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Un sac sur le dos Un sac sur le dos
Amandine

Angkor : cerise sur le gâteau de ce voyage  ! Angkor est la raison qui nous a fait choisir le Cambodge parmi tous les pays d’Asie. C’est aussi Angkor qui a guidé notre itinéraire, avec un premier circuit vers les temples éloignés, perdus dans la jungle, pour terminer en beauté, avec le plus spectaculaire : les temples d’Angkor !

C’était comme un film que l’on attend pendant des mois et dont on entend que des bonnes critiques, la réalité nous a rattrapés… et déçue. Oui, Angkor a été une véritable désillusion !

Je vous dévoile ici pourquoi j’ai été déçue par ma découverte d’Angkor, cité grandiose pleine de contrastes… Ça commençait pourtant si bien !

Les 8 raisons de ma déception à Angkor

  1. Le touriste est une sardine

    Trop de tourisme tue le tourisme ! Je savais qu’il y avait du monde sur le site d’Angkor… mais à ce point-là : c’est inimaginable ! Moi qui déteste les foules et fuis les soldes et autres cohues, j’ai été servie.

    Repris dans la liste du patrimoine en péril pendant 10 ans, Angkor s’est vu porter 1.001 attentions afin de lutter contre le pillage et mettre en place des mesures pour sa conservation (entendez par-là reconstitution) et sa préservation.

    Ce travail a tellement été couronné de succès qu’Angkor devint rapidement un site incontournable de l’UNESCO, à voir au moins une fois dans sa vie. Depuis, chaque année, le nombre de touristes fréquentant Angkor grimpe de 25 % ! On estime qu’il devrait y avoir 4 millions de touristes en 2014, ce qui signifie un peu moins de 11.000 par jours… en moyenne.

    Difficile de pouvoir apprécier la beauté des lieux et ressentir l’ambiance mystique des ruines avec des centaines de personnes se souciant uniquement de pouvoir poser devant telle porte ou telle sculpture, et de repartir aussi vite.

    Lors de ma visite du Machu Picchu, il y avait bien sûr beaucoup de monde, mais 100 fois moins (proportionnellement par rapport à la taille du site) qu’à Angkor ! Voir les ruines dans ces conditions devient juste intenable. Espérons que l‘on trouve un moyen de réguler les entrées, en mettant par exemple un nombre limité de visiteurs par jour (comme au Machu Picchu).

  2. Le touriste est un pigeon

    Qui dit touriste dit argent ! À partir du moment où un site est fréquenté par des portefeuilles ambulants, lâchant les dollars comme s’ils les pondaient, il est bien compréhensible de voir les locaux tenter d’en avoir « leur part ». Ainsi, les stands pour touristes, avec systématiquement les mêmes babioles de souvenirs, les mêmes t-shirts à des prix exorbitants, et les bouteilles d’eau à 4 fois le prix.

    Et encore, les prix des Pass ont diminué : il y a quelques années, ils coutaient 3 fois le prix actuel ! (Pass 1 journée :  20 USD ; 3 jours : 40 USD ; 7 jours : 60 USD).

  3. Le touriste est un mouton

    Le touriste est décidément un drôle d’animal : après sardine et pigeon, voilà qu’il se prend pour un mouton. Le touriste suit, certains appréciant se déplacer en masse dans des cars bondés de compatriotes venus l’assister dans son invasion des ruines.

    Heureusement, pour qu’il ne se perde pas, le touriste-mouton est bien encadré, suivant le petit chemin balisé. Se perdre dans les ruines et pouvoir découvrir les choses par soi-même serait trop aventureux.

    C’est un point que j’ai fort apprécié lors de la découverte des temples éloignés : la liberté d’explorer dans le sens que l’on veut, au rythme que l’on veut.

  4. Le touriste tombe dans le panneau

    Le nombre de panneaux d’interdiction sur les sites m’a tout bonnement frappé : cela va du simple « attention la tête » à « sens interdit », « sens de la visite », « zone interdite », « travaux », « chapeau interdit »… Sur certains sites, il y en a partout !

    Sans compter le règlement abusif : comme pour visiter une église, il faut se couvrir les jambes et les épaules et se découvrir la tête. Peu importe que l’on soit dans une file d’une dizaine de minutes sous un soleil de plomb, une charmante employée du site restera à côté de vous en élevant la voix à chaque sommation jusqu’à ce que vous vous découvriez le crâne !

