Enfin, nous faisons nos premiers pas sur le continent africain ! Voici mes premières impressions en Tunisie, un voyage qui nous a menés à travers les déserts…
Paysages et visages en terre inconnue
Mes yeux absorbent les images qui défilent lentement derrière ma vitre et s’attardent sur chacun des visages qui croisent la route de notre 4X4. Tous ces visages, je ne les ai jamais vu. C’est toujours la première chose qui attire mon attention lorsque je pose les pieds dans un nouveau pays : les visages, les gens, leurs attitudes et ces tranches de vie qu’ils me partagent.
Les arbres, je les ai déjà vus sur d’autres continents, dans d’autres pays avec des climats voisins. Ces maisons, elles m’en rappellent d’autres, du sud de l’Espagne ou de Jordanie… mais ces visages. Chaque visage est une histoire à lire à travers les sillons marqués par le temps et les émotions, à travers les attitudes plus que les mots. Tous ces visages, tous uniques, tous si différents et si semblables en même temps : sans doute ce qu’il y a de plus fascinant dans l’espèce humaine.
Dans la rue, je vois des hommes. Beaucoup d’hommes. Les premières minutes d’observation, je compte 12 hommes pour une femme. Si les hommes occupent la rue, les femmes y semblent plus discrètes, de passage. Les hommes se posent : l’un assit à côté de son étal attendant les clients, l’autre sur le trottoir attendant le bus et un groupe plus âgé, la canne entre les jambes, n’attendant rien d’autre qu’un passant pour débuter une nouvelle discussion. Ils attendent. Les femmes que j’ai pu voir marchent, souvent à plusieurs, avec une mère ou une fille, parfois un mari. Certaines sont voilées, ponctuant la rue de touches colorées, d’autres vont les cheveux au vent.
Et du vent, aujourd’hui, il y en a beaucoup à Djerba. Il porte l’odeur de la mer. Les feuilles de palmier s’affolent au-dessus de ma tête, je respire un grand coup ce parfum mêlant les fleurs fruitées au sel marin. Parfum qui changera tant et tant tout au long de ce voyage, passant du sel humide à celui du sable chaud.
Sur la terre rouge, des portes bleues
Les palmiers de bord de mer cèdent la place aux oliviers, gardiens de la terre rouge, prêts pour la récolte. Sur le bord de la route, les allées de cactus mélangent leur vert piquant avec le bleu et le blanc des sacs plastiques qui jonchent le sol et finissent leur course agrippés aux épines. Derrière, des chèvres pèsent tranquillement, sans barrière ni gardien. Et toujours ces maisons blanches qui défilent avec leur porche aux arcades arrondies, leur plafond bombé et leur porte bleue. Un bleu tantôt azur, tantôt profond. Un bleu qui célèbre le ciel sans nuage et la mer sans écume. Le bleu de l’insouciance.
Les voitures croisées auraient de quoi se faire retourner quelque amoureux d’ancêtres, nostalgiques du temps qui passe. Mais ici, les visages ne se tournent ni pour les véhicules à quatre roues, ni pour les mobylettes, souvent bleues, ou les charrettes tirées par des ânes.
Encore une première fois…
Je retrouve avec ces premiers pas sur le continent africain la fraîcheur d’une première fois. Pas que je n’ai jamais vu ces éléments séparément, mais le tableau qui défile sous mes yeux est neuf pour moi, et je souris de ce plaisir retrouvé.
Je me souviens de nos premiers pas hors Occident, lors de notre arrivée au Paraguay pour notre premier voyage au long cours. Tout m’émerveillait : la couleur de la terre, la force du soleil, les visages des Paraguayens, la nonchalance des vaches traversant les routes, les chiens dormant au milieu des chemins, les odeurs des arbres et des fleurs, les saveurs de leurs plats, la musique de leur langue…
Ou de mes premiers pas en Asie, au Cambodge, où le monde se teintait de nuances de nouveauté et de déjà vu.
Préserver sa capacité à s’émerveiller, c’est une vraie chance pour le voyageur. Plus qu’une chance, c’est un exercice, une philosophie, un art de vivre. Cela demande parfois une volonté, un lâcher-prise… Oublier ce que l’on connaît, accepter de se laisser surprendre par ce qui a l’air d’être déjà connu ou semblable à ce que l’on a déjà vu. Trouver de la nouveauté et de l’intérêt partout et pour tout, sans a priori et avec fraîcheur.
