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Un sac sur le dos Un sac sur le dos
Amandine

Grande ambition du moment : retracer tous ces livres qui m’ont fait voyager, recroquevillée sous ma couette, une banquette de bus ou un siège d’avion… Un grand challenge et surtout une histoire sans fin : plus je retrace la piste de ces livres lus, plus j’en découvre d’autres que je souhaite lire !

Pour ne pas me perdre dans un article kilométrique (ce qui n’est pas dans mes habitudes, n’est-ce pas ?), j’ai décidé de scinder le sujet, classant d’un côté les fictions et romans, et de l’autre les récits et carnets de voyage, laissant encore deux autres catégories hybrides, faites de livres questionnant le voyage et d’autres versants dans le développement personnel, qui seront développés prochainement.

Mes idées de romans pour voyager

Bien sûr, bien sûr, il y a Jules Verne ! Ce grand monsieur aura peuplé mes rêves de tour du monde en 80 jours et de sous-marins explorant les confins de nos océans… Maitre incontesté, je ne vais plus vous le présenter : je vais plutôt vous partager mes lectures de ces dernières semaines, mois, années…

Depuis toute petite, mes livres et romans préférés m’ont toujours fait rêver. Je me souviens de mon enthousiasme devant les lectures obligatoires du cours de latin et d’histoire, plongeant avec joie dans des fictions prenant place dans la Grèce et l’Égypte Antique. Je me souviens particulièrement des livres Les pilleurs de sarcophagesLe messager d’Athènes et bien sûr, de nombreux livres de l’égyptologue Christian Jacq.

Voici donc quelques romans, de styles assez variés, qui m’ont permis de voyager dans l’espace comme dans le temps.

Fille du destin, Isabel Allende (1999)

Pourquoi lire ce livre

J’ai découvert Isabel Allende avec ce roman, Fille du destin, trouvé au bonheur des étagères poussiéreuses d’une librairie de seconde main dans les rayons de littérature hispanophone. Et j’ai tout de suite accroché. Depuis, je ne compte plus les romans de cet auteur qui me sont passés entre les mains… Dans chacun de ses livres se mêlent l’histoire du Chili et celle de sa famille, aventures et déboires, amours et désillusions, découverte du sens de sa vie.

De cette auteure, je vous invite à lire également La Maison aux esprits, son livre le plus connu, mais aussi « Portrait sépia » et « Eva Luna ».

Synopsis

J’affectionne tout particulièrement « Fille du destin », qui narre l’épopée d’une jeune chilienne amoureuse dans les années 1840, se lançant sur les traces de son amant disparu à la conquête de l’Ouest américain. Un voyage à travers une culture différente, une époque différente et une aventure du sud au nord du continent américain.

Citations

« Le sage est toujours gai parce qu’il accepte la réalité. » « L’air frais et le travail dur sont des remèdes infaillibles contre la stupidité de l’amour. » « Il y a plusieurs sortes d’obstinations, mais la pire est celle de l’amour. »

Cent ans de solitude, Gabriel García Márquez (1967)

Pourquoi lire ce livre

Cent ans de solitude m’a été offert par un Chilien marié à une Cubaine et vivant en Belgique. Nous lui rendions visite sur les conseils d’une amie de ma famille, afin d’en apprendre plus sur le continent que nous nous apprêtions alors à découvrir pour la toute première fois. Et cet homme, que je ne connaissais pas quelques instants plus tôt, dans la spontanéité et la générosité typiquement latine, m’offre ce roman, pour l’unique raison qu’il lui a plu et qu’il désire tout naturellement le partager.
Mon espagnol à l’époque n’étant pas à la hauteur d’un tel niveau de littérature, je l’abandonne après quelques semaines de persévérance acharnée, non sans d’abord me le procurer d’urgence en français. Car malgré les incompréhensions dues à la langue, l’auteur m’avait déjà conquise.

Synopsis

Ce livre nous entraine dans un imbroglio de vies et de générations qui se succèdent, se croisent et se mélangent sur une période de 100 ans, le tout dans un environnement de jungle chaude et épaisse, avec un soupçon de magie et beaucoup de poésie. Attention, accrochez-vous, car l’histoire n’est pas toujours évidente à suivre, surtout au niveau des nombreux personnages dont les noms se répètent au cours des sept générations parcourues ! Mais l’effort en vaut la peine (et des aides se trouvent facilement sur Internet, par exemple un arbre généalogique de la famille Buendía est disponible sur Wikipedia !).

