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Un sac sur le dos Un sac sur le dos
Amandine

Avez-vous déjà remarqué à quel point l’être humain aime être différent ? Il suffit d’observer autour de soi pour entendre des personnes clamer fièrement qu’elles ne font pas comme les autres. Le marketing a bien compris l’importance de ce mouvement, utilisé maintes fois dans les campagnes publicitaires, depuis le célèbre « Think different »  jusqu’au récent « I’m not like everybody else ! » .

Sur les routes, il m’est arrivé de croiser certains voyageurs se targuant d’être différents : « Je ne suis pas un touriste, je ne suis pas comme ces moutons qui visitent tous les mêmes sites ». Être différent semble leur apporter une certaine fierté. Mais quel mécanisme il y a-t-il sous cette opposition ?

De la volonté d’être différent à la fierté d’être unique

Moi je ne suis pas comme eux.

Derrière ce droit d’être distinct, recherché dans l’opposition, se cache une quête identitaire : celle qui permet de s’assumer face aux autres et d’acquérir son autonomie psychique. Lorsque la démarche est bien faite, elle permet à la personne de s’assumer graduellement, en tant qu’être unique et différent. Mais la route est longue pour arriver jusque-là…

C’est en « prenant le risque » d’affirmer et d’être ouvertement nous-mêmes que nous parvenons à nous assumer dans notre singularité et notre différence. Personne n’a le pouvoir de nous donner cette liberté intérieure; il faut la gagner. (Michelle Larivey)

Le développement du sentiment d’identité par la différence

Du nourrisson au jeune enfant : premières oppositions

La question de l’identité par la différenciation nous préoccupe dès le plus jeune âge. Après une première phase de fusion, le bébé commence à comprendre que sa mère ne fait pas partie de lui lorsqu’il saisit que, malheureusement, il ne reçoit pas de lait sur simple désir.

A partir de cette triste prise de conscience, l’enfant tentera de mettre un peu d’ordre dans ce vaste monde : qu’est-ce qui est moi versus qu’est-ce qui est extérieur à moi, qu’est-ce qui est de mon groupe versus étranger, qu’est-ce qui est comme moi versus différent…

Le nourrisson, dès l’âge de 3 mois, développe ainsi la faculté de catégorisation, prototype de l’acte intelligent. Ensuite, le bébé traverse la célèbre phase de l’angoisse du 8ème mois, où il distingue le familier de l’étranger. Plus tard, il s’affirmera avec son mot préféré : non, qui apparaît vers 12 à 18 mois, pour traverser ensuite la crise d’opposition à ses 3 ans. Par ces attitudes de refus, l’enfant conquiert son autonomie.

Le moi se pose en s’opposant

Bien sûr, le développement ne s’arrête pas à ces tendres années. Une fois à la maternelle, le petit garçon dira fièrement « les filles c’est nul ! » – afin de s’affirmer dans la construction de son identité sexuée, manière dont il prend conscience qu’il est un garçon et non une fille.
Le jeune enfant tombera alors dans les stéréotypes de genre de son groupe social, par exemple : les filles aiment le rose, les garçons jouent avec des camions de pompier, les petites filles sont douces et coquettes, les petits garçons préfèrent les jeux physiques et compétitifs…

L’adolescent : retour aux crises d’opposition

Punk

Mais le phénomène d’identification par similitude/différence ne s’arrête pas à cet âge précoce : à l’adolescence, le jeune entre dans une nouvelle phase de questionnement social et d’opposition. L’adolescence est typiquement une phase de la vie où la définition de qui l’on est passe par un positionnement social :

Je suis pas comme vous, les vieux ; votre musique est pourrie… Je suis comme ceux de ma bande, j’aime Justin Bieber, il est trop swag. Vous êtes ringards…

En un mot : « Je suis je : semblable à mes pairs, et différent de vous ».

L’adulte : enfin un brin de sagesse ?

