Moorea, nous y avions passé quelques jours à notre arrivée en Polynésie Française, avant de rejoindre le bateau de croisière à Tahiti. Nous y avons vécu le Nouvel An et réalisé un beau rêve… Mais c’est une autre histoire ! Lorsque notre bateau s’est approché des rivages de Moorea et que les reliefs en dents de scie de l’ile sont apparus, nous avons eu l’impression de rentrer à la maison. Dernière étape de cette croisière avant de débarquer à Papeete, et plein de belles expériences encore à vivre : de grandes et intenses émotions, et d’autres, beaucoup plus douces… Je vous raconte tout ça !
Moorea, côté terre et côté mer
Moorea, un retour, pas une répétition. À peine les côtes en vue que nous le sentons déjà : voir Moorea depuis la mer est une tout autre expérience que de l’explorer depuis la côte. Une petite voix intérieure me dit qu’une ile devrait toujours être explorée au moins de deux points de vue : côté terre et côté mer. Je dis au moins, car je ne serai pas contre une expérience dans les airs, en parapente, deltaplane (j’en rêve !), parachute, ULM… Un jour peut-être !
Depuis la terre, Moorea me semblait si bleue : entourée d’eau de nuances turquoise à bleu foncé, calme et lisse jusqu’aux récifs de corail puis agitée et écumeuse comme peut l’être la haute mer. Et depuis la mer, Moorea devient verte. Ses sommets se dessinent plus nettement, comme la colonne vertébrale de l’ile. Par moment, j’ai l’impression de regarder le dos rugueux et pointilleux d’un énorme tricératops endormi… Et toutes ces falaises de roche volcanique sont envahies de végétation, comme si les arbres se grimpaient les un sur les autres pour atteindre le sommet le premier. De loin, toute cette végétation me fait penser au « koke » japonais, cette petite mousse douce et moelleuse de forêt dont ils sont si fiers. On aurait envie de glisser la main à flanc de falaise pour caresser la cime des arbres…
Nager avec les raies et requins
L’expérience de Bora Bora nous avait plu tout en nous laissant un gout amer en bouche. Nous avions entendu beaucoup de bien d’une agence à Moorea et avons donc sauté sur l’occasion pour partir en excursion avec eux. Et comme nous avons bien fait ! Ici, c’est un guide amoureux de l’ile et respectueux de la nature qui nous accompagne, heureux de partager ces beaux moments. Au milieu des raies, dans l’eau turquoise, un énorme sourire aux lèvres, il nous dit :
Et voilà mon bureau à moi !
Il y a pire comme cadre de travail ! Toujours avec le sourire, il nous explique que tout est lié : la mer, les petits et plus grands poissons, les humains, et que l’activité de l’un a un impact sur l’activité de l’autre. Pas question donc de nourrir les raies et encore moins de leur arracher le dard !
Étonnée par ce discours si différent de celui entendu à Bora Bora, je lui raconte notre expérience précédente et il hoche la tête, dépité. Non, pas de ça ici. Une grande campagne de sensibilisation a été faite, les raies sont protégées et le resteront. Près de nous, glissent des raies aux airs de tapis volant, certaines avec dard et d’autres non. Mais celles qui ne l’ont plus l’auront perdu naturellement. Et malgré cela, aucun incident à déclarer.
Jamais d’accident, nous confirme le guide, ni avec les raies ni avec les requins. Ici, la mer est leur garde-manger. Si on respecte la mer, ils ont assez à manger et n’ont pas besoin de venir nous gouter. Nous ne faisons pas partie de leur menu !
Comme cette manière de penser, simple et harmonieuse, nous fait plaisir à entendre. Il nous explique qu’il n’a sur lui qu’un tout petit bout de poisson qu’il émiette à notre arrivée, afin que l’odeur les appâte. Mais il ne leur donne rien. Les raies semblent ne pas pour autant bouder face à ce subterfuge, restant auprès de nous, curieuses et par moment même demandeuses de contact.
Heureuse et légère, je me sens beaucoup plus détendue pour profiter de cette baignade. La profondeur de l’eau, d’à peine un mètre et demi, permet de nager en apnée tout près du sable, à la même hauteur que certains requins et certaines raies. Lorsque ma route croise celle d’un de ces animaux, je sens alors mon cœur battre plus lentement, le temps ralentir et se suspendre à cet instant précis. Celui où le requin me jettera un regard tout en ondulant sous les rayons du soleil. Celui où une raie volera de ses mouvements aériens juste à côté de moi… Des moments précieux que je garderai en moi. De ceux qui nous font nous sentir tout·es petit·e·s face à la Nature, mais aussi et surtout partie d’elle, partie d’un tout, d’une même et grande famille.
Notre zone de baignade est délimitée d’un côté par un à pic, la mer gagnant tout à coup en profondeur, troquant son bleu turquoise pour un bleu foncé, et de l’autre par des rochers et du corail. Dans cette dernière zone, plein de poissons colorés nous attendent, dont certains que nous n’avions encore jamais vus ! Je suis tellement heureuse de me retrouver au milieu de toute cette vie sous-marine !