Citations

« … «Le secret d’une bonne vieillesse n’était rien d’autre que la conclusion d’un pacte honorable avec la solitude. » « Il était seul à savoir alors que son cœur plein de vertiges était à jamais condamné à l’incertitude. » « Une seule minute de réconciliation mérite mieux que toute une vie d’amitié. »

L’alchimiste, Paulo Coelho (1988)

Pourquoi lire ce livre

J’ai lu L’Alchimiste il y a bien longtemps, mais je l’avais gardé dans un coin de ma tête, et voilà qu’il resurgit aujourd’hui, alors que j’écris cette liste ! Comment ne pas au moins le citer ? Il est devenu un grand classique de la littérature de voyage.

Ce conte philosophique qui laisse rarement indifférent m’a ouvert à un nouveau style de littérature, orienté vers le voyage et le développement personnel (qui vont souvent de pair… et que je développerai dans un futur article !).

Paulo Coelho a écrit de nombreux romans dans cette même ligne d’idée, comme Le ZahirLe pèlerin de CompostelleManuel du guerrier de la lumièreLa cinquième montagne

Synopsis

L’histoire nous invite à suivre le voyage du jeune berger, de l’Andalousie aux Pyramides d’Égypte, à la recherche de sa « légende personnelle », qu’il écrit au fil de ses pas, de ses rencontres et des paysages qui défilent.

Citations

« C’est justement la possibilité de réaliser un rêve qui rend la vie intéressante. » « La peur de la souffrance est bien pire que la souffrance elle-même… » « Quand nous avons de grands trésors sous les yeux, nous ne nous en apercevons jamais. Et sais-tu pourquoi ? Parce que les hommes ne croient pas aux trésors. » « Quand on veut une chose, tout l’Univers conspire à nous permettre de réaliser notre rêve. »

Les roses d’Atacama, Luis Sepulveda (2001)

Pourquoi lire ce livre

Comme certaines adolescentes traversent des périodes où elles ne se nourrissent que de la musique du même groupe, ou des films du même acteur, j’ai eu ma période Sepulveda ! Lorsque je lis un des romans de cet auteur fétiche, je le savoure, je le déguste, mot après mot, comme on se délecte d’un fondant au chocolat… Pour faire durer le plaisir !

Qu’est-ce que j’aime tant dans les livres de Luis Sepulveda ? Oh, tout, tant, tellement de choses différentes ! Dans ses livres, tout me transporte à un niveau transcendant le réel du quotidien, tant à travers les histoires qu’il nous narre, qu’à travers le style utilisé pour nous les transmettre. C’est un auteur que je lis et relis sans m’en lasser, et souvent les livres qui me tombent entre les mains après un Sepulveda me semblent fades et leur écriture facile et plate (petite mise en garde : ne soyez pas trop sévères envers le livre qui suivra votre lecture d’un Sepulveda !).

Cet auteur a le don de nous faire voyager dans des univers parfois très durs (comme lorsqu’il nous transporte dans un Chili oppressé), mais toujours avec beaucoup de délicatesse et de justesse. Ses œuvres sont fortement marquées par le gout du voyage, l’engagement politique et écologique, ainsi que la répression des dictatures des années 70.

Souvent connus pour Le Vieux qui lisait des romans d’amour, je vous conseille, en plus du livre Les roses d’AtacamaL’ombre de ce que nous avons étéLe Neveu d’Amérique,

Synopsis

Son œuvre « Les roses d’Atacama » (Historias marginales) rassemble différents bouts de vie, avec comme trame de fond, la résistance pour la liberté. Nous voyageons depuis la forêt amazonienne sur le fleuve Rio Mamba, jusqu’en Patagonie, en émigrant par l’Europe. Ce roman donne envie d’honorer la mémoire de ces personnes, et de suivre leurs exemples, de faire quelque chose de notre existence et de vivre avec un intérêt supérieur à notre propre vie. À lire !