Peut-on s’imaginer que parvenir à l’âge adulte, c’est évoluer, gagner en maturité et lâcher cette méthode primitive d’identification et définition de sa personne, en prenant du recul et en étant capable de se positionner avec nuance ?

Ce n’est pas aussi simple ! Une fois dans le monde des adultes, comment continuons-nous à nous définir ? Par nos études, par notre profession, par notre nationalité, par nos croyances… Des critères extérieurs à soi, qui permettent de se classer : je suis comme eux et différents des autres.

Pourquoi, dans le monde professionnel, il y a t-il des tensions entre équipes différentes : il y a t-il une réelle compétition créée par la nature même du travail, par la culture de l’entreprise… ou en est-on resté au stade de la maternelle : « ma classe, c’est la mieux, les autres ils sont nuls » ?

La folie de vouloir être différent à tout prix

Vouloir se définir par sa différence, cela signifie se positionner par rapport à une norme, et donc en fonction des autres. Les personnes qui ont recours à cette approche primaire en sont restées au stade du « les filles c’est nul ! ».

Je pense à ces voyageurs croisés sur les routes qui se voulaient « différents » : ne pas voir les lieux trop communs, ou ne pas les faire comme les autres : il faut FAIRE différent pour ÊTRE différent. Peu importe ce que font les autres, peu importe leurs convictions, pourvu qu’eux puissent se démarquer.

Je revois ces trois hippies français dans la jungle amazonienne, qui nous regardaient d’un air hautain, procuré par le sentiment d’être au-dessus du commun des mortels :

Nous ne sommes pas comme les autres touristes, nous ne voulons pas faire les tours habituels, nous voulons être plus en contact avec la vraie (sic!) nature.

Mais c’était alors la saison des pluies, impossible de s’enfoncer plus profondément dans la jungle… Il ont ainsi perdus trois jours à chercher quelque chose d’impossible à obtenir, juste pour satisfaire leur égo. Mais l’aventure ne s’arrête pas là, une fois arrivé au même refuge que nous, ils décident de « faire différent » : ils ne dormiront pas dans les chambres, protégés derrière des moustiquaires, mais sur les hamacs à l’extérieur, pour être en contact avec la nature… Ils voulaient de la nature, ils en ont eu, sauf que c’est plutôt avec les moustiques qu’ils ont été en contact cette nuit-là ! Le lendemain, ils ont insisté pour avoir des tentes pour dormir dans la « vraie » jungle. Ils sont partis au soir, nous n’en avons plus jamais entendu parler…

J’en passe et des meilleurs, mais ces hippies, au-delà de leur obstination risible, m’ont poussée à me questionner sur le statut de touriste/voyageur et sur cette volonté profonde de l’homme à vouloir être différent.

Qui est-on lorsque l’on se définit par les autres ?

La faiblesse principale de ce raisonnement est qu’à aucun moment l’on ne se positionne par rapport à soi-même. La question de « qu’est-ce je que je veux moi ? » n’a aucune importance face à ces considérations comparatives.

Mais comment se définir si ce n’est en se comparant à des normes ? Est-ce réellement possible ? Cette vaste question sera débattue dans un prochain article.

Pourquoi veut-on se sentir différent ?

Être différent, c’est être unique. Tel Marty, le zèbre de Madagascar qui est fier d’être noir avec des rayures blanches, à l’inverse de ses sembables blancs à rayures noires.

L’homme, face à une multitude de semblables, pareils et différents en même temps, éprouve le besoin de donner du sens à son existence, de se sentir utile pour exister en tant qu’entité propre, et donc unique. Se donner ce sentiment d’être à part pousse l’homme à vouloir être reconnu, célèbre… et « faire quelque chose de sa vie ».

Charlie Winston l’exprime parfaitement :

Je veux être unique, comme tout le monde !

Sans doute est-ce une des réponses trouvées par l’homme pour faire face à l’absurdité de la vie. Car ne l’oublions pas, nous ne sommes que poussière d’étoiles : nos vies n’ont aucune importance à l’échelle de l’univers.

