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Un sac sur le dos Un sac sur le dos
Amandine

Premiers pas en Asie, premières semaines au Cambodge : je vous partage mes impressions et mon vécu sur ce beau pays.

Rien à voir avec l’occident : la perte de repères permet aux voyageurs curieux de s’émerveiller de tout. Se promener en rue est l’occasion d’être frappée par 1.001 petites choses, si banales pour les Cambodgiens et si surprenantes pour moi !

Le Cambodge en 20 impressions

  1. Les cambodgiens rient tout le temps !

    C’est connu, les Cambodgiens ont toujours le sourire aux lèvres… mais cela va même plus loin que cela : quoi qu’on dise, quoi qu’on fasse, nous avons l’impression de les faire rire ! Au début je me demandais s’ils riaient de mes tentatives à prononcer quelques mots en khmer, mais non : ils rient de tout et tout le temps !

  2. La population est très jeune

    Le passé du Cambodge continue à impacter le présent, avec une population ayant une moyenne d’âge de 18-20 ans, et une espérance de vie d’une cinquantaine d’année.

  3. les Cambodgiens sont pudiques …

    Toujours habillés en long, en haut comme en bas, ils poussent parfois jusqu’à mettre des chaussettes sous leurs tongs et des bonnets en laine pour les protéger du soleil ! Ils sont fous ces Cambodgiens !

    Les règles concernant les touristes sont donc assez strictes : il est de bon ton de se promener dans une tenue décente, et carrément inconcevable de visiter temples et ruines les genoux ou les épaules découverts. Et là où ils poussent encore plus loi : l’astuce du foulard pour se couvrir les épaules est rigoureusement interdite !

    Les Cambodgiens sont même si pudiques que les femmes en tenue légère à la télévision se font masquer le nombril par une zone de flou ! Nous avons demandé à des Cambodgiens pourquoi (et pourquoi que les femmes) : « C’est trop sexy » !

  4. Les Cambodgiens ne sont pas pudiques du tout !

    Cambodge, paradoxes
    Pudique les Khmers ?

    Hé non, les Cambodgiens à la campagne ne sont pas pudiques du tout en fait : il n’est pas rare de voir les enfants cul-nu et les femmes se laver devant leur maison de bois, les seins découverts. Nous avons même été servis dans un petit restaurent familial par une jeune fille enroulée dans sa serviette de bain en sortant de la douche… Déjà vu plus pudique que cela !

  5. Quand « oui » signifie « je n’ai pas compris »

    Retour au jeu du «  ni oui ni non » : si un serveur ou un chauffeur de tuk-tuk vous répond oui lorsque vous lui posez une question, soyez sûrs qu’il ne vous a pas compris ! Les Cambogiens répètent systématiquement (votre commande au restaurant, votre adresse de destination …) quand ils ont compris votre demande.

  6. Les cambodgiens sont superstitieux

    L’on m’a conté une bien belle légende cambodgienne, concernant un homme doté d’un objet magique, qui lui permettait de voir les nons-vivants et par-là de repérer les esprits malveillants pour avertir la population. Un jour, cet homme tomba, et son précieux bien fut ramassé… par un chien ! Depuis, les Cambodgiens respectent beaucoup les chiens et n’interrompront jamais ses aboiements ou ses hurlements nocturnes.

    Toujours par crainte des esprits, les cérémonies locales sont toujours accompagnée d’une musique assourdissante : c’est pour éloigner les mauvais esprits !

    Mais il n’y a pas que les esprits qui peuplent les croyances des Khmers : le karma a une place considérable dans leur conception de la vie. Ainsi, pas besoin de regarder avant de se lancer sur la route : le karma est là pour protéger !

    Petite découverte toute spéciale : pour avoir un bon karma, il faut être bon avec ses proches et son environnement, bien sûr, mais aussi… avec des blancs ! Lorsque un Cambodgien a accumulé « des bons points » et développé un bon karma, il peut espérer être réincarné pour sa vie suivante en blanc, stade ultime.

  7. les Cambodgiens vivent à leur rythme

    La nonchallence, le calme et le côté paisible de la vie cambodgienne frappe et séduit tout à la fois. Une chose à la fois, prendre son temps, faire une sieste dans un hamac à l’ombre… telles sont les traces de cette philosophie de vie locale.

