Comment nait un voyage ? Souvent, pour nous, par la rencontre d’images glanées dans les livres, sur Internet et dans les films… Et c’est ce mélange imprévisible qui nous a fait nous retrouver sur l’ile de Shikoku, dans la vallée d’Iya, pour jouer les Indiana Jones nippons sur le pont de liane de Kazurabashi !
Bienvenue à Shikoku !
Après être profondément tombés amoureux de l’ile de Miyajima, nous partons à la découverte d’une nouvelle ile du Japon : Shikoku. Pourtant l’une des plus grandes iles du Japon, elle ne fait pas partie des circuits classiques, reliant Tokyo à Hiroshima en passant par Kyoto. Pour rejoindre l’ile de Shikoku et notre ryokan, nous avons dû enchainer les trains, traversant la mer sur un pont offrant une vue qui justifie à elle seule le périple, puis se faufilant à travers les montagnes et les vallées, passant par des tunnels donnant l’impression de pénétrer dans un autre monde… Comme un gout d’animé de Miyazaki.
Enfin, l’arrêt final de notre train : Oboke, Shikoku. Une zone du Japon souvent oubliée des touristes, et encore plus des touristes occidentaux comme en témoigne l’accueil au guichet de la gare d’arrivée :
Mais vous êtes blancs !
Que répondre à ces mots si spontanés ? Un sourire confus, un haussement d’épaules. Je perçois une pointe de curiosité. Tout en me détaillant du regard, de la tête aux pieds en passant par le sac à dos, la femme du guichet (une des rares à parler anglais dans la région) me donne les informations que je cherchais. Oui, il y a bien un bus qui prend l’unique route du village. Ouf, j’arriverais à atteindre mon hôtel avant la nuit. Enfin, quand je parle d’hôtel, il faudrait plutôt dire ryokan. Un mot chargé d’histoire au Japon.
Kazurabashi, nous voici !
C’est donc le pont suspendu de Kazurabashi qui nous a aidés à jeter notre dévolu sur cette partie souvent oubliée du Japon… Envie de jouer les Indiana Jones nippons ! Depuis notre ryokan, la route semble nous mener d’elle-même au but de notre promenade : un joli pont de 45 mètres de lianes tressées (renforcé par des câbles métalliques), suspendu à 15 mètres au-dessus de la rivière cristalline Iya.
Sur les 13 ponts que comptait la vallée d’Iya, il n’en reste plus que 3, dont Kazurabashi, le plus connu.
Pont suspendu façon Indiana Jones !
De loin, il semble si petit. L’histoire de moins d’une minute pour le traverser… Mais une fois face à lui, c’est une tout autre histoire ! L’espacement entre les rondins de sa base offre une jolie vue sur la rivière : personne (trop) sensible au vertige s’abstenir… au risque de finir comme cette femme japonaise coincée au milieu du pont, les bras enroulés autour d’une liane, refusant de bouger et d’ouvrir les yeux !
Le secret : le rythme.
Tout est dans l’assurance mise dans ses pieds. Le regard devant soi et les pas se suivant en distance et en temps avec la régularité des aiguilles d’une montre suisse, le pont devient une véritable promenade de santé. Une belle promenade !
Avec cette sensation de traverser d’un monde à l’autre, à l’image de ces forêts enchantées qui peuplent l’imaginaire nippon, comme dans les animés Ghibli.
- prendre le train jusque Oboke (ligne JR Dosan ou ligne Tokushima jusqu’à Awa-Ikeda et changer pour la Dosan)
- puis le bus (le même que pour se rendre au ryokan) : arrêt devant la gare d’Oboke, 20 minutes de trajet
- Accès au pont payant : la vue sur le pont est gratuite, mais traverser le pont à pied est payant : 550 ¥ (horaire : du lever au coucher du soleil)
- Note : bons petits plats dans le restaurant, souvenirs près du pont, et quelques échoppes de rues sur le chemin : pas de problème pour se restaurer.
Le Japon hors des rails
L’aventure de Kazurabashi était une belle excuse : une excuse à sortir des sentiers battus, à s’enfoncer dans une région méconnue, à prendre des voies de chemin de fer d’un autre temps et à sortir également des rails. Une expérience qui restera gravée en nous parmi nos meilleurs moments vécus au Japon (ce qui n’est pas peu dire vu le coup de cœur énorme que nous avons eu pour ce pays !).
Pour l’anecdote, la vallée d’Iya est également célèbre pour… son Manikin ! Oui, le Japon à son propre Manneken-Pis ! Mais celui-ci l’emporte largement sur l’original côté paysage : perché au sommet d’une falaise, au-dessus de deux-cents mètres de dénivelé !
Et pour finir, voici notre vidéo « Douceurs du Japon » où apparaissent quelques images de Shikoku (et des petits trains qui nous y conduisent, à 0 h 33), la vallée d’Iya et du joli pont de Kazurabashi (à 1 h 20).
Pour connaitre toute l’histoire de cette aventure, je vous invite à sauter dans un autre article où je vous raconte notre merveilleuse découverte du monde des ryokans au cœur de l’ile de Shikoku.
- Ryokan : immersion dans le Japon des traditions
- Voyager au Japon : démystification et informations pratiques
- Le Japon : un coup de cœur inattendu
- Kyoto en 5 coups de cœur
- Quelques idées d’animés et de films à voir avant de voyager au Japon
Salut Amandine,
Lors de mon 3ème séjour au Japon en automne dernier je me suis moi aussi aventurée sur Shikoku ! Comme tu le dis, on sort des sentiers battus ! Les occidentaux que l’on a croisé pendant notre road trip d’une semaine se comptent sur les doigts d’une main ^^ J’ai beaucoup aimé le pont de Kuzurabashi moi aussi ! Je suis étonnée, car je vois très peu de monde sur tes photos, nous il y avait beaucoup plus de touristes ! Nous avons fait les 2 autres ponts qui sont très sympas et nous étions quasi seuls donc c’était génial !
Bonne continuation 😉
Merci Florence pour ton message 🙂 Pour nous aussi, ce passage par Shikoku et Kazurabashi reste un de nos meilleurs moments de voyage au Japon !
Et oui, il n’y avait pas beaucoup de monde, et que des Japonais à part nous ; peut-être parce que nous étions hors saison… LEs deux autres ponts, ce sera peut-être pour une prochaine fois pour nous 😉 C’est facilement accessible via les transports en commun ? Ou mieux vaut avoir une voiture de location ?
En tout cas, je rêve de retourner à Shikoku, et le pèlerinage des temples me tente beaucoup !
On avait loué une voiture et en effet pour accéder aux 2 autres ponts c’est plus « compliqué » ! Je te conseille vraiment de louer une voiture si tu y retournes, les petites routes sinueuses sont superbes, on se croise à peine mais ca vaut vraiment le détour 😉
Merci pour tes conseils ! ^_^
Merci pour cet article, superbes photos d’un coin que je ne connaissais pas! Shikoku, c’est vraiment l’île que tout le monde oublie au Japon alors que je suis sûr qu’il y a pleins de belles choses à voir. Je la réserve pour un prochain voyage !
Merci Alex 🙂 Oh oui, si tu en as l’occasion, n’hésite pas à aller te perdre sur Shikoku ; c’est clair que nous y retournerons lors d’un prochain voyage…
Le Japon a l’air d’être un pays avec divers en terme de paysages… Très jolies photos, merci pour l’article ! 🙂
Merci pour les compliments Mathieu ! Je transmets à François pour les photos, ça lui fait toujours plaisir ^^