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Un sac sur le dos Un sac sur le dos
Amandine

Le voyage au long cours ne serait-il qu’un « simple voyage » prolongé ? Ou la durée du séjour influence-t-elle l’expérience même du voyage ?

Vous vous en doutez, je suis plutôt pour cette deuxième approche. Mais pourquoi et comment la durée peut-elle changer le vécu du voyageur ? Pourquoi partir pour une longue période n’équivaut absolument pas à plusieurs petits voyages cumulés ?

Ce n’est pas la taille qui compte

La durée du séjour n’est sûrement pas la seule donnée qui influence l’expérience d’un voyage. Ce qui fait qu’un voyage est unique est multifactoriel :

La durée n’est donc qu’un élément perdu dans la masse des facteurs influençant le vécu et l’expérience du voyageur. Pourtant, cet élément à une influence particulière et importante.

Voyage au long cours VS citytrip : les différences

Chaque style de voyage est unique, mais au-delà de cette certitude, quels sont les grands traits des voyages longs et courts ?

En approchant les contrastes et particularités de ces modes de voyages selon la durée, voici une petite comparaison des avantages et inconvénients des voyages longs et courts.

Avantages et inconvénients du voyage au long cours

Avantages

  • Temps pour s’imprégner de l’ambiance, de la culture, du mode de vie…
  • Temps pour se perdre et découvrir par soi-même
  • Visite de lieux moins touristiques
  • Plus économique au rapport dépenses/jour
  • Plus écologique : l’avion est compensé par un déplacement plus lent et local sur place
  • Dynamique différente, propice aux réflexions sur le monde, les cultures, soi (développement personnel)…

Inconvénients

  • Nécessite beaucoup de temps !
  • Nécessite plus d’organisation globale : quid du travail et des obligations
  • Coûte plus cher qu’un citytrip
  • Demande de « faire le grand pas » pour ceux qui n’ont encore jamais expérimenté le voyage au long cours (sortir de sa zone de confort, clichés sur les pays lointains et leurs « dangers »)

Avantages et inconvénients du citytrip

Avantages

  • Plus économique au total : moins cher de partir un week-end ou une semaine qu’un mois ou un an.
  • Permet des escapades plus fréquentes : petites évasions au quotidien
  • Permet de découvrir des régions proches : pas besoin d’aller à l’autre bout du monde pour jouer les touristes !
  • Permet des voyages thématiques/ciblés : séjour sportif, culturel, gastronomique…

Inconvénients

  • Demande plus de préparation  : rentabiliser les jours sur place, ne pas « perdre de temps »…
  • Plus cher au rapport dépenses/jour (le transport étant souvent un gros poste des dépenses du voyage, le prix de l’avion devient proportionnellement plus cher)
  • Se concentre sur les essentiels, « immanquables » : difficile de sortir dans grands clichés touristiques
  • Moins de temps pour explorer par soi-même

Quelle est la durée optimale d’un voyage

Le voyage idéal n’existe pas, j’y reviendrais dans un prochain article. Néanmoins, je me suis posé une question : combien de temps faut-il pour pouvoir déconnecter, pour pouvoir s’imprégner d’un lieu et d’une culture, pour se sentir simplement en voyage ?

… Cela dépend ! Belle réponse n’est-ce pas ?

Durée idéale et subjectivité

Cette durée idéale dépend bien sûr du voyageur, de son style de voyage… mais elle dépend aussi et surtout de sa conception du voyage et de ses expériences antérieures de voyages.

En parlant avec des voyageurs-nomades partis en tour du monde depuis 5 ans, nous avons pu échanger sur la durée idéale des voyages :

Une année, c’est bien : c’est des belles vacances, on commence à vraiment en profiter, à déconnecter de son ancienne vie.

Une bonne durée de voyage au long cours correspondrait plutôt à 3 ans, car selon eux il y a un cap psychologique, un changement dans les conceptions du monde, de soi, de son voyage… qui opère alors.

Einstein et la relativité du temps… 

Durée idéale et déconnexion

La capacité à déconnecter dépend tout autant de cette notion de subjectivité et de contexte de voyage. Je pense malgré tout que partir une semaine ne permet pas le même vécu de déconnexion et d’immersion qu’un voyage au long cours.

Lorsque nous sommes partis en Amérique latine pour notre premier grand voyage, après quelques semaines nous nous sentions « voyageurs », après un mois, nous avions l’impression d’être parti depuis une éternité et que notre vie sur le vieux continent remontait à une autre vie.

Mais j’ai eu la surprise, lors de notre retour au Pérou 3 ans plus tard, de retrouver directement mes marques, de me sentir directement immergée. Après trois jours, j’avais l’impression d’être en voyage depuis 3 mois… Voire de ne jamais être partie d’Amérique, ou d’avoir juste mis le voyage en pause pendant ces trois années, comme on interrompt un film le temps d’une distraction pour le reprendre quelques instants plus tard là où on l’avait laissé.

