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Un sac sur le dos Un sac sur le dos
Amandine

Je n’aime pas prendre l’avion : paradoxal dans un monde ou voyage signifie avion et inversement ? Prendre l’avion est pour moi un mauvais moment à passer pour réaliser ma passion et me rendre aux quatre coins du monde.

Heureusement, je n’éprouve aucune phobie liée à ce moyen de transport. Disons plutôt que c’est comme les choux de Bruxelles, je n’en ai pas peur, c’est juste que je ne les déteste !

Voici un petit top 8 des raisons pour lesquelles je n’aime pas prendre l’avion.

  1. Les règles et contrôles de sécurité

    Préjugée terroriste d’office, la présomption d’innocence n’existe pas dans les aéroports ! Nous devons tous nous plier à des contrôles de plus en plus poussés, incapables de faire la différence entre une fermeture éclair et une arme …

    A chaque contrôle de sécurité, c’est le même cinéma : je bois d’une traite ma bouteille d’eau, qui représente une véritable menace … pour les commerces qui m’attendent quelques mètres plus loin !

    Ces contrôles de sécurité sont aussi toujours l’occasion de se faire repérer : bien sûr, nous sortons nos ordinateurs des sacs (moment de doute des gardes : « Mais qu’est-ce que c’est que ça ? » – il faut dire qu’avec les stickers, ce n’est pas évident !), mais cela ne suffit pas. Très souvent, notre sac intrigue : pourquoi possédons-nous autant d’appareils photos ?

    – Qu’est-ce que c’est ?
    – Un appareil photo.
    – Et ceci.
    – Un appareil photo
    – Et ça ?
    – Un appareil photo. (On aime jouer aux idiots dans ces cas-là !)
    – Pourquoi est-il bizarre ?
    – C’est parce qu’il est dans un caisson étanche, pour prendre des photos sous l’eau.
    – Et vous avez besoin de trois appareils ?
    – Oui !

    Cela me rappelle un scénario similaire, lors de l’arrivée François à l’aéroport de Montréal : il était à deux doigts de devoir abandonner son ordinateur portable suite à un contrôle.

    – « Monsieur, vous avez une bombe »
    – « Non »
    – « Si, notre détecteur nous signale que vous avez une bombe dans votre ordinateur »
    – « Non »
    – « Pouvez-vous allumer votre ordinateur ? »
    – « Non » (François manque également parfois de vocabulaire !)
    – « Pourquoi ? »
    – « Je n’ai plus de batterie. »
    – « Alors branchez-le ! »
    – « Non, je ne peux pas, je n’ai pas l’adaptateur pour la prise »
    – « Vous n’allez pas pouvoir passer monsieur ! »

    Il s’en est finalement tiré grâce à une carte de société informatique, prétextant qu’il était là pour affaire. Le garde l’a alors laissé passer en lui conseillant de bien nettoyer son pc, car parfois la crasse est confondue avec des explosifs … Vive les contrôles !

  2. L’art de la consommation

    Vous vous voyez arriver deux heures à l’avance pour prendre votre train ? Et ce n’est pas tout d’attendre, l’environnement où nous sommes parqués fait beaucoup : personnellement, végéter dans des endroits bondés, bruyants et inconfortables ne fait pas partie de mes loisirs.

    Tournant en rond comme le poisson rouge dans son bocal, le voyageur en transit n’a pour seule distraction que les commerces, mis gracieusement à sa disposition. Il n’est alors rien d’autre qu’un porte-monnaie ambulant, qui payera le triple pour la même petite bouteille qu’il a du abandonner au contrôle de sécurité, quelques mètres auparavant.

    Et au cas où il n’a pas assez consommé sur la terre ferme, pas de soucis, les compagnies aériennes pensent à tout en proposant leur magazine voire, en spammant les oreilles de ses passagers avec des annonces pour leur rappeler qu’ils ont la chance de pouvoir continuer à consommer.

  3. Les démonstrations de sécurité

    Notre ticket d’avion nous réserve toujours une spectacle en bonus : un ballet synchronisé ! Avant chaque décollage, hôtesses et stewards s’exécutent pour nous rappeler les mesures de sécurité et les attitudes à avoir en cas de problèmes durant le vol … C’est tellement à la fois démodé, ridicule et inutile !

    Il y a deux genres d’attitudes chez les passagers : ceux qui prennent l’avion pour la première fois et les autres.