    Cela se reflète partout : si vous commandez à plusieur dans un restaurant, n’escomptez pas être servis en même temps. Et cela va même plus loin : si plusieurs personnes commandent le même plat, il y a de fortes chances pour qu’en cuisine les plats soit malgré tout préparés l’un après l’autre.

  8. Tout se mange au Cambodge !

    Première découverte de gastronomie asiatique et première constatation : tout se mange au Cambodge ! Les insectes, les araignées, les serpents, les pattes et les os de poulet …

  9. La cuisine khmère ne pique pas

    Craignant la cuisine épicée, je me suis rendue en Asie avec quelques petites appréhensions… Les Cambodgiens m’ont toujours répondu « No spicy, Khmer food no spicy ! »… Oui et non ! J’ai quand même eu quelques surprises avec des plats trop piquants pour mon petit estomac !

  10. La moto est un véhicule familial

    Pour le moment, le maximum que l’on ait vu, c’est 5 sur une moto (3 adultes et 2 enfants) : qui dit mieux ?!

  11. Dis-moi comment tu te déplaces, je te dirais à quelle classe sociale tu appartiens

    J’ai découvert qu’il y avait une certaine hiérarchie dans le moyen de locomotion utilisé, à l’image de l’appartenance à une classe sociale déterminée. Ainsi, les plus démunis se déplacent à pieds, et vient ensuite le vélo. Lorsque l’on a plus de moyens, on opte pour le scooter puis la moto. Le Cambodgien aisé aura sa Toyota Camry, le riche son 4*4 Lexus, et le scandaleusement riche, son Hummer.

  12. La loi du plus fort

    En respectant la hiérarchie des classes sociales, les plus gros véhicules passent leur temps à klaxonner les véhicules « inférieurs », qui n’ont qu’à se jeter sur le bas côté de la route pour dégager le passage.

  13. Les apparences sont importantes

    Phnom Penh, Cambodge
    Des moines toujours à la pointe

    Les Cambodgiens sont très soucieux de ce qu’ils dégagent (en lien avec leur karma parait-il : dégager du bon est bon pour le karma). Ainsi, il n’est pas rare de voir des Cambodgiens se promener avec deux montres au bras, deux téléphones posés sur la table devant eux…

    Autre point important à savoir concenrnant la mentalité cambodgienne (et asiatique en général) : il ne faut jamais, au grand jamais, perdre la face. Ainsi, si vous vous rentrouvez dans une situation délicate, voire conflictuelle avec un cambodgien, ne l’acculez pas, nélevez pas la voix et surtout ne le forcez pas à reconnaître qu’il s’est trompé : il ne le fera jamais. La mauvaise foi vaut mieux que la honte et le déshonneur de reconnaître son erreur !

  14. Les enfants parlent anglais dès le qu’ils marchent

    Le touriste est toujours poursuivi par les enfants, que ce soit sur les grands lieux touristiques pour lui vendre quelques babioles, ou dans la campagne où il devient une véritable attraction : le jeu étant de lui courir autour en lançant des « hello » sans fin, de lui faire des signes, voire même de le toucher !

    De nombreux enfants, surtout dans les régions plus recullées, ont la générosité « gratuite » dans la rencontre, l’envie d’aller à la rencontre de l’autre juste pour le plaisir. Ils jouent autour de l’appareil photo, aimant poser « à la japonaise » !

  15. La phrase la plus entendue jusqu’ici : « tuk-tuk sir ? »

    Pas possible de faire quelques pas sans se faire proposer un tuk-tuk !

    La seconde phrase la plus entendue doit être « one dollar », litanie répétée par les enfants.

  16. Sans lendemain

    Le Cambodgien vit au jour le jour. Ainsi, il peut parler des horreurs de la guerre et de l’époque des Khmers Rouges avec une étonnante facilité.

    Par contre, si vous prennez le dernier produit d’un magasin, il ne leur viendra pas à l’esprit d’en recommander : il faudra attendre que quelqu’un demande ce produit en rupture de stock pour réagir. Pas d’anticipation donc.

    Seule exception à cette règle : le chauffeur de tuk-tuk ! Lui ne vous laissera pas partir après la course sans vous demander ce que vous faites le lendemain et essayera de vous arracher un rendez-vous.

