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Voyager seul ou en couple, ce n’est pas la même chose ! La dynamique change complètement, avec son lot de richesses et de défis. Et ces différences se font sentir déjà dans la préparation. Alors, comment préparer un voyage en couple ?
Pour ma part, le voyage « sac à dos » en solitaire, je ne l’ai jamais testé. La seule expérience qui s’en approche, c’est un stage d’une demi-année, lors de ma formation universitaire, que j’ai réalisé à Québec… Et que j’ai adoré ! Mais là aussi, c’est très différent d’un voyage au long cours : j’étais sédentaire (même si j’en ai profité pour rayonner dans les environs). Je peux donc davantage vous parler de mon expérience de voyages de plusieurs mois en couple.
Voici 4 étapes qui devraient vous aider à préparer un voyage en couple.
Et toi, comment tu rêves ?
Un voyage au long cours à l’autre bout du monde, ça commence par se rêver. Et c’est déjà à partir de ce point-là que des différences (et des tensions !) peuvent apparaitre dans le couple : dans la manière de rêver ce voyage.L’un l’aura peut-être rêvé depuis plus longtemps, plus intensément, en se représentant ce qu’il souhaitait réaliser et voir… L’autre aura peut-être des attentes différentes, et là où son conjoint voit l’occasion de partir à l’aventure et de vivre « façon nomade », l’autre y voit la possibilité de réaliser un projet de volontariat en restant plusieurs mois au même endroit…
Personnellement, je rêvais de partir en mode sac à dos depuis mes 17 ans… Mais ma famille m’en a dissuadé, et m’a conseillé d’attendre la fin de mes études universitaires. La raison avancée concernait l’aide que je pourrais apporter là-bas. J’avais envie, lors de ce long voyage, de scinder mon périple en plusieurs phases, dont l’une où je pourrais participer à un projet local et m’investir dans un volontariat. Ma mère me disait alors : « Que pourrais-tu faire pour aider, sans aucun diplôme, sans aucune qualification ? ». Je me suis laissé convaincre, tout en pensant qu’un autre argument se cachait derrière tout cela : l’argent. Je ne viens pas d’une famille aisée, et j’avais déjà réfléchi aux différentes possibilités qui s’offraient à moi. Il fallait que je me débrouille par moi-même.
Ainsi, j’ai poursuivi ma formation, et durant mes cinq années d’études, j’ai travaillé à côté, un weekend sur deux, une grande partie de mes vacances. Cela m’a permis de financer entièrement mon stage au Canada. Mais à aucun moment de mes études, je n’ai oublié mon rêve de voyage, comme une promesse faite à moi-même.
J’ai eu la chance quand j’ai rencontré François, vers la fin de mon cursus universitaire, qu’il partage (et entretienne !) mon gout du voyage.
Mais c’est après que les différences apparaissent…
Alors que je rêvais d’un voyage d’à peu près un an, avec (au moins) une séquence de 3-4 mois de projet de volontariat, François partageait mon désir de voyage, mais le déclinait à sa sauce…
Lui imaginait voguer dans les Caraïbes sur un petit voilier que nous aurions acheté. Il regardait pendants des heures, tous les jours les sites de bateaux d’occasions, nourrissant son rêve d’images, qui devenait à chaque fois plus réelles. Je ne pensais pas qu’il puisse réellement vouloir concrétiser ce projet (fou) à si courte échéance ; je pensais que ce n’était, justement, « qu’un rêve », alors que ce projet est très important pour lui.
La confrontation fut rude… et longue ! Je l’ai finalement emporté sur le lieu, mais le plan de François n’est pas abandonné, et je dois lui faire la promesse qu’on y reviendra d’ici quelques années (à suivre…) !
Une fois la zone géographique à peu près établie (parce qu’un continent, c’est grand !), le projet n’en est encore qu’au stade de la simple esquisse…
Négocier
Lorsque nous avons commencé à planifier et réfléchir plus concrètement à ce voyage, des tensions sont encore apparues. Parfois, c’est difficile de se rendre compte de ce que chacun a dans sa tête… Et parfois, on devine bien que ce n’est pas pareil, mais…
On verra plus tard !
Un bon conseil, ne laissez jamais ce genre de discussion à plus tard : tout ce que vous y gagneriez, c’est que chacun ait eu le temps de nourrir encore davantage « son projet »… et sa rancœur à votre égard de ne pas le comprendre !
Les compromis sont des équilibres difficiles à trouver, car si c’est pour réaliser un grand projet comme celui d’un voyage au long cours, mais qu’aucun des deux n’y trouve son compte, cela n’en vaut pas la peine ! Et vous risquez une fois sur place de retrouver ces tensions, qui n’avaient pas disparu, mais étaient restées, latentes, à attendre la moindre faille pour resurgir sournoisement.