    • Le novice observe attentivement le moindres faits et gestes de l’hôtesse, suit la présentation également sur le petit dépliant disponible dans son siège, et s’inquiète de pouvoir atteindre son gilet de sauvetage ou la sortie de secours la plus proche.
    • L’habitué baille aux corneilles : il connait si bien ces chorégraphies qu’il pourrait voler la vedette aux hôtesses ! Mais plutôt que de réinventer la Macarena, il se moque de cette gestuelle qui ne veut rien dire, feuillette le magazine de l’avion ou dort carrément.

    Dans les deux cas, l’objectif me semble loupé … à moins que les compagnies aériennes souhaitent stresser la moitié de ses passagers, qui sursauteront aux moindres soubresauts de l’avion, et endormir l’autre ? Question d’équilibre sans doute …

  4. Le confort moderne

    Les sièges d’avion, particulièrement pour les vols courts, sont des exemples de confort moderne : petits, étriqués, raides, serrés … Un véritable plaisir que de jouer les contorsionnistes pendant 3 heures ! Et comment font les gens qui mesurent plus d’1m70 ? Sans parler des personnes en surpoids ! Ces sièges sont prévus pour des formats standards voire anorexiques, pour les autres : rentrez le ventre, pliez les jambes, retenez votre souffle … et pensez à vos pauvres voisins !

  5. Les cohues

    L’Homme est un drôle de spécimen, particulièrement lorsqu’il est en troupeau. Observer les effets de foule a un aspect fascinant sur le plan sociologique, et effrayant en même temps !

    « Pourquoi vous amassez-vous tous dans cette file pour entrer dans l’avion, comme si votre vie en dépendait ? Vos sièges sont numérotés, vous entrerez tous et même, vous aurez tous votre petite place ! Vos allez rester assis pendant des heures à l’intérieur, à quoi bon vous presser ? »

    Mais non, c’est le stress et la cohue, le moindre mouvement individuel déclenchant une réaction en chaîne déplaçant la foule vers la ligne de départ, prête pour la course à l’embarquement. Et le phénomène s’empire pour les vols low cost, d’autant plus si les places ne sont pas numérotées : la question devient alors vitale !

    Malheureusement, il n’y a pas que pour embarquer que ce phénomène se produit : pourquoi les passagers ne comprennent-ils pas qu’il ne sert à rien de se lever avant que le signal de la ceinture ne soit éteint, et que se bousculer et empêcher les gens de sortir posément ne va rien changer au final ? Tous se bousculent pour sortir les premiers … et se retrouvent quelques instants plus tard tous ensemble devant le tapis tournant pour récupérer leur valise qui n’arrivera de toute manière pas avant un quart d’heure (voire une 45 minutes à Bruxelles, magnifique capitale européenne !).

  6. La guerre territoriale

    La gestion de l’espace dans un huit clos tel que l’avion est cruciale. Elle se fait sentir à tous les niveaux : l’occupation de son siège, de l’accoudoir, des rangements supérieurs, …

    La première étape à son arrivée à bord est de réussir à caser son bagage de cabine : c’est ici que le jeu commence, mêlant Tetris et Stratego ! Tout le monde tente de ranger ses valises au plus près de sa place et la maxime « premier arrivé, premier servi » amplifie le mouvement de cohue.

    De plus en plus, les passagers s’équipent de valises rigides à roulettes, bien pratiques, bien solides … De véritable machines de guerre qui forcent le chemin pour se créer un espace libre, écrasant tout sur leur passage, au détriment des pauvres sac à dos.
    Et comment se fait-il que systématiquement certains passagers possèdent des valises qui ne rentrent même pas dans le compartiment supérieur ?

    Après avoir réussi à ranger la valise, vient l’enjeu principal dans l’occupation de l’espace : les accoudoirs !
    Il existe une règle de bien-séance qui décrète que les infortunés passagers du centre, qui ne bénéficient ni d’accès à la fenêtre ni au couloir central, peuvent profiter en priorité de l’usage des accoudoirs … Très théorique n’est-ce pas ?
    Pourquoi ne pas proposer aux hôtesses et stewards de rappeler ce genre de bonnes pratiques avant le décollage, plutôt que de nous expliquer comment nous risquons de mourir noyés ou asphyxiés ?

    En pratique, l’espace de l’accoudoir se conquiert comme on part en croisade, chacun jouant littéralement des coudes pour quelques centimètres supplémentaires. Impossible dans ces circonstances d’espérer sortir son ordinateur pour écrire, à moins d’avoir développé la faculté de taper sur les touches tout en gardant les coudes collés le long du corps, les mains légèrement voutées (un plus incontestables pour les nomades digitaux !).

