (même et surtout en fait !).
Au début j’ai été étonnée voire touchée par certains retours, puis comme tu le dis, j’ai pris cela avec recul et dérision, une pointe d’amusement également.
Au final, beaucoup des commentateurs « choc » ne me connaissaient pas, n’avaient jamais rien lu d’autre de moi (et même n’avaient pas lu correctement l’article en question) : c’étaient des jugements infondés, qui perdaient donc tout poids et toute valeur à mes yeux.
Ah, oui Amandine, t’as raison. Je me suis trouvée en face au même dilemme lors de mon voyage à Cuba, rêvé depuis des années. Je me demande encore aujourd’hui si c’est moi, qui n’a pas su saisir l’âme de ce pays ou si, tout simplement, on s’est fait vraiment arnaquer. Je crois plus dans la deuxième hypothèse, mais, bon, si je n’avais pas vu avec mes mêmes yeux, je n’aurais pas pu avoir une opinion concrète sur ce pays. En plus, je pense qu’une empathie peut s’installer avec un pays exactement comme avec les gens que nous rencontrons et on ne pas censé ressentir tous la même chose.
Salut Erika, merci pour ton commentaire et ton accord 😉
Déçue de Cuba, tu es une des premières personnes que j’entends tenir ce discours, et je t’en remercie. Cela apportera de la nuance dans mes aprioris et attentes avant d’y aller (car même si on essaye d’être neutre, de ne pas se construire d’attentes particulières, il y en a toujours, plus ou moins conscientes …).
Je comprends ce sentiment d’empathie avec un pays comme avec des gens – je dirais même « connexion » : certains pays/régions nous font vibrer sans que l’on puisse spécialement mettre de mots dessus, c’est comme cela, c’est unique et dépend de l’expérience particulière et du vécu de chacun.