Robinsons sur notre petite ile
Après trois quarts d’heure à barboter comme des poissons, nous remontons à bord de notre embarcation et nous dirigeons vers un motu… que nous connaissions déjà de vue. Nous y prendrons le repas, pourrons encore barboter dans l’eau, explorer l’ile entre les aiguilles de pin et les noix de coco tombées au sol, nous reposer à l’ombre d’un arbre… Bref, toutes les activités insulaires des vacanciers.
Alors que nous nous apprêtions à repartir, deux raies se sont approchées du rivage. Pour mieux les voir, je me suis accroupie, les pieds dans l’eau, la main posée à la surface de l’eau. Et, à ma plus grande surprise et pour mon plus grand plaisir, elles se sont approchées de moi, comme répondant à mon appel. Fascinée et étonnée, je n’ose plus bouger ni même respirer. Et voilà que l’une d’elles poursuit son mouvement gracieux jusqu’à moi, son corps sous ma main toujours tendue. Elle glisse doucement, ma main l’accompagne. Je sens le bord de ses ailes, plus rugueux, et le centre de ses ailes si doux et moelleux sous mes doigts. Je ris de plus belle, me laissant guider par ses mouvements.
Cela n’a duré que quelques secondes, mais dans mon cœur, cela a duré une éternité. Le cœur débordant d’amour, je lance dans ma tête un grand merci !
Merci pour ce moment magique !
Plaisir à fleur de peau
Pour le dernier jour à Moorea et dernier jour de notre croisière, nous avions envie d’une pause douceur, histoire de terminer en beauté. Et c’est au Spa d’Hélène que nos pas nous ont porté·e·s, pour des soins traditionnels polynésiens. Inspiré de la nature, le cadre verdoyant nous plonge directement dans une ambiance fraiche et relaxante. Ici, tous les produits sont naturels et locaux. Ce sont tous ces gestes et plus encore, comme leur label de spa écologique et biologique, qui donnent à ce spa une philosophie qui nous a beaucoup plu avant même de commencer les soins !
C’est en amoureux que nous allons vivre cette expérience de rituels polynésiens de bienêtre. Avant de commencer, quatre thèmes sont proposés, selon le but recherché et l’huile souhaitée : « herenui », amour à la noix de coco fraiche, « maeva », pureté à la fleur de tiaré, « moe moea », paix à la vanille de Tahiti, et enfin « mahana », jouvence à base de tamanu sacré. C’est sur ce dernier, aux vertus régénératrices pour notre peau gorgée de soleil à la fin de ce voyage, que notre choix s’est porté.
Expérience tamanu
Après nous être vêtu·e·s d’un paréo, nous entrons dans le premier « fare » (abri traditionnel) où un bassin de pierre entouré de verdure rempli d’une eau fraiche nous attend : le bain de rivière. La peau est directement en contact avec la pierre, l’eau, les plantes et les fleurs tout autour. La fraicheur qui émane de ce bain est bienvenue sous ce climat tropical. C’est avec volupté qu’on se laisse envelopper par cette eau claire, laissant son esprit glisser au soin de l’eau qui ruissèle.
L’esprit clair, le corps rasséréné, nous sommes prêt·e·s pour la suite du programme : un gommage du corps, à base de tamanu. Une fois notre peau exfoliée en profondeur, douce à nouveau comme celle d’un bébé, il est temps de se laisser rincer par une douche de pluie. Je n’avais jamais fait cela et quelle surprise de se laisser caresser par l’eau tombant doucement sur mon corps allongé, comme une averse d’été. Rincés et détendus, nos corps s’abandonnent encore davantage à la douceur des soins.
La dernière étape de ce rituel polynésien est le « Taurumi Ma’ohi », un massage holistique doux et profond. Les masseuses nous expliquent que c’est le seul massage traditionnel polynésien : ici, tout est douceur et détente profonde. Par leurs mains, elles dénouent les tensions, relancent la circulation des énergies vitales et rétablissent l’équilibre entre le corps et l’esprit. Rien que cela ! Après avoir testé des massages à différents endroits du globe, le dernier remontant à notre second voyage en Thaïlande, le massage que nous avons reçu ici est encore complètement différent. Très doux, ce que j’adore, avec quelques moments où je sentais la masseuse doucement « tricoter » mon dos pour défaire un nœud, avec une extrême délicatesse.
Détendus de la tête aux pieds, nous quittons à regret la table de massage pour la pause douceur qui nous a été préparée. Quelques fruits frais locaux, de la mangue et de la banane à la coco, et un thé froid à la vanille : un délice ! La petite touche qui permet à l’esprit de réatterrir dans son corps avant de quitter les lieux.
Moorea conclusion
C’est sur ces deux jours à Moorea que notre croisière à bord du Paul Gauguin s’achève. En soirée, notre bateau glissera vers son port d’attache à Papeete, où une dernière nuit bercés par les vagues nous permettra de quitter cet univers marin tout en douceur.
Je ne vous ai pas encore parlé de la courte semaine que nous avons passée à Moorea avant la croisière, ni de l’expérience de dormir dans une cabine en pilotis… Ce sera pour un prochain article !
En partenariat avec l’agence Voyage de Légende et les croisières Paul Gauguin, dans le cadre de l’opération « Tahiti et ses iles : l’éveil des sens ».
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C’est complètement paradisiaque et magique comme voyage!
Oui ! Une croisière qu’on n’est pas prêt·e·s d’oublier ! ^_^