La Patagonie ! Ici les paysages se succèdent… identiques et si différents à la fois. Le vent semble toujours souffler dans ces contrées où les nuages se confondent avec la cime des montagnes. Et pourtant… Dès que rayonne le soleil, ces terres désolées semblent s’illuminer et raconter une nouvelle histoire. Celle de la vie. Celle d’un cycle.
Patagonie : terres de mystères et de contrastes
La Patagonie, région la plus australe du continent sud-américain, est pleine de mystères. Et même, « La Patagonie » n’existe pas : ce mot devrait toujours se conjuguer au pluriel tant ses visages sont multiples.
Attrait… et répulsion
Le premier mystère de la Patagonie est l’intérêt ambigu qu’elle suscite chez le commun des mortels : si la plupart se sentent intrigués par ces contrées isolées, peu le sont suffisamment pour désirer les découvrir de leurs propres yeux.
Le Froid. Le froid fait peur. Le froid révulse.
Qui dit froid dit effort et inconfort. Des mots incompatibles, pour certains, avec vacances ou voyage.
Patagonie monochrome… et multicolore
Patagonie, un mot qui évoque du blanc. Le blanc des montagnes. Le blanc de la neige et des glaciers. Le blanc des nuages. Le blanc de la froideur ambiante.
Blanc. Blanc. Tout blanc.
Monochrome, la Patagonie garde un cachet hors du temps, comme ces clichés en noir et blanc.
Et pourtant…
Et pourtant elle est verte, ma Patagonie. En regardant défiler les paysages je me dis
– Jamais ils ne me croiront
– et François de rajouter « ce n’est pas possible, ces couleurs : quelqu’un a trafiqué la balance des blancs » (déformation de photographe !).
Mille et une nuances de vert se succèdent, se superposent et s’enchevêtrent. Les arbres, petits et rabougris, pliés par la force du vent, affichent un vert dense, là où l’herbe contraste par sa teinte claire et intense.
Blanche. Et Verte.
… Et tellement plus encore.
Tant de couleurs se cachent dans les nuances de ses nuages, dans les teintes de ses rochers et les reflets de ses lacs.
Nuages… et Lumières
Jamais les nuages de mon plat pays n’ont suscité en moi un tel émerveillement.
J’ai vu des petits nuages ronds et inoffensifs, de ceux que dessinent les enfants pour décorer leurs paysages. D’autres étaient si diffus qu’ils se mélangeaient avec la brume. Certains, d’un blanc éclatant, semblaient jaillir de terre pour rejoindre le tapis blanchâtre qui recouvre le ciel.
Ici, les nuages jouent avec le soleil, le laissant diffuser une douce lumière filtrée ou d’intenses rayons aveuglants. Contrastes et nuances. Une fois encore.
Une Patagonie… des Patagonies
La Patagonie devrait se conjuguer au pluriel. Car j’ai découvert qu’il existait des Patagonies. Chilienne d’un côté, argentine de l’autre. Patagonie du Nord et Patagonie du Sud.
S’étendant sur quelques milliers de km, la Patagonie est aussi diverse que monotone. Encore un paradoxe qui lui est propre.
En la parcourant en bus ou en bateau, les paysages défilent comme une toile immobile. Toujours pareils et pourtant toujours différents.
Les montagnes, les arbres, les lacs, les nuages…
Tout se fige. Tout bouge. Tout est pareil. Tout est différent.
En regardant plus en détail, chaque arbre dessine un mouvement qui lui est propre. Chaque rocher raconte une histoire différente. Et plus que la somme de chacun de ces éléments, le paysage forme un tout qui semble infini.
Des étendues. Sans fin.
Terre du bout du monde, elle semble pourtant ne jamais finir.
Des gens froids pour un climat froid
La Patagonie est une terre dure. Par ses températures, son climat… et ses gens.
Les Patagons sont grands. Les Patagons sont froids. Comme souvent dans les contrées froides, le premier abord peut sembler quelque peu rustre. Ici, l’on ne parle pas pour ne rien dire. Les mots s’économisent. Les temps sont durs en Patagonie.
Pourquoi les gens du froid manifestent-ils souvent cette frilosité humaine ?
Et pourtant, lorsque la conversation se prolonge, que les visages se détendent et que les sourires apparaissent, les gens du froid se révèlent souvent tout aussi chaleureux que leurs cousins des contrées chaudes.
Derrière leurs airs méfiants, les Patagons ont des caractères bien trempés.