  7. La courtoisie des voisins

    Bien sûr, la chaleur de l’agréable compagnie de ses voisins ne se mesure pas qu’à l’occupation de l’accoudoir : en dehors des odeurs de transpiration et du bruit des ronflements, que l’on peut rencontrer quotidiennement dans le train, le petit bonus de l’avion c’est l’implication des voisins sur 360° !

    Quelle joie que de se sentir entouré, dans un environnement vivant et dynamique ! Tout le monde participe à la vie communautaire dans un avion : impossible d’aller aux toilettes sans déranger toute sa rangée ainsi que la rangée de devant en s’appuyant sur les sièges, voire même en tirant quelques cheveux au passage.
    Certains charmants voisins poussent plus loin le concept en jouant avec la tablette de leur siège ou en tapotant sur le fauteuil pour communiquer leur nervosité … C’est ça, le sens du partage !

    Mais grâce à la vie moderne, la communauté profite des dernières technologies. Tout le monde connait ce réseau de partage social de média audio-visuel, répandu particulièrement dans les trams et métros : les téléphones portables ! De généreux citoyens partagent avec tout un compartiment la musique qu’ils écoutent ou le film qu’ils regardent. A présent, cette pratique moderne s’est répandue dans les avions : il était temps !
    Ainsi, lors de mon vol vers Murcie, je n’ai eu que l’embarras du choix : plutôt film français chez mon voisin de droite, dessin animé chez mon voisin de devant, ou musique moderne du jeune de derrière ?
    Tout de même, acheter un téléphone à plusieurs centaines d’euros et ne pas être capable de se payer des écouteurs, c’est triste ! La crise a encore frappé.

  8. Les enfants en avion

    Mention spéciale pour les jeunes enfants en avion : lorsque je prends possession de ma place, je fais toujours un tour d’horizon pour repérer mes voisins, et plus particulièrement, vérifier s’il y a des enfants dans le périmètre … Bien que cela ne soit pas nécessaire de rechercher cette information : je le découvrirai bien assez vite ! Prendre l’avion pour les tous petits est souvent douloureux et incompréhensible, entraînant des pleurs dès le décollage, si ce n’est avant.

    Je m’amuse par contre à regarder les enfants plus grands : je compte le nombre de fois qu’ils gambadent dans le couloir, poursuivis par un de leur parent, l’air hagard et épuisé.

    Occuper les enfants pendant un long trajet est un véritable défi pour les parents, et si leur attention retombe, l’enfant aura vite fait de se trouver des activités : lever et descendre la tablette, jeter ses jouets au siège derrière, taper des pieds dans le fauteuil de devant … Faisant apprécier sa délicate compagnie à tout son entourage !

  9. En bonus : un air de Bolivie

    Petit bonus découvert lors de mon vol retour de Murcie : les chiens en cabine ! Agréable parfum d’étron de caniche pour agrémenter les deux heures de vol : merveilleux !

    …On est plus si loin des bus boliviens et de leurs poules !

L’avion : pur cauchemar ou indéniable avantage pour les voyageurs ?

L’avion possède d’indéniables qualités : en quelques heures seulement, vous voilà à l’autre bout du monde. Philéas Fogg peut aller se rhabiller ! D’ailleurs, petit hasard du calendrier, je découvre ce matin un article de Marie-Julie de Taxibrousse avec ses 7 raisons pour lesquelles elle aime prendre l’avion.

Néanmoins, cela fait perdre un peu de son charme à l’aventure : le paysage ne défile plus sous les yeux du voyageur.
Poussé à l’extrême, la téléportation n’enlèverait-elle pas finalement tout son sens au voyage en tant que passion et loisir?

Mais prendre l’avion, c’est aussi voyager en communauté et se frotter à la société … avec ses bons et ses mauvais côtés ! Une citation qui me correspond assez bien :

Plus j’aime l’humanité en général, moins j’aime les gens en particulier (Fiodor Dostoïevski)

Je dirais plutôt « Plus j’aime les gens en particulier moins j’aime les foules ! »

Et vous, quelles sont vos bonnes raisons d’aimer ou de détester l’avion ?

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57 réponses à “8 raisons pour lesquelles je n’aime pas prendre l’avion”

  1. Tout comme toi, j’appréhende énormément de devoir voler avec des enfants en bas âge. J’avais d’ailleurs beaucoup aimé l’initiative d’une compagnie aérienne réservant certains vols – à moins que ce ne soit une partie de la cabine – à des voyageurs sans enfants. Et bien évidemment, il y a eu des parents pour s’en offusquer… incapables de comprendre qu’on est pas obligés de supporter les marmots des autres !

