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Un sac sur le dos Un sac sur le dos
Amandine

Voyager n’est pas une formule magique permettant de réaliser toutes ses bonnes résolutions. Dans l’article précédent, je vous dévoilais les principales raisons pour lesquelles voyage et développement personnel ne s’accordaient pas toujours.

Je vous ai aussi dévoilé les deux ingrédients indispensables pour réaliser vos objectifs, qu’ils soient liés à votre confiance en vous, votre envie d’apprendre de nouvelles compétences, de prendre un nouveau départ, d’avoir une vie plus saine…

À présent, je vous invite à détailler 5 des objectifs les plus courants pour les voyageurs, avec des pistes concrètes pour les atteindre.

5 objectifs de changement en voyage et comment y parvenir

Voyager et réaliser des changements (objectifs ou subjectifs – voir la partie 1 pour plus de détails) est donc possible ! Avec ces deux ingrédients, la détermination et l’ouverture, le voyageur a toutes les cartes en main pour y parvenir.

Mais pour ceux qui souhaitent des exemples pratiques, voici quelques pistes pour atteindre des objectifs de développement individuel en voyage.

  1. Développement personnel : vers un soi 2.0

    Vouloir travailler sur soi peut être un objectif fixé d’avance par le voyageur, mais à mon sens, il correspond davantage à la seconde catégorie de buts (les subjectifs) : dans le sens que tout ne peut être calculé ni mesuré. Il y a une grande part d’inconscient dans cette aventure intérieure.

    Pour cheminer sur la voie de son développement personnel, le voyageur doit vouloir être à l’écoute de ses pensées, de ses peurs, de ses égarements lors des longues heures de bus à regarder défiler le paysage. Vouloir penser à la personne qu’il est actuellement, celle que nous étais et, surtout, celle qu’il souhaite devenir. Moins ceci, plus cela…

    Mais souvent, le plus grand travail que l’on puisse faire sur soi est celui de l’acceptation. S’accepter tel que l’on est, avec ses défauts et ses qualités, qui sont souvent les deux volets de la même médaille.

    • La confiance en soi

      Vous allez me dire que la confiance en soi, cela fait partie du développement personnel… Et vous aurez raison ! Mais ce sujet semble être un point sensible (sans doute, car c’est la base de tout) qui revient souvent dans les témoignages de voyageurs et dans les questions que je reçois.

      En voyage, je vais oser davantage : aller vers les autres, prendre des décisions, m’affirmer plus…

      Voyager semble rimer avec le mot « oser ». Voyager, c’est sortir de sa zone de confort. Agrandir le cercle de ses expériences. Développer une meilleure confiance en soi et en le monde.

      Sur papier, cela semble couler de source. Mais sur les routes… cela parait moins évident ! Par exemple, voyager seul n’implique pas forcément rencontrer des gens sans arrêt ni se sentir à l’aise de son statut de voyageur solo (comme en témoigne bien Mélissa de retour de son tour du monde).

      Oser, ce n’est pas une décision à prendre une fois pour toutes en réservant son ticket d’avion. C’est un pari à répéter chaque jour, à chaque carrefour, chaque hésitation. Oui, j’avance, je continue, j’aborde telle personne, je me lance dans telle activité, j’essaye telle nouveauté. Le chemin est pavé d’opportunités pour « s’essayer à oser »… ou d’embuches pour se renfermer sur soi. Cercle vertueux versus cercle vicieux.

      Pour en savoir plus sur le sujet, je vous invite à lire l’article « la confiance en soi ».

    Voyage, développement personnel
    Voyager et se développer : même Indiana Jones se met au roadtrip !
  2. Prendre soin de son corps

    Il existe un mythe autour du voyage et du corps : le voyage semble avoir un effet magique, réparant tout, effaçant les défauts et particulièrement les rondeurs indésirables.

    Mais quelle vérité derrière ce mythe ?

    • Perdre du poids

      On perd toujours du poids en voyageant !

      Oui… et non ! Oui, lors de notre premier voyage, nous sommes revenus allégés de quelques kilos, mais je dois ce changement surtout à une maladie qui m’a fait passer à un cheveu du rapatriement !

