Ça y est. Nous sommes parti·es. Vraiment ! Finie l’attente, finie l’incertitude, finis les reports, finis les changements de plan. Nous sommes parti·es. Notre nouvelle vie de famille nomade commence. Première étape : Halifax en Nouvelle-Ecosse.
Le Grand Départ
4h du matin
Il fait nuit noire. Le monde entier semble encore plongé dans un profond sommeil… le monde entier à l’exception de François et moi, que l’excitation du départ a maintenus alertes. Je dépose Manoa endormi doucement dans le lit et me faufile hors de la chambre. Il nous reste quelques points de la checklist à vérifier avant de partir. François charge les sacs dans la voiture pendant que j’habille Manoa, toujours endormi.
5h du matin
Appartement vidé et ses ancien·nes occupant·es désormais assi·es sur la banquette arrière de la voiture, leurs bagages dans le coffre. Nous nous dirigeons vers la gare pour prendre le Thalys vers l’aéroport parisien d’où décolle notre avion pour le Canada…
Une seule compagnie propose des vols directs pour Halifax, où notre voiture envoyée par cargo arrivera quelques jours après nous. C’était important pour nous, dans une recherche de cohérence avec nos valeurs, de limiter l’impact écologique de ce trajet. Le plus court, le plus direct, le moins de vols possibles. En train de Bruxelles à Paris puis 6 h 30 de vol seulement pour le Nouveau Continent. Un choix qui convient également à notre bébé. Au plus court au mieux (même s’il avait été adorable lors de nos vols long-courriers pour le Japon).
7h du matin
Arrivé·es à l’aéroport parisien, nous trouvons le guichet pour nous enregistrer. Euphoriques, nous sourions d’un air béa à tous·tes celleux que nous croisons. L’hôtesse au guichet, d’abord tout sourire, change peu à peu d’expression, jusqu’à avoir l’air embêtée. Elle appelle un collègue, puis un autre. « Avez-vous vos ESTA ? ». Oui ! On garde le sourire, on sait que tout est en ordre. Je présente le mien sur mon téléphone. François cherche de son côté. « Pour madame et le petit, c’est OK, c’est celui de monsieur qu’il nous faut ». François cherche toujours. La tension monte. Le responsable local se joint à la mêlée et va même jusqu’à téléphoner à l’ambassade pour nous aider. Toutes les données du passeport sont redemandées. Au bout d’interminables minutes d’attente, durant lesquelles Manoa en a profité pour s’endormir dans le porte-bébé, le responsable revient vers nous avec un sourire rassurant. « C’est en ordre. » Que manquait-il, pourquoi toutes ces démarches supplémentaires ? Mystère… Mais l’essentiel, c’est que nous avons nos billets d’avion en poche. Quel soulagement ! L’espace d’un instant, on se voyait rester coincé·es à Paris et perdre notre vol, manquer la réception de la voiture… L’effet domino cauchemardesque où une catastrophe en entraine d’autres.
Nous respirons un bon coup, retrouvons nos sourires démesurés et quittons le guichet soulagé·es. Mis à part ce moment de tension, le reste de l’attente et du vol se passent sans encombre. Arrivés à Halifax, nous sommes adorablement aiguillé·es par le personnel de l’aéroport qui, déjà, nous fait ressentir toute la prévenance et la bienveillance qui nous a toujours touché·es au Canada.
Oui, nous y sommes !
Bienvenue au Canada
La voiture de location récupérée, nous optons pour un motel non loin d’Halifax afin de prendre le temps de récupérer du trajet et des derniers jours avant le départ qui ont été assez fatiguants, et nous adapter en douceur au décalage horaire. Si le choix du motel était le plus pratique et le plus économique, il était également l’occasion de vérifier tous les clichés véhiculés dans les films et séries américains. Une décoration vieillotte et sobre, un confort et une propreté correcte… et une insonorisation bien insatisfaisante la nuit tombée, nous faisant profiter des sons produits par les amours passionnées des chambres voisines.