Par contre, nous sommes partis cette année pour la même durée, mais au Cambodge, pour notre première expérience en Asie : le ressenti n’a pas du tout été le même. La durée m’a semblé insignifiante, insuffisante pour pouvoir prendre mes repères, approcher la culture asiatique et les mœurs locales.

 

Pourquoi une si grande différence de vécu ? Au-delà de la différence de continent (qui à aussi sa place dans ce vécu), je dirais que cela est principalement dû à l’expérience. J’étais déjà venue au Pérou, je m’y sens un peu comme chez moi : j’ai des repères (linguistiques, culturels, géographiques…), ce dont je manque complètement en Asie. Cette première expérience asiatique me laisse donc un goût de trop peu. À croire que pour découvrir un nouveau continent, rien ne vaut l’expérience d’un voyage au long cours de plusieurs mois.

À chacun ses voyages !

Quel que soit le mode de voyage choisi, chacun à ses avantages et inconvénients. Être pro-voyage long cours ou pro-citytrip n’a pas de sens à mes yeux : les deux permettent des expériences très différentes et s’adaptent aux possibilités de vie et d’évasion de chacun.

Et vous, avez-vous déjà pu expérimenter ces deux styles de voyage ? Quel est votre vécu ?

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21 réponses à “Voyage au long cours VS citytrip”

  1. Je fais régulièrement les deux. Comme tu le dis, le citytrip à l’avantage de permettre de découvrir une ville proche de nous et nous permet de partir plus souvent, plus facilement qu’un long voyage. Perso, je privilégie les citytrip lors des ponts (je vais à Amsterdam pour le 14 juillet par exemple) et les voyages longs (3 semaines) pour les destinations lointaines, pour les vraies vacances.
    J’ai quand même eu peur en lisant le début de ton article, je me suis dis : « encore une qui va cracher sur les citytrip parce que ça ne correspond pas à la pensée du voyageur » (trop restrictif, ect…). Je trouve en effet qu’il y a une certaine condescendance des voyageurs baroudeurs envers ceux qui préfèrent partir sur un laps de temps plus court, ce que je trouve dommage. L’idée après tout n’est-elle pas de se donner les moyens de découvrir le monde, dans la limite de nos possibilités (financières, temporelle, ect…) ? Donc je suis rassurée par ta conclusion !

    Si j’avais le choix, je passerai mon temps à partir pour minimum trois semaines pour découvrir des pays, des cultures. Mais au final, quand on est vraiment mordu(e) de voyages, un citytrip est une bonne alternative pour assouvir ce besoin sans trop de contraintes.
    Merci pour cet article !

    • Salut Sarah, merci pour ton commentaire (quelle rapidité ! 😉 )

      Je vois que tu es aussi adepte des mélanges des styles en/de voyage !

      Merci pour la sincérité de tes propos concernant l’a priori que mon titre t’a donné sur le sujet ; je comprends ton point de vue car c’est vrai que l’on retrouve souvent en toile de fond un « idéal » du voyage (et du voyageur) : long terme, indépendant, « bardoufeur », « routard », … qui finalement ne correspond qu’à un archétype du « vrai voyageur » et pas aux multiples réalités qui se cachent derrière le mot voyage.
      Chacun à son idéal, chacun à sa manière (ou ses manières) de voyager. L’important, c’est de s’y retrouver.

      Aimer les deux modes de voyages (enfin, les 2 « extrêmes », car entre le citytrip d’un week-end et le long cours d’une année et plus, il y a encore toute une gamme!) a beaucoup d’avantages : on se satisfait de toutes les possibilités d’escapades et d’évasions, dans les contrées lointaines comme près de chez soi !

      Comme tu le dis, les citytrip sont de bonnes alternatives, ou soupapes entre deux grands voyages ; ils permettent de multiplier les « petits projets » et de découvrir des régions plus proches, souvent délaissées lors des voyages au long cours.

  2. En voyage depuis plus d’un mois, je me faisais justement la réflexion hier: pour moi, ce n’est plus un voyage de vacances, c’est devenu mon mode de vie… même si je sais qu’ il y aura une fin dans 3 mois.

    • Salut Julie, merci pour ton commentaire.

      Je comprends ta réflexion : je l’ai déjà vécue moi aussi sur les routes ^^
      Le voyage au long cours offre la possibilité d’expérimenter un autre mode de vie comme tu le dis : bienvenue dans le monde nomade ! pas d’attaches fixes, pas/peu d’obligations, beaucoup de liberté, tout à découvrir … C’est super-vitalisant !