Être unique, c’est être seul ?

L’homme veut se définir en se différenciant, pour affirmer son individualité… Mais pas trop quand même, car derrière la réalité d’être unique se cache la peur d’être seul. Être unique permet de ne plus se sentir perdu dans la masse, d’éviter la solitude de l’anonymat. Mais à l’inverse, être unique, c’est aussi être seul face au monde.

Ainsi en s’opposant pour s’affirmer, l’homme tend à rejoindre d’autres contestataires, pour s’inscrire dans leur mouvement de pensée, et ainsi ne plus être seul à s’opposer. Tout le paradoxe de s’opposer pour se différencier… et se rapprocher.

En prétendant vivre hors du monde et ne pas avoir besoin des autres, c’est en réalité tout le contraire qui se cache derrière cette mécanique de différenciation. Ces personnes dans l’opposition ont un grand besoin du regard des autres. Ils se trouvent ainsi pris dans une recherche narcissique de plaire aux autres, de forcer leur admiration, pour pouvoir renforcer leur personnalité construite en miroir (inversé) des autres.

L’homme est un être profondément social, qui ne peut s’empêcher de communiquer et d’être en lien : tout est communication, même le refus de communiquer. Ainsi, tout est lien entre les hommes, même la volonté de se différencier.

Du mouton blanc au mouton noir

En conclusion, se définir et établir les bases de son identité sont de véritables challenges, et nous avons bien besoin de toute une vie pour nous y atteler !

Que ce soit sur les routes ou dans le quotidien, se définir comme le mouton noir, celui qui est différent et ne suit pas le troupeau dans le précipice, peut paraître grisant et valorisant.

Être différent n’est pas une valeur en soi : ce n’est ni bien ni mal. Il dépend du contexte et de l’interprétation. Allez dire à quelqu’un qu’il ne ressemble à rien ou plutôt qu’il est unique, la réaction ne sera pas la même, et pourtant le contenu n’a pas varié !

Mais ne nous arrêtons pas à ces leurres et à ces mécanismes identificatoires primaires. Le véritable défi, c’est de se connaître suffisamment pour agir en accord avec ses principes et réaliser ses propres objectifs de vie.

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25 réponses à “Pourquoi veut-on tous être différent ?”

  1. Pour être comme tout le monde bien sûr, puisque tout le monde VEUT être différent ! Pour être différent il ne faut pas VOULOIR l’être, mais être soi même, arrêter de jouer un rôle. Quand on l’est naturellement on ne cherche pas à l’être, si on cherche à l’être c’est que l’on se rend bien compte que dans le fond, on est qu’une vulgaire copie

    • Bien d’accord ! Tu rejoins ma pensée, avec la confusion classique « FAIRE différent pour ÊTRE différent ».
      Nous arrivons à la même conclusion : être soi-même avant tout, se connaître et se respecter pour rester en accord avec « ses lignes directrices de vie » – ce qui est déjà un beau challenge en soi ! 😉

      • Je n’avais pas fait attention qu’il y avait un article de publié lorsque j’ai laissé ce commentaire sur FB. On se retrouve donc.

        J’ai écrit un article dernièrement qui n’est pas encore publié car je voudrais le reprendre à tête reposée plus tard pour retravailler la forme qui ne me convient pas parfaitement, voir le décomposer en plusieurs articles… Pour l’heure, je suis bloqué :). Dedans j’ai écrit : « Voyageur ce n’est pas une identité, c’est un jeu auquel on joue… ». Que ce soit voyageur, blogueur ou quoi que ce soit d’autre ça ne me viendrait même pas à l’idée de dire « Je suis… » autre chose que moi-même ! C’est sans doute pour cela que certains n’arrivent plus à décrocher du voyage, non pas par envie de découverte, mais pour ne pas perdre leur identité. S’ils stop ils ne sont plus rien ! Quand on en arrive là, la folie est proche et c’est pourquoi ils n’en n’ont pas conscience !