    Et ce n’est pas tout. Mauvaise nouvelle pour toutes les voyageuses : l’astuce du foulard est ici interdite ! Pourquoi, ça je ne sais pas. Mais il est explicitement demandé, dessins à l’appui de ne pas se couvrir les épaules avec un châle. Jusqu’où va-t-on aller ?

    Angkor, Cambodge
    Chapeaux interdits pour attendre dans la file pour monter à Angkor Vat

    Ce règlement semble d’autant plus abusif qu’il est en total paradoxe avec les gravures qui ornent ces murs, laissant libre cours à la nudité des gracieuses apsaras… à moins qu’elles ne doivent penser à se couvrir à l’avenir, elles aussi ?

  5. Le sacré à la mode

    Si l’on raconte que certains temples étaient encore fréquentés par des moines bouddhistes, la majorité de la cité d’Angkor était (et est toujours) « un gros tas de ruines abandonnées ». Mais, sans doute car cela n’est pas assez vendeur, il a fallu que l’on ajoute (ou fasse revivre) une aura sacrée autour de ces vieilles pierres, et ce depuis 2 ans environ.

    Ainsi, des moines priant (et mendiant) se trouvent au centre des principaux temples, proposant encens et bracelets pour quelques billets.

    Il n’est plus question de visiter des citées déchues, mais bien des lieux emprunts de religion. On ne vient pas seulement en quête d’histoire, mais de spiritualité.

    C’est pourquoi il est indécent de se promener épaules et genoux dénudés… chose qui n’a jamais posé de problème lors de nos précédents voyages : jamais je n’aurai imaginé me couvrir les épaules au Machu Picchu comme on rentre dans une église… et pourtant !

    Certains moines sont présents sur le site d’Angkor. Je me suis un peu renseignée, questionnant les locaux sur place : n’importe qui devient moine, pour quelques jours ou quelques années, c’est un passage obligé dans leur vie religieuse. Cela démystifie le côté emprunt de sagesse du moine : ce sont des hommes comme nous en croisons des dizaines dans les rues, les habits oranges en plus et les cheveux en mois.
    Certains moines se trouvent donc sur le fameux site, reflétant dans leurs attitudes la philosophie de leur religion… et d’autres paraissent juste être des « faux moines », des personnes déguisées afin de poser sur la photo. Certains avec un piercing dans le nez et des tatouages, d’autres invectivant les passants gaiement, ou s’improvisant un jeu de lancer de chaussures dans les escaliers de « leurs ruines sacrées »…

  6. Le temps c’est de l’argent

    Emporté par la foule : le touriste mouton est emporté par la marrée de visiteurs.

    Angkor, Cambodge
    Foule s’amassant dans le sentier de visite du site de Banteay Srei

    Et s’il résiste, décide de s’accrocher pour prendre son temps, observer les ruines en détail ou avoir l’audace de prendre une photo, il est rappelé à l’ordre ! Nous avons ainsi été témoins d’une scène ahurissante, où un garde du temple de Benteay Srei invectivait un touriste qui osait s’arrêter « trop longtemps » (sans doute ont-ils des chronomètres et un temps délimité de pause autorisée) pour prendre une photo :

    – Monsieur, s’il vous plait, veuillez avancer
    – Mais je prends juste un photo, encore un instant
    – Non monsieur, ce n’est pas possible, il faut avancer, c’est « rush hour » (heure de pointe) !

  7. Des ruines martyrisées

    Les temples d’Angkor, comme ceux plus éloignés, sont en souvent en piteux état : moins victimes du temps que de l’homme. La guerre, les Khmers Rouges et leur volonté d’enlever toute trace d’histoire, les pilleurs… ont enlevé les belles pièces, détruit les visages des statues, comme on enlève les garnitures à un bon gâteau. Sans compter certaines statues que l’on peut admirer dans le musée national à la capitale et dans d’autres musées dispersés dans le monde, comme à New York. Il ne reste à Angkor que la croute, trop dure pour en apprécier la finesse originelle.

    Angkor, Cambodge
    Gardien de la porte décapité

    Malheureusement, les affres du temps se manifestent de plusieurs manières, comme l’oubli : nous avons oublié les techniques utilisées lors de la conception et la réalisation des temples d’Angor. Ainsi, des archéologues et ouvriers en restauration du temple, avec leurs bonnes intentions, n’ont pas toujours la main heureuse, et détériorent parfois un savoir-faire, causant des dégâts irréparables, suite à une méconnaissance et mauvaise compréhension du génie de l’architecture angkorienne.

