La Bucket List a fait beaucoup couler d’encre. Adorée au début, puis oubliée et passée de mode, elle est maintenant souvent décriée. Pourquoi une telle polémique de la Bucket List a-t-elle émergé ? Quels sont les arguments (pour et contre) la Bucket List ?
C’est tout cela que je vais essayer de mettre au clair dans cet article, en partant de ma propre expérience…
Pour ou contre la Bucket List ?
J’ai découvert le concept de Bucket List avec le film du même nom (Sans plus attendre en français) il y a 7 ans déjà. Ce film, que je vous conseille vivement, m’a énormément touchée. Il raconte l’histoire de deux hommes que tout oppose dans la vie, mis à part un « détail » : ils souffrent tous deux d’une maladie au pronostic fatal.
Que faire lorsque l’on a plus que quelques mois devant soi ?
Alors que l’un se replie sur lui-même et l’inutilité de sa vie, l’autre commence à dresser une liste de ce qu’il aimerait encore faire avant de mourir. Et c’est ainsi que débute une belle expérience.
Le message est avant tout celui de l’espoir. Et de la « responsabilisation » : nous sommes responsables de nos vies. À nous d’y mettre du sens. À nous d’oser avoir des rêves et de les réaliser.
La première fois que j’ai vu ce film, il arrivait à un moment difficile de ma vie, un peu en avance sur ma capacité à l’accueillir. Je me souviens : j’étais dans mon salon, les yeux en larme. Mon père à l’hôpital, rongé par son cancer… J’ai revu le film plusieurs fois depuis, et je reste toujours aussi sensible à son propos, toujours aussi touchée par son message. Pour moi, c’est tout cela que représente la Bucket List.
Mais ce n’est pas le cas pour tout le monde. Avec le temps, ce principe qui avait été encensé à ces débuts est devenu objet de railleries. On pourrait réduire le débat à deux clans qui s’opposent : les pro- et les anti- Bucket List.
Voici donc les 5 arguments principaux de ces deux équipes.
Les 5 « contre »
En lisant différents articles, en échangeant avec d’autres voyageurs… voici les 5 arguments contre la Bucket List que j’ai le plus souvent retrouvés.
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Les Bucket List, c’est cliché !
Trop vu et revu. Has-been. Démodé. Un effet de mode.
Tout le monde en fait une : quel sens est-ce que cela a encore ? -
Les Bucket List, c’est de la surconsommation
Surconsommation et consommation de masse : mangez des paysages, mangez des monuments, mangez des vestiges… tout doit disparaitre !
C’est d’ailleurs une notion souvent présente dans les Bucket List : y aller avant que cela ne disparaisse ou avant que cela ne devienne trop touristique et perde son âme… Précipitant là même le désastre redouté. Tout un paradoxe.
Surconsommation et collection : on ajoute un Machu Picchu par ici, un désert d’Uyuni par là, et un peu de Pétra… où il sera de bon ton de se prendre un égoportrait pour l’ajouter à sa collection.
Comme dirait Stromae dans Carmen :
C’est comme ça qu’on s’aime, s’aime, s’aime
c’est comme ça qu’on (con) somme, somme, somme… -
Les Bucket List, c’est toutes les mêmes !
Toutes les Bucket List se ressemblent : elles sont principalement faites de lieux ultraconnus et ultratouristiques qui en perdent leur aura pour ne devenir que des « To do ». Tout le monde voit les mêmes choses ! Faire une Bucket List, c’est enlever l’intimité du voyage. Angkor ou le Machu Picchu ne deviendraient que des images standardisées, vues mille fois, qui ne nous provoqueraient plus d’émotion, ni avant ni pendant le voyage. Et à l’inverse, certaines destinations encore préservées du tourisme de masse deviendraient à la mode, car vues comme « alternatives » aux destinations des Bucket List classiques. Se démarquer, c’est tendance :
Je ne suis pas un simple touriste, je suis un voyageur en quête de terres inconnues et de civilisations préservées.
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Les Bucket List, c’est rien qu’une liste de rêves
À quoi ça sert une Bucket List ? À rêver ? Mais à quoi ça sert de rêver ?
La Bucket List n’a rien de concret et ces rêveries légères ne sont que des fantasmes passagers qui ne font en rien avancer la personne vers la réalisation de ses objectifs de vie. -
Les Bucket List, ça casse la magie
Avoir des rêves, on peut concevoir. Mais les lister ? À quoi bon !