  17. Le Cambodge repose sur un océan de déchets

    Le sol est sale partout (hormis le site d’Angkor, où des femmes rassemblent les feuilles mortes, soulèvent la poussière et ramassent les déchets) : les Cambodgiens, comme les Boliviens, ont troqué leurs habitudes de vie et leurs feuilles de bananier pour les ustensiles modernes et le plastique. Fini de manger ? On jette directement le papier par terre et on abandonne les restes là où ils sont. Aucune éducation n’est faite à ce sujet, et la consommation de plastique est encouragée.

  18. Coexistance du local et de la mondialisation

    Le Cambodge est un pays étrange, où co-existe rythme et philosophie de vie traditionnels et monde moderne. Ainsi le khmer et l’anglais se lisent sur les pancartes dans les lieux touristiques, l’alphabet khmer coexistant avec le nôtre. Nous avons découvert que les khmers avaient leur propre numérotation, utilisée en parrallèle des chiffres arabes.

    Mais ce parrallèlisme dépasse la langue : il est également économique. Ansi, riel et dollar coexistent, le riel devenant la monnaie du dollar (4.000 riels pour 1 dollar). Payer 1,50$ devient donc 1$ et 2.000 riels.

  19. Les animaux sont partout … sauf dans la jungle !

    Suite aux bombardements et aux guerres, les forêts se sont vidées, difficile à présent d’apercevoir les animaux de la jungle.

    Quel bonheur lorsque j’ai enfin pu apercevoir quelques singes à Phnom Santuk et au sein du site d’Angkor, voler la vedette aux temples.

  20. Le Cambodge foisonne de temples, mais souvent en mauvais état

    Avec un peu de recul, nous nous étonnons de voir le mauvais état de la majorité de ces temples, en comparaison avec des temples péruviens par exemple. Les affres de la guerre et surtout des Khmers Rouges, et de leur volonté d’effacer toute histoire et toute culture, sont reconnaissables.

Le Cambodge, un pays plein de contrastes et de paradoxes

Cela fait maintenant 2 semaines que nous sommes au Cambodge, et chaque jour nous en apprenons un peu plus sur les us et coutumes de ce peuple, pour notre plus grand plaisir. C’est également notre première occasion d’approcher une culture asiatique de près, et cela ne me donne qu’une seule envie : découvrir encore et toujours plus ce magnifique continent !

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 1 avis (5/5)

26 réponses à “Cambodge, premières impressions : contrastes et paradoxes”

  1. Je retrouve beaucoup de ce que nous vivons actuellement au Laos dans ce que tu écris 🙂 J’espère que vous en profitez bien !

    • Salut Astrid, on en profite super ! Et toi et ta fille ? Je pense à vous et à votre magnifique voyage qui ne fait que commencer ! ^^
      ça va pour la chaleur, pas trop accablant chez vous ? Ta fille résiste bien ? Nous, on est parfois un peu ko, difficile de s’habituer (ce qui est une première je pense !).

      Contente que tu retrouves certaines choses dans ton aventure au Laos : cela me donne envie de découvrir l’Asie plus en profondeur 😉

      • Bah écoute ça va, Mélissa c’est très bien adapté, il fait beau et les Laotiens sont adorables, donc elle s’éclate. Depuis 2 jours la chaleur nous achève, surtout l’après-midi, donc de 13h à 16h30 on est dans la chambre d’hôtel, c’est l’avantage d’avoir le temps, on peut se permettre de ne rien faire des fois lol

  2. J’avais déjà très envie de visiter le Cambodge mais chacun de tes articles me donne encore plus envie 😀
    Alors l’araignée ça a quel goût? ^^
    Profitez bien de la suite de votre voyage 🙂

    • Salut Hanae, contente de renforcer ton désir de visiter ce beau pays ! 😉

      Quel goût a une araignée ? … ça n’a pas beaucoup de goût en fait, surtout une sensation de brûlé, puis ue texture de cendres dans la bouche qui a du mal à partir ! Bref, pas le grand amour culinaire, mais c’était une expérience à tenter 😉
      Maintenant, je pense que je n’en mangerai que si ma survie en dépend ! :p

  3. Pas mal tes impressions sur le Cambodge.

    L’espérance de vie, je ne sais pas où tu as eu ta source mais cela fait relativement peu comparé aux occidentaux. Ma grand-mère qui vit toujours au Cambodge à près de 80 ans !