  8. Des ruines malmenées par la foule

    Les foules, toujours plus nombreuses, venant visiter les ruines sont également à la base d’un danger pour ces temples. On connait tous le danger de la fréquentation touristique au Machu Picchu, mais on parle beaucoup moins de son pendant cambodgien.

    Les pas de ces hordes de touristes exposent les pierres à une érosion accélérée, encore plus destructrice que les siècles d’abandon.

    Si c’est sans doute le plus visible, ce n’est pas le seul désastre causé par le tourisme de masse. Siem Réap, ville située aux abords d’Angkor, s’est peu à peu transformée pour correspondre aux attentes des touristes en tous genres : hôtels de luxe, piscines, eau courante et chaude, airco, électricité… Tout le confort dont ne bénéficient pas les locaux ! La consommation en eau des touristes est donc bien plus élevée que celle des Cambodgiens. Et pour aggraver le tout, la saison haute touristique se produit à la saison sèche…
    Ainsi, pour répondre aux besoins des touristes, l’eau est pompée dans les eaux souterraines, vidant les aquifères et fragilisant le terrain sablonneux sur lequel est bâti la citée d’Angkor.

    L’essor de la ville a aussi provoqué une forte augmentation de la pollution, contribuant à l’érosion et la décoloration des pierres.

    Et tout cela sans parler des visiteurs peu respectueux, pour ne pas dire criminels, qui taguent certaines pierres, histoire d’immortaliser leurs noms aux côtés de belles apsaras.

    Angkor, Cambodge
    Graffiti dans le temple central d’Angkor Vat

Angkor : un Disneyland en perdition

Vous l’aurez compris, j’ai vécu une réelle désillusion à Angkor. Plus je vieillis, plus je voyage, plus je vis des désillusions. C’est à en avoir peur de voyager et de découvrir les sites « pour de vrai » : seront-ils les mêmes que dans les reportages que je regarde ? Auront-ils ce parfum de mystère qui englobe tout site archéologique ? Ou une masse de touristes fera-t-elle disparaitre cette aura au profit d’hôtels à airco et de petits vendeurs aux litanies « one dollar » incessantes ?

Tout voyageur est un moment ou l’autre confronté à la question, tiraillé entre la volonté de découvrir et la peur d’être déçu. Et à ce dilemme s’ajoute un second, plus éthique : visiter versus préserver ? Succomberons-nous toujours à cette pulsion égoïste de vouloir voir le monde par ses propres yeux ? Où déciderons-nous de boycotter la visite d’un site, vu le danger engendré par le tourisme de masse ? Mais que représente le positionnement d’une personne à ce niveau : une goutte dans l’océan des touristes ?

Et vous, vous êtes-vous déjà retrouvés face à ce genre de réflexions ? Quels ont été vos choix ?
Avez-vous déjà visité Angkor ? Quels sentiments cela vous a-t-il procurés ?

Pour aller plus loin
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256 réponses à “Pourquoi Angkor m’a déçue”

  1. Salut Amandine
    en lisant ton article je me suis dit que le tourisme avait.explosé au cambodge. Nous y sommes allés en 2007 et nous avions été parfaitement tranquille. il n y avait pas non plus toutes ses règles et en louant un tuk tuk on était libre de nos mouvements. c est toujours le problème quand un site devient victime de son succès. quelle est la réponse ? plus je voyage et plus je me rends compte que ce.sont rarement les lieux archi connu qui me donnent le plus de sensation. Tout simplement car on a l impression de déjà les connaitre. Cela ne m avait pas fait cet effet là pour Angkor car j était inculte à son sujet et que ce n était pas la raison de notre voyage au cambodge. mais ce pays regorge d autres surprise et d une histoire intéressante quoique très lourde et qu’à mon sens on ne connait pas assez. bon voyage à vous.

    • Salut Laura,
      merci pour ton commentaire et bienvenue ^^
      Oui, le tourisme a je pense explosé ces dernières années, tant au vu des chiffres (augmentation de 25%/an) et des retours d’expériences et échanges avec des voyageurs ayant déjà visité Angkor.