      Si le voyage permet de perdre des rondeurs, c’est avant tout pour le changement de statut, de sédentaire à nomade (sans grande surprise, l’on bouge beaucoup plus dans le second cas !) et le changement d’alimentation : l’on grignote moins et l’on s’adapte au régime alimentaire des pays visités.

      Après, voyager pendant plusieurs mois en Asie ou en Amérique centrale, vu les spécialités gastronomiques de chacune de ces régions du monde, n’aura sans doute pas le même impact sur votre silhouette !

      Et si le voyageur, dans son mode de vie sédentaire, marche déjà beaucoup, évite de grignoter et possède une alimentation équilibrée… Ce n’est pas dit qu’il perdra forcément du poids sur les routes !

    • Faire du sport

      Je reviendrai de voyage sportif et tout musclé !

      Une fois de plus, cela ne va pas de soi. Porter un sac à dos sur des kilomètres ou faire rouler une valise le temps de monter dans un taxi n’implique pas le même effort !

      Et les bonnes résolutions (« tous les matins, je ferai une heure de jogging/yoga… ») ne sont pas si évidentes à tenir sur les routes. Parfois, voyager nécessite de passer des nuits dans le bus, de se lever avant le soleil… Les jours s’enchaînent, mais ne se ressemblent pas : il est ainsi plus difficile d’instaurer une routine et d’appliquer de bonnes résolutions d’hygiène de vie.

      Une grande détermination est nécessaire pour appliquer ses décisions… tout comme un certain laxisme pour tous ces matins aux aurores : un équilibre subtil difficile à trouver !

  3. Voyage et apprentissage

    En voyageant, j’apprendrai la langue de chaque pays traversé, me mettrai à la guitare et suivrai des cours en ligne d’informatique !

    Avant de partir, l’on voit souvent le voyage comme un temps élastique où tout est possible : tout faire, tout voir, tout apprendre… Et pourtant, le temps file, et peut-être encore plus vite que dans sa vie sédentaire !

    Le voyage est une occasion en or pour apprendre. Une langue par exemple. Mais apprendre une langue, cela demande de la volonté et une certaine organisation. Personnellement, je ne suis pas douée pour apprendre une nouvelle langue : cela me demande beaucoup de travail et d’efforts quotidiens. Avant de voyager en Amérique latine, j’ai suivi plusieurs cours d’espagnol pendant les deux années précédant mon départ et, sur place, je notais les nouveaux mots de vocabulaire que je souhaitais graver dans ma mémoire.

    Le plus difficile, au-delà de l’aspect mémorisation, c’est tout simplement oser : oser parler une langue que l’on ne maîtrise pas et faire des erreurs. Et éviter de tomber dans la facilité en cherchant des personnes parlant anglais ou sa langue maternelle.

  4. Résoudre un problème

    Qu’il soit personnel, familial, professionnel… pour certains, le voyage semble être une solution à tout ce qui peut aller de travers. Une fuite, diront ceux qui restent au pays. Peut-être. Mais je pense que, dans beaucoup de cas, le voyageur ne s’en rend pas compte. Il espère être illuminé par la force magique du voyage, lui permettant de tout voir plus clairement et de devenir une personne meilleure, capable de résoudre ses problèmes.

    Oui, le voyage permet de prendre du recul. Oui, il permettra de sortit de certains cercles vicieux, situations stressantes, relations difficiles…

    Mais non, il ne résoudra rien de tout cela. En tout cas pas sans un effort conscient du voyageur.

    Voyage, développement personnel
    Résoudre un problème familial sur les routes : possible ?

    Sur les routes, le déclencheur du problème est absent. Le voyageur se sent plus léger, libérer d’un poids. Et pourtant, le problème est toujours bien présent. Il plane au-dessus de sa tête, et le plonge parfois dans des instants de tristesse ou de morosité. Mais surtout, une fois que l’avion de retour touchera le sol, le voyageur sera replongé dans ses problèmes, sans que la situation ait changé.

    Par exemple, partir pour oublier est, d’après mon expérience, une mauvaise stratégie. Je suis partie pour mon premier long voyage, par un concours de circonstances, quelques mois après le décès de mon père. Le voyage m’a-t-il aidé à faire mon deuil ?