    En fait les femmes qui se recouvrent pour se protéger du soleil ce n’est pas une question de pudeur mais de ne pas vouloir bronzer ! Comme moi dailleurs, je préfère avoir le teint le plus clair possible car quand je bronze je deviens trop noire 🙁 Et je n’aime pas ça.
    Mais bon je ne me couvre pas les tongs avec des chaussettes par desssus non plus 😀

    Les esprits, la superstition, le karma ça fait partie des asiatiques du sud est 🙂

    Où as tu rencontré les araignées frites? je n’en ai pas vu durant mon séjour au Cambodge 🙁

    Pour les déchets, dans le village de ma grand-mère ils disposent tout dans un coin et les brûlent:)

    Je suis étonnée que tu n’aies pas eu d’impression sur la corruption pourtant bien présente au Cambodge, peut-être tu n’en a pas croisé 🙂

    Merci en tout cas, vivement que j’y retourne dans quelques mois !

    • Salut Rattana, merci pour ton retour, vu comment tu connais bien ce pays, cela me fait plaisir d’avoir ton regard 😉

      Les espérences de vie estimées pour un pays sont des moyennes, et effectivement la mortalité infantile reste très importante (on me l’a dit, mais j’ai peur de dire des bêtises ici) – en tout cas l’on m’a raconté que traditionnellement, ils ne donnent pas de nom à l’enfant avant ses 1 an. Donc cela change évidemment les chiffres. Ravie que ta grand mère vive encore à 80 ans, elle a du en voir des choses, avec l’histoire encore récente et en constante évolution du Cambodge.

      Concernant l’habillage, les guides (papier) parlent de pudeur, mais en observant autour de moi et parlant à gauche à droite, nous avions aussi conclu que ne pas bronzer est très important. D’ailleurs toutes les photos que nous voyons (portrait d’hommes politiques, carte d’identité, …) sont photoshopée et éclaircie : ils sont presque tous blancs en photo. Quand nous en parlions avec un Cambodgien, il riait de nous voir, nous les blancs, nous coucher sans bouger sur les plages pour prendre le soleil : un non sens !
      Ainsi, certains Cambodgiens nagent tout habillés, sans doute pour éviter de prendre le soleil ; et d’autres (plus pauvres souvent) se baignent nus, ne se souciant pas du soleil ni de la couleur de leur peau.

      Les araignéees frites sont une spécialité que l’on trouve surtout à l’arrêt de bus de Skuon, mais on en trouve aussi dans les marchés et dans les coins touristiques, pour les touristes « aventureux » 😉

      J’ai encore tellement d’autres anecdotes et impressions … mais il fallait bien limiter 😉 Alors la corruption, je n’ai (pour l’instant) jamais été directement confrontée à ce problème. Je dis pas directement, car en parlant avec des amis qui y habitent depuis 2 ans, on peut décripter pas mal de choses : une route neuve qui au bout de 1 à 2 ans est dévastée car elle n’a pas été construite comme prévu, les « responsables intermédiaires » se servant au passage et ne laissant que des clopinettes pour les travaux, … La mal honnêteté et l’arnaque, ça oui, un peu. Difficile de réagir dans ces cas là, vu l’importance pour eux de ne pas perdre la face : surtout ne pas s’énerver, ne pas accuser … Mais quand c’est la mauvaise foi en face, comment s’en sortir ?!

      Contente pour toi que tu retournes dans ton Cambodge bientôt ^^ Je lirai tes aventures avec plaisir, comme toujours 😉

  4. Oui, mêmes impressions … j’ajouterai les transports en commun locaux une aventure à hauts risques!
    Merci pour ces impressions , retour vers le passé récent d’un beau voyage pour moi , en attente du prochain en fin d’année pour plusieurs mois

    • Avec plaisir Françoise, merci pour l’ajout Difficile aussi de « tout » dire, beaucoup d’autres idées me sont encore venues par la suite : tellement de choses à dire, tellement de différences culturelles … !

  5. Ton article fait remonter des souvenirs emplis de joie et de tristesse sur ce pays à l’histoire récente si douloureuse et l’histoire ancienne si majestueuse. Un voyage qui met des claques émotionnelles !