      Ta conclusion, « plus je voyage et plus je me rends compte que ce.sont rarement les lieux archi connu qui me donnent le plus de sensation » rejoint mon vécu : je n’attendais rien ou presque des temples dans la jungle, peu fréquentés et peu mis en avant, et j’ai été plus que ravie des découvertes que j’ai pu y faire ! Ils restent dans les meilleurs souvenirs du Cambodge 🙂

      Sans doute que le volet « connaissance préalable » joue aussi : j’ai tellement vu de visages du Bayon (bien malgré moi : oui, j’ai regardé pas mal de documentaires sur l’histoire et l’archéologie au Cambodge, mais pas trop d’images afin de me « préserver un maximum ») … au final, lorsque j’ai vu ces visages en vrai je me suis dit « mais c’est tout petit » ! Un peu comme un souvenir d’enfance que l’on vient confronter à la réalité.

      Comme tu le soulignes bien, le Cambodge ne se limite pas aux temples d’Angkor : il y a beaucoup à découvrir hors des sentiers battus, dont cette histoire majestueuse et terrifiante à la fois.

      • Bonjour Amandine,

        Il y a tellement de vrai la dedans, c’est triste. J’ai habite Siem Reap pendant Presque un peu plus de 3 ans entre 2004 a 2007 et j’y suis retournee pour la premiere fois en October 2013. J’ai adore le Cambodge et les Cambodgiens et j’ai l’impression qu’une partie de moi restera toujours la bas ! Beaucoup de choses avaient change quand j’y suis retournee, et c’est ce que je craignais. La seule chose sur laquelle je ne suis pas completement d’accord, c’est la foule. Enfin, tout depend de l’epoque, de l’heure/l’ordre de visite. A l’epoque nous savions deja que le tourisme augmentait sur le site, et nous pensions « wow 1 million de tourists bientot, c’est dingue » ! Entre 2004 et 2007, nous avons vu d’un coup des masses de bus pour tourists, surtout asiatiques, debarquer. Je me souviens d’Angkor Tom en particulier car nous allions courir la bas et a la fin de mon sejour, il fallait zig zagger entre les bus gares partout, en allant vers notre point de depart. La foule donc, en y retournant en Octobre de cette annee et respectant l’ordre inverse indique, nous n’en avons pas eu. Nous etions peut etre 20 en tout a Angkor Wat, visite a midi. Sur le chemin du retour par contre, oui la foule envahissait. Nous etions 3 sur le Bayon, visite a la premiere heure le matin, car tout le monde va voir le lever de soleil a Angkor Wat. En saison haute, qui commence en Novembre, c’est sur que ca doit etre la folie sur les temples. Mais il ne faut pas hesiter a bouleverser l’ordre de visite, meme si les guides et tuktuks insistent que ca ne se fait pas comme ca…Et surtout a venir entre Avril et October… Il faut juste etre pret a de grandes chaleurs et de grosses pluies avec plus de moustiques !
        Pour les chapeaux, c’est vrai que ca n’etait pas comme ca en 2007, et on a trouve ca penible de se faire rappeler a l’ordre alors que le soleil tapait plein pot. C’est encore une des consignes bien hypocrites de ceux qui ont mis toutes ces regles en place. Je suis prete a parier qu’ils les porteraient les chapeaux eux…

        Les moines ne sont en effet pas les grands sages que l’on imagine. Ne vous fiez pas aux apparences. J’ai deja eu des moines qui me demandaient mon numero de telephone, ils ne sont pas supposes porter d’argent et il n’y a pas de doute que certains mettent une casquette sur leur crane rase pour aller dans les boites de nuit de temps en temps…

        Enfin j’ai ete choquee en Octobre de voir a quel point le touriste etait devenu une vache a lait, bienque c’etait deja pas mal le cas avant. Nous avons eu du mal a visiter des temples sans avoir des enfants qui voulaient nous vendre leurs bibelots, ou meme des adultes qui nous suivaient dans tout le temple pour qu’on lui achete ses paintures. Nous en avions raz le bol a la fin. Les temples moins visites sont epergne bien sur, et je pense que maintenant, pour aprecier sa visite il faut aller faire un tour du cote de ces temples moins connus et plus eloignes (dont Phnom Bok, Ta Som, BangMelea quoique j’ai entendu dire qu’il y avait beaucoup plus de monde la bas aussi maintenant).

        Bref, ca me rassure quelque part de voir que je ne suis pas la seule a avoir eu un gout un peu amer suite a mon retour sur ce site pourtant magnifique.