Citations

« Fredy Taberna avait un carnet à couverture cartonnée dans lequel il notait consciencieusement les merveilles du monde, et celles-ci étaient plus de sept : elles étaient infinies et se multipliaient. » « La vie est une série infinie de petits triomphes et de grands échecs. » « Des gens du bout du monde j’ai appris qu’il fallait protéger la tendresse par la dureté et que la douleur ne pouvait pas nous paralyser. » « Je n’ai jamais su si Moscou était une belle ville, car la beauté des villes n’existe que reflétée dans les yeux de ses habitants, et les Moscovites regardent obstinément le sol, comme s’ils cherchaient une inutile terre perdue sous leurs pieds. »

Ulysse from bagdad, Éric-Emmanuel Schmitt (2008)

Pourquoi ce livre

Éric-Emmanuel Schmitt est un acteur que j’apprécie beaucoup. Dernièrement, je viens de finir Les Dix enfants que Madame Ming n’a jamais eus, qui m’a beaucoup touchée, et un des livres de cet auteur que j’aimerais partager avec vous, c’est Ulysse from Bagdad.

Un sujet d’actualité : la guerre, la fuite, la clandestinité, l’immigration… Et surtout, surtout, la sensibilité et la plume de cet auteur qui font toute la différence. J’ai particulièrement aimé les échanges entre Saad et le fantôme de son père et leur façon de refaire le monde.

Je pense que le tout premier roman d’Éric-Emmanuel Schimtt qui m’est tombé entre les mains, c’est  Oscar et la dame rose, et depuis, je replonge régulièrement dans ses livres. À lire également : Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran et beaucoup d’autres !

Synopsis

Saad vit à Bagdad. Quand son père, ses beaux-frères et sa nièce meurent tragiquement, sa mère l’encourage à partir pour l’Europe, y trouver un avenir et soutenir sa famille financièrement. Mais comment franchir les frontières sans un dinar en poche ? Comment, tel Ulysse, affronter les tempêtes, survivre aux naufrages, et échapper aux multiples pièges qui se dresseront sur sa route ? Une épopée qui nous fait voyager tant par la traversée de la Méditerranée du héros que par sa façon de penser et de concevoir le monde.

Citations

« Le plus difficile dans une discussion n’est pas de défendre une opinion mais d’en avoir une. » « – Si je résume la différence entre nous deux, fils, mois je suis un optimiste qui dit « demain », toi tu es un optimiste qui dit « là-bas ». Tu as l’optimisme déployé dans l’espace tandis que moi je l’ai planté dans le temps. – Ne minimise pas la distance entre ton attitude et la mienne. Ton optimisme sédentaire, c’est le fatalisme. – Et ton optimisme nomade, c’est la lâcheté de la fuite. » « Les hommes tentent, pour oublier le vide, de se donner de la consistance, de croire qu’ils appartiennent pour des raisons profondes, immuables, à une langue, une nation, une région, une race, une morale, une histoire, une idéologie, une religion. Or, malgré ces maquillages, chaque fois que l’homme s’analyse, ou chaque fois qu’un clandestin s’approche de lui, les illusions s’effacent, il aperçoit le vide: il aurait pu ne pas être ainsi, ne pas être italien, ne pas être chrétien, ne pas… » « Alors « liberté, égalité, fraternité » signifie sans doute « nous sommes libres de vous envahir, nous serons égaux quoique certains le seront davantage, vous serez nos frères quand il faudra aller ensemble à la boucherie des guerres ». » « Clandestin. Juste clandestin. Bienvenu nulle part. Étranger partout. » « On croit fuir une prison alors qu’on emmène les barreaux avec soi. » « Grâce à leurs intellectuels, les Européens peuvent vivre à l’aise dans un monde double : ils parlent de paix et ils font la guerre, ils créent de la rationalité et tuent à tour de bras, ils inventent les Droits de l’homme et ils totalisent le plus grand nombre de vols, d’annexions, de massacres de toute l’histoire humaine. Drôle de peuple, les Européens, l’ami, drôle de peuple, un peuple dont la tête ne communique pas avec les mains. »

Les aventuriers de la mer, Robin Hobb (1998)

Pourquoi lire ce livre

Je me suis rendu compte que jusque là, je n’avais parlé que d’auteurs latino-américains. Je tente de nuancer un peu ma liste en y ajoutant, dans un style complètement différent avec Robin Hobb (de son vrai nom Margaret Astrid Lindholm Ogden). Auteur en vogue, ses romans de science-fiction et fantasy signés Robin Hobb sont légers, faciles à accrocher et se dévorent rapidement… à l’inverse du ton plus tragique et pesant signé sous son autre nom d’auteur, Megan Lindholm.