        Mieux vaut se décharger de toutes ces « illusions » car tôt ou tard, qu’on le veuille ou non, d’une manière ou d’une autre, ça s’arrêtera. C’est là que ça fera mal et il sera trop tard pour refaire toute une vie de mensonge 😉

      • C’est drôle, parce que je suis moi aussi occupée à écrire un article sur « comment nous définissons-nous » (comme je l’annonce dans cet article), qui rejoint un peu ton propos. Je trouve que c’est une grande question (Qui suis-je ? … ) qui n’a pas une réponse, c’est cela aussi qui est intéressant avec le développement personnel et la philosophie 😉

        Mais je me suis retrouvée à me poser ces questions suites à plusieurs grands changements dans ma vie … comment se définir quand l’on change (de métier, de projet de vie, d’entourrage, …) et que tout change autour de soi. C’est là qu’on a intérêt à être bien solide à l’intérieur pour rester entier et « passer à travers ». Mais ce sont aussi des moments qui permettent de mieux se recentrer et réfléchir à qui l’on est, sans fioriture, et à qui l’on veut être.

      • Salut Bertrand,
        à propos du voyageur bloqué, je ne suis pas tout à fait d’accord avec toi. J’aurais dit un peu l’inverse:)
        Mais peut-être parlons nous tout simplement d’un type différent de voyageur.

        Je ne pense pas que le voyageur compulsif, s’attache au voyage pour y fixer une identité bidon. Je dirais au contraire que parce que le voyage par le décalage et la rupture avec un monde d’habitudes rend nécessaire une présence permanente dans l’action, il n’a plus le temps de se poser de questions existentielles. C’est pour ne pas avoir à être, pour s’oublier, que le voyageur doit dans ce cas poursuivre la route interminablement.

        Pour te rejoindre, je dirai que dans la distance qu’il met entre lui et la société, il évacue le jugement, le regard de l’autre qui sert de norme et de mesure. Cela peut amener à la libération, mais aussi à s’enfermer dans un personnage.

        Comme tu le dis, quand le voyage cesse, retour à la case départ. Avec éventuellement quelques séquelles supplémentaires, car le voyage à terme ne suffit plus.

      • Le cas dont vous parlez est vraiment sombre … Il doit concerner certains voyageurs, mais à des degrés différents – il me semble que cela rejoint la question des motifs et de la motivation au voyage (voyager pour fuir).

        Prendre distance pour mettre sur pause un problème, un questionnement, … ne le résoud en rien, et même souvent le temps agrave les choses, contrairement au dicton populaire. Le retour de voyage, étape dejà difficile à vivre et à négocier en soi, doit être d’autant plus lourde voire douloureuse pour ces voyageurs en fuite, qui retrouvent leurs « casseroles » qui les attendaient bien sagement.

    • Tous le monde veut être différent, car comme l’explique Amandine, c’est seulement ainsi que l’on a un « moi » et que in fine on existe. Sinon on ne serai que des pantins dans la vie des autres (autre qui sont différents, qui ont un « moi » et qui donc existent »)
      Cependant comme tu le dis, pour être différent il ne faut pas le vouloir. Il faut être en accord avec soi-même. Pour cela il faut expérimenter, faire des rencontres, partager des points de vue, pour ensuite piocher et ne garder que ce qui nous plait.
      Il y a tellement de sujet sur lequel être différent, que de toute façon on pourrai essayer d’être la même personne qu’un autre, qu’on n’y arriverai pas. Meme les vrais jumeaux, façonnés par la vie, les événements extérieurs, deviennent des personnes bien distinctes.