Transformer ses rêves en une une liste de course à barrer, c’est casser l’imaginaire, briser l’aura féerique des rêves et empêcher la spontanéité de leur réalisation. C’est un retour au concret, au monde réel brut, froid et organisé : tout doit être catégorisé et rangé dans la bonne petite boite.
Les 5 « pour »
Après les arguments contre les Bucket List, voici des arguments, très personnels : ce que représente la Bucket List pour moi.
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La Bucket List est une voie de réflexion
La Bucket List est loin d’être une liste de course. C’est une invitation à une profonde réflexion sur soi, sa vie et ses attentes. À travers la Bucket List, on se pose des questions comme :
Qu’est-ce qui est important dans ma vie ?
Comment être heureux ?
Comment me réaliser ?Pour moi, la Bucket List est une porte à ouvrir pour trouver les sens de sa vie, vivre en accord avec ses valeurs et se recentrer sur l’essentiel.
Lire l’article : Trouver les sens de sa vie avec la Bucket List -
La Bucket List est un outil
Porte de réflexion, mais aussi outil : la Bucket List est tout cela à la fois. Cet outil est utile à différents moments de notre vie :
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Pour faire le point
Qu’est-ce que j’attends de ma vie ? Qu’est-ce que c’est pour moi une vie heureuse ? À la fin de ma vie, quelle image aimerais-je avoir de moi et de mon existence ?
La Bucket List permet ainsi de mettre en avant nos priorités de vie, et de les prioriser entre elles. -
Pour être acteur de sa vie
À travers cette liste de rêves, nous ne sommes plus passifs, mais actifs : nous n’attendons plus la chance, nous la provoquons. Car comment réaliser ses rêves si on ne les connait pas ?
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Pour se réaliser
Qu’est-ce que c’est que le sentiment de réalisation, si ce n’est cette satisfaction à se sentir devenir un peu plus « soi-même » ? En réalisant les rêves de notre liste, c’est exactement le chemin que nous empruntons : celui vers notre moi idéal.
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Pour garder le cap
Difficile de savoir toujours où l’on va et pourquoi. Parfois, on se sent perdu. On ne trouve plus de but à sa vie. La Bucket List devient alors un lien tangible pour retrouver son cap et ne pas s’éloigner de ce qui nous importe vraiment. Nos rêves les plus essentiels.
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La Bucket List est une promesse
Conscientiser ses rêves. OK
Les lister. OK
Les ordonner. OK
Mais après ?Après, c’est là que le jeu commence réellement. Après, c’est à nous de jouer. À nous de les réaliser.
À mes yeux, les points d’une Bucket List se transforment et passent, dès l’instant où ils sont couchés sur le papier, du statut de rêve à celui de projet. Nous n’avons donc plus face à nous une liste de rêves abstraits qui gravitent dans notre esprit, mais une liste concrète de projets à réaliser. La Bucket List est une promesse de soi à soi. Une promesse de réaliser tous ses projets. Avec la vie devant soi.
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La Bucket List est personnelle
À mes yeux, la Bucket List est profondément intime. Peut-être l’une des choses les plus intimes qui soient : l’essence de sa vie révélée. Une promesse à soi-même…
La Bucket List est personnelle à double titre : dans sa confection tout autant que dans sa réalisation. Car chaque Bucket List est différente ne fut-ce que par les images inconscientes qui se cachent dans nos têtes derrière chacun de nos rêves.
Si plusieurs personnes rêvent du Machu Picchu, chaque personne aura son rapport particulier à ce rêve et ses propres images mentales de la célèbre cité inca : pour certains cela s’accompagnera de rêveries d’enfant et de musique des Mystérieuses Cités d’Or, pour d’autre cela sera lié à des rencontres inspirantes, à leur parcours professionnel…
Non, une Bucket List, une vraie qui vient du cœur, est toujours unique.
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La Bucket List est en mouvance
À l’instar de notre vie, la Bucket List n’est pas figée : elle évolue à notre image. Elle peut être complétée, améliorée, voire transformée. Car cela ne sert à rien de s’emprisonner dans des promesses personnelles qui ne sont plus porteuses de sens. J’aime le regard de Corinne de Vie Nomade à ce sujet :
Cette liste de choses à faire avant de mourir n’est pas figée : elle s’enrichit régulièrement de nouveaux rêves, de choses accomplies un peu incroyables. Elle s’allège aussi parfois, de trucs qui ne bottent ma foi plus tant que ça.