La série des Aventuriers de la mer (The Liveship Traders Trilogy) est la première œuvre de l’auteur à m’être tombée entre les mains. Le premier volet, sorti en 1998 (2001 en français), se compose de 3 volumes, adaptés en 9 livres en français… que j’ai dévoré les uns après les autres ! Le premier volet s’intitule : Les aventuriers de la mer, tome 1 : Le vaisseau magique.

J’ai dévoré ensuite L’Assassin Royal (dont le premier volet est L’Assassin royal, Tome 1 : L’apprenti assassin) que je vous conseille également.

Synopsis

L’auteur nous fait voyager dans un univers fictif où différents peuples et différentes histoires se croisent… Le tout saupoudré d’une bonne dose de magie. Ce cycle conte l’histoire d’une famille de marchands possédant une vivenef (vaisseau magique pouvant devenir vivant, et seul capable de remonter le fleuve du mystérieux Désert des Pluies), nommée la Vivacia. Mais à la mort du père, capitaine du navire, la lutte pour hériter de Vivacia commence… Beaucoup d’aventures et de voyages en perspectives !

À lire aussi

De son autre nom d’auteur, je vous invite à lire L’héritage et autres nouvelles (« The Inheritance » ; 2012). Une série de nouvelles toutes très différentes et pourtant, en toile de fond on retrouve certains sujets profonds, questionnant notre société, ses normes et ses valeurs. Et plusieurs de ces nouvelles sont des invitations à des voyages… souvent très particuliers !

Citations

« Quand tu t’inquiètes de l’avenir, tu oublies l’instant présent dont tu dois jouir. Celui qui craint ce qui risque d’advenir perd le moment qu’il vit par peur du suivant, qu’il empoisonne par ses préjugés. » « Nous devenons nous-mêmes, répondit-elle simplement. Nous-mêmes, ce que nous sommes destinés à être. » « Je crois qu’il y a dans le cœur des hommes une place créée pour l’émerveillement, une place endormie qui attend de s’épanouir. Durant toute la vie, on amasse des trésors pour la remplir. »

Le Siècle, Ken Follett (2010)

Pourquoi lire ce livre

Encore un auteur que j’adore ! J’ai lu plusieurs de ces séries de romans, dont les fameux Les Piliers de la Terre, et la trilogie « Le siècle » (avec le premier volume : Le siècle, Tome 1 : La chute des géants), lue plus récemment, m’a beaucoup marquée.

Ce que j’apprécie tout particulièrement chez cet auteur, c’est sa faculté à nous faire entrer dans la peau de personnages profondément différents, avec des valeurs et des enjeux diamétralement opposés d’un chapitre à l’autre… et maintenir cet état de tension, dépassant la simple opposition dichotomique pour une approche riche en nuance. Ici, pas de gentils ni de méchants (ou très peu !), mais, surtout, des hommes et des femmes, avec leurs forces et leurs faiblesses, leurs rêves et leurs désillusions, leurs cicatrices et leurs défenses.

Un livre qui permet de revivre l’Histoire, d’en saisir les infimes mécanismes qui ont conduit à une des plus grandes tragédies ; voir les coulisses de l’avant – pendant et après guerre, à travers le regard d’homme et de femme. Et sur cette toile de fond, faire revivre des sujets brulants de l’époque (et encore aujourd’hui) : comme l’égalité entre tous les êtres humains, quels que soient leur sexe, leurs origines et leur couleur de peau.

Synopsis

La trilogie Le Siècle commence avec « La Chute des géants » (Fall of Giants), suivi par « L’Hiver du monde » (Winter of the world) et se clôture avec « Aux portes de l’éternité » (Edge of eternity ; 2014). Le tout premier volet m’est tombé dans les mains une fois encore par hasard, sur un bateau voguant calmement au large de la Sicile. J’avais fait le tour de mes romans, mon regard s’était arrêté sur ce gros volume dépassant de la petite bibliothèque de bord… La curiosité m’a poussée à en lire les premières pages… Erreur fatale, car je n’ai plus su le lâcher et j’ai dû, à mon grand désarroi, partager le livre avec la femme du capitaine, qui avait déjà entamé le livre. Je profitais donc de chacune des siestes et baignades pour me replonger dans le livre (que je n’ai quand même pas su finir avant d’être débarquée à terre, et que j’ai dû donc me procurer en urgence en rentrant chez moi !). Sur fond du climat avant la Première Guerre Mondiale, le récit nous emmène tour à tour au Royaume-Uni, en Russie, Allemagne et États-Unis.

