Wilcahuain (ou Willkawain, Huilcahuaín, Willkahuain, Willcahuain, Wilcahuain) est une petite balade de 14 km en partant depuis Huaraz (Cordillère des Andes, Pérou) pour visiter un site archéologique en 2 parties. Ce tour nous a été conseillé afin de nous acclimater et de nous préparer avant des treks plus costauds dans la Cordillère Blanche …
« Très facile » qu’ils disaient…
« Si vous parlez espagnol ! » ont-ils ajouté !
Wilcahuain en vaut-il la peine ? Retrouvez également toutes les informations pratiques en fin d’article.
L’altitude
S’il y a une chose à ne pas prendre à la légère dans la cordillère des Andes, c’est bien l’altitude ! Arrivés 2 jours plus tôt, les premiers maux de tête passés (merci le sorroche), nous voulions tester notre accoutumance aux plus de 3000 mètres d’altitude. Une agence de voyage nous a conseillé pour cela le trek de Wilcahuain, avec à la clé des tombes de la civilisation Huari (ou Wari, 550 P.C. à 1200 P.C.).
La promenade est annoncée comme facile (« ¡ Muy facil ! »), Huaraz étant à 3100 m et Wilcahuain à 3400 m. L’homme de l’agence nous fournit même gratuitement un petit plan dessiné à la main. Il nous rassure : comme nous parlons espagnol, nous pourrons nous débrouiller « si jamais » nous nous perdons.
À la question « Est-ce dangereux d’y aller seuls pour les touristes ? », on nous a répondu :
« Faites juste attention aux chiens ».
En route pour Wilcahuain
Il nous a été conseillé de prendre un répulsif pour les différents treks, nous en avions donc acheté la veille. Finalement, nous n’en avons pas eu besoin. Par contre, n’oubliez pas votre crème solaire, elle est indispensable. Le soleil en montagne est traître !
Le phénomène El Niño touche de plein fouet le Pérou cette année, nous emportons donc nos vestes. Car même si nous ne sommes pas encore à la saison des pluies, le ciel est bien nuageux ce matin !
Il est 8 h, nous quittons la Plaza de Armas, plan en main.
Le début de l’aventure s’avère plutôt facile est monotone : marcher tout droit pendant plus de 20 minutes pour sortir de la ville de Huaraz.
Arrivés à la première jonction, nous sommes rassurés : un grand panneau indique la direction à prendre pour Wilcahuain ! Et 20 mètres plus loin, rebelote, seconde jonction, second panneau. Le mini-trek s’annonce comme une partie de plaisir. Presque trop facile…
Et puis … les choses se corsent !
Je tourne le plan dans tous les sens :
Ici sur le plan, la route tourne et il devrait y avoir un raccourci…
Nous devons couper à travers tout pour rejoindre cette même route un peu plus loin, mais en évitant un grand détour. Un raccourci qui nous fait dévaler la colline et la remonter de l’autre côté… Ni une, ni deux, nous nous empruntons un petit chemin de terre et nous retrouvons dans un petit village, avec des cochons, des chiens, des moutons et des poules qui nous barrent la route ! Après avoir enjambé ce mini-zoo, nous finissons par rejoindre la route principale.
Nous continuons jusqu’à une intersection, nous en sommes déjà à plus d’une heure de marche. Plus aucun panneau, et trois choix qui s’offrent à nous : la route à droite, la route à gauche, ou un semblant de chemin à travers champs. Depuis un autre champ, des locaux nous font de grands signes :
À droite !
Un minibus passe par là au même moment : à droite !
Oui, mais… Le plan, lui, ne suit pas les voies carrossables, et pour lui c’est plus court par le champ. Vu la réussite du premier raccourci, nous filons donc par le petit sentier.
Nous croisons une Péruvienne en habit traditionnel qui nous salue chaleureusement. Et voyons au loin un entraînement de foot et des paysans travaillant la terre.
Arrivés à une nouvelle intersection, à nouveau 3 choix : nous sortons le plan… Cette intersection ne devrait pas exister ! Que faire ?
Quand il n’y a pas de panneau, il faut continuer tout droit…
Nous poursuivons donc sur ce petit sentier qui ressemble de moins en moins à un chemin. Cette fois, nous sommes complètement perdus !
Nous redescendons à la recherche d’une route principale et trouvons un jeune homme se reposant dans son minibus, face à une église. Il nous indique une route qui nous ramènera finalement sur nos pas, mais avec l’avantage d’avoir un panneau indiquant Wilcahuain.
Hourra, sauvés !
Nous croisons des bûcherons, ainsi qu’une Péruvienne à moitié nue, revenant de sa toilette dans la rivière. Finalement, une intersection. Sur le mur d’une maison, un texte communal répond à nos interrogations : nous sommes au début du village de Paria. Nous ne comprenons pas comment nous sommes arrivés là, mais c’est ce que nous cherchions, nous nous resituons enfin sur notre plan !
Une vieille dame engage la conversation :
– Wilcahuain ?
– Oui, c’est là que nous voulons aller !
– Prenez le sentier ici, c’est tout droit et dans 25 minutes vous y êtes.
Oui, mais… La dernière fois que nous avons pris un chemin comme celui-là nous nous sommes perdus près d’une heure ! Le soleil commence à taper et la soif se fait sentir. Décision ?
On suit le chemin du plan !
Les sites de Wilcahuain
Près de 40 minutes plus tard, nous arrivons essoufflés, fatigués et assoiffés au premier site de Wilcahuain. Quelques minibus sont garés, attendant les touristes qui visitent le site. L’entrée est de 5 soles. L’homme de la billetterie à bien rit quand je lui ai demandé :
Il y a une réduction pour les courageux visiteurs venus à pieds ?
Apparemment non… Mine de rien, nous avons mis