      C’est pourquoi je ne pense pas qu’il y ai des gens qui jouent des rôles. Il me semble que tout comme être médecin, avocat, serveur et tout autre, voyager est être « voyageur », (et donc un métier). Et donc une définition. Et ainsi exister.
      Ces voyageur qui arrêtent de voyager, ne sont pas plus fous que ceux qui arrête de travailler. Car lors de nos moments de communication, ce n’est plus non pas le présent qu’on l’on utilise pour parler de soi mais le passé :  » lorsque j’etais médecin » = « lorsque j’étais au Chili ». C’est une autre étape dans la vie, un nouveau départ, et donc une nouvelle recherche de « moi ». On n’est pas, on devient. Et c’est ce qui est si dur à accepter.

      • Bonjour Léa, merci pour ton commentaire et cette réflexion très intéressante. Tes mots me parlent beaucoup.
        Oui, effectivement, voyageur est un rôle également. Cela me fait penser à un de mes cours de psycho : « il est impossible de ne pas communiquer, car tout est communication »; nous pourrions dire « il est impossible de ne jouer aucun rôle » ou « de n’avoir aucune définition »…
        Après il y a notre regard et notre relation à ce rôle ou cette étiquette… A méditer !

  2. Je ne sais pas si nous « voulons » être tous différents comme tu le précises dans ton titre… Je pense surtout que nous naissons déjà tous différents, ce qui nous rend uniques ! Du coup, il s’agit davantage d’individualité que de ressemblance aux autres…

    • Merci Marie pour ton commentaire.
      Je pense que la volonté de se définir et d’affirmer son identité passe par plusieurs mécanismes au fil des âges et de notre construction personnelle, comme le mécanisme d’opposition …

      Mais ce que je « vise » ici plus spécifiquement à travers le titre de mon article, ce sont ces personnes qui ont besoin de clamer haut et fort qu’elles FONT différent et donc SONT différentes – sous-entendu mieux- que les autres.
      Ces mécanismes ne sont pas en soi bon ou mauvais ; mais il s’agit d’en prendre conscience et de les dépasser.

      Comme je le mets dans ma conclusion : le véritable défi, c’est de se connaître …
      Je partage donc ton point de vue : nous sommes tous différents, alors autant en profiter ;)

  3. J’étais tombé dans « La porte des larmes » de JC Guillebaud sur cette phrase qui m’avait bien plu et qui illustre très bien ton propos : « Tout voyageur se persuade que son regard est différent et sa démarche noble. Le touriste c’est l’autre. »
    Mais je dois bien avouer ne malheureusement pas toujours être le dernier pour tomber dans le panneau. Mais j’essaye de me soigner 😉

    • Merci pour ton commentaire Laurent, et pour la découverte, car c’est un roman que je ne connaissais pas. J’aime beaucoup la citation en tout cas 🙂

      « Tomber dans le panneau » … ça veut dire tomber dans les stéréotypes et clichés ? Tomber dans le « raisonnement facile » qui permet de se sentir mieux que les autres ?
      Je pense que l’être humain a une grande tendance, sans doute pour se rassurer, à se considérer dans la moyenne, et même légèrement au-dessus de celle-ci : nous vallons tous mieux que les autres … paradoxal ?!

    • Salut Laurent,
      vraiment impeccable cette citation.
      Je te suis et signe après toi.
      Quelle bande de touristes on fait:)

      Merci Amandine de nous inviter à méditer la question.

  4. Remarque qu’en Chine ce n’est pas du tout comme ça! Et on a été bien surpris du reste… On va te vendre une excursion à un endroit en te disant « tout le monde fait ça! »… Je me rappelle d’une affiche pour un tour en rafting ou tu vois au moins 500 chinois prêt à se lancer tous en même temps sur la rivière… Moi en voyant ça je me suis dit « Ohhh mon dieu quelle horreur!… très peu pour moi »… Mais les chinois se disent tout le contraire en voyant ça! Ils aiment les voyages en groupe et faire comme les autres… étrange non? Donc il faut croire que tous les êtres humains n’aiment pas être différent… il y’a une histoire de culture qui joue aussi la dedans…

    • Merci Benoît pour ce commentaire très intéressant. C’est vrai que j’ai écrit cet article avec un biais culturel non négligeable, mais non clairement défini. Hors notre rapport à l’individualité et au groupe social, ainsi que notre façon de poser notre identité sont clairement influencés par la culture de la société dans laquelle nous nous inscrivons.

