Dans un précédent article, je vous ai présenté mes 5 coups de cœur à Kyoto. Et le coup de cœur de ces coups de cœur, c’est sans hésiter Fushimi Inari. Pour sa magie et sa beauté : une visite en plein conte de fées japonais.
Fushimi Inari : mon rêve de Japon
Carte postale emblématique de Kyoto et du Japon, Fushimi Inari est un des deux lieux du pays que je souhaitais voir absolument (avec Miyajima, mais c’est une autre histoire).
Son aura empreinte de magie, ses couleurs vives et ses tons chauds m’émerveillaient déjà, à 9350 km de là ! Et malgré toutes ces attentes, toutes ces étoiles dans les yeux, ce site a encore réussi à me surprendre. Un peu comme l’a fait, 3 ans auparavant, le Machu Picchu.
Comment se laisser émouvoir par des images que l’on connait par cœur ?
Un grand débat dans le monde des voyageurs : peut-on encore s’émerveiller devant le Taj Mahal, la Tour Eiffel, Chichen Izza ou le Machu Picchu ? Des emblèmes, des merveilles du monde que l’on connait tous, au moins de vue. Des cartes postales qui cristallisent une aura particulière, mise en scène sous un ciel parfait, avec une lumière parfaite et un environnement parfait (c’est-à-dire sans autres visiteurs).
Et puis, et puis… Du rêve à la réalité, on rencontre la pyramide qui nous a fait tant fantasmer. Comment ne pas être déçu ? Comment rester ouvert aux surprises et aux variations ? Comment peut-on être ému ?
Je n’ai pas de réponse théorique à toutes ces questions. Je ne peux que partager mon expérience. Témoigner. Eh oui, contre toute attente, contre toute logique, oui, on peut encore être ému. Devant le Machu Picchu, je l’ai été aux larmes. Et devant Fushimi Inari, j’ai ressenti cette même vibration intérieure.
Cette délicieuse sensation qui éveille les sens et l’esprit, nous faisant nous sentir profondément en lien. Avec la terre que l’on foule, l’air que l’on respire et le bleu du ciel que l’on admire. Les oiseaux chantent pour nous et nous leur retournons nos rires. Ce sentiment de vivre un moment parfait, d’être exactement où l’on souhaite être. Ce beau sentiment d’être vivant.
Laissez-moi donc vous raconter ma rencontre avec ce rêve, Fushimi Inari…
Il était une fois, Fushimi Inari
Levés avant les premières lueurs du jour, nous montons encore somnolent dans un train en direction d’un rêve. L’air prend vie, délaissant ses lueurs bleutées pour se parer d’or : le soleil vient se joindre à notre voyage… et à la neige. Depuis notre arrivée au Japon, c’est notre premier jour de flocons ! Il fallait que ce soit aujourd’hui ! Transformant le paysage en décor de songe, la neige virevolte derrière la vitre du train du matin.
Arrivés face aux temples à l’entrée du site, nous sommes seuls.
Bientôt j’aperçois un être humain au milieu des flocons, son pantalon orange contrastant avec le blanc de la neige tout en rappelant la couleur des torii. Je me sens si privilégiée d’être là ! Un sourire radieux envahit mon visage. Je me sens comme une enfant au matin de Noël : mon cadeau me tend les bras, il est tout à moi !
Nous passons sous un torii, puis un autre et un autre… la danse des torii ! Ils sont si gracieux, si jolis. Toute en admiration, je dis à François :
J’adore leur couleur !
Il rit devant mon air béat. « Pas étonnant ! » Oui, pas étonnant en effet, le rouge et l’orange étant mes couleurs (comme le blog en témoigne !). Les flocons continuent à tomber, poussés par le souffle irrégulier du vent. Par moment, ils semblent flotter dans les airs, comme en apesanteur, attirés par le champ magique des torii vermillon.
Des marches, des torii, des marches, des torii… Cette succession n’est interrompue que par les autels et leurs bougies aux flammes vacillantes. Magique ! Tout est si magique !
Et bien plus encore. La beauté des torii semble comme sublimée par celle de la nature dans laquelle ils viennent prendre place. J’ai l’impression de marcher dans une toile de maitre… Je me fais toute petite, pour ne pas laisser de trace, me faufilant entre les flocons blancs.
Monter, respirer un peu plus bruyamment à chaque volée de marche puis s’arrêter, captivée par la danse des flocons et se dire que le monde est beau et les paysages du Japon si poétiques.
L’intimité du lieu n’est troublée que par le regard perçant des renards de pierre qui veillent tout le long du chemin. Ce renard aux airs malicieux m’évoque par moment l’aura d’un sphinx, venu me poser des énigmes insolubles, puis celui du Petit Prince, cherchant et évitant l’apprivoisement tout à la fois. Qu’attends-tu de moi, petit renard ?
Plus d’informations : Fushimi Inari ?
Sanctuaire shinto (religion antérieure au bouddhisme au Japon, rassemblant des croyances très anciennes mêlant polythéisme et animisme) dédié au dieu Renard (Inari), dieu autrefois prié par les cultivateurs pour bénéficier des récoltes et aujourd’hui principalement honoré par des hommes d’affaires dans l’espoir de contrats juteux. Partout à Fushimi Inari, des statues de renard observent passer les marcheurs d’un air espiègle.