Citations

« En politique, vous savez que vous avez gagné la partie quand vos adversaires vous piquent vos idées. » « Pourquoi, se demanda Lloyd, ceux qui s’acharnaient à détruire tout ce qu’il y avait de bon dans leur pays étaient-ils les plus prompts à brandir le drapeau national ? » « Un Américain blanc peut voler en orbite autour de la terre, mais un Américain noir ne peut pas entrer dans des toilettes. » « Elle surprit son regard posé sur sa poitrine. Après l’avoir prise pour une secrétaire, puis cataloguée comme Noire, il la voyait maintenant comme une paire de seins. Les hommes, surtout jeunes, étaient tellement prévisibles. »

Soudain, seuls, Isabelle Autissier (2015)

Pourquoi lire ce livre

Comment ce titre m’est-il apparu ? D’un clic à l’autre sur la toile, j’arrive vers ce titre, Soudain, seuls, qui m’attire énormément. Ce besoin de solitude, de vide, de mouvement et d’enracinement tout à la fois, et toujours dans des paysages de grande nature… C’est tout cela que je retrouve à travers la couverture de ce livre.

Un roman qui se lit vite, les mésaventures de ce couple devenant rapidement les nôtres… Je me suis vue, avec François, sur cette ile du bout du monde, renouant avec nos instants primaires, avec comme seul objectif, la survie.

Après ce premier roman que je découvre de cette voyageuse navigatrice écrivain, je suis actuellement tentée par d’autres de ses œuvres, comme Seule la mer s’en souviendra et L’Amant de Patagonie.

Synopsis

Et si on partait ? Lancé comme une boutade, puis rengaine entêtante, ce couple moderne dans la trentaine se lance dans un projet fou (La folie de leur vie, celle qui leur permettra, justement, de se sentir enfin vivants) : partir en voilier autour du monde ! D’un océan à l’autre, le couple arrive au bout du monde, en Patagonie. L’assurance des miles parcourus faisant grandir leur audace et leur soif d’aventure, ils décident de s’aventurer sur une ile interdite, une réserve naturelle, petit caillou oublié de tous. Juste pour quelques jours, personne n’en saura jamais rien… C’était du moins ce qu’ils pensaient jusqu’à ce qu’une violente tempête ne s’abatte sur eux. Un rêve de nature sauvage qui vire au cauchemar. Une navigation de plaisance qui se transforme en camp de survie. Alerte spoil J’ai envie de vous en dire plus, pour vous parler des 3 dimensions de ce livre, mais si vous lisez ceci, que vous n’avez pas encore lu le livre et avez envie de l’aborder « vierge » : arrêtez la lecture ici ! Sinon… Sinon, j’ai envie de vous parler donc de ces 3 temps : le naufrage et la survie sur l’ile ; le sauvetage et le retour ; la délivrance émotionnelle. Je pensais que le livre s’arrêterait à l’arrivée de secours (ou à la mort des deux naufragés), mais non, l’histoire se prolonge, nous faisant partager ce moment de culpabilité du survivant, de curiosité morbide et démesurée de ces autres êtres humains avec lesquels l’héroïne ne ressent plus aucun lien de parenté. Finalement, la délivrance réelle n’est pas celle qui l’a sortie de son ile perdue au bout du monde, mais bien celle qu’elle a vécue, seule, bien plus tard, et sur une autre ile… Un beau portrait psychologique, riche en émotions brutes, loin des clichés sur les héros lisses et purs.