      Curieux quand même de voir des différences aussi forte : moi aussi l’image de 500 personnes prête à faire du rafting dans la rivière me ferait fuir sans y regarder de plus près !
      C’est aussi une des richesse du voyage : pouvoir mettre en perspective ses représentations en découvrant comment les gens vivent et pensent aux quatre coins de la planète 😉

    • Salut Benoit,
      bravo pour ton commentaire, bien que tu m’ôtes l’occasion d’en parler dans le mien.
      Bah je vais le faire ici, ça va diluer un peu:)

      Il me semble qu’il manque dans cet article qui traite du rapport de l’individu à la société une petite touche sociologique justement.
      Ce besoin d’être à part, d’où vient-il, est-ce universel, de tout temps ?

      Comme tu le dis dans ton exemple, les Chinois au contraire sont très majoritairement à cheval sur les principes. Ils se complaisent très volontiers dans le grand nombre. Une info sur l’afflux impressionnant de touristes lors de la semaine d’or sera en Europe un sujet catastrophe, alors qu’en Chine elle véhiculera au fond une grande fierté.

      Au Japon aussi on retrouve dans la grande moyenne ce besoin d’être comme les autres, très normés. On voit aussi beaucoup de Japonais donner dans l’otakisme, se travestir, cosplayer, mais c’est en général comme tu le dis Amandine, pour entrer dans une autre communauté, dans ce cas très codifiée. En plus, c’est pendant les heures de temps libre.
      Les Japonais qui sont entrés dans cette mode de l’unique – alors que le concept d’individualité n’existe pas dans la langue, ont déjà réussi à l’intégrer complètement dans le schéma social global. ‘sont forts.

      • Tu es bien placé pour parler de cette différence dans l’approche différence/simitlitude entre l’occident et l’Asie 😉

        Je trouve qu’envisager cette question sous un angle sociologique est très intéressant ! Je rédigerai peut-être une suite à cet article après avoir voyagé en Asie, pour pouvoir vivre cette culture plutôt que de la lire.

        Le Japon en particulier me fascine pour ces aspects traditionnels coexistant avec une exubérance délirante ; j’aimerais beaucoup approcher cette/ces culture(s) et sentir l’ambiance des ces rues peuplées d’hommes d’affaires, d’écolières en uniforme, de sumos, de travestis, de cosplayers …

  5. Salut Amandine,
    super sujet vraiment.
    Un plaisir de lire ton blog de voyage qui donne matière à réfléchir. C’est si rare, je dirai qu’en général c’est même plutôt le contraire.
    Je trouve ton traitement très complet, même si il me semble tu fais un peu l’erreur des occidentaux qui disent « nous » pour la terre entière.

    J’aurais aimé savoir ce qui motive et nourrit ta pensée, tes lectures ? Des cours de philo ? Développement personnel ?

    Au fond de ces réflexions, on arrive à la question de l’être. être soi-même qu’est-ce que c’est ? Peut-on être soi-même ? Peut-on être autre chose qu’un personnage ? La réponse dans un prochain article donc ?

    • Merci Sirhom pour ton retour positif et critique ^^
      Effectivement, comme me l’a fait remarqué Benoît, j’ai clairement pris un angle d’approche occidental, sans prendre ce biais en compte ni le mentionner. Je tâcherai de prendre un pas de recul en plus pour la suite – sinon, rappelez moi à l’ordre 😉

      Ce qui motive et nourrit mes réflexions … Hum très difficile à dire ! Un ensemble de choses (réponse un peu bâteau ?!). J’aime lire, c’est clair, mais je lis de tout et de rien en particulier … Comme tu l’as vu, j’aime la philo – j’étais une des rares à l’école et à l’unif à boire les paroles de mes profs de philo 😉 Et le sujet du développement personnel m’attire toujours.