    • Salut Lesglobeblogueurs et merci pour votre commentaire.
      Oui, une histoire décidemment pleine de contrastes, avec une population qui a vécu encore si récemment des horreurs, et qui sourie tout le temps ; beaucoup d’enfants et peu de vieilles personnes … Tout est trace de cette histoire lourde et de ce passé grandiose et de cette culture si différente de la nôtre.

  6. De riches premières impressions avez-vous eu !
    En quoi avoir 2 montres au bras ou 2 téléphones est quelque chose de bon ? Est-ce un signe extérieur de richesses ? et donc d’être plus fort, comme le monsieur du Hummer !
    Et c’est bon pour le karma.. Le karma est avant tout spirituel et non matériel ! Etrange …

    • C’est comme ça chez les Cambodgiens et même ceux qui vivent en France.
      Il faut afficher sa richesse bijoux, montres etc
      Ma mère m’a toujours dit de porter les bijoux pour les grands évènements (mariage) justement pour montrer notre « richesse » ça ne veut pas dire qu’on est riche 🙂

      Et ça je l’ai compris tardivement, je pensais que quand j’étais ado, ma mère voulait que je sois belle pour elle et pour les autres en portant des bijoux de valeur.
      En fait il s’agissait surtout de s’afficher -_-

      Chose à laquelle je n’adhère pas, Mathieu, le jour où on ira boire un verre ensemble sur Lille, tu ne me verras pas bling bling 😀

    • Salut Mathieu et Rattana,

      j’ai été aussi étonnée que toi, Mathieu, concernant les « démonstrations » et le lien au karma, pensant que l’on parlait de spiritualité et de philosophie de vie moins matérialiste que la nôtre … et en fait non. Moi qui dans les premiers jours pensait que les gens étaient moins obnubilés par les apparences que chez nous, vivaient « plus simplement », ce n’est finalement pas le cas (en tout cas dans les villes).
      Et dans les villages, ils ont moins les moyens … mais cela peut se ressenir à d’autres niveaux. Par exemple, nous avons été invités, alors que nous nous baladions à vélo, par un villageois assis sur la plateforme de sa maison, à venir partager son alcool de palmier. Nous avons évidemment accepté, et observé alors un curieux manège. Difficile déchanger avec eux, vu la barrière de la langue et qu’ils ne parlaient quasiment pas un mot d’anglais, mais dès qu’un autre villageois passait devant la maison, il regardait intrigué ces blancs venus dans leur village. Notre hôte faisait alors de grands gestes et nous montrait fièrement aux autres, comme si nous étions une parure : « des blancs dans ma maison ! »

      Merci pour ton témoignage Rattana, cela confirme ce que j’avais cru comprendre (et désolée pour ta désillusion !).

      Si un jour, plutôt que de voir à Lille, n’hésitez pas à faire une expédition jusque Bruxelles (quand j’y suis !) :p Ce serait un plaisir de boire un verre avec vous ^^

      • Ton anecdote chez votre villageois Amandine rejoins le coup des 2 montres, se montrer avec ce qu’ils considèrent comme modèle : être blanc ! Ce serait marrant de leur conter qu’ici qu’il existe des solariums pour avoir le teint plus hâlé !

        Heureusement qu’on ne croit pas tous qu’être bling bling c’est bien. Des gens pensent même le contraire, en favorisant son apparence, on délaisse son intérieur ou quand seul l’extérieur compte, on a le ciboulot moins rempli. Mais il y aura toujours des contre-exemple qui sortent de la généralité.

        Avec plaisir pour ce verre, Lille, Bruxelles ou les deux, je suis partant.