Donc choisir où l’on va, combien de temps… c’est bien, mais ce n’est pas suffisant ! Reste également à se mettre d’accord sur les attentes de chacun, le(s) projet(s)…
Ainsi, nous avons eu un « gros morceau » à débattre au sujet de la participation ou non à un projet local. Adoptant la technique de l’autruche, j’ai mis la tête dans le sable et ai continué de mon côté à me renseigner sur différents projets. J’en avais déjà deux de très concrets (et d’autres sous le coude), lorsque nous en avons sérieusement discuté. Je me voyais bien rester trois mois dans les montagnes du côté de Medellín en Colombie, pour un projet de soutien à une communauté locale ; et trois autres mois à travailler pour les orphelinats du Sacré-Cœur à Buenos Aires en Argentine. Les contacts étaient pris, il ne restait pratiquement plus qu’à « signer »… Mais les rêves de François étaient d’une tout autre couleur ! Nous avons finalement laissé de côté ces projets (pour une autre vie peut-être), au profit d’un projet plus court (un mois et demi) sur une ile aux Galapagos. Un bon compromis, qui s’est révélé être une expérience géniale !
Mais pour d’autres couples, cette question peut être liée au style du voyage : à pieds — à vélo — en bus, en auberge de jeunesse, en camping ou hôtel de luxe, pour visiter des musées ou pour s’enfoncer dans la nature profonde loin de toute civilisation…. Ce ne fut pas notre débat, car concernant ces sujets nous sommes sur la même longueur d’onde.
Annoncer son projet
L’étape de la révélation à l’entourage est un cap important. Pour un projet aussi « hors du commun » qu’un voyage au long cours, bien peu sont les personnes qui vont d’instinct comprendre vos motivations ou l’importance que revêt ce projet pour vous, et vous soutenir inconditionnellement.
Ainsi, ma famille proche et nos amis savaient que cela me trottait dans la tête depuis des années, et ont suivis l’évolution de nos réflexions, voire nous ont aidés dans ces étapes préliminaires en me fournissant des contacts dans la famille plus élargie ou des connaissances pour prendre des renseignements (santé, projets…). Mais pour d’autres, le choc de la surprise a été plus rude !
« Pourquoi ? » « Pourquoi si longtemps ? » « C’est dangereux ! » « Et le travail ? »…
Les questions et les oppositions pleuvaient plus vite qu’on ne pouvait y répondre !
Une des plus grandes incompréhensions, je pense, était liée à nos récentes fiançailles : pourquoi se fiancer puis partir en si loin et si longtemps avant de se marier ?!?
Je pense que c’est dans des moments comme ceux-ci qu’être deux est une véritable richesse. Là où les doutes commencent à ronger notre détermination naïve et sans faille, le regard de l’autre et ses encouragements sont un réel soutien. J’avais l’impression que jamais la détermination de François n’était touchée, il n’a jamais montré ses doutes. Deux fonctionnements très différents !
Donc, après l’annonce, surtout, gardez le cap et soutenez-vous !
Pour ça, les forums, sites et blog d’autres voyageurs sont aussi un bon moyen de trouver un vent frais de pensées positives, à consommer sans modération !
Préparer
L’étape suivante : la préparation. Et comme le sujet de l’article est préparer un voyage en couple, là aussi, des tensions peuvent voir le jour. Particulièrement si vous avez des styles différents ; ce qui, comme vous vous en doutez, est notre cas !
Là où François aime ne pas s’informer sur les sites à voir, pour se laisser la surprise complète lors de la découverte des lieux ; j’aime me renseigner à gauche à droite, sur Internet et dans des guides, chercher les sites archéologiques classés par l’UNESCO par exemple, faire une recherche « en éclaireur » pour voir ceux qui en valent la peine ou pas… Et voir des images de certaines ruines ne diminue en rien mon plaisir de la contempler par la suite en vrai.
Des tensions sont immanquablement nées de ces divergences, moi souhaitant partager mon enthousiasme. J’aime énormément parler de nos voyages, avant et après, afin de me projeter, d’y gouter déjà…. Lui ne voulait pas se faire spolier son voyage et évitait à tout prix de m’écouter !
Au final, j’ai continué à travailler pour moi et à garder pour moi mes découvertes avant notre départ. Mais une fois sur place, plus d’une fois mes recherches nous ont été bien utiles. Avec le temps, nous avons trouvé une routine dans nos préparations et nos « rôles » en voyage, et il me demandait alors, une fois sur place, quelles sont les choses intéressantes à découvrir ensemble.
Enfin, pour préparer un voyage en couple, répartissez-vous les rôles en fonction de vos affinités ! L’un pourra se renseigner auprès de la mutuelle, de la banque ou du médecin, tandis que l’autre creusera la question des billets d’avion ou de l’équipement à prévoir.
Une fois les préparatifs achevés, vous voilà fin prêts pour le grand départ… et la question délicate de Comment voyager en couple ? !
Pour aller plus loin
- L’encyclopédie du voyage en couple : la valse à 3 temps
- Les 12 avantages du voyage en couple
- Voyager en couple et l’art de l’équilibrisme
- Voyager en couple ? Du rêve au cauchemar : les 9 pièges
- Disputes de couple en voyage : comment les gérer ?
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