La Patagonie ressemble à une réserve d’excentriques, comme il y a des réserves d’Indiens. (…) De tout temps, les extravagants, les révoltés, les déclassés semblent s’être donné rendez-vous dans cette flèche de terre pointée vers le Pôle. (En Patagonie, Bruce Chatwin)
La Patagonie, une expérience intime
Comme la traversée d’un désert, la rencontre avec la Patagonie ne laisse personne indifférent. C’est une expérience intime qui attend le voyageur.
Celle de la solitude.
Et celle de la rencontre, dans son plus simple appareil :
la rencontre de la Terre, des éléments, du silence… Et de soi.
Et vous, vous êtes-vous déjà aventurés en Patagonie ?
- Video 13 : La Patagonie au fil de l’eau
- Rêveries patagoniques
- En regardant défiler paysages de Patagonie
- Patagonie chilienne : de la Route Australe aux fiords du bout du monde
- On a marché sur la glace
- Croisière de la Patagonie vers l’Antarctique :
C’est un territoire que je rêve de découvrir… Le froid, même pas peur ! 😉
Haha LadyMilonguera 😉 « Il n’y a pas de mauvaise météo, que des mauvais équipements » : il suffit de s’équiper pour le froid… et mieux profiter ainsi des paysages glacés 😉
Je me suis toujours dit que c’était impossible ces couleurs… Donc c’est vrai? Le froid ne me fait pas peur non plus, le vent peut-être plus… La Patagonie semble être un endroit magnifique dont je rêve d’un jour foulé la terre.
Moi aussi, j’avais déjà regardé certaines photos de Patagonie en me disant qu’ils exagéraient sur les retouches… Mais en fait, non ! C’est vraiment surprenant 🙂
Je te souhaite de réaliser ton rêve !
Oui j’y suis allée, du côté argentin, et j’ai adoré!!
C’est très vrai ce que tu dis dans le paragraphe « Patagonie monochrome… et multicolore ». C’est complètement fou ces couleurs si intenses et en même temps cette nature aride!
Et tout comme toi j’ai été fasciné par les courbes et les couleurs des nuages. Je n’avais jamais trouvé ça aussi beau avant…
Merci Amélie pour ton partage d’expérience. Nous n’avons pas encore découvert le côté argentin de la Patagonie, mais c’est pour bientôt !
Étrange, la fascination que suscitent ces nuages comme nulle part ailleurs sur le globe (enfin, pour le moment d’après ma petite expérience de voyageuse ^^).
Ah, vos impressions sur la Patagonie 😉 On dira une douce poésie! Je me suis sentie aussi légère qu’un nuage en vous lisant. La Patagonie semble être une terre dure et à la fois, douce. Vivement que j’y aille un jour moi aussi!
Merci Julie pour ton commentaire.
Il faut croire que la Patagonie donne un âme de poète aux voyageurs 😉
Je te souhaite de pouvoir y aller rapidement… avant la fin de l’été, sinon, ça risque de faire vraiment froid ! Ou à la saison prochaine 😉
C’est marrant tu vois, parce qu’avant d’y aller, je n’aurais jamais imaginé ça blanc, mais plutôt jaune ou ocre… comme quoi!
Je suis d’accord avec toi sur la lumière et les nuages, c’est là où j’ai vu les ciels les plus incroyables de ma vie. Enfin là et dans le grand Nord aussi bien sûr!
Merci Lucie pour ton message et ton retour 🙂
J’avais dans la tête des images de grand froid… et donc de blanc (tout le monde sait que le froid est blanc ! 😉 ); mais finalement, la Patagonie est bien plus jaune et verte que blanche !
Je n’ai encore jamais voyagé dans le Grand Nord, mais ce séjour en Patagonie ne fait qu’éveiller encore notre désir de découvrir ces contrées froides proches de l’autre pôle… Un jour !
Merci pour ce voyage aux multiples couleurs et finalement très chaleureux ! Vos photos sont magiques, cette immensité inspirante et votre récit palpitant.
Ca me donne envie d’y aller … un jour peut-être 🙂
Merci à toi Magaly pour ton commentaire et partage ! Cela fait plaisir d’avoir des lecteurs aussi (ré)actifs 🙂
Je te souhaite de pouvoir découvrir ces terres australes un jour, une expérience qui sort de l’ordinaire, je pense…
Je transmets le compliment pour les photos à François, cela lui fait toujours plaisir quand on apprécie son travail ! Car sur ce blog, c’est un vrai travail d’équipe qui se cache derrière les articles : j’écris, il relit, je mets en page, il illustre avec ses photographies. Une belle complémentarité.