Par chance, nous avons choisi un motel situé à 4 minutes à pieds d’un restaurant « vegan friendly ». Si j’ai eu des difficultés à trouver le sommeil, j’ai très facilement trouvé le réconfort dans leurs plats et leurs desserts fabuleusement délicieux ! Voilà les gourmand·es en nous rassuré·es : manger sain, végane et… des desserts au chocolat, c’est tout à fait possible au Canada !
Les trois jours que nous passons dans ce motel filent rapidement, entre promenade, pauses gourmandes, sortie à une pleine de jeux couverte et visite du lieu le plus emblématique de la région d’Halifax : Peggys Cove.
Peggys Cove
La météo n’est pas très encourageante : un seul jour de soleil prévu dans la prochaine semaine. Nous avons décidé d’en profiter pour aller voir le phare de Peggys Cove, à 1 h de route. Sur une petite route entourée d’eau, d’arbres et de maisons aux façades de bois, nous nous sentons au Canada… ou en Finlande ou en Patagonie chilienne… Bref, nous nous sentons loin, dans un environnement fait de nature et d’espace.
Une fois arrivé·es à destination, heureux de quitter son siège, Manoa observe tout autour de lui avec ses grands yeux. Tout est nouveau ici. L’odeur de la mer, le vent du large, la langue anglaise, les gros véhicules et même le chant des oiseaux. En nous approchant du phare, les sourires se multiplient autour de nous, accompagnés de « cute baby »… des réminiscences du Japon et du « kawaii akachan » (bébé mignon) !
Le phare apparait, seul debout entre deux déserts ondulants, l’un fait d’eau et l’autre de roche. Les rochers qui entourent le phare et accueillent les vagues de l’océan sont d’une beauté et d’une douceur telle que je ne peux m’empêcher de m’arrêter au milieu du sentier pour les admirer. Oui, le phare est beau, la vue sur la mer aussi. Mais la vraie star du lieu, à mes yeux, ce sont ces rochers aux couleurs sablées.
Des couples s’embrassent. Des enfants jouent, sautant joyeusement dans les flaques entre les rochers. Des téléphones et appareils photo s’élèvent de tous les côtés. C’est un lieu très touristique… et très beau.
Sur le chemin de retour vers la voiture, je passe de longues minutes à regarder la mer bouger le long d’un ponton et les oiseaux marins voler tout autour de nous. Par gout, bien sûr, mais pas uniquement : mon bébé ne me laisse pas le choix ! Tant qu’il n’a pas fini d’admirer l’objet de sa contemplation, je ne peux espérer le déplacer sans enclencher l’alarme. Les cris de bébé, c’est persuasif ! J’apprends donc, un peu plus chaque jour, à prendre le temps et à m’émerveiller de tout. Le merveilleux du quotidien et le quotidien du merveilleux.
Halifax
Changement de cadre : à nous le centre-ville ! Nous quittons le motel pour le Homewood Suite du Hilton d’Halifax… un tout autre style ! Manoa est ravi de pouvoir gambader à quatre pattes à travers notre petit appartement. Et nous sommes heureux·ses de bénéficier de lits super confortables et, surtout, d’une bonne isolation sonore !
Nous profitons d’être logé·es dans le centre pour découvrir la ville et quelques-uns de ses incontournables.
Visiter Halifax
La citadelle
Premier arrêt, juste à côté de notre logement : la citadelle. Construite en 1828 sur une colline qui surplombe le port, la citadelle avait pour fonction de protéger de la ville et surtout la base navale de l’Empire britannique. Avec son architecture en forme d’étoile, la citadelle a su préserver, au fil du temps, ses remparts et ses canons.
Différentes visites sont possibles, autonomes ou guidées, avec ou sans les activités orientées famille. J’ai ri intérieurement en lisant l’affiche proposant aux enfants de venir se mettre dans la peau d’une nouvelle recrue qui apprendra, entre autres, à rester debout sans bouger… Une nouvelle forme du jeu « le roi du silence », mais encore plus efficace ?