      • Salut Mathieu, je partage ton point de vue.
        J’ai eu une discussion avec un guide cambodgien qui parlais assez bien le français : il ne comprennait pas l’intérêt de se faire bronzer ! Pire que ça, certains hôtels de luxe affichent fièrement « piscine, sauna » … Sauna ? Il fait plus de 35° à l’ombre (quand il y en a) : est-ce que les Cambodgiens peuvent juste s’imaginer l’intérêt d’un sauna ? C’est un sauna permanent ce pays ! Enfin, c’est un autre débat 😉

        En parlant avec ce guide, j’ai conclu la discussion en disant que nous voulons tous ce qu’à l’autre, éternels insatisfaits de ce que nous avons et de ce que nous sommes : là où nous essayons de bronzer, lui veut se blanchir et se couvrir un maximum du soleil.
        C’est aussi une des richesses du voyage et des rencontres : prendre du recul par rapport à sa manière habituelle de penser et confronter ses habitudes et points de vue avec des personnes d’horizons et de cultures différentes. Peut-être qu’à force de voir des Blancs vouloir être bronzés, les Cambodgiens (pour ne cité qu’eux) auront moins ce désir de blanchir, voire seront fiers de leur belle couleur de peau.

  7. Rattana : moi aussi ma grand-mère a vécu jusque plus de 90 ans ! je crois que l’espérance de vie est un calcul qui inclut la mortalité infantile (très élevée). Donc forcément la moyenne ça doit donner une cinquantaine d’année mais à mon humble avis ceux qui survivent après quelques années de vie tiennent pas mal le coup 😉

    mon record sur une moto : 7 !!!

    • Salut Dago, merci pour ton commentaire et ta réponse. Je pense comme toi que la mortalité infantile influence les chiffres des espérances de vie, créant des moyennes qui ne collent pas forcément à la réalité. Après des recherches, il semblerait que l’espérance de vie soit plutôt estimée à plus de 60 ans.

      7 sur une moto, pas mal ! 😉 Ce que je commence maintenant à voir de plus en plus, ce sont les « vélo familiaux » : très classique de voir deux adultes ou deux enfant sur un vélo, un pédalant et l’autre sur le porte-bagage.
      Maintenant j’en vois aussi des tous petits posés dans le panier devant, ou suspendus par un tissus au guidon, sorte de mini hamac, et aussi des enfants assis sur les barres, ou un pédalant, un assis sur la selle et un sur le porte bagage … Bref, ils ne manquent pas d’ingéniosité ni d’adresse ! 😉

  8. Salut Amandine,

    Ton article me rappelle pas mal de souvenirs ! 🙂

    Ah le fameux « oui ». Pour voir si ta question a été comprise, tu poses une fois la question, puis la même question à la forme négative et si tu obtiens la même réponse aux 2 questions, c’est qu’ils n’ont pas compris. Et comme ils ne veulent pas montrer qu’ils n’ont pas compris (synonyme de perdre la face), ils te répondent « oui ».

    Pour les araignées, les insectes et les serpents, j’en avais goûté à Phnom Penh. Je n’avais pas aimé ! Dire que pour eux, ce sont comme nos cacahuètes et nos chips en apéro !!!

    Les Cambodgiens sont extrêmement souriants, malgré l’horreur vécue par les leurs…

    Quant au chargement sur les moto-dop, j’en avais même vu qui transportaient un frigo !!! Je me suis toujours demandé comment ils faisaient pour ne pas tomber !

    Je ne sais pas quelle est la suite de votre programme mais la traversée Siem Reap-Battambang vaut le coup, tout comme les villages flottants et la campagne de Battambang.

    Continuez à bien profiter de ce magnifique pays en tout cas ! 🙂

    • Salut Nath, merci pour ton commentaire ^^
      J’avais déjà expérimenter le paradoxe du « oui » en Amérique latine (découvert au Paraguay) : j’avais appris à ne poser des questions qu’ouvertes : impossible de répondre par oui ou non. Ainsi, je ne demande plus « c’est bien cette route là pour aller … » mais « où se trouve … » : ça marche mieux ! ^^

      On me parle de manger des insectes depuis longtemps, comme quoi un jour on s’y mettrait tous … je suis pas fan des araignées en tout cas !

      Oui, le frigo en moto-dop, ça ne m’étonne plus ! 😉 J’en ai vu de ces trucs incroyables ! A la fin, on ne voit plus la moto, on dirait que ça flotte au dessus de la route !

      Merci pour le conseil, mais le hasard (des rencontres, des maladies – François étant pas mal ko ces derniers temps :s) en ont décidés autrement ! Nous avons laissé toute la partie Sud du pays, sous le Tonlé Sap, depuis Battambang jusqu’au plages … pour une prochaine fois 😉 Nos derniers jours déjà pointent le bout de leur nez. Difficile à croire que le temps puiss passer si vite !

