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Un sac sur le dos Un sac sur le dos
Amandine

L’Histoire de la Belgique est complexe ! Française à une époque, Hollandaise à une autre, elle fut également occupée par l’Espagne… Ce joyeux mélange culturel a imprégné ses habitants, comme en témoigne la langue bruxelloise…

Voici un top 10 des petites choses insolites sur Bruxelles que même les Bruxellois ignorent !

  1. Les premiers gangsters

    À l’époque de la ruée vers l’or, les politiciens bruxellois ont de beaux projets pour moderniser un quartier populaire et pauvre de Bruxelles : les Marolles. Marre de ces impasses sombres, larges d’à peine 2 mètres et qui s’étendent, tels des couloirs, sur 300 ou 400 mètres de long. On rase tout et on recommence !

    Où recaser les délogés ?

    Aucun souci : il suffit de les faire embarquer sur le prochain navire pour les Amériques !

    C’est ainsi que beaucoup de Bruxellois se sont retrouvés exilés de force sur le Nouveau Continent, et beaucoup ont atterri à Chicago.

    Ne possédant rien, ils y étaient vus d’un mauvais œil et considérés comme des voleurs. Ils ont rapidement gagné le surnom d’hommes provenant des « gang » (littéralement « couloir » en néerlandais, ces fameuses impasses interminables) : les célèbres gangsters !

  2. L’estaminet et le caberdouche

    • L’estaminet, petit bar, trouve son origine de l’espagnol de la contraction :

      Esta (un) minuto

      Que l’on pourrait traduire par « Y être (une) minute » : c’est que l’on buvait vite à l’époque !
      Certains linguistes penchent cependant pour une autre origine, toujours espagnole : Esta (una) minuta, qui signifierait « Il y a (une) facture ».

    • Le caberdouche, bar populaire malfamé, viendrait également de l’espagnol :

      Cabe (una) dulce

      Littéralement, « Il y rentre (une) douce » : un bar assez grand que pour y accueillir une douce femme pour le plaisir des hommes.

      Une autre origine serait « Cabaret douze », où 12 serait la tarification la moins élevée des cabarets. Cette hypothèse est néanmoins plus douteuse, car elle part du principe qu’il s’agit du mot douze en français, or le français n’avait pas ou peu de place à l’époque.

  3. Un patrimoine à l’eau

    Bruxelles est principalement connue pour ses tapisseries et ses dentelles… Mais qui sait encore de nos jours que la capitale possède parmi les plus anciens canaux d’Europe encore utilisés, datant du XVIe siècle ?

    Malheureusement, ce patrimoine gît sous l’ombre de fausses querelles politiques linguistiques…

  4. Le ket so British

    Il n’y a pas que l’espagnol qui ait marqué Bruxelles et son dialecte. Les Anglais eux aussi ont participé à la création du vocabulaire local.

    Dérivé de kid est ainsi né le mot « ket » et « ketje » (gamin), au beau milieu du quartier des Marolles (encore lui !). Je laisse place à votre imagination pour interpréter le verbe dérivé : ketter

  5. Politique VS Histoire

    Dans un bras de fer « Politique versus Histoire », devinez qui l’emporte ? On ne réécrit jamais la politique, l’Histoire par contre…

    Après l’indépendance de la Belgique, en 1830, il était de bon ton d’effacer au maximum toute trace du passé hollandais. C’est ainsi qu’au Grand Hospice de Bruxelles se trouve un faux en écriture ! La seule vérité de la grande plaque commémorative est le nom de l’architecte.

    Cette plaque a été récupérée d’un autre bâtiment, construit juste après l’indépendance belge, le Pacheco. Ce dernier a été rasé, et a fusionné avec le Grand Hospice. Coup de bol cependant, l’architecte était le même !
    La vraie date de construction (1826) est visible sur une autre plaque commémorative, ainsi qu’au-dessus d’une entrée secondaire du Grand Hospice.

    Bruxelles, Brussels, Belgique, Belgium
    La plus haute boule de l’Atomium
  6. Des boulevards protecteurs

    Connaissez-vous l’origine du mot boulevard ? Aussi étrange que cela paraisse, ce mot trouve ses origines dans la langue néerlandaise et dans la ville de Bruxelles.

    Les grandes villes médiévales étaient protégées par des remparts, formant un cercle presque parfait autour du centre-ville. Différentes époques ont donné naissance à différentes fortifications, chaque fois plus éloignées de ce centre.
    Les boulevards ont été construits beaucoup plus tard, sur les ruines de ces fortifications, devenues inutiles.

    Boulevard vient ainsi du néerlandais bolwerk, la forteresse (et l’on retrouve également l’idée du cercle dans le mot « bol »).

