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Un sac sur le dos Un sac sur le dos
François

Il y a quelques jours, Amandine vous a raconté notre aventure de 3 jours dans une famille péruvienne andine. Le dernier jour, nous sommes partis de bon matin à la découverte d’une des plus belles lagunes de montagne de la région de Huaraz : en route pour le trek de Churup !

C’est aujourd’hui à mon tour de vous narrer cette épopée, dans un paysage aux airs mystiques. Une histoire pleine de nuages, de pierres humides, de sentiers oubliés, de cascades et d’escalade… En plus, vous verrez, j’ai pu prononcer ma phrase préférée en voyage : « on a failli mourir » !

Qui est partant pour l’aventure ?

Marcher dans les nuages… une expérience humide

La pluie nous accompagne dès notre réveil. Étonnant ! Depuis que nous sommes dans la Cordillère Blanche, il ne pleut que l’après-midi à partir de 15 h. Nous espérons tous qu’il ne s’agit que d’une passade et que le soleil viendra nous réchauffer.

Ça va passer, nous affirme Cristian d’un ton presque rassurant.

Cristian, notre guide, emporte avec lui des provisions et une veste légère. Il est confiant, la pluie ne durera pas. Il emporte également une longue corde ainsi que de quoi s’y attacher. La promenade promet d’être sportive

Le trek de la lagune de Churup commence à 3900 m pour finir à 4450 m. En temps normal, il faut compter 3 h pour la montée, 30 minutes à la lagune, et 2 h pour la descente. Là où ça se corse : juste avant la lagune, il faut escalader à 3 reprises (en fait, il existe un second chemin qui permet d’éviter l’escalade, mais comme rien n’est indiqué…).

Au bout d’une demi-heure en taxi depuis Wilcahuain, toujours sous une fine pluie, nous commençons notre marche. Nous nous retrouvons dès le départ face à une belle montée. Plusieurs agences nous avaient donné le conseil suivant :

Le secret pour Churup, c’est de commencer doucement et de ne pas vouloir aller trop vite.

Oui, mais même doucement, avec l’altitude, ce n’est pas si évident que ça ! Le sol est soit boueux, soit glissant à cause des pierres humides. Une fois arrivés au sommet de la première montée, près de 45 minutes plus tard, le chemin nous semble bien plus facile. On respire et on profite, la tête toujours dans la brume.

– C’est dans cette zone que, d’habitude, la taxe du parc est prélevée, nous dit Cristian.

– Mais alors, pourquoi n’y a-t-il personne ?

– Parce qu’il est tôt, et que le temps de monter et de redescendre, il sera plus de 11 h. Il n’est que 9 h, ils ne vont pas se lever si tôt, alors qui’ils savent que nous devrons de toute façon passer par ce même chemin au retour.

Churup, Huaraz, Pérou

La Pachamama et les autres

Entre-temps, en montant, nous sommes littéralement entrés dans les nuages. La pluie s’est arrêtée, mais la vue n’est pas encore dégagée. Cristian en profite pour ouvrir une petite bouteille de Coca-Cola, la seule que nous ayons emportée. Ni une ni deux, il en verse une partie à même le sol, en priant la Pachamama.

Mon cœur fait un bond dans ma poitrine : mon précieux coca !

… Ah les croyances andines !

Nous n’avions emporté au total, en plus de cette bouteille de coca, que deux petites bouteilles d’eau pour nous trois… Et le voilà qui en jette déjà une partie à terre. Nous allons mourir de soif !

Une fois désaltérés (nous et la Pachamama), Cristian prie Inti pour que le ciel se dégage. Il sort également des feuilles de coca et nous en propose. Je passe mon tour, mais Amandine s’en fait une grosse boule à chiquer.

Au fur et à mesure que nous avançons, le ciel se dégage, comme si les prières de Cristian avaient été entendues. L’espoir renait.

Dernier effort avant la lagune : l’escalade

Normalement, il faut donc 3 h pour monter jusqu’à la lagune de Churup… Normalement ! Nous, au bout de 3 h, nous ne sommes qu’au camp de base pour les tentes… et il nous manque encore toute la partie escalade.