      • Bonjour Stéphanie, merci pour ton commentaire et ton retour.
        Contente de pouvoir te « rassurer » : non, tu n’es pas la seule a avoir vécu une expérience mitigée à Angkor 😉

        Concernant la foule, je comrpends ton point de vue ; ne pas oublier que la fréquentation augmente de manière assez impressionnante et que « les bonnes astuces » se connaissent de plus en plus et donc finiront par atteindre leurs limites. J’ai aussi pu profiter du Bayon, pratiquement seule au lever du soleil, un de mes beaux moments 😉

        Je vois que je ne suis pas la seule à avoir eu une autre impression sur les moines et leur conduite « peu sage » …
        Et je valide totalement : aller voir les temples éloignés est véritable plaisir, mon préféré restant Beng Mealea (aussi au lever du soleil, il n’y avait vraiment personne !).

      • Bonjour Amandine,
        Je suis allée au Cambodge en 2005, et j’avais été également un peu étonnée et déçue de cette ambiance touristique autour de ces temples magnifiques. J’étais pourtant visiblement encore loin de ce que tu as vécu… Je suis partie le long du Mékong, dans des villages éloignés, puis dans la jungle du Mondolkiri. Ce voyage reste un merveilleux souvenir mais pas à Angkor… C’est tout le problème de la facilité de voyager aujourd’hui, avec ses bons et ses mauvais côtés et il devient difficile de voyager de façon vraiment authentique car on te remet ramidement dans les chemins touristiques… Est-il possible de s’en éloigner facilement ? Ça dépend des pays… Je t’écris en ce moment même de Punta Arenas en Patagonie, touristique sans l’être vraiment, ici pas de magasins de souvenirs, pas de « one dollar », juste les oiseaux le soir sur la jetée, dans la détroit de Magellan… Je savoure… Amitiés. Virginie

      • Bonjour Virginie, merci pour ton commentaire et ton retour d’expérience, qui rejoint le mien.
        Et comme tu le laisse entendre, ce n’est pas parce qu’on a été déçu par Angkor que l’on n’aime pas le Cambodge (contrairement à ce que certains pensent, par un malheureux amalgame).

        A Punta Arenas actuellement ? Tu me fais rêver ! C’est un de nos projets, c’est drôle, on parlait de ce bout du monde encore hier avec mon conjoint. Savoure bien alors, en espérant un jour savourer cette nature et ces paysages à mon tour 😉

      • Bonjour,

        je suis partie pour 3 mois d’aventure en Thaïlande, laos et cambodge et à vrai dire Angkor fut une magnifique destination. Simple. Louer un tuk tuk avec le bon guide pour la journée et c’est parti. Pas d’attente, visiter les temples en sens inverse des troupes touristiques conventionnelles, sourire et de fabuleuses rencontres avec des moines heureux de pratiquer l’anglais.
        Pour ce qui est du reste, le français aime râler. Payer une entrée au parc est normal, comme dans un musée sans climatisation.
        A voir au moins une fois dans sa vie.

      • En ce qui concerne les bonzes, pour une partie ne sont pas vraiment croyants, surtout les plus jeunes. Pourquoi? Etant bonze, tu es nourris, logé, tu as le droit à une éducation. Et beaucoup le font pour ça plutôt que par conviction.
        Eh oui, c’est bien triste tous ces changements… J’ai vécu au Cambodge en 2005, et tout était encore paisible. La mondialisation et le capitalisme n’a pas épargné ce pays. J’y suis retournée, plusieurs fois, dont la dernière il y a 2 ans. J’ai vu la société évoluée en direct, on est limite fataliste parce qu’on se dit qu’on ne peut pas y faire grand chose.
        En 10 ans:
        – J’ai assisté au développement à outrance de la consommation d’alcool (chose non ancrée dans la culture du pays à la base). Les gens ont été convertis à coups de marketing de masse.
        – Les gamins sont devenus addicts aux Smartphones (à plus de 500$) et aux réseaux sociaux dans un pays où un policier est payé 40$ par mois, où un instituteur y est payé 20$.
        – Les constructions poussent comme des champignons, sans penser à préserver ce qu’il y avait. Les plages de Kompong Som ont changé de visage.

        Il reste encore pleins de choses positives je pense, certains Cambodgiens sont devenus avides, frustrés par leurs besoins de pays riches et leurs moyens de pays pauvres. C’est ce que l’on appelle le développement malheureusement.

      • Merci Poly pour ton témoignage.

        Avoir le point de vue d’un occidental expatrié, qui connait bien le pays et possède donc les mêmes références culturelles, c’est toujours très intéressant !