Le front de mer
La promenade en bord de mer (Waterfront), est sans doute le lieu immanquable d’Halifax. Se promener avec le bleu de la mer d’un côté, et de l’autre des maisons colorées, petits chalets saisonniers de vendeur·euses, ainsi que des passages faits de ponts flottants et promenade sur ponton.
Manoa a particulièrement adoré l’arrêt à la petite plaine de jeux en forme de sous-marin. Un agréable moment entouré d’enfants et de rires.
D’après ce que nous avons pu lire sur les pamphlets et sites internet, plusieurs évènements sont organisés sur le front de mer, comme un festival de jazz. Si vous passez par là, renseignez-vous sur le calendrier évènementiel.
Les églises
Plusieurs églises se dessinent dans le paysage urbain d’Halifax. Nous ne sommes entré·es dans aucune, mais sommes passé·es devant plusieurs d’entre elles. Les plus réputées sont l’église Saint Paul, le plus ancien lieu de culte protestant du Canada, et la Basilique Sainte Marie.
La bibliothèque
Dans la documentation touristique de la ville, j’avais lu que leur bibliothèque était impressionnante et méritait le détour. J’adore les bibliothèques ! Dans ma tête, une bibliothèque impressionnante s’apparente à celle du dessin animé de La Belle et la Bête, gigantesque, en bois et avec des escaliers qui tournent (indispensable !). J’étais curieuse de vérifier si cette bibliothèque correspondait à mes critères…
Et pas du tout !
Pourtant, l’architecture tant intérieure qu’extérieure de ce grand bâtiment vitré ne peut qu’impressionner. Pour celleux qui aiment prendre leur temps, un café accueille les amoureux·ses des livres au rez-de-chaussée et un autre au sommet de l’édifice, comme un dans un cube vitré qui se détache du reste de la façade.
Les rues colorées
En parlant de couleurs, certaines rues d’Halifax en sont pleines ! De belles façades boisées aux planches bleues, rouges, vertes légèrement (ou plus) marquées par le temps. Un charme fou !
Les musées
Plusieurs musées se situent dans le centre d’Halifax. Si vous ne deviez en visiter que quelques-uns, les plus recommandés sont : le musée maritime, le musée de l’immigration et le Discovery Center, spécialement recommandé aux familles.
Le côté vert
Halifax possède un superbe parc public, avec un grand espace vert, de belles fleurs, des fontaines et un kiosque à musique que nous nous étions promis·es de voir… mais la météo en a décidé autrement ! Ce sera pour une prochaine fois.
Nos bonnes adresses à Halifax et environs
Restaurants
Nous avons déniché quelques génialissimes restaurants véganes à Halifax… et on s’est fait plaisir ! Voici nos deux préférés.
M&J’s
Un peu en dehors d’Halifax, proche de notre motel : M&J’s, ou comment se sentir accueilli·es ! Ce n’est pas un restaurant végane, leur slogan « From meat lover to vegan » se fait le plus inclusif possible.
Springhouse
Mention spéciale pour leurs salades divines et la meilleure invention du monde : le bacon de coco !
La Nouvelle-Ecosse, le début d’une nouvelle aventure
C’est depuis le siège arrière de notre voiture (surnommée TARDIS pour celleux qui n’auraient pas suivi les stories sur Instagram, en hommage bien sûr à la fidèle compagne du Docteur Who, et qui signifie dans notre cas « Transport Automobile Roulant en Direction Idéalement du Sud »).
Nous venons de quitter la Nouvelle-Ecosse et sommes à présent sur les routes de l’ile du Prince Édouard. Nous n’arrivons toujours pas à nous représenter l’aventure que nous venons de débuter : deux à trois ans de voyage. Une vie nomade, sur les routes des Amériques, en espérant les parcourir jusqu’à la pointe sud-américaine.
La suite au prochain épisode !
PS Si vous avez des questions concernant notre voyage, posez-les-nous dans les commentaires. Nous y répondrons dans un prochain article.
En partenariat avec l’Office de tourisme d’Halifax et du Canada.
Félicitations pour cette belle aventure ! Je ne connais pas la Nouvelle-Écosse, ça donne envie !