Par son côté évolutif, la Bucket List permet également d’avoir une image de nous et de nos rêves figée dans le temps. Imaginez-vous, dix ans plus tard, retomber sur la liste de vos rêves. Au-delà du petit moment nostalgie, cela vous amènera surement à penser au chemin que vous avez parcouru, aux rêves que vous avez réalisés, ceux à côté desquels vous êtes passés à côté et ceux qui ne vous attirent plus du tout. L’idéal serait sans doute de se créer plusieurs Bucket List, en gardant chaque version et en les datant, pour ne pas perdre la trace de notre évolution…
La Bucket List en couple
La Bucket List est donc tout à la fois une voie de réflexion et un outil, une promesse personnelle et une image de nous figée dans le temps. Mais elle peut également être tout cela pour le couple ou la famille.
Si on l’utilise généralement à titre personnel, il est très intéressant de l’envisager également à deux. Comme un projet de vie commune. Car oui, réaliser une Bucket List en couple, c’est possible.
Pour ou contre la Bucket List : un vrai débat ?
À mon sens, il n’y a pas de vrai débat. Il y a ceux à qui le concept de Bucket List parle, et les autres. Ceux qui le considèrent comme un outil de développement personnel et ceux qui le voient comme une liste de course.
La Bucket List peut être un outil puissant. Elle peut.
Tout dépend de nous !
La Bucket List peut être tellement plus d’une liste de choses à faire. C’est une liste d’expériences à vivre. Une liste de valeurs à appliquer. Une liste de réalisations à accomplir. Les opposants parlent plus facilement des Bucket List, les mettant toutes dans le même panier. Je préfère en parler au singulier : car elles sont toutes uniques et singulières.
La Bucket List est donc un outil de réalisation personnelle à utiliser comme tel : un outil ! Pas une vérité absolue, pas une secte, pas une liste de course… Un outil. À nous de le façonner à notre image et de le manier avec intelligence.
« L’avenir appartient à ceux qui croient à la beauté de leurs rêves. »
Eleanor Roosevelt
Et vous, que pensez-vous du concept de Bucket List ? Avez-vous déjà essayé d’écrire la vôtre ?
Ben tiens je ne savais même pas qu’il y avait des « anti-bucket list » !
Je suis assez d’accord sur le fait que le débat n’a pas lieu d’être, ça nous parle ou non, point.
Cependant j’avoue que quelques arguments « contre » m’ont quelque peu hérissé le poil mais je pense que c’était un peu fait exprès. Notamment se démarquer juste pour se démarquer… Tu veux faire le touriste devant tel ou tel monument célèbre ? Pourquoi t’en priver ? Ce qui compte c’est de découvrir ce qui nous appelle le plus, et non l’image de nous que ça renverra… (Et là je me retiens de faire mon vieux c*n en lançant des « fichue génération insta 2.0 » hahaha!)
De plus la perception de la découverte d’un monument/lieu est toujours extrêmement personnelle à mon sens. Par exemple je suis convaincu que quand je découvrirai Petra je ne ressentirais pas du tout la même chose que mon voisin et inversement ! Notre vécu, nos souvenirs, notre sensibilité ainsi que les années d’anticipation de la découverte jouent un rôle primordial dans les sensations que nous pouvons avoir devant un point d’intérêt touristique. Pour preuve chaque blog voyage est différent, même lorsqu’ils parlent d’une même destination…
Bon je m’arrête là car je sais que je prêche des convaincus ici 😉
Sur ce je retourne à ma « never-ending-bucket-list » 😀
Bonne journée et au plaisir de vous relire vite!
J’adore ton message Séb ! 😉
Et, plus que tout, j’adore ton expression « never-ending-bucket-list » ! 😀
Merci pour ton commentaire, riche en ondes positives, nuances et sensibilité : j’aime !
L’idée de cet article m’est venu en voyage, il y a quelques mois de cela, devant une vague d’articles à l’encontre de la Bucket List (j’en ai vu tourner 3-4 en une semaine, principalement en anglais mais aussi en français). Je me suis dit que c’était la nouvelle mode, être contre (encore une histoire de « démarcation » sans doute en partie pour certains…). Pour certains de ses opposants, les critiques vont plus loin que juste « critiquer pour critiquer ». On sent une réflexion et un réel positionnement.
Comme je le dis dans l’article, la Bucket List est un concept qui me parle… mais je peux concevoir qu’il ne parle pas à tous ! J’avais surtout envie d’ouvrir le dialogue et de reprendre certaines des idées préconçues sur ce bel outil.