De superbes photos 🙂 La région me tente vraiment, on y passera TRÈS certainement 🙂
Au fait, c’est le bateau échoué que vous allez utiliser pour venir en Corse ?
Merci Manu, je transmets au photographe 😉
Pour ce qui est de la transatlantique jusqu’en Corse, le radeau, c’est chaud quand même ! Et la planche de surf, peu confortable. On aurait bien voulu prendre le bateau échoué, mais la mer était trop basse. François potasse une nouvelle solution 😉
Comme la plupart des voyageurs, je rêve de découvrir la Patagonie ! Quelles magnifiques photos !
Merci Anaïs pour ton message et le compliment pour les photos, ravis qu’elle te plaisent 🙂
On te souhaite de pouvoir un jour réaliser ton rêve et découvrir ces contrées du bout du monde… Nous, on ne s’en lasse pas !
Je vois que la Patagonie a fait votre conquête, tout comme elle avait fait la nôtre il y a de cela trois ans maintenant… Jamais je ne pourrai oublier ces ciels, ni la pureté de l’air et l’intensité des couleurs. Il n’y a que dans le nord de la Finlande que j’avais vu des choses comme cela, et encore… C’est le paradis des amoureux de nature et de grands espaces. La Patagonie, depuis que je l’ai découverte je rêve d’y retourner !
Merci Aurélie pour ton message, je vois que nous partageons le même coup de cœur pour la Patagonie.
Une région du monde si contrastée… Avec ces semaines (je ne les coopte plus) passées en Patagonie, nous n’en aurons pas vu la moitié: nous serons obligés de revenir un jour 😉
J’avais déjà envie de découvrir cet endroit unique, mais là c’est pire que tout 🙂 C’est superbe, certains paysages me rappellent même un peu la Nouvelle Zélande 🙂
Merci Stéphanie pour ton message.
Tu n’es pas la première à comparer la Patagonie avec la Nouvelle-Zélande : des Patagons qui ont voyagé jusqu’en Océanie nous on fait la même réflexion. Comme quoi 😉
La Patagonie une expérience intime !
Celle de la solitude.
Et celle de la rencontre, dans son plus simple appareil :
la rencontre de la Terre, des éléments, du silence… Et de soi.
Coucou et Bonjour,
Avant même de lire, le beau récit,
C’est ce que je pensais de ce Voyage,
De Votre Voyage
De cette rencontre avec Soi
Ce que l’on est réellement,
Face à ses étendues
Infinies
Non, personne
Personne n’a rien « trafiqué »
François,
Quelle belle expérience pour
Vous deux,
Moi, je vous crois à 200/100 🙂
Oui, une expérience intime, c’est tout à fait cela Gérard. Rien que d’y penser, je me sens transportée dans ces vastes étendues, si monotones et si variées tout à la fois… Comme une amie que j’aurais quittée depuis trop longtemps, la Patagonie me manque déjà ! J’espère ne pas mettre plusieurs années avant d’y retourner.
Bnojour Amandine et merci beaucoup pour tes super articles qui m’ont beaucoup aidée à préparer mon voyage en Amérique du Sud. Je suis actuellement au chili pour descendre jusqu’en Patagonie. Petite question indiscrète: qu’avez-vous pensé des tarifs de la Patagonie? Aviez-vous un « budget confortable » ou « budget serré »? Tous les voyageurs que nous rencontrons depuis le début de notre voyage nous mettent en garde sur les prix affolants pratiqués en Patagonie et notamment côté argentin. Du coup nous ne savons plus à quoi nous attendre et envisageons même de raccourcir la durée initiale prévue de 6 semaines en Patagonie. Bref nous sommes un peu perdues à 2 jours de quitter Santiago hahaa
Merci par avance de ton aide et très bonne soirée 🙂
Bonjour Stéphanie, merci pour ton commentaire et le compliment, cela fait très plaisir de savoir que le blog est utile à d’autres voyageurs 🙂
La Patagonie n’est clairement pas la région la plus bon marché d’Amérique du Sud (mention spéciale aux bus en Argentine !). Côté logement, nous avons dormi par moment chez l’habitant (au hasard des rencontres), dans le bus ou le bateau…
Bons préparatifs et bon voyage !