Phnom Penh, capitale du Cambodge, est à la fois grande et petite : divisée en quartiers, on fait vite le tour des sites centraux intéressants. Mais les dimensions de la ville et sa circulation chaotique typique rendent difficiles les déplacements à pieds sur de longues distances : l’usage de la moto-dop et du tuk-tuk sont des alternatives agréables.
Trois jours me paraissent suffisants pour goûter à l’ambiance de la capitale du Cambodge et découvrir ses principaux attraits.
A voir et à faire
- le Musée national
- le Palais Royal
- les temples : Vat Phnom, Vat Ounalom
- les marchés : le marché central (Psar Thmey) et son immense dôme, le marché russe…
- les cours d’aérobiques : sur le quais Sisowath et au stade olympique (en haut des gradins)
- les musées et sites témoins des Khmers rouges : Musée du génocide Tuol Sleng, camps d’exécution de Chieung Ek
Le Musée national
Situé près du palais royal, le musée national vaut la peine d’être visité. Architecturalement parlant, ce palais rouge s’ouvre sur un patio intérieur où trône une statue de Bouddha au milieu d’un jardin bien arrangé.
Ce musée renferme la plus belle collection de scultpures khmères au monde, avec des pièces issues des sites archéologiques du pays. Si cela a l’inconvénient de vider les sites de leurs belles pièces, cela permet de voir en une heure plus de statue qu’en plusieurs jours de visite de temples.
Le palais royal et la pagode d’argent
Le palais royal, visible depuis la promenade en bord de fleuve avec ses toits khmers et ses dorures, appelle les regards des curieux.
Nous avons néanmoins du nous y reprendre à deux fois pour pouvoir pénétrer dans l’enceinte, car c’est là que j’ai découvert l’interdiction d’utiliser un foulard pour se couvrir les épaules.
Je n’ai pas (encore) visité le palais royal de Bangkok, mais il parait qu’ils sont très semblables.
De manière générale, je n’ai pas été séduite par ce palais et encore moins par ce qui s’en dégageait. En travaux, les toits et les façades étaient sous des échafaudages, et tout était étrangement trop net et trop rangé (jardins type « Versailles ») par rapport à la cacophonie de la ville. Il n’y a pas grand chose à voir non plus.
Les photos sont interdites la plupart du temps à l’intérieur des bâtiments, pensez également à enlever vos chaussures en entrant.
J’ai aimé :
- la fresque murale de l’enceinte entourant la Pagode d’argent (Preah Keo) malgré son mauvais état général : un vrai livre ouvert sur la culture et la religion cambodgienne, qui retrace le récit du Râmâyana (épopée mythologique fondamentale de l’hindouisme),
- ainsi que les fleurs qui embellissent les jardins : je me suis alors rendue compte à quel point les fleurs et la végétation me manquaient !
Vat Phnom
Perché sur la seule colline de la ville, ce temple-musée est fréquenté par les khmers, venus prier pour obtenir de la chance. Avant un examen ou en entretien d’affaires important, c’est l’étape à ne pas manquer pour s’assurer de sa réussite. Et si les prières sont exaucées, le Cambodgien revient pour apporter l’offrande promise aux pieds des autels : bananes, fleurs …
« Une banane contre la réussite de mon exam ! »
C’est pas cher payé !
Pour monter jusqu’au temple, plusieurs chemins mènent au sommet, l’un d’eux gardé par des lions rugissant pour l’éternité. Il paraît qu’il faut faire attention aux singes (nous l’avons su dans l’après-coup), sauf que nous n’en avons croisés aucun !
Nous avons par contre découvert une étrange coutume, qui consiste à acheter un oiseau en cage, le garder en main pour prononcer sa prière et le relâcher… pour qu’il se fasse re-capturer le lendemain et re-relâcher ensuite : un boucle sans fin !
Attention : la nuit, l’endroit est réputé pour être fréquenté par des pickpockets travestis.
Vat Ounalom
En se promenant le long du Quai Sisowath, on tombe sur un vaste temple, siège du bouddhisme cambodgien. Véritable petit village dans une enceinte le séparant de la ville, ce temple est habité par le chef de la congrégation bouddhiste cambodgienne et de nombreux moines. Tout est orangé à l’intérieur : depuis les temples colorés jusqu’aux tissus et serviettes des moines sèchant au soleil.
Musée Tuol Sleng
Musée tout au temps que mémorial, le Tuol Sleng est un ancien lycée reconverti en prison de haute sécurité (S-21) sous Pol Pot, et devint le plus grand centre de détention et de torture du pays. Ce musée du génocide témoigne des atrocités qui ont ravagé le pays au temps des Khmers Rouges.
Des photographies d’anciens détenus et des peintures d’un ancien détenu y sont exposées.