PS: je ne t’oublie pas avec ton commentaire sur l’article des dessins animés ^^ Je vais prendre le temps de te répondre (mais je suis justement en train de découvrir de nouveaux mangas… donc je te ferai un topo tout bientôt 😉 !).
Ah ben je ferais une petite recherche sur le sujet du coup ! Histoire de mieux comprendre leur position. Je sens que je vais allez poster de looooongs commentaires à droite à gauche avec cette histoire hihihi !!
Cool pour les dessins animés, je vais avoir pleins de nouvelles choses à regarder alors 😛 Merci =)
Votre article est super. Merci. Je suis pour la bucket list (j’ai toujours fait des millions de listes mais pas ma bucket list). Je trouve que ça à du sens, je pense que j’aurais les mêmes arguments que vous.
Et le commentaire de Seb est excellent, j’adore, je le cite, l’idée d’avoir ma « Never Ending Bucket List».
Merci Magali pour ce commentaire si positif ! 🙂
J’ai vu ce débat sur un autre blog, je trouve ça tellement dommage le débat « c’est cliché », « c’est de la surconsommation ». Je n’oublierai jamais la première fois que j’ai vu le Taj Mahal pourtant oui je l’avais vu mille fois en photos avant et oui c’est un monument très touristique mais c’était sur ma « liste » des choses à voir en Inde. Mais le découvrir à l’aube…ce fut tout simplement magique ! Je continue toujours à faire des listes, à essayer de me faire rêver, je pense que pour certaines personnes c’est important de le formaliser de cette manière.
Bonjour Daïnah, merci pour ton message.
Comme toi, j’ai découvert ce « discours anti-bucket-list » via d’autres sites et blogs (principalement anglophones, mais aussi quelques francophones), et j’en ai été assez étonnée. Je ne m’étais pas imaginé qu’on puisse être « contre » ce genre de concept…
Merci pour ton beau témoignage. Je pense également qu’un rêve, même s’il concerne un lieu touristique connu, reste un rêve personnel, tout comme sa réalisation. En tout cas ton expérience au Taj Mahal fait rêver ! ^^
Comme toi, j’aime rêver et garder mes rêves proches de moi, les avoir quelque part tout près et prêts à être réalisés ! 😉
Bonjour et merci pour cet article.
Mon mari et moi sommes en Tour Du Monde depuis quelques mois et avons une bucket list… Sauf que cette bucket list a été faite avant le départ et n’a jamais était consulté depuis qu’on voyage. En effet, nous avons appris à laisser le voyage nous apporter ce qu’il a à nous offrir… Au fil du temps nous avons surement découvert des choses de notre bucket list mais nous avons surtout découvert d’autres merveilles dont on ne connaissait même pas l’existence… Une bucket list c’est bien mais il ne faut pas tout prévoir dans un voyage car il faut laisser l’imprévu nous surprendre.
Bonjour Amine, merci pour ton message.
C’est marrant, je n’y avais jamais réfléchi, mais c’est vrai que ma Bucket List, je l’écris et j’y pense avant (ou entre) mes voyages… et rarement pendant ! La Bucket List vient jouer un rôle d’anticipation (avant le voyage) et de bilan (après).
Comme vous, nous aimons nous laisser porter par le hasard des rencontres et les envies spontanées… Et en même temps, cette façon de voyager n’est pas en contradiction avec la réalisation de rêves : ce sont des approches très complémentaires 😉
Je trouve le concept de bucket list assez occidental. Avoir des rêves et vouloir les accomplir à titre perso, ca peut paraitre très égoiste dans un monde en perdition.
Pourtant, tout le monde a des rêves, et je trouve important que de les noter et d’essayer de les réaliser. Savoir ce qu’on veut dans la vie, c’est le meilleur moyen d’y parvenir.
Bonjour Rémi, merci pour ta réflexion sociologique : ramener le concept dans son contexte. Oui, étant occidentale, j’ai mes repères, mes façons de penser, d’envisager la vie et la mort… qui sont conditionnés par la société dans laquelle je m’inscris. C’est toujours bon de faire un pas de côté et de réaliser que notre façon de penser n’est pas la seule.
« Se regarder le nombril » est souvent un tort reproché aux courants de développement personnel. Tout en comprenant ce qu’il y a derrière ce point de vue, je pense que la réalisation personnelle est également d’intérêt public : des citoyens accomplis et en phase avec eux même le seront davantage avec leur société et le monde (en tout cas j’aime le penser ^^).