Les dizaines de torii qui l’ont rendu si particulier sont des portes d’un rouge vermillon, formant un chemin sur la colline du temple. Ils sont, pour la plupart, des offrandes de fidèles : le nom des donateurs est gravé avec des kanjis au dos de chaque torii, avec le montant versé, le cout variant en 2015 entre 175 000 et 1 320 000 ¥ (soit entre 1 400 et 10 400 €).
Pour en savoir plus sur l’histoire et la symbolique des torii, je vous conseille cet article en dessins de Joranne que j’ai adoré !
Fushimi Inari, carte postale devenue réalité
Un de mes plus beaux souvenirs de ce premier voyage au Japon (et pourtant il y en a eu tant !), Fushimi Inari m’a marquée profondément. Je garderai longtemps son aura et ses couleurs pour peupler mes songes et mes rêveries nippones. Ce site en pleine nature a exercé sur moi une attirance au-delà des mots. Ma carte postale s’est animée. Elle a pris vie en douceur et volupté…
Mon premier rêve japonais réalisé !
Pour le plaisir des yeux…
Parce que nous avons tellement aimé ce lieu, nous y sommes retournés un peu plus d’un an plus tard, en septembre, sous une toute autre météo, pour une redécouverte avec tout autant de plaisir !
Voici une compilation de nos photos préférées, histoire de vous partager notre coup de coeur à toutes les saisons !
Les photos sont superbes, j’aimerais beaucoup visiter le Japon prochainement !
Merci pour le compliment pour les photos, je transmets à François, ça lui fait toujours plaisir 🙂
Le Japon est l’un de nos plus beaux voyages, on te souhaite de pouvoir découvrir ce pays un jour !
On l’a fait il y a quelques semaines ! Effectivement, c’est un lieux très fréquenté, surtout le dimanche après midi début Septembre. Du coup, c’était beaucoup moins magique. On n’a pas non plus fait la grande boucle, entre la foule, la fatigue et la chaleur, on a craqué au milieu de la montée.
Par contre, on a pu admirer de magnifiques kimonos 🙂
On peut imaginer ce que ça donne quand il y a beaucoup de monde… Quand nous étions à Kyoto, nous avons choisi notre jour de visite pour éviter les jours de weekend et ceux avec de la pluie, histoire de découvrir le site dans les meilleures conditions possibles, et nous n’avons pas été déçus ! Et la petite neige surprise, ça n’a rendu l’expérience que plus magique ! 🙂
Après, on a eu la chance de prendre notre temps à Kyoto (enfin, « chance » mitigée puisque notre séjour prolongé dans cette ville était surtout dû à l’épisode de malaise dans le train, passage par l’hôpital et repos forcé pour François qui s’est découvert une grosse grippe une fois sur place ! 😉 ).
Ton article m’a rappelé ce que j’avais ressenti à l’époque. 6 ans après je suis toujours nostalgique de cet endroit. Sous la neige aux aurores, ça a dû être fantastique!
Mention spéciale pour les photos qui mettent très bien le lieu en avant.
Merci Sandrine pour ton message, ravie de lire que tu retrouves tes souvenirs et émotions à travers cet article 🙂
Oh oui, sous la neige et dans les premières lueurs du jour, c’était féérique ! ^_^ Un des moments les plus magiques de ma vie 🙂
Merci pour le compliment pour les photos, je transmets à François, ça lui fait toujours très plaisir !
Cet endroit est effectivement magique … j’y étais il y a quelques semaines pour la première fois à l’occasion de mon énième voyage au Japon … même en été, il est possible de se retrouver seul sous les torii surtout une fois qu’on a dépassé les 1000 premiers, mais bizarrement, ils sont plus rouge dans mes souvenirs que sur les photos ici 😉
A Tokyo aussi, il y a un sanctuaire avec une allée de torii mais le site est nettement plus petit.
Merci Lisa pour ton message ; ravie de lire que ce site t’a également touchée par sa beauté et sa magie 🙂
On rêve maintenant de retourner au Japon (nous aurions dû repartir d’ici quelques semaines, mais ma maladie en a décidé autrement… ).
Tu n’es pas la seule à faire la remarque sur la couleur. Du coup je me demande si les tons des torii virent du rouge à l’orange avec le temps ?! Parce que je lis partout qu’ils sont rouge vermillon, alors qu’on les a trouvé plutôt orangés…
Les photos sont tellement lumineuses alors que le temps ne semble pas spécialement à la fête.
Je rêve de me rendre dans cet endroit et de m’y perdre. Parait que peu de personnes vont jusqu’au bout de ce temple et que passer le premier 1/3 de la visite, le calme s’installe. En tout cas, pour cet endroit, j’accepte de me lever aux aurores !
Malgré l’heure matinale de notre visite et le ciel chargé de nuage, la neige environnante rendait les décors éclatants et lumineux !
Nous y étions à un moment de faible affluence, et si nous avons croisé quelques japonais faisant des offrandes en début de parcours, nous étions seuls sur la grande majorité de la balade. Du côté des touristes comme des japonais venus priés, c’est une minorité qui suit le chemin de son intégralité. Donc en règle générale, effectivement, plus on avance, plus on est seuls 🙂