Je n’ai pas visité ce lieu, réputé touchant, voire éprouvant. Non pas que l’histoire du pays ne m’intéresse pas ou, encore moins, que je sois insensible aux horreurs vécues par les Cambodgiens et aux atrocités dont est capable l’Homme. Mais ayant déjà visité des camps nazi, je sais que ce sont des lieux marqués par l’histoire, où ni le temps ni la terre ne peuvent effacer les atrocités, des lieux où il fait toujours froid…
Camp d’exécution de Choung Ek
17.000 prisonniers du S-21 furent transférés dans ce camp d’exécution, appelé aussi « Killing Fields » (« Champs de tuerie ») pour y être assassinés. Aujourd’hui encore, des ossements et lambeaux de tissus sont visibles sur le sol.
Cette visite (que je n’ai également pas faite), tout aussi éprouvante que celle de Tuol Sleng, inclu un témoignage par des survivants et gardiens et beaucoup d’informations sur les Khmers Rouges et le procès encore en cours.
Les marchés de Phnom Penh
Phnom Penh regorge de marchés en tous genres. Voici les plus connus et les plus touristiques. Petite remarque : les marchés diurnes ferment généralement assez tôt (vers 17h).
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Marché central ou Psar (Thom) Thmey
Au centre de la capitale, ce marché circulaire occupe un étrange bâtiment de style Art déco (datant de 1937). Avec un dôme immense (un des plus grand au monde) recouvrant le hall central, il a bien mérité son nom « Phsar Thom Thmey » signifiant « nouveau grand marché ».
En forme de croix et organisé en 4 ailes, le marché propose des objets et services en tous genres, regroupés par thématiques : vêtements, couture, manucure, coiffure, téléphones, bijoux, nourriture locale, souvenirs, artisanat…
Marché central ou Psar (Thom) Thmey Dôme du Psar Thmey -
Marché russe ou Psar Tuol Tong Pong
Ce marché a gagné son surnom suite à la grande fréquentation de russes dans ses allées dans les années 80. Bazar étouffant (surtout l’après-midi) aux allées étroites, il est réputé pour y trouver de tout (et beaucoup de contrefaçons) à des prix intéressants.
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Psar O Russei
Le plus grand de tous, ce marché aux airs de centre commercial sur plusieurs étages propose des produits variés et est un véritable labyrinthe.
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Marché nocturne ou Phsar Reatrey
Fréquenté d’avantage par les khmers que les touristes, ce marché de nuit est ouvert le week-end, du vendredi au dimanche, de 17h à minuit.
Flânez dans les rues au hasard
Se promener, tout simplement, et se perdre dans cette capitale aux quartiers aux styles très différents (quartier touristique, des expats, quai Sisowath …). Car bien d’autres lieux que ceux listés ici peuvent mériter le détour et être un objectif de balade, comme Monument de l’Indépendance, stupa (structure architecturale bouddhiste) à l’image de ceux des temples d’Angkor…
Il est très agréable de se promener en soirée, à la tombée du soleil, car les températures en journée sont chaudes et l’atmosphère moite et humide. Un des endroits agréables pour se promener en soirée est le Quai Sisowath : regarder d’un côté le soleil se coucher sur le Palais Royal, et de l’autre, les bateaux passer sur le Tonlé et le Mékong.
On y observe aussi des cambodgiens se retrouver entre amis, faire un jeu qui est une sorte de badminton avec les pieds (le dacau) et des séances d’aérobic en plein air (en face du restaurant Blue Pumpkin et au stade olympique).
Il est également possible de louer des vélos pour sortir de la ville et par exemple aller se promener du côté de l’île de la Soie (Koh Dach). Vu que nous avions déjà pas mal pédalé dans la campagne du côté de Siem Reap et que François était malade, nous ne l’avons pas fait, mais cette promenade permet de découvrir, en plus des fermes de vers à soie, le Phnom Penh traditionnel.
Une autre activité à la mode au Cambodge (Phnom Penh et Siem Reap) consiste à suivre un cours de cuisine, de l’achat des ingrédients au marché à la dégustation en passant par la réalisation.
Les bonnes adresses :
Bien manger
- Le restaurant « Friends » (215 Street 13, sur une des rues vers le Musée National), membre de l’association Tree-alliance (Training Restaurants for Employment and Entrepreneurship) a une visée sociale (fournir formation et travail aux jeunes des rues). Il propose une carte variée, avec des plats typiques et d’autres occidentaux, pour des prix bien plus élevés qu’ailleurs… mais c’est bon, c’est propre et accueillant, et c’est pour une bonne cause. Par contre, il a un énorme succès auprès des touristes : mieux vaut réserver ou arriver tôt (tapas 2-5$, plats à partir de 6$).
- Beaucoup de restaurant et bars proposent des terrasses aux étages et sur les toits, n’hésitez pas, c’est une ambiance très sympa qui permet de prendre de l’altitude par rapport au brouhaha et à l’agitation de la rue.