    Mon unique réponse sera celle-ci : ni le temps ni la distance n’atténuent la douleur.

  5. Problème de couple

    Le voyage est souvent vu, pour le couple, comme un test ou une thérapie : « ça passe ou ça casse ».

    J’ai déjà développé les spécificités du voyage en couple dans différents articles, je ne m’étendrai donc pas trop sur la question. Mais plus qu’une solution, le voyage est à prendre comme un « accélérateur relationnel ». La proximité constante sur une longue période et dans un environnement étranger permet de vivre plus intensément avec son conjoint… pour le meilleur et pour le pire !

Voyager pour changer : une belle occasion

Si tout changement demande une certaine attitude mêlant ouverture et détermination, souvent, le voyage offre un terrain propice à la remise en question et à la prise en main de sa vie. Réaliser des objectifs personnels, s’est se réaliser à travers eux.

Espérons qu’avec ces quelques exemples, le voyageur en recherche de changements personnels trouve des pistes pour s’accomplir tout au long de ce grand voyage qu’est la vie !

Et vous ? Avez-vous des exemples personnels de changement et développement personnel à nous partager ? Des conseils à donner aux autres voyageurs ?

Crédit photos : Kenny Louie

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4 réponses à “Non, voyager ne résout pas tous les problèmes ! (2/2)”

  1. Encore merci pour cet article (et le lien vers le blog de Mélissa qui est aussi très juste) ! Je pense qu’effectivement voyage et développement personnel sont intimement liés. Mais que le voyage n’a pas de vertu magique. Certes, le voyage peut être un « accélérateur », surtout en solo, et oblige à ne compter que sur soi-même et à aller vers les autres, notamment en faisant dormant chez l’habitant.
    Prendre soin de soi, se faire confiance, oser sortir de sa zone de confort sont des choses à appliquer au quotidien, en voyage ou pas. Et l’envie de voyager peut aussi amener à un certain minimalisme au quotidien et à revoir sa façon de consommer, pour économiser pour des choses bien plus importantes… comme les futurs voyage !

    • Merci Amélie pour tes commentaires 🙂 Ravie que l’ensemble des deux articles t’ait intéressé.

      J’ai beaucoup hésité sur le format : à la base cela ne devait être qu’un seul article… mais il était très (trop !) long. J’étais prête à « jeter » cette partie plus concrète, mais François m’a encouragé à la publier dans un second volet. Je suis donc ravie d’avoir le retour de lecteurs qui ont lu les deux parties 🙂

      Je te rejoins entièrement : ces bonnes attitudes personnelles (confiance en soi et autre) sont des préceptes sains à appliquer au quotidien, que l’on voyage ou non. Mais parfois, sortir de son cadre de vie ordinaire permet un nouveau regard qui donne cet élan nécessaire; cette petite pincée d’audace qui manque parfois.

      Et merci d’aborder le point plus écologique, sur la consommation et la remise en question de sa manière de fonctionner. Ce sujet me parle beaucoup. EN voyage, on est amené au minimalisme… et en même temps, par moment, l’on consomme beaucoup (bouteilles d’eau, sacs plastiques surutilisés dans certains pays…) ; puis on rentre chez soi, on se surprend à appuyer sur un bouton pour avoir de la lumière et tourner un robinet pour avoir de l’eau… Cela fait réfléchir.

  2. Je me suis déjà bien étendue dans mon commentaires sur la première partie, alors je vais me garder une petite gêne ici 😉 Mais encore une fois: très bien cet article!

    Le voyage comme propulseur, oui. Comme une formule magique, non.

    🙂

    • Merci Bianca d’être fidèle au poste et toujours aussi enthousiaste ! Cela me fait très plaisir 😀

      Ton commentaire m’a fait rire ! Si tu regardes un peu les échanges en bas de certains articles (surtout de réflexion/psychologie), tu verras que c’est assez courant d’avoir de très longs commentaires… encore plus longs que le tien même ! J’espère que cela te « décomplexe » 😉

      Propulseur, j’aime bien la formule. Je parle souvent d’accélérateur, mais le terme de propulseur donne une idée de « trampoline » qui correspond bien à certaines situations.

      Au plaisir de te lire, en court comme en long 😉

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