      Encore 3 mois devant toi : cela ne doit pas te signifier grand chose, car en une semaine on a l’impression d’avoir vécu un mois, tant on a découvert des choses, tenté des nouveautés, appris, vu … bref, tant on a vécu ! Trois mois, c’est inimaginable … et c’est tant mieux. L’instant présent compte plus que tout sur les routes : profite bien !
      Et puis le retour n’est pas une fin en soi : c’est une pause entre deux projets, entre deux voyages … 😉

  3. j’avais déjà posé la question lors d’un autre débat (peut être avec toi Amandine): Où commence le long cours ? plus d’un mois ? plus de 3 mois ? plus d’un an ? tout est relatif et dépend du ressenti de chacun

    Perso le « city trip » d’un week end, j’évite, je préfère économiser pour des séjours plus long
    Jusqu’à présent j’étais donc un voyageur « moyen cours », des séjours entre 3 et 5 semaines une ou deux fois par an
    Comme tu le sais sans doute déjà, je vais débuter mon 1er vrai long cours dans quelques semaines. Tour de l’Amérique latine durant grosso modo un an. Pas de vrai limite de durée puisque n’ayant pas pu obtenir de congé sabbatique (toute petite PME de 12 personnes) j’abandonne mon CDI et zou …
    Je pourrais donc revenir ici dans un an pour une comparaison entre les diverses durées de voyage 😉

    J’avoue qu’à l’approche du « grand départ » je me pose quelques questions et ai parfois quelques doutes sur « comment gérer la durée ». Pas d’inquiétude pour les premiers mois, à chaque voyages précédents, et de plus en plus fortement à chaque fois, je trouvais que quelques semaines étaient insuffisantes. Mais après 5 ou 6 mois … Comment cela se passera t’il ? quel sera alors mon état d’esprit ?
    Les réponses sur la route 😉

  4. Il me semble qu’une des différences essentielles tient à l’organisation. Lors d’un voyage au long cours on gère sur place beaucoup plus de logistique au débotté (transports, hébergement, …) que pour une plus courte durée, souvent plus calibrée et peut être moins improvisée. Cela implique pas mal d’interactions locales (ah, les heures d’attente aux guichets des gares indiennes!) qu’on a pas forcément l’envie ou l’occasion de mettre en oeuvre lors de vacances.
    Dans le voyage au long cours, il y a ce moment où, même dans un nouvel environnement, tu n’es plus autant systématiquement désorienté par les spécificités autochtones (en Egypte les femmes seules sont prioritaires dans les queues, en Inde il faut souvent remplir un formulaire pour obtenir son ticket, …), où tu n’as pas à redécouvrir, comme on le fait à chaque nouveau « citytrip », les fonctionnements fondamentaux du lieu (après tout dans une gare, qu’elle soit indienne ou japonaise, on y achète un billet de train !) et du coup tu t’imprègnes plus des détails du quotidien.

  5. Bonjour, pour moi, la durée influe énormément sur la façon de voyager, bien que je ne sois jamais partie plus de 6 mois d’affilée. Long séjour dans mon cas est vraiment synonyme de voyage( qui permet de voir mais aussi d’entrer bien en contact avec la population locale), tandis que court séjour s’apparente plus à Escapade, tourisme.

    La saison influe aussi beaucoup je trouve sur l’expérience du voyage, et je préfère de loin les périodes dites « hors saison » (mousson par exemple) pour voyager, même si on ne peut aller partout.

    Bien sûr, chacun ses goûts, et aussi ses possibilité selon travail, famille … L’essentiel, c’est de PARTIR !

    • Merci pour ton commentaire Danielle.
      Je comprends ton point de vue sur la distinction escapade/voyages, elle rejoint assez bien mon vocabulaire voyage 😉

      Mais malgré tout, je pense que des avantages existent dans les différents modes de voyages/escapades : il y a du bon à prendre quelle que soit la durée !

      Et puis, tout le monde n’aspire pas au même idéal de voyage/escapade et tout le monde n’a pas les mêmes possibilités (et/ou ne fais pas les mêmes choix de vie).

      • J’ai lu ta page « Vision » et je suis tout à fait d’accord avec ta phrase :

        « Car voyager est immanquablement, fatiguant, riche et intense !  »

        Tout à fait d’accord avec toi… D’ailleurs j’essaye toujours de garder une petite semaine FARNIENTE à la fin du voyage pour me reposer et me préparer au retour. La reprise du travail est souvent DURE…

      • Merci Danielle ^^ Souvent on me regarde bizarrement quand je dis que je rentre plus fatiguée de voyage que je ne l’étais en partant ; mais ceux qui on déjà expérimenté le long cours savent que parfois se prendre des « vacances »/farniente pendant un voyage, cela fait du bien !

      • C’est clair qu’exprimer un besoin de vacances pendant notre voyage au long cours nous a valu quelques moqueries…

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