Les nuages se dissipent un instant, dévoilant une vue splendide sur une cascade. Mais là-haut, où nous allons, les nuages semblaient toujours présents…

Petite remarque avant l’escalade Sachant que toutes les agences de Huaraz nous proposaient de nous conduire au point de départ du trek et puis de nous laisser nous débrouiller seuls pour atteindre la lagune, je peux vous dire une chose : il est pratiquement impossible et extrêmement dangereux d’escalader ces passages par soi-même, et donc sans corde, lorsqu’il a plu. La pierre est glissante, et même si vous passez le 1er passage, le 3e vous arrêtera sec et net (ou plutôt humides et net). Avant, il y avait des cordes placées pour les visiteurs, mais aujourd’hui elles ont disparu : à chacun d’emporter sa corde !

Notre guide, qui vit dans la montagne depuis sa naissance, a lui-même glissé en allant attacher la corde. Il a manqué de peu de finir 50 m plus bas !

Entre trek et escalade

Prières et espoirs vains : voici la lagune de Churup…

Ça y est… nous voilà au bout de notre route. Au total, il nous aura fallu une heure de plus pour atteindre la lagune.

Et là… c’est la déception.

On n'y voit rien !
On n’y voit rien !

Il y a bien le panneau indiquant la lagune, comme sur les photos des agences… Mais de la lagune, nous ne voyons rien ! Le brouillard, ici, ne s’est pas absolument pas dissipé.

Je n’ai jamais vu la lagune comme cela, ajoute Cristian d’un ton dépité.

Devant son air embêté, nous tentons de nous remettre du baume au cœur en nous accordant une pause bien méritée. Nous mangeons au bord de l’eau, avec pour seule vue un arbre sortant de la brume à une vingtaine de mètres. Rassasiés, mais toujours trempés et fatigués, nous entamons la descente pour le retour.

Ce qui a été escaladé à l’aller doit maintenant être « désescaladé » au retour. Et comme si nous n’en avions pas eu assez, c’est à ce moment-là qu’Inti a décidé de nous envoyer de la grêle !

Pas sûr qu’elles soient très efficaces, les prières à Inti, me dis-je en mon for intérieur…

Nous pressons le pas pour limiter les dégâts. Notre empressement nous aura valu l’économie de l’entrée du parc : vu la météo, il semble que le garde ait préféré rester bien au sec et au chaud (et comme on le comprend !). Sur tout le trek, nous n’avons d’ailleurs pas croisé grand monde, deux couples tout au plus.

Au bout de deux heures, nous apercevons enfin le taxi : sauvés !

Fin de l’aventure de Churup…

Pour retrouver le récit complet de nos aventures dans une famille andine, c’est par ici : « 3 jours dans une famille péruvienne, au cœur des Andes ».

Le Trek de Churup en pratique :
  • Durée : environ 3 h pour la montée et 2 h pour la descente
  • Altitude : point de départ à 3900 m, 4450 m à la lagune
  • Difficulté : moyenne avec certains passages difficiles  (escalade à 3 reprises)
  • Point négatif : très peu de panneaux d’indication
  • À prendre : un guide, une corde, à boire et à manger, de quoi se protéger du soleil (crème solaire, chapeau, lunettes)… et de la pluie, de bonnes chaussures.
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4 réponses à “Trek de Churup, ou quand tout se ne passe pas comme prévu”

  1. Ahah effectivement, je suis parti tout seul pour aller grimper au Churup, rendu en haut de la cascade obligé de s’arrêter, pause casse-croûte et après avoir un peu attendu un groupe est arrivé, en me confirmant que c’était bien le chemin ! La lagune était juste derrière ! Magnifique endroit.

    • Ah ah, ça sent le vécu Alexis ! On s’était fait la réflexion en montant (et en croisant d’autres randonneurs sur le trajet du retour), que certains passages ne sont pas évidents à franchir, mais aussi pour se repérer !
      Contente que tu aies pu profiter de la lagune… pour nous, cela manquait « un peu » de visibilité ! Une bonne excuse pour y retourner une prochaine fois !

  2. Mon doux! J’ai ris aux larmes! Très drôle! Nous ferons l’ascension dans quelques jours nous aussi. J’espère que nous serons plus chanceux haha

    • Ahah 😄😅 Merci Sophie pour ton commentaire, ravis d’avoir pu te faire rire ! On te souhaite aussi un peu plus de chance pour ton trek… même si le nôtre reste dans nos beaux souvenirs du Pérou « malgré tout » ! 😉

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