      • Bonjour à tous. Je visite actuellement le site d’Angkor et je loge à Siem Reap. Je suis effaré par les grosses voitures, les gros hôtels, les prix exorbitants, les smartphones dans les mains des soit disant moines. On dit que le Cambodge est une destination « bon marché », et bien ce n’est plus vrai pour Siem Reap. Ceci étant dû je pense aux voyageurs millionnaires de 2 semaines qui s’offrent des bouteilles d’eau à 1dollar! Ceux-là même qui louent des tuk-tuk ou des bus et qui polluent par le bruit et les gaz émis le site d’Angkor! Et oui, j’avais l’impression d’être un extra-terrestre sur mon vélo!

        Pour parler du site archéologique lui-même, oui j’ai constaté la foule à certains endroits. Mais ces endroits j’avais pu les voir plus tôt dans la journée sans personne ou presque! Bien sûr il faut se lever très tôt et avancer avec sa petite lampe torche dans la nuit noire. Mais quelles sensations d’entendre la nature se réveiller (battements d’ailes de chauves-souris, hurlements lointains d’animaux, chants d’oiseaux…) et de découvrir avec les premières lueurs du soleil un temple qu’on n’a encore jamais vu et dont on ne soupçonne pas la grandeur! Et tout cela sans personne! Je précise que ces sensations étaient vraiment fortes car je ne m’était pas « spoilé » ma découverte avec des reportages ou photos avant ma visite. Je comprends que cela puisse gâcher la magie.

        Je conseille donc la visite de ce site merveilleux. Mais je conseille encore plus vivement de s’organiser un minimum et de prendre le temps de le découvrir (les pass de 3j ou 1 semaine, respectivement utilisables sur 1 semaine et 1mois sont parfait pour éviter la précipitation et les grosses affluences). Voyager pressé n’est jamais bon, vous comprenez aisément je suppose.
        Il est vrai que certains sites (les plus visités comme Angkor wat) ne sont pas facile à appréhender, à ressentir, de par l’afflux trop important. Mais qu’importe il y a plein d’autres endroits 🙂

        Bien à vous. Rien n’est parfait, ni personne et surtout pas moi 😉

      • Bonjour François et merci pour ton commentaire nuancé et ton partage d’expérience.

        Tout comme toi, je conseille également de passer minimum 3 jours, une semaine pour les plus intéressés par l’histoire et l’archéologie, et de se renseigner un minimum pour profiter au maximum de ses découvertes (comment, quand et où commencer la journée de visite…).

        Ne pas connaître le lieu et être « vierge » de toute image (photo, article, reportage…) est souvent une chance, dans le sens qu’il y a, d’une part, une réelle première découverte du lieu (avec des émotions puissantes), et d’autre part, qu’aucune image ne sera venue créer des attentes particulières… Nous essayons toujours de garder un équilibre entre préparer et ne pas préparer un séjour, justement pour garder cette « virginité »… Mais pour certains lieux, vus et revus un peu partout, cela tient presque de l’exploit que de n’en avoir jamais vu une image ! 😉

      • Hello Amandine,

        Je ne sais pas si ton blog est toujours actualisé ou non mais si oui, pour Angkor le prix est désormais de 68 USD pour 3 j.

        J ai eu la même sensation que toi au point de vouloir annuler le Machu Picchu. Ton article vient de le faire changer d’avis. Je croise les doigts 😉

    • Désolé d’entendre que vous avez vécu une telle expérience. Nous nous sommes rendu à Angkor en pleine saison des pluies en 2015. Nous avons pu visiter les temples sans faire de files, en nous baladant parfois en T-shirt débardeurs (pour moi) ou bien couverts sous nos capuches. Il pleuvait parfois tellement fort que l’on jouait à cache cache dans des petits temples inconnus. Nous ne voulions pas faire le site en tuk tuk, nous avons donc parcouru des grandes distances à pied et c’était très gai. Nous n’avons vu pas vu de pseudo-moine. Je conseillerais donc p-e pour un site qui est aujourd’hui tant visité, d’y aller en basse saison. Mtnt de manière générale, je ne me renseigne que très peu sur les belles choses à voir autour du monde… je préfère me laisser surprendre et au final, je ne suis déçue que quand j’ai des attentes.

      • Merci pour ton message ; effectivement, visiter un pays (d’autant plus ses sites très touristiques) hors des saisons hautes, cela change tout ! Nous en discutions avec des Français en voyage au Cambodge, qui restaient plusieurs mois dans le pays, et l’ambiance n’a apparemment rien à voir.