  9. Salut Amandine,

    Que de vérités dans ton article. Cela m’a rappelé mes deux voyages là-bas. Par ailleurs, lors de notre premier voyage un Cambodgien nous avait dit : « Vous êtes venu au Cambodge pour voir Angkok, la prochaine fois vous reviendrez pour les Cambodgiens ». Même si c’est plus ou moins la raison pour laquelle nous y sommes retournés, c’est plutôt vrai et tu le confirmes également car la majorité de tes imressions concernent directement le peuple cambodgien. Enfin, je suis content de savoir que la curiosité et la générosité gratuite des enfants envers les voyageurs n’a pas changé. J’ai tellement de bons souvenirs de toutes ces ribambelles d’enfant qui accouraient vers nous avec leur  » hello  » (comme tu l’as mentionné). Bonne continuation !

    • Salut Mario, merci pour ton commentaire, ravie que tu y retrouves des souvenirs ^^
      SI j’ai pu avoir autant d’impressions « construites » sur ce pays (et pas uniquement des ressentis diffus, insaisissables), c’est aussi grâce aux deux cyclistes-voyageurs (du blog Viavelo.ch), installés au Cambodge depuis 2 ans, et aux belles discussions que nous avons eu avec eux. Leur recul et leur aide pour décripter certaines choses culturellement différentes ont été une vraie bénédiction, surtout dans un pays si différent de tout ce que nous avons expérimenté, et dont nous ne parlons pas la langue !

      Je n’avais pas fait attention en notant mes impressions, mais c’est vrai que beaucoup viennent pour voir Angkor. De la même manière que j’ai visiter 2 fois le Pérou (la première sans voir le Machu Picchu, qui n’était pour moi qu’une très belle destination, mais parmi tant d’autres à voir dans le pays) : Angkor m’appelle, mais c’est un pays et une culture que je viens découvrir, pas uniquement un site précis.
      La culture cambodgienne reste encore plein de mystères pour moi : et c’est tant mieux, j’aime approcher progressivement, découvrir chaque jour un peu plus (même si c’est parfois frustrant de ne pas comprendre tout ! :p)

  10. Un bel article complet et qui résume bien un pays assez compliqué à aborder pour nous européens. Travaillant avec des khmers tous les jours, c’est vrai que pour nous le concept de « perdre la face » est un peu abstrait et on aurait parfois envie d’aller droit au but sans passer par quatre chemins surtout quand ceux-ci sont des impasses ! Ça demande un gros travaille sur soi-même et sa personnalité et surtout, beaucoup de calme ! Bienvenue en terre Bouddhique 😉

  11. Super article! Et tu le résumes bien le Cambodge est un pays de paradoxes.
    J’ai eu l’occasion d’y aller une première fois pour rencontrer la famille de mon petit ami et je dois dire que je n’en garde pas un très bon souvenir. J’ai trouvé les cambodgiens froids et j’ai eu du mal avec certains regards (je suis métisse créole réunionnaise, du coup j’ai les cheveux bouclés, la peau mate). Je suis consciente qu’ils n’avaient pas l’habitude de voir des gens comme moi et puis ça devait être sacrément impensable pour eux qu’une personne comme moi puisse avoir les moyens de voyager (si on suit leur raisonnement, plus tu es blanc et plus tu es riche) mais à la fin, j’etais épuisée par ces regards qui te fixent de haut en bas pour essayer de comprendre ce que tu peux bien être…
    Et pourtant, la famille de mon petit ami a été adorable avec moi alors que bon je ne suis ni cambodgienne ni blanche!

    • Merci beaucoup pour ton commentaire et ton partage d’expérience 🙂

      Quelle expérience tu as dû vivre, encore différente du « voyageur classique ». Cela me rappelle une femme Française d’origine Malgache que nous avions croisée au Sri Lanka, et qui partageait un peu les mêmes impressions que celles que tu décris ici, avec les réactions, les regards insistants…

      Avoir la chance d’entrer dans une famille comme tu l’a fait, c’est aussi pouvoir percevoir des pans de la culture que les voyageurs ne voient habituellement pas : cela a dû être très riche… et potentiellement plus épuisant aussi !

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