Chacun, nous avons à « affronter la vie »… ce qui commence souvent par lui donner une direction, un but, un sens… À chacun à le trouver où et comme il peut : certains se raccrocheront à des croyances/religions/philosophie…, d’autres dans des oeuvres/travail… À chacun son chemin et sa manière de cheminer. 🙂
La question n’est pas tant « pour ou contre la buckets list » puisqu’on a tous des objectifs et des préférences dans la vie, mais pour ou contre le fait d’afficher sa buckets list comme si l’on avait quelque chose à prouver au monde entier. Toute la nuance est là, à mon avis : entre avoir sa liste d’objectifs, modifiable, intime et personnelle et, à l’opposé, avoir une liste à afficher publiquement pour mieux se faire valoir. Et c’est malheureusement ce qui, a mon avis, nuit au concept et à l’image de la buckets list. La mienne reste dans ma tête et elle évolue constamment, comme ma vie, mes goûts et ma personnalité. Impossible de la mettre sur papier.
Merci Mathilde pour ton commentaire.
Je vois que tu rejoins ma conclusion : ce n’est pas un véritable débat, il n’y a pas de vrai positionnement (pour ou contre); mais ceux à qui ce concept parle et ceux à qui ça ne parle pas. Sans jugement aucun. De la même manière que certains sont plus visuels ou auditifs… des personnes sont touchées par certains concepts et pas d’autres (et vis versa).
J’aime le point de réflexion que tu viens amener : cette question « d’exposition » de sa Bucket List.
Cela rejoint une réflexion que je me suis fait sur l’impact des réseaux sociaux (et leur utilisation) dans la manière de voyager et de partager son voyage (selfies, « affichage de bonheur »… ).
Nous sommes bien d’accord sur le fait qu’une Bucket List est éminemment personnelle : ce n’est pas une simple liste de voyages. Elle peut comporter des points de réalisation personnelle très intimes… et privés ! Notre Bucket List affichée sur le site est incomplète, dans le sens qu’elle contient une partie de nos rêves (très orientés voyages, découvertes et apprentissages), mais d’autres volets y sont complètement absents… car très intimes et sans doute plus délicats à poser noir et sur blanc et à afficher.
Donc je comprends tout à fait que tu veuilles la garder pour toi seule.
Après, je pense que la mettre par écrit (par exemple dans un journal intime) permet d’en avoir une trace. J’aime le côté « concret » que cela amène. J’aime aussi pouvoir la visualiser… Et pouvoir y retourner, des mois ou des années après, avec parfois un sourire indulgent en repensant à l’adolescente que j’étais et aux rêves qui étaient miens à l’époque… Moment nostalgie et bilan de vie tout à la fois. 🙂
Avant de lire ton article, je ne savais pas trop de quel côté me placer mais après lecture de tes arguments, je dois dire que je suis plutôt POUR.
Mais comme tu l’as dis, je considère la bucket liste comme un outil de développement personnel : de quoi a t’on envie ces prochaines années, comment vais je orienter ma vie si je veux réaliser tout cela…
Ce qui me dérange dans le concept c’est, comme l’a dit Mathilde juste au dessus, afficher aux yeux de tous sa Bucket List, ca doit à mon sens rester quelque chose de plutôt personnel, sur lequel on se penche régulièrement pour la remettre au gout du jour.
En tout cas, le débat est très interessant !
Merci Florence pour ton partage d’opinion, ravie que le sujet t’intéresse. Pour moi, plus qu’un débat, je souhaitais ouvrir un peu la discussion, qui est souvent très fermé entre ceux qui sont très pour ou très conte. Une manière de nuancer les arguments et laisser la liberté à chacun d’aimer ou non ce concept. 🙂
Trouver un juste milieu entre une réflexion intime (développement personnel) et l’envie de partager ses rêves (en affichant sa Bucket List), c’est un point personnel à trouver. De la même manière que certaines personnes sont plus extraverties ou plus introverties… Mais je te rejoins tout à fait (comme je l’ai dit en réponse du commentaire de Mathilde), le côté « affichage » est questionnant : quelle approbation recherche-t-on à travers cela dans le regard des autres ? Et pourquoi ? Nos rêves sont privés : une promesse de soi à soi… Et c’est à cela qu’il faut revenir pour retrouver le sens de ce bel outil. 🙂
Excellent article.
C’est vrai que sur la plupart des blogs de voyage on retrouve souvent les mêmes choses et c’est pour ça que je me lasse d’avance car je sais que ça va être toujours plus ou moins les mêmes choses qui vont ressortir.