        Ne pas avoir d’attente, c’est aussi un idéal que nous avons souvent… mais qui n’est pas toujours possible, surtout pour les sites très connus et quand on a une imagination débordante ! 😉

  2. Bonjour Amandine, je viens de découvrir ton blog que je trouve vraiment très bien fait et intéressant. Tu fais un très beau boulot :-). Je vais du reste plonger dans tes archives pour en savoir plus. Je ne suis jamais allée à Angkor mais je pense que tes réflexions valent pour bon nombre de sites touristiques sur cette planète. La question que tu soulèves « visiter versus préserver » m’interpelle tout particulièrement et m’a également beaucoup fait réfléchir lors de mon récent voyage en Birmanie. Lorsque l’on sait que le tourisme est en partie responsable de l’assèchement du lac Inle voué à disparaître à courte échéance si aucune mesure n’est prise, on se sent presque coupable d’y être allé. Le site de Bagan a également beaucoup changé depuis que des hordes de touristes l’envahissent quotidiennement. Mais alors que faire, rester dans son salon à regarder des documentaires à la télé? Je n’ai pas la possibilité de faire des voyages au long cours mais j’essaie autant que possible d’opter désormais pour des voyages « solidaires », dans un esprit de développement durable et de respect. Bonne continuation.

    • Bonjour Christine et bienvenue ^^
      Merci pour ton commentaire et ton retour positif sur mon blog, cela me fait toujours très plaisir.

      Effectivement, mes réflexions sur le tourisme de masse peuvent être prises à un niveau plus général; mais ici c’est un lieu particulier et mon vécu personnel que je partage. J’ai déjà visité d’autres lieux très touristiques, bien sûr, mais je n’avais pas été frappée par ces points que je cite ici, ou pas autant ni de la même manière.

      Je vois que la question « visiter versus préserver » t’interpelle toi aussi ; et je n’ai pas de réponse miracle à proposer malheureusement. Être conscient des limites du tourisme et de ses conséquences, essayer de faire profiter des agences locales plutôt que des grosses sociétés, respecter l’environnement et s’adapter au confort local le plus possible … sont des règles assez évidentes, qui aident ne suffisent sans doute pas. Comme toi, je me questionne et renseigne sur le voyage solidaire et durable, en essayant de ne pas tomber dans le piège du commerce né de l’intérêt et du « bien paraître » de ces mots …

      Bonne continuation également et bons voyages 😉

  3. Ou pourquoi j’ai visité Angkor en 6h :).
    Je n’ai pourtant pas été embêté avec le timing et pouvais m’arrêter autant que je le souhaitais mais très vite j’ai eu le sentiment d’avoir fait le tour de la question !
    Je suis presque triste de devoir dire que ce genre de site ne me fait ni chaud ni froid et ne comprend pas moi même pourquoi car je reconnais volontiers que c’est magnifique. C’est comme si l’âme des lieux avait disparu. Je m’attend toujours à être transcendé par ces sites et je suis là à marcher, ne ressentant absolument rien d’autre que les habituels signaux sensoriels. Soit ce que je ressentirais en regardant une photo.
    On en parlait avec Sirhom il y a quelques jours, le seul endroit au monde où j’ai réellement ressenti ce que j’étais venu chercher, c’est le Japon, le pays dans sa globalité et les sites spirituels en particulier, notamment le Inari Shrine à Kyoto pour ceux que j’ai eu l’occasion de visiter. Même avec des touristes ça fonctionne et la magie opère !
    Ailleurs j’ai pris l’habitude de me détacher de toute attente, j’avance au feeling et ne m’oblige pas à visiter quelque chose de fond en comble si dans les deux minutes qui suivent mon arrivé je sens que je vais y perdre mon temps.
    Ceci dit, ce serait dommage d’aller au Cambodge et de ne pas aller faire un tour à Angkor, mais je ne me verrais pas y passer plus d’une journée. Déjà après 6 heures, j’étais content de remballer :). La foule ne doit pas y être étrangère car comme toi, je n’aime pas trop le monde et l’agitation et le bruit qui en découle.

    • Salut Bertrand, merci pour ton commentaire 🙂

      Visiter Angkor en une journée ? Cela veut dire que dès le départ, tu as choisi le pass d’un jour et pas de 3, en sachant déjà que cela ne te plairait pas/ne t’intéresserait pas plus que cela.
      Il n’y a aucun mal, je trouve, à donner son avis et son ressenti (je ne pensais pas créer une telle polémique avec cet article, vraiment pas !). Et il n’y a à mes yeux aucune « obligation » en voyage ; les « à voir absolument » ne valent que si c’est de bon cœur et avec réel intérêt que l’on si rend, sinon quel sens cela peut avoir ?