    • C’est toujours très délicat la question du voyage avec des enfants en bas âge : lorsque l’on n’en a pas, on souhaite ne pas les avoir pour voisins, histoire d’être le plus tranquile possible ; mais quand on en a, c’est légitime de vouloir continuer à voyager !

      Et je noirci un peu le tableau : par exemple en revenant par Genève, j’avais une maman avec un jeune enfant (+-10 mois) à côté : ils étaient charmant tous les deux. La mère était très calme, on sentait l’assurance et l’habitude, et l’enfant a dormi la moitié du temps, et mangé pendant les moments délicats (décollage – aterrissage) afin qu’il ne souffre pas aux oreilles : l’enfant n’a pas bronché. C’est impressionnant de perfection !

    • Salut LadyMilonguera, salut Amandine,
      parents de deux enfants, il a bien fallu prendre l’avion une première fois avec eux, pour se rendre à Pékin. Je peux vous assurer qu’on était plus stressés que les passagers spectateurs alentour. On avait demandé des conseils au pédiatre avant de partir. Un mec straight mais rassurant, du genre sévère mais juste. Le genre s’il plie le petit doigt, il va le casser. Sa réponse en substance :  » pas de problème, faut les droguer. »

      • La drooogue, c’est mal ! …
        Sans blague, les « droguer » avec quoi ? Et ça « tient » pour les longues heures des vols au bout du monde ?

  2. Pour les enfants en bas âge, c’est quand même pas toujours le cas. 😉 La preuve (une parmi tant d’autre car c’est loin d’être une exception), notre petite Mimi B. de 21 mois prend souvent l’avion en Asie avec nous depuis qu’elle en a 13 (mais aussi les tuk-tuk, les minivans, les bus locaux etc… ) et elle dort en général tout le long du trajet. Enfin pas avant la chorégraphie des hôtesses qu’elle apprécie tout particulièrement, comme quoi tous les goûts sont dans la nature. 😉

    Personnellement ça m’embêterait d’être « parqué » dans un compartiment à bébé : avoir des enfants n’est pas une maladie, pas besoin de nous mettre en quarantaine. Parce que dans ce cas on peut aussi faire des cabines spéciales « gens qui puent des pieds mais enlèvent leurs chaussures » ou « gens qui regardent des films d’horreur dégueu au moment du plateau repas en orientant l’écran vers moi, merci mais j’ai plus faim… »

    Il y a pour moi bien d’autres voyageurs pénibles qui eux n’ont même pas l’excuse d’être des enfants et donc de ne pas pouvoir toujours tout contrôler… les râleurs en tout genre, par exemple, qui ne supportent pas leur voisin mais sont les premiers à bougonner qu’il n’y a pas assez de place! 😉 Vive la notion du partage! A ceux là, je dirais de prendre un billet en business et le problème sera résolu… ou de ne pas voyager du tout et de rester chez eux pour râler. Après tout si ils commencent à râler dans l’avion, on est en droit de se demander comment ce sera une fois arrivé à destination. 🙂

    Bonnes vacances!

    • Salut Eva, merci pour ton commentaire qui vient nuancer mes propos ^^

      Comme je le disais à LadyMilonguera, les voyages avec enfants ne sont pas toujours des calvaires ! Heureusement ! 😉
      Elle aime les chorégraphies ? Cela doit être une scène mignonne à observer 😉

      Et nous sommes bien d’accord, il y a bien d’autres voyageurs pénibles que les enfants, et effectivement eux n’ont aucune excuse ! J’en parle d’ailleurs bien avant les enfants, de ces charmants et généreux citoyens adepte du partage (odeurs, nervosité, musique …). Par contre certains n’ont réellement pas assez de place : lors d’un de mes derniers vols, le voyageur devant moi en diagonal était juste énorme : il ne savait plus sortir, son ventre coincé par l’accoudoir. Par un heureux hasard, il n’avait pas de voisin à côté de lui, mais ça aurait été juste impossible !

  3. Très réaliste 😉
    On en arriverait à ne plus vouloir voyager LOL
    Heureusement l’excitation du départ et des découvertes à venir compense tout ces mauvais aspects

    • Tout à fait d’accord avec toi, Antonio !
      Peu de gens comprennent que je puisse autant aimer voyager, et ne pas aimer l’avion !
      Pourtant j’aime ce sentiment d’excitation avant le départ (avion ou non) … et au final, prendre l’avion est un moindre mal pour pouvoir réaliser ma passion : voyager et découvrir d’autres contrées ! 😉

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