D’une couleur à l’autre
Et ici, en Tunisie, j’ai envie de m’émerveiller… La route se poursuit, nous quittons l’ile de Djerba et progressons sur une bande de terre entre deux étendues de mer. Notre chauffeur s’impatiente en riant, car le camion devant nous a créé une file kilométrique, avançant lentement pour savourer son sandwich tout en roulant. Depuis la côte, on aperçoit des pêcheurs travaillant sur leur bateau ou le long des rivages, l’eau jusqu’aux genoux disputant aux mouettes les crevettes oubliées par la marrée.
La route se prolonge sur le continent : cap sur le désert. Le long de l’asphalte, des cahutes plus ou moins officielles vendent de l’essence dans des bidons colorés près desquels paressent au soleil des chiens bruns de poussière. Aux portes de Tataouine, la terre rouge vire au jaune, les oliviers se transforment en buissons hérissés. La route continue à perte de vue et l’air change d’odeur : bientôt le désert.
« Chez nous, il y a 3 déserts différents : de roche, de sel et de sable, me dit le chauffeur. Et on a trois mots différents pour en parler. »
Que notre vocabulaire me paraît mince, comme notre représentation du désert me paraît pauvre. Chez nous, le désert n’existe qu’au singulier, alors qu’il a tant de couleurs et de visages…
Et voilà le sol qui change encore, le sable s’affine, passe du jaune à l’orange puis devient totalement blanc. Une première immersion dans un monde monochrome avant de découvrir le désert de sel, Chott el-Jérid.
Les couleurs ne sont pas les seules à retenir mon attention. Dans chaque village traversé, toujours ce même plaisir à observer les gens marcher, parés de voile noir ou coloré, de chapeau ou de foulards, et les façades des maisons, souvent blanches jaunies par le temps, le soleil et le sable du désert.
Premier voyage en Tunisie : au cœur du désert
Ce premier voyage en Tunisie a été l’occasion de réaliser plusieurs rêves d’enfants : découvrir les décors de Star Wars, poser les pieds en Afrique, continent qui a vu naître mon papa et que j’ai toujours rêvé d’explorer…
Pour plus d’informations sur ce voyage en Tunisie, je vous invite à lire les prochains articles détaillant notre itinéraire, nos visites spéciales Star Wars et nos découvertes tunisiennes (culturelles, nature et aventure) ainsi qu’à consulter le site de l’Office de tourisme de Tunisie.
En partenariat avec l’Office de Tourisme de Tunisie.
- Découverte du sud de la Tunisie (+ bonnes adresses)
- Vivre Star Wars en Tunisie
- D’autres premières impressions en voyage :
Votre site est bien sympa et très intéressant. Pourriez vous toutefois me retirer de votre mailing list car je suis inondée d envois quotidiens et n’arrive pas à suivre…grand merci et bonne continuation dans vos beaux projets.
Bonjour Monique,
vous n’êtes pas inscrite à notre mailing liste, je suppose donc qu’il s’agit des notifications de votre navigateur. Pour cela nous n’avons pas la mainmise dessus, c’est au sein de votre navigateur web (Chrome, Firefox, Safari…) qu’il faut vous désabonner des notifications de notre site web. Merci pour vos compliments et pour votre compréhension. 🙂
Les portes bleu ! Le ciel ! Je ne sais pas ce qui me plait le plus ! C’est vraiment beau !
Merci Stéphanie 🙂 Oui, ce bleu ! <3
Bonjour,
Je suis Tunisienne, résidente à Paris depuis quelques années.
J’adore vos photos, dont certaines me sont malheureusement inconnues 🙂
Bravo !
Bonjour Dounia, merci pour ce gentil message ! 🙂
Ravis que nos photos vous plaisent et vous permettent de découvrir certaines zones de votre pays (personnellement, on a encore tant à découvrir de la Tunisie… et de notre propre pays également – c’est tellement impossible de faire le tour d’un pays et de « tout voir » ! ^^)
Bonjour
La simplicité de cette façade avec la peinture a la chaux blanche dite (al jir) en arabe, le fer forgé antique avec le motif dit zlebia et la porte en bois pin massif est une mise en scène de la culture méditerranéenne.