En revanche, l’auteur d’une bucket list se livre et là ça devient intéressant quand on la suit depuis longtemps, ça permet de découvrir ses rêves, d’échanger avec elle, et en ce sens l’auteur partage vraiment une partie de soi avec ses lecteurs.
En ce qui me concerne, je ne suis pas capable d’en rédiger une et de la partager peut-être par pudeur ou tout simplement pas encore prête à la réflexion
Donc pour répondre pour ou contre, je dirai chacun est libre tant que ce n’est pas interdit d’en créer une 🙂
Merci Rattana 🙂
Je comprends ta pudeur… d’ailleurs j’avoue que tous mes rêves ne se retrouvent pas tous inscrits dans la Bucket List publiée sur mon blog; j’en garde certains rien que pour moi ^^
Perso, pour ou contre n’est pas un débat d’après moi et je ne comprends jamais ce genre de choses (genre voyageur vs touriste… euh???)
Nous sommes tous différents et n’avons pas les mêmes styles de vie. Quand on est limité à 2 semaines de vacances par an, que nous ne sommes pas des voyageurs 100% de notre temps, cela peut servire de guideline.
Perso, je me créé une Wish list à mon anniversaire. Je sais très bien que je ne pourrais jamais suivre une bucket list, je suis bien trop imprévisible. Mais ca fait un petit bilan sur ce qui me tenterait et me ferait PLAISIR personnellement. Et se faire plaisir est une des choses les plus importantes, non?
Ca ne touche pas uniquement des destinations mais aussi des activités que je voudrais essayer, apprendre ou réutiliser des langues… (Genre et si je tentais de ne pas me casser un os cette année pour pouvoir mieux voyager ?)
Chaque année, je souris en voyant ce que j’avais prévu parce que c’est souvent très différent.
Pourquoi je continue à la faire alors que je ne m’y tiens pas ?
Tout simplement parce que cela me montre que j’ai évolué sur l’année et que j’ai fait des choses encore plus incroyables que je n’aurai pensé.
Tout est question de vision des choses.
Cela fait plaisir de lire des retours comme le tien. Je pense que de plus en plus on note un mouvement de recul de la part des (blogueurs) voyageurs par rapport aux éternels « débats-étiquettes » comme « voyageur versus touristes » etc. Et La polémique de la Bucket List fait partie, pour moi aussi, de ces sujets trop facilement stigmatisés… alors que ce qui compte, c’est le sens que chacun met derrière ces concepts, et s’ils nous parlent ou pas.
Se faire plaisir est bien au centre de tout cela, tu as totalement raison ! C’est ce que je défends aussi dans mon article sur le sens du voyage (et ce que j’ai retiré de mon second voyage au long cours).
Le côté bilan et « regard attendri » sur son « soi du passé », c’est une belle utilisation de la Bucket List, que les rêves soient (déjà) réalisés ou pas (encore). 🙂
Pas grand chose car tout peut devenir polémique. Ta réflexion est néanmoins intéressante. Bonne soirée.
Je suis définitivement pour et j’adore apporter un nouvel élément à ma To do List car pour moi il s’agit chaque fois d’un challenge à relever et j’ai besoin de me challenger personnellement. C’est aussi une façon de rêver bien sûr, mais c’est formidable. J’évite d’y écrire des envies trop « bateau » telles que « voir le Machu Picchu » même si bien sur ça me ferait envie; Par exemple j’ai récemment ajouté (puisque je suis en Nouvelle-Zélande) : survoler les glaciers de l’île Sud en hélicoptère. Et ma petite idée derrière la tête ce serait de le faire sans y mettre un denier, car ce serait trop facile. À moi de me débrouille pour trouver une solution. C’est juste une façon de pimenter le voyage, de se donner des objectifs, je trouve ça vital et génial ! Et quel bonheur de cocher dans un carnet une fois le rêve réalisé 😉
Merci Marlune pour ton commentaire. Si la Bucket List te permet de te donner des challenges et de te pousser à réaliser des folies : c’est génial ! 🙂
Si la bucket list avait gardé son but premier d’une possible porte pour un développement personnel, si comme tu le dis si bien, cela était resté dans la sphère privée, de l’ordre de l’intime et non pas jeté publiquement par n’importe qui à la face de tout un chacun, si les blogueurs n’avaient pas et ne continuaient pas à user le filon jusqu’à la nausée pour faire de l’audience, si cela ne s’était pas transformé en une compétition bien à phase avec notre société occidentale, alors ton article aurait peut-être eu un intérêt à mes yeux. Je ne crois pas que la mouche ait changé d’âne. Ce ne sont pas les quelques blogueurs qui auront « osé » se prononcer « contre », comme si cela devait être une posture, qui changeront la tendance générale, au contraire. Et c’est en réaction à toute cette surenchère que se développe les mouvements « slow » qui sont encore loin d’être entrés dans les moeurs. Non, le monde n’est pas une carte à gratter, non, un pays n’est pas un simple nom sur une liste à cocher. Mais Oui, le rêve dans la vie c’est ce qu’il y a de plus important. Bucket list ou non, ce sera bien la seule chose qui trouvera grâce à mes yeux.