Citations

« L’aventure est à ce prix, c’est même leur but, se sortir de la torpeur de bureaux parisiens qui risquaient de les engloutir dans une confortable mollesse et les laisser sur le bord de leur vie. La soixantaine sonnerait et ils n’auraient que les regrets de n’avoir rien vécu, de ne s’être jamais battus, jamais découverts. » « Ce silence est un non-bruit, comme la non-existence qu’ils vivent. Cela ressemble à un cauchemar où tout aurait disparu. »

Le Fabuleux destin d’une vache qui ne voulait pas finir en steak haché, David Safier (2015)

Pourquoi lire ce livre

Encore un style tout à fait différent : le genre de court roman qu’on prend en main par une journée de beau temps où l’on se sent l’envie de flâner, ou de se poser sur le sable en vacances. De cet auteur, j’avais déjà lu Maudit karma, qui m’avait diverti par son ton léger et son univers décalé et « feel good ».

Le Fabuleux destin d’une vache qui ne voulait pas finir en steak haché : un voyage dans la peau d’une vache pour un roman léger, amusant et original !

Synopsis

Lorsque Lolle découvre que son futur l’attend à l’abattoir, elle monde un plan pour se rendre dans le seul pays au monde où les vaches ne risquent rien : l’Inde ! Un voyage mêlant absurde et lucidité sur notre monde moderne.

Citations

« Entre-temps, les humains en étaient venus à se situer pour nous, dans l’échelle des êtres, quelque part entre la tique et le ver solitaire. » « C’était dingue. Cet humain voulait être une vache, moi, je voulais être un poisson. Le comble aurait été que les poissons veuillent devenir des humains. Mais non, c’est trop absurde. Aucun animal ne pouvait être assez bête pour souhaiter cela. » « C’était une position respectable. Et stupide. Les deux à la fois. Ce qui posait la question de savoir si respectable et stupide n’étaient pas bien souvent étroitement liés. » « Il ne fait beau nulle part quand il ne fait pas beau dans ton cœur. » « Le bonheur, c’était donc aussi de savoir tout ce qu’on avait en soi. »

Novecento : pianiste, Alessandro Baricco (1994)

Pourquoi lire ce livre

Ce livre ne ressemble à aucun autre présenté jusqu’ici. Et c’est aussi pour cela que je l’aime tout particulièrement. Monologue théâtral de l’écrivain italien Alessandro Baricco, ce conte nous invite pour une balade en mer, une balade sans fin, au côté de Novecento, bébé retrouvé sur un bateau. Si l’histoire est belle, c’est surtout pour ses mots que l’on s’accroche aux pages. Il y a certaines phrases que l’on a envie de lire et relire en boucle, de noter dans un petit carnet de citations pour ne jamais les oublier…

En plus de Novecento : Pianiste, je vous recommande également Soie, le premier ouvrage que j’ai découvert de cet auteur, lorsque j’étais adolescente, et qui m’a beaucoup marquée.

Synopsis

À trente ans, Novecento n’a jamais posé le pied à terre. Né lors d’une traversée et naviguant depuis lors sur l’Atlantique d’un continent à l’autre, il passe sa vie les mains posées sur les touches d’un piano, à jouer sa musique. Celle de l’océan.

Citations

« On jouait parce que l’Océan est grand, et qu’il fait peur, on jouait pour que les gens ne sentent pas le temps passer, et qu’ils oublient où ils étaient, et qui ils étaient. On jouait pour les faire danser, parce que si tu danses tu ne meurs pas, et tu te sens Dieu. » « Les souvenirs, c’est tout ce qu’il te reste quelquefois, pour sauver ta peau, quand t’as plus rien. C’est un truc de pauvre, mais ça marche toujours. » « – C’était quoi ? – Je sais pas. Ses yeux se sont mis à briller. – Quand tu ne sais pas ce que c’est, alors c’est du jazz. »

Le Livre du Voyage, de Bernard Werber

Pourquoi lire ce livre

Un livre pour les amoureux de livres ! Son essence même : faire voyager, à travers les mots, les sens, les pages, les paysages… Un livre expérimental qui s’adresse au lecteur en le tutoyant, l’interpelant, le bousculant, l’accompagnant, le félicitant. Une relation de complicité entre deux êtres, l’un de chair et de sang, et l’autre, d’encre et de papier.