  7. Quel bazar cette brocante !

    Encore un mot issu du néerlandais ! Brocante trouve ses origines dans le mot « brol », que l’on pourrait traduire par…  brol, mais pour les Belges uniquement, puisqu’il s’agit d’un belgicisme ! Hum…

    Pour les non-Belges, un brol est un gadget, un objet de peu valeur ou de peu d’utilité qui le plus souvent encombre et crée du désordre.

  8. Les noms de rues schizophrènes

    Les plaques de noms de rues méritent également le détour à Bruxelles : rien n’est anodin. Ne soyez pas étonnés, votre dictionnaire à la main, de ne pas trouver de correspondance de certains noms en français et en néerlandais !

    Par exemple, Broekstraat n’est pas la Rue du pantalon, mais la Rue du marais. « Broek » (marais) provient d’un mot d’ancien néerlandais aujourd’hui perdu. Ce mot serait aussi à l’origine du nom de la ville de Bruxelles.

    Pourquoi deux noms de rues différents ?

    Les noms néerlandais correspondent aux premiers noms du lieu, souvent issus du contexte environnant (marché, quai…), et sont donc très descriptifs… Alors que les noms francophones, eux, ont une tout autre histoire : ils ont été donnés bien après, par des fonctionnaires chargés, depuis leur bureau, de traduire les noms sans se soucier de la réalité du terrain.

    Ces traducteurs de fortune ont suivi les ordres : tout ce qui est droit est une rue. Nous avons donc en français la Rue du marché au poulet, alors que la traduction aurait juste dû être « Marché au poulet », comme on peut le voir sur la version néerlandaise de la plaque.

  9. La Mort Subite

    Il y a déjà plus de 100 ans de cela, un bar bruxellois, La Cour Royale, était l’un des rares établissements à avoir le téléphone. Les journalistes y passaient la journée, attendant inlassablement la dernière exclusivité tout en jouant au pitjesbak (jeu de dés aujourd’hui connu sous le nom de 421). Lorsque le téléphone sonnait, il fallait terminer la partie sur-le-champ par un simple lancer de dés, la Mort Subite.

  10. Les chaises musicales monumentales

    Bruxelles est un vrai puzzle d’époques, de genres et de convictions : une ville pleine de contradictions ! Dans ce méli-mélo historique, beaucoup de pièces du patrimoine se sont ainsi vues menacées par des visées de modernisation. Afin de les préserver, certaines ont été déplacées de leur emplacement initial : statues, fontaines… et même des églises tout entières !

    Un bel exemple est celui de l’église de la place De Brouckère. Démontée suite aux travaux de voûtement de la Senne, sa façade avant a été récupérée pour construire l’église de la Sainte Trinité dans le quartier du Châtelain.

  11. BONUS : l’accent belge n’existe pas !

    Pour ceux qui ne l’auraient pas encore vue, pour la dernière fête nationale, François vous a fait un cours accéléré sur l’accent belge… ou plutôt bruxellois : car l’accent belge n’existe pas !

Nous remercions Ibis et Visit Brussels de nous avoir donné l’occasion de redécouvrir notre capitale. D’autres articles suivront sur Bruxelles, une ville à (re)visiter de 1001 manières différentes !

Alors, verdict : combien en connaissiez-vous ? Avez-vous d’autres anecdotes insolites et méconnues sur Bruxelles ?
N’hésitez pas à les partager dans les commentaires !

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53 réponses à “10 choses que même les Bruxellois ignorent sur leur ville”

  1. Comme quoi, se rendre à Bruxelles tous les jours de la semaine ne signifie pas connaître Bruxelles! Merci pour ces quelques anecdotes historiques dont je n’avais jamais entendu parler 😉

  2. L’origine du mot « estaminet » est très discutée et l’origine espagnole est loin d’être la seule hypothèse. Le mot pourrait être d’origine wallonne et viendrait de « Staminé », qui veut dire une salle à piliers. Il y a aussi une éventuelle origine flamande, provenant du mot « Stamm », qui veut dire famille. L’estaminet serait donc un lieu de réunion de famille….

    • En effet, les linguistes sont rarement d’accord. Mais pour les mêmes raisons que pour le caberdouche, l’origine française/wallonne me semble compliquée. L’origine néerlandaise par contre est toujours possible. Dommage qu’il ne nous reste que si peu d’écrits pour nous permettre de remonter dans le temps et trouver des traces de ces mots dans des textes d’une époque espagnole, hollandaise ou française ! 🙂

  3. Il me tarde de retourner à Bruxelles, une de mes villes préférées en Europe, avec ces nouvelles connaissances pour les tester sur le terrain !

    • Bruxelles fait partie de ces villes qu’on peut visiter de tant de manières différentes qu’il est impossible de tout voir. A bientôt dans la capitale 🙂

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