Merci Samuel pour ce beau commentaire réfléchi. J’ai beaucoup apprécié te lire.
J’aime ce retour au « slow travel », à la vision du monde comme d’une terre de promesse, et pas une liste de course…
Et pour moi, cette vision n’est pas incompatible avec celle que j’ai de la Bucket List. Une liste de rêve n’est pas une liste de course ni celle de pays à gratter…
Mais à chacun de se repositionner face à ses rêves (à leur donner du sens), et la tendance à la (sur-)consommation.
Bonjour. Je ne vais parler ici que de la Bucket List en tant que « Liste de choses à voir au cours d’un voyage ». Ton article est intéressant, mais ta tentative (un peu désespérée je trouve) pour défendre le concept de la Bucket List n’est pas convaincante du tout. On dirait que tu fais tout pour essayer de donner une bonne image de la Bucket List telle qu’elle est utilisée actuellement par certains « voyageurs-consommateurs ». A te lire, la Bucket List serait quasiment un outil de développement personnel pour cheminer vers la sagesse… J’hallucine… Je précise que cela fait 8 ans que je pratique la méditation, qui me paraît être un outil de développement personnel bien plus profond… Car, me semble-t-il, un voyage enrichissant sur le plan humain ce n’est pas enchaîner une liste de sites « classés UNESCO », c’est aussi et surtout les rencontres qu’on fait durant ce voyage, c’est errer sans but précis dans certaines villes de l’Inde en se laissant porter par son instinct, par les couleurs, les sons et les odeurs… Par contre je peux tout à fait comprendre qu’avant de mourir on souhaite fortement réaliser certains rêves, mais ce n’est pas le sujet car 99% des gens qui font une Bucket List ne sont pas à l’agonie ou à quelques mois de mourir. A l’évidence, comme tu l’écris très bien toi-même dans la première partie de l’article, une Bucket List c’est « Transformer ses rêves en une liste de course à barrer, c’est casser l’imaginaire, briser l’aura féerique des rêves et empêcher la spontanéité de leur réalisation. C’est un retour au concret, au monde réel brut, froid et organisé : tout doit être catégorisé et rangé dans la bonne petite boite. ». Moi je fais un tour du monde sur 2 ans et je consulte plein de blogs de voyage pour piocher quelques idées. Et à chaque fois que je tombe sur une Bucket List cela me donne envie de vomir, cette sensation que certains voyageurs parcourent la planète comme on parcourt les rayons d’un supermarché avec un caddie qu’il faut remplir : il faut que je voie absolument ceci, ceci et cela (avec si possible une photo selfie devant cet endroit, pour pouvoir dire « j’y étais ! ». La classe !!!
Peut-être que toi tu as fait un usage plus intelligent que la moyenne de la Bucket List, mais dans ce cas tu es une exception et cela ne te donne pas le droit de dire que les « Bucket List – Liste de choses à voir durant un voyage » sont une chose intéressante et intelligente : peut-être que oui dans ton cas personnel, peut-être aussi dans le cas de ceux qui vont bientôt mourir, mais pour 99% des autres cas non !!! Moi quand je prépare le prochain pays de mon tour du monde je fais aussi une petite liste de trucs que des amis m’ont recommandé ou que j’ai lu dans des blogs, mais cela me sert seulement de points de repère et je n’hésite pas à m’en écarter (par exemple au Guatemala j’ai zappé Tikal car ça me gonflait de traverser tout le pays juste pour voir un seul site alors que j’avais déjà vu plein de très belles pyramides au Mexique).