Comme le dit Le Livre du Voyage : « Je crois qu’un bon livre est un miroir où tu te retrouves ». Je l’ai ouvert à plusieurs reprises, reposé souvent. Ce n’était pas le bon moment. Le style ne me parlait pas, ce voyage intérieur de ne m’appelait pas. Puis, un jour comme un autre, j’ai tourné une page, puis une autre… Ce n’est sans doute pas le livre que je conseillerai en premier, mais il offre un beau contraste avec tous les romans présentés ici, et rien que pour cela, cela vaut la peine d’en parler.

Particulièrement connu pour Les fourmis, j’ai une relation étrange avec cet auteur : par moment j’accroche à ses récits, à d’autres pas du tout ! De cet autre auteur, j’ai plus particulièrement aimé L’Empire des Anges, qui ne fait pas à proprement voyager, si ce n’est entre la vie et la mort… Il regorge de petites phrases à méditer et de bons mots à faire sourire même par une journée de pluie.

Synopsis

« Imaginez un livre qui serait comme un ami de papier. Imaginez un livre qui vous aide à explorer votre propre esprit. Imaginez un livre qui vous entraine vers le plus beau, le plus simple et le plus étonnant des voyages. Un voyage dans votre vie. Un voyage dans vos rêves. Un voyage hors du temps. »

Citations

« Tu n’as pas que cinq sens physiques : vue, odorat, ouïe, goûter, toucher. Tu es doté aussi de cinq sens spirituels : émotion, imagination, intuition, conscience, inspiration. » « L’humour est plus fort que la mort. » « Aime tes ennemis, c’est le meilleur moyen de leur porter sur les nerfs. » « Autrefois, “im-bécille” signifiait “qui n’a pas de béquille”. Un imbécile est quelqu’un qui n’a aucun tuteur, aucun bâton, aucune béquille pour le faire tenir droit. Il trébuche, mais, au moins, il avance, et il avance seul. Imbécile : c’est en fait le plus beau compliment que tu pouvais recevoir. »

D’autres idées de romans pour voyager

Je m’étais fixé le défi de lire plusieurs ouvrages (beaucoup !) qui me faisaient de l’œil depuis des années et que je n’avais jamais pris le temps de découvrir. J’avais établi une liste, fait un plan d’attaque… Puis ma santé en a décidé autrement, étant tombée malade fin aout. Je n’ai donc pas eu le temps d’arriver au bout de mes ambitions ! Voici quelques idées de romans que j’aimerais lire. N’hésitez pas à me partager votre avis dans les commentaires si vous en avez déjà lu certains !

Et encore tant d’autres livres !

Je pourrai également parler de nombreux autres livres, des plus classiques aux plus récents, comme Le Petit Prince, de St Exupery, ou encore Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline, Sur la route de Jack Kerouac ou Les Clochards célestes du même auteur.

Et encore, ici je ne parle que de romans, il existe encore de nombreux autres styles littéraires pour voyager, depuis le classique carnet de voyage jusqu’aux recueils de réflexions. Et, comme annoncé en début d’article, je vous en parlerai dans de prochains articles.

Et comme j’adore découvrir de nouveaux livres, n’hésitez pas à me partager vos lectures préférées dans les commentaires !

« Grâce à leurs intellectuels, les Européens peuvent vivre à l’aise dans un monde double : ils parlent de paix et ils font la guerre, ils créent de la rationalité et tuent à tour de bras, ils inventent les Droits de l’homme et ils totalisent le plus grand nombre de vols, d’annexions, de massacres de toute l’histoire humaine. Drôle de peuple, les Européens, l’ami, drôle de peuple, un peuple dont la tête ne communique pas avec les mains.

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4 réponses à “Livres pour voyager : mes romans préférés”

  1. Tu m’as donné une folle envie de lire !!! Si je peux t’en suggérer un à mon tour : L’Âme du monde, de Frédéric Lenoir. Un gros gros gros gros coup de cœur !

  2. Pour tous ceux qui comptent visiter l’Inde, le roman de Rohinton Mistry « L’équilibre du monde » (« A fine balance » en anglais) est incontournable, car il permet au lecteur de s’imprégner de la culture et des traditions indiennes de manière a pouvoir comprendre plus facilement et d’avoir plus de compassion envers les habitants de ce pays que de nombreux voyageurs estiment difficile et parfois désagréable a affronter, bien que personnellement mes voyages en Inde demeurent parmi les plus marquants d’un point de vue humain. Ce roman m’a touché de manière unique et il reste sans aucun doute parmi mes livres préférés.

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