      Etre touché par un lieu et une ambiance, c’est très personnel, chacun a sa sensibilité; et souvent ce sont aussi les lieux imprévus, les beautés non soupçonnées qui vont toucher d’avantage, la surprise aidant.
      Pour voir de beaux temples, avec le côté magique, je ne peux que te conseiller les temples éloignés (tôt le matin toujours, mais la lumière n’en est que plus belle) : il n’y a pas grand monde voire personne (pour le moment …)

    • Salut Bertrand, salut Amandine,
      c’est vrai, mes rencontres avec le religieux japonais ont été les plus fortes.
      D’une manière générale – pas seulement au Japon, ce sont les sites en usage qui me font le plus d’effet. Ceux qui sont habités, vivants de l’activité des croyants et des moines, et entretenus quotidiennement par ceux-là même. Cela fait toute la différence, c’est l’âme qui habite le corps.

      • Salut Sirhom, quand on parle du loup 😉
        Je comprends et partage ton point de vue : les sites habités apportent une toute autre aura aux lieux.

        Pourtant, lors de mes voyages au Pérou et mes découvertes des sites archéologiques, j’étais en extase devant les vieux murs, m’imaginant la vie d’alors, recherchant le moindre signe sur les murs pour comprendre les peuples qui se sont succédés … La magie qui opère à ce moment-là est je pense d’une nature différente : celle des mystères de l’Histoire de l’Homme.

        Je ne suis encore jamais allée au Japon, mais vos retours (à toi et Alaa et d’autres … ! ) renforcent mon désir de découvrir ce pays. (un jour … ! 😉 )

      • Oui Amandine,
        je parle surtout du sentiment religieux. Il ya quelque chose de très fort qui se dégage des temples japonais, sans que ce soit pourtant exprimer par les chants ou la liturgie. C’est dans l’air:)

        Les voyages que l’ont fait en partie dans son imaginaire, sur le socle des vieilles pierres, c’est une autre aventure que j’apprécie aussi, on a eu l’occasion d’en parler. C’est tout autre chose, un voyage dans le voyage:)

  4. Je partage ton avis sur plein de choses, mais pas concernant le fait de se couvrir. Le coeur du temple d’Angkor est considére comme le lieu le plus sacre pour les Cambodgiens, je trouve donc normal que l’astuce du foulard ne soit pas suffisante. C’est comme a Bangkok, au Grand Palais. La non plus le foulard ne suffit pas, car il s’agit du lieu le plus sacre pour les Thailandais. C’est juste une question de respect pour ces hauts lieux de culte au final. Perso ça ne m’a pas choque du tout ! Par contre effectivement, c’est vraiment une usine a touristes. Mais en meme temps, la conservation et la préservation de ces temples doit couter cher, alors qu’est-ce qui est mieux ? Quoi qu’il en soit, j’avais adore visiter Siem Reap. Pas le temple d’Angkor (trop bonde a mon gout, quoi que somptueux), mais il y a tellement de petits temples agréables a visiter hors des sentiers battus, qu’au final je trouve que tout le monde peut s’y retrouver 🙂

    • Lieu sacré … depuis 2 ans seulement ! Auparavant il n’y avait aucune interdiction, car Angkor était encore ce qu’il est sensé être : un (beau) tas de ruines abandonnées.

      Ajouter un faux sacré dessus n’a aucun sens, c’est essayer d’apporter une fausse spiritualité dans un lieu qui n’a plus de sens de l’être je pense.

    • Salut Sarah, merci pour ton commentaire, ravie que tu partages certains de mes points de vue ^^

      Pour ce qui est de « l’astuce du foulard », il y a deux niveaux pour moi.

      Premièrement, je ne vois personnellement aucun problème à me couvrir les épaules avec un foulard pour visiter une église, je n’ai pas l’impression de manquer de respect au lieu sacré ; pourquoi en irait-il autrement à Angkor.

      Et deuxièmement, au delà de ce foulard ou autre, pourquoi faut-il se couvrir pour visiter des ruines ? De là à ne pas venir en bikini ou se filmer nu (comme dernièrement au Machu Picchu), je cautionne … mais je pense qu’il s’agit pour la majorité de ces lieux de ruines et non de temples en activité, comme le dit François.

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