- Manger dans les marchés et chez les vendeurs de rue est une expérience aussi à tenter, bon marché et souvent bon tout court !
- La plupart des restaurant le long du fleuve sont très chers car orientés touristes, mieux vaut s’enfoncer un peu dans le dédale des rues.
- Néanmoins, si vous êtes en manque de sushis, je vous conseille le Rahu, restaurant sur le Quai Sisowath (n°159) (3-4$ l’assiette de 6 sushis).
Se loger
- Hôtel Sky Park (sur la rue 111) : bon rapport qualité prix (13$ tout confort).
- Last Home Guesthouse (rue 172, n°21) : chambres très spacieuses, confort basique et propreté aléatoire mais généralement correcte, le tout pour un prix moyen (7-8$ sans clim, 15$ avec airco). La maîtresse de maison parle un anglais correct et comprend un peu le français (nous avons tout de même été surpris de la voir regarder Question pour un Champion !)
Par contre, je déconseille fortement cet hôtel : Angkor Mithona Guesthouse (19, Street 172) : service inexistant, personnel peu agréable et malhonnête, chambres aux fenêtres qui ne se ferment pas, wifi qui ne fonctionne pas, salle de bain en mauvais état… le tout dans un hôtel aux allures (et prix) plus « confortables » (20-25$ la nuit). Notre seule mauvaise expérience dans un hôtel au Cambodge en 1 mois.
La capitale, un passage obligé
Le réseau routier du pays est ainsi fait qu’il est pratiquement inévitable de se rendre à Phnom Penh. Ce réseau en étoile vous amènera d’ailleurs peut-être à y faire plusieurs séjours. Nos vols aller et retour étant à Phnom Penh, nous avons distillé les visites des points d’intérêt afin d’avoir toujours envie d’y revenir.
Et vous, avez-vous déjà visité Phnom Penh ? Quels souvenirs la capitale cambodgienne vous laisse-t-elle ? Des bons conseils et des bonnes adresses à partager ?
Bonjour,
je pense que tu as du lire trop vite l’article, on en parle sous le titre « Musée Tuol Sleng » 😉
J’aime beaucoup cette ville, il ne faut pas hésiter à flâner au hasard et à prendre les bateaux. 3 jours, au minimum vraiment …
Bonjour Danielle et merci pour ton commentaire ^^
En effet, je pense que 3 jours à Phnom Penh est un minimum, surtout si on ne veut pas courir pour voir les lieux touristiques et pouvoir se perdre dans les rues de la capitales, goûter aux différentes ambiances …
C’est marrant, il y a tout juste deux ans on m’en avait vraiment dit du mal de Phnom Penh. Depuis j’en ai gardé une très mauvais image sans jamais y avoir mis les pieds. En lisant ton article et voyant les photos je me dis que finalement ça n’a pas l’air si terrible que ça et que j’y passerais bien quelques jours lors d’un voyage au Cambodge. Comme quoi, des fois on se fait vraiment influencer bêtement sans en avoir vraiment conscience.
Salut Gala, merci pour ton commentaire.
Oui, Phnom Penh n’a pas une très bonne réputation de manière générale, du coup je ne n’avais pas d’attentes particulières par rapport à cette ville, et j’ai eu de bonnes surprises ^^
Déjà, c’est mon premier contact avec le Cambodge et l’Asie (étant arrivée par avion directement à la capitale), donc il y a eu pas mal de premières fois et de premières impressions dans cette ville.
Après, cela reste une grande ville, parait-il encore une belle capitale par rapport à d’autres capitales asiatiques, mais là je ne peux pas (encore) juger 😉
Tout n’est pas forcément à voir absolument, mieux vaut d’après moi profiter de l’ambiance des lieux, se promener et se perdre, faire des découvertes culturelles, gastronomiques, …
Bien sûr, tout ce que l’on peut entendre et voir sur un lieu va être engrangé en mémoire, consciemment ou non, et influencer notre représentation du lieu, d’autant plus si on y est jamais allé (car on ne peut pas contrebalancer avec notre expérience personnelle).
Quand je lis ton article je me dis que j’ai manqué bien des choses dans cette capitale. Je n’y suis resté qu’une journée et je n’ai rien fait de tout ça. Il faut dire que les nuits sont assez festives et il fallait émergé le matin!
Pas grand chose à ajouter à cet article vraiment complet ! Si ce n’est que je considère vraiment le Musée Tuol Sleng comme LE truc à faire lors d’un séjour à Phnom Penh.
Je crois que je n’ai jamais ressenti autant de choses lors d’une visite d’un lieu historique. Je me suis vraiment senti mal, j’ai vraiment senti que des choses horribles c’étaient passées ici. Une expérience particulière mais inoubliable.