J’approuve totalement le commentaire de ce couple qui écrit « Mon mari et moi sommes en Tour Du Monde depuis quelques mois et avons une bucket list… Sauf que cette bucket list a été faite avant le départ et n’a jamais était consulté depuis qu’on voyage. En effet, nous avons appris à laisser le voyage nous apporter ce qu’il a à nous offrir… Au fil du temps nous avons surement découvert des choses de notre bucket list mais nous avons surtout découvert d’autres merveilles dont on ne connaissait même pas l’existence… Une bucket list c’est bien mais il ne faut pas tout prévoir dans un voyage car il faut laisser l’imprévu nous surprendre. ». Faire une liste indicative de lieux à voir et piocher dedans pourquoi pas, mais voyager comme un enragé le couteau entre les dents pour voir 100% de ce qu’on a écrit sur sa liste non ! Cela s’appelle de la psycho-rigidité ou de la consommation (je ne parle pas de toi, bien entendu). A chacun sa conception du voyage !
Sur ce, je te souhaite de bons voyages et plein d’épanouissement personnel !
Merci Fred pour ton (très) long commentaire. Je pense que la Bucket List peut être un bel outil : cela veut bien dire ce que cela veut dire (et pas plus ^^).
Cela PEUT. OUTIL.
Pas pour tous. Pas forcément. Pas tout le temps.
Un outil. Une piste… pas un remède secret ou une baguette magique.
Quant à savoir si j’ai « un usage plus intelligent que la moyenne de la Bucket List »… je ne peux me positionner comme au-dessus ou en dessous de la moyenne de l’intelligence des voyageurs dans leur approche Bucket List !
Par contre, que « cela me donne le droit de dire que les « Bucket List – Liste de choses à voir durant un voyage » sont une chose intéressante et intelligente » ou pas… je pense que tout le monde à le droit de donner son avis et de construire ses propres convictions ! Et ce n’est certainement pas à d’autres de me dire ce que j’ai le droit de dire ou de faire… encore moins sur mon blog !
Après, mon but n’est absolument pas de faire débat ni encore moins de décider si oui ou non les « vrais voyageurs » « doivent » posséder une telle liste ou au contraire la boycotter. Juste une invitation à dépasser les préjugés, dans un sens comme dans l’autre, et à réfléchir au sens personnel que cela peut avoir.
Mais je vois que tu as déjà un avis bien tranché sur la question !
Je pense surtout que cette « polémique » de la bucket-list fait couler beaucoup d’encre pour rien (et pour le coup, use beaucoup de claviers) ! Pour pas mal de monde – et j’en ai discuté en privé avec plusieurs blogueurs mais aussi des proches – l’idée de la bucket-list est plutôt une façon de guider sa vie et de trouver sa voie. Une source d’inspiration en quelques sorte, par forcément des impératifs. Je préfère voir la chose de cette façon, et continuer d’alimenter ma bucket-list de la sorte. 🙂
Bonjour Camille, merci pour ton message qui rejoint le cœur de ma conclusion.
Bonne continuation à toi avec ta Bucket List et tes voyages ! 🙂
Pourquoi je ne ferais pas de « Bucket List » ?
Parce que me connaissant, ça deviendrait rapidement la liste des trucs que j’aimerais vraiment faire, mais que je ne ferai jamais, et ça deviendrait plus frustrant qu’autre chose.
Parce qu’il y a une réalité. On n’est pas dans le monde à Oui-Oui. Mon portemonnaie n’est pas extensible, et pour réaliser mes rêves, il me faudra un budget que je n’aurais probablement jamais.
Je préfère continuer à rêver qu’un jour peut-être…
Merci Pascal pour votre commentaire et ce partage de vécu.
Oui, le risque de faire des listes à l’infini, c’est de ne plus faire la part des choses entre les rêves profonds et les autres, plus futiles ; c’est risquer aussi d’ancrer de possibles déceptions, car en notant ses rêves, on crée une attente plus tangible, et peut-être plus douloureuse si la réalisation n’arrive pas…
Oui, réaliser tous ses rêves est illusoire. Ma Bucket List est longue, c’est une promesse envers moi-même et j’espère en tenir la plupart… Quand je regarde mon père, décédé il y a quelques années, il avait peu de rêves, quelques beaux voyages (Istanbul, l’Orient Express…) et ne les a pas réalisés. Le temps a passé, le quotidien a pris le dessus… C’est cela que je veux éviter. Je sais que dans la vie, les envies et les choix ont une part importante dans notre chemin, mais qu’ils ne suffisent pas non plus pour vivre dans un conte de fées où tout serait réalisable… Mais quand même, rester connectée à mes rêves, c’est rester connectée à qui je suis et ce que je veux : cela me fait du bien ! Et si cela est parfois douloureux, c’est aussi pour m’indiquer que peut-être, je m’écarte de ce que je veux faire et de qui je veux être…