      Je pense que cela me vient « comme ça », suite à ce que j’écris – en général, l’écriture d’un article, et particulièrement un article « réflexion », me donne des idées pour une dizaine d’autres (me limiter dans l’écriture pour ne pas submerger mes lecteurs et rester « dans le cadre » de la réflexion de base est vrai exercice pour moi !).
      Cela peut être aussi suite à un film, une conversation, un article ou un roman lu, … J’essaye d’avoir toujours ma tablette dans le coin, comme ça dès que me vient une idée de sujet, je l’écris de façon « brute », avec quelques mots clés pour me souvenir d’où m’est venue cette idée et comment je veux la traiter. Rien en me frustre plus que de ne pas pouvoir écrire une idée et de la perdre ! Cela m’arrive régulièrement quand je suis dans mon lit et que je suis en train de m’endormir … Je me maudis au réveil d’avoir succombé à la paresse et de ne pas m’être relevée pour noter l’idée !
      Et puis, régulièrement, je reviens vers cette liste et vois le sujet qui éveille le plus ma curiosité ou mon envie à ce moment-là.
      Ensuite, je me lâche et projette, dans un brainstorming entre moi et moi (mes dialogues intérieurs sont palpitants 😉 !), les idées qui me passent anarchiquement par la tête. C’est ensuite un grand travail de structuration et de recherche – car j’essaye de nourrir mes réflexions pour aller plus loin.

      Comme tu le dis, je travaille sur un article « qui suis-je » ou « comment se définir » – qui ne sera pas aussi complet que je le voudrait, car ici aussi j’ai 10 autres articles qui me sont venus en tête en l’écrivant ! … La suite au(x) prochain(s) épisode(s) 😉

    • Salut Amandine,
      tu viens de me rappeler que j’ai oublié de noter une idée attrapée en plein vol, au saut du lit, y’a quelques temps. Elle m’avait obsédé pendant plusieurs jours, je m’étais dit  » du calme mon garçon, t’as d’autres choses à faire » puis… pfuitt oubliée.
      raah la torture maintenant !

      Au sujet de ton prochain article « qui suis-je » as-tu vu le dernier long métrage d’Alexandro Jodorowsky, La danse de la réalité ?
      Moi pas:) mais ça a l’air très bien d’abord, et en plein dans le sujet. Qu’est-ce que soi-même ? comment le devient-on ?
      Jodorowsky est psy-chose aussi:) mais des écoles alternatives, psycho-généalogie, psycho-théatralité, etc.

      • Salut Sirhom,

        Merci pour ton commentaire, et pour info, l’article suivant sur la réflexion « qui suis-je » est sorti il y a 2 jours :
        https://unsacsurledos.com/mais-au-fond-qui-es-tu/

        Et alors là, un tout grand merci pour m’avoir fait découvrir le film La Danza de la Realidad : j’ai adoré la bande annonce, je vais essayer de voir ça tout prochainement (il me le faut ! 😉 ) ! Et je ne connaissais pas Jodorowsky et ses psycho-choses, je vais creuser aussi … ^^

        Bonne chance pour remettre de l’ordre dans ta tête et retrouver ton idée 😉

  6. Bonsoir à tous, restons simple et vous dire que le voyage et une richesse d’échange d’écoute et de partage, c’est ce qui fait le lien entre les êtres, rien de plus.

  7. Bonjour Madame,

    je n’ai en tête que votre conclusion: le véritable défi, c’est de se connaitre suffisamment pour agir avec ses principes et réaliser ses propres objectifs de vie.
    Alors, vous résumez en quelques lignes pour moi le but de la philosophie et des méthodes de développement personnel
    Pouvez vous me donner votre nom et prénom: je ne peux citer votre citation sans connaitre l’auteur
    merci
    Bonne Journée.

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