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Un sac sur le dos Un sac sur le dos
Amandine

Révolution. Contre-courant. Résistance… Face à la morosité. Face à la monotonie. Face à l’indifférence.

Résister. Et sourire : la douce insolence du voyageur au retour de voyage !

Entre deux voyages

Mon sac à dos éventré git encore dans ma chambre. Entre retour et départ, les affaires éparpillées semblent se multiplier sur le sol de l’appartement. Nuages gris, bruine et chaleur étouffante : nous voilà dans notre plat pays pour l’été !

Le quotidien de la ville européenne reprend le dessus : une vie plus confinée, règlementée, chronométrée… Je n’ai toujours pas de montre au poignet et résiste à rallumer mon téléphone portable.

Je suis là… mais je ne suis pas là en même temps. Un retour (imprévu) de courte durée au bercail, une pause entre deux voyages. Entre deux mondes…

Pour relire le parcours de notre année sabbatique en cours :

Choc du retour et errance

Le choc de retour de voyage, je vous ai promis de vous en parler plus en détail (et plus sérieusement que dans la vidéo sur « La dépression de retour de voyage » ), et je le ferai. Mais pas aujourd’hui…

L’article sur la déprime du retour est enfin paru ! À lire ici.

Aujourd’hui, je vous livre mes impressions, pensées et émotions. Aujourd’hui, je vous parle de cette fille qui regarde tomber la pluie, une fois en pleurant, l’autre en souriant.

Manque de repères. Manque de sens. Manque de mouvement.

Trop d’émotions. Trop de souvenirs. Trop de projets.

Entre vide et plein, mon esprit s’égare…

Et c’est si difficile d’en parler aux proches…

– Tu n’es pas vraiment rentrée. Et puis tu n’es jamais là !

– Oui, mais je ne suis plus là-bas. Au Mexique. Au Salvador. En Patagonie. Au Pérou

Voyageuse, voyage, réflexion, pensées
Un dernier regard sur les pyramides du Mexique…

– Mais tu repars bientôt, ce n’est pas un vrai retour. Tu ne peux pas avoir un « vrai » choc de fin de voyage.
– Peut-être que je ne peux pas. N’empêche, autorisation ou non, ma tête et mon cœur en ont décidé (à l’unanimité) autrement.

Je revis mes voyages dans ma tête, regardant défiler les photos, m’immergeant dans des régions du monde qui m’ont touchée à travers nos vidéos de voyage au Pérou et en Patagonie…

Entre retour et départ : entre nostalgie et espérances

Jean qui rit, Jean qui pleure : mon humeur semble parfaitement assortie à la météo du moment. Pluie, éclaircie, ciel encombré, soleil, orage…

Et puis un jour, je vois.

Je vois que cette transition, c’est à moi de lui donner du sens. Mes projets, c’est à moi de les faire aboutir. Ma vie, c’est à moi de la construire. Et mon bonheur… il ne repose que sur moi.

Décider d’être heureux. Vivre le moment présent…

Tout ce que l’on lit toujours dans les jolies citations sans en comprendre pleinement l’importance.

Si j’ai encore besoin d’avoir des projets concrets devant moi, même après ceux qui sont déjà programmés pour les mois à venir (avec notre départ en Asie mi-août), j’ai aussi besoin d’apprendre à apprécier le moment que je vis actuellement.

Paradoxe que d’essayer d’avoir l’esprit à la fois tourné vers le futur… et le présent. Schizophrénie du voyageur. Dichotomie de l’âme et de l’esprit. Un équilibre instable à négocier à chaque minute.

Ma faiblesse est liée à ma force. Avancer, aller de l’avant… et se sentir bien, ancrée dans le présent. Pour moi, l’un ne va pas sans l’autre. Sans cap, je perds le nord. Sans futur, mon présent n’a pas de sens.

Voyager, voyageuse, réflexion
Garder le cap sur le futur pour vivre le moment présent

Retour et résistance

Rentrer de voyage est une épreuve. Une preuve à surmonter. Mais comment résister…

À la morosité du quotidien ?

À mes incertitudes et doutes ?

Aux visages fermés que je croise dans la rue et les transports en commun ?

Ma résistance ? Sourire.

Pour rien. Juste sourire.

Marcher sous la pluie et sourire. Rester debout dans le métro et sourire. Prendre les escaliers et sourire.

Un sourire. Un innocent sourire. Un insolent sourire. Celui de ma résistance.

C’est impressionnant comme on sourit facilement en voyage. Aux étrangers, à la nature, à son conjoint, au soleil qui brille… Et comme, une fois dans son pays, on laisse rapidement s’envoler cette belle habitude.

Je souris aux passants et ils me regardent avec curiosité. Pourquoi sourit-elle ? Que lui arrive-t-il ?
Rien. Il ne m’arrive rien. Et je souris sans raison. Le début (ou la prolongation ?) d’une douce folie et d’une douce résistance…

Il nous faut une raison pour sourire. Il nous faut une raison pour tout. Pour être heureux.
Et si c’était l’inverse ? Et si plutôt que d’attendre une bonne occasion de sourire, on souriait pour créer cette belle occasion d’être heureux ?

Le bonheur : objectif ou moyen ? État final ou phase transitoire ? Personne ne sait ce qu’est vraiment le bonheur… Peut-être parce que nous avons chacun à nous créer notre propre définition. Et à prendre notre décision…

Voyager, voyageuse, réflexion
Sourire, ma douce insolence, ma belle résistance…

Des projets qui (re)donnent le sourire

Vous l’aurez compris entre les lignes. Nous ne sommes pas encore rentrés officiellement de notre année sabbatique (débutée fin octobre 2014), que nous nous projetons déjà dans d’autres projets.

La page de « Back To America » est tournée, et si quitter ce projet et toutes les personnes qui en ont fait l’intensité et la force n’a pas été facile, je sais qu’un nouveau chapitre est à écrire : celui d’un second voyage en Asie. Cap sur le Sri Lanka et la Thaïlande.

Et quant à nos projets post 2015, je vous en reparlerai… bientôt !

 

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17 réponses à “Retour de voyage : la douce insolence…”

  1. Ça fait quelque temps que je ne prends pas le temps de lire vos billets, je vois d’un œil que vous baroudez ici et là : retour d’Amérique du Sud, nouveaux projets… mais j’avoue que je ne prends pas forcément le temps de tout lire. Par manque de temps, parce que j’ai toute une ribambelle de blogs à lire et que fatalement une sélection se fait plus ou moins naturellement, ou aussi selon l’humeur qui me porte…

    Et en ce moment, je suis pas forcément d’humeur à lire les voyages et les aventures des autres, un peu « grumpy » sur les bords en ce moment, entre envies profondes et routine. Quand tu sais ce qui te ne plait plus dans ton quotidien, mais que t’as l’impression d’être empêtrée dans tes habitudes et que tu sais pas trop par quoi commencer pour changer ça…

    Enfin bref, d’humeur grumpy donc, et lire les aventures des autres et ressentir cette liberté qui me manque tant commence à me miner…

    Puis ce billet est apparu dans mon flux d’actualité, et va savoir j’ai cliqué ! Et ça me parle ce que tu dis : un sourire pour résistance. Comme si je n’avais plus que ça en ce moment pour combattre cette routine insidieuse qui me mine le moral…

    Tu fais référence aux voyages, mais pour moi ça fait écho de façon plus globale, une transition vers une autre vie, plus simple, que je n’arrive pas à ordonner…

    Des mots sans queue ni tête, ni sens peut-être, mais un billet qui m’a fait du bien, donc merci Amandine ! 🙂

    • Merci Ellayne pour ton message. Je comprends tout à fait. Parfois, l’on a plus envie de lire les récits de voyage aux quatre coins du globe… Envie de changer d’air, quelque chose de différent… Mais aussi de quitter cette frénésie de mouvement perpétuel. Se poser, casser le rythme, être plus en phase avec son humeur du moment.

      Je comprends très bien ton sentiment ‘grumpy » pour l’avoir moi-même vécu plusieurs fois (et je le vis encore de temps en temps en ce moment). Ravie de voir que ma résistance dans le contexte du voyage te parle de manière plus générale, plus globale… Merci pour ton retour… et si le coeur t’en dit, « smile » ! 😉

  2. Très bel article, c’est vrai que revenir de voyage nous met un peu dans une autre dimension: on est bel et bien revenus, mais on a toujours l’esprit ailleurs, on est un peu déconnectés… Mais j’ai hâte de suivre les prochaines aventures au Sri Lanka et en Thaïlande !

    • Merci Sixtine pour le compliment ! Nous aussi nous sommes impatients et très curieux de découvrir Le Sri Lanka… L’aventure continue, encore et toujours. 🙂

      L’esprit ailleurs, cela me connait ^^ C’est d’ailleurs le titre d’un de mes articles lors d’un (autre) retour de voyage : « Retour de voyage, la tête dans les nuages »… A croire que certaines choses ne changent jamais ! 😉

  3. Oh c’est vrai vous repartez déjà et de plus en Asie ? Je serai moi aussi en Thaïlande pour TBEX mi octobre avec pour plan de passer l’hiver dans le coin, j’espère qu’on se croisera ! 🙂

    • Hé oui, bientôt le départ pour l’Asie ! Un plan qui s’est créé tout seul après le Salon des Blogueurs en Corse… Parfois, il suffit de suivre les indications et rouages du destin (de toute façon, c’est lui qui gagne toujours… surtout quand il s’agit de nous faire voyager ! 😉 ).

      Nous serons aussi au TBEX en Thaïlande, contente de savoir que nous nous reverrons à cette occasion ! 😀

  4. Super article ! J’adore la façon dont tu décris tes émotions, on arrive presque à les ressentir en lisant. On est dans le vrai et ça fait du bien 🙂 Bons projets futurs à vous 2. Et au plaisir de lire vos prochains articles !

    • Merci Bianca ! Transmettre un message n’est jamais évident ; mais lorsqu’il s’agit d’émotion, c’est encore plus délicat ! Les mettre en mots m’aide à mieux les accueillir et les comprendre… Savoir que ces quelques mots parlent après à d’autres personnes me touche d’autant plus. 🙂

  5. Hummm le doux retour, moi j’appréhende déjà le mien en Octobre! La dernière fois c’était assez cata mais cette fois si je me sens bien plus armée pour affronter « la réalité » de notre chère Europe. Sans projets concrets de repartir pour le moment, mais l’envie est là!
    Hâte de suivre vos aventures en Asie! Je ne connais pas encore le Sri Lanka, mais ça m’a l’air d’être une très chouette destination!

    A bientôt! 😉

    • De retour en octobre ? C’est sûr cette fois ? 😉
      Cela fait plaisir de lire ton état d’esprit, serein et prêt pour découvrir la suite de tes aventures, qu’elles soient sur les routes ou dans ton propre pays.

      Pour nous ce n’est pas encore le « vrai retour », plutôt une parenthèse entre deux voyages, mais cette parenthèse a été plus difficile que ce que j’imaginais (enfin, je n’imaginais rien, vu qu’elle n’aurait pas dû avoir lieu cette parenthèse… c’est sans doute aussi une partie du problème !).
      Le retour de notre année sabbatique est pour fin octobre, on est presque synchro !

      Merci pour ton message, nous sommes aussi impatients de retourner en Asie (après seulement un premier voyage d’un mois au Cambodge). À bientôt ! 🙂

  6. Je me souvient avoir été un peu chamboulé après mon voyage de 20 mois en indonesie ^^ d’ailleurs la je suis en Amerique Latine et je vois le dépars se profiler …

    Ce qui m’aide beaucoup c’est que j’ai la chance d’avoir une famille très très présentes. Mais au dela de ca, je sais que j’ai besoin de produire des choses, lors d’un retour de voyage, j’essaye toujours de me mettre a une nouvelle activité, n’importe quoi, mais apprendre des truc nouveau, ca me permet de garder une certaine « dynamique » et la transition passe mieux 🙂

    Bon courage a toi et Merci pour cet article Amandine !

    • Merci Lama pour ton commentaire et ton retour d’expérience. Je pense que ta technique est intéressante : se mettre dans une dynamique créative/d’apprentissage, c’est rester dans un mouvement d’ouverture et de curiosité, d’épanouissement et de développement personnel. Très chouette idée, merci pour le partage 🙂

  7. Coucou Amandine. Je comprends tout à fait ton article. Je suis moi même dans une phase bizarre et nostalgique à chaque fois que je rentre de voyage. Ce qui n’est pas non plus agréable pour mes proches :/
    Une question me tarraude: quel est le nom du site maya que l’on aperçoit sur une photo? (là ou tu regardes une pyramide mexicaine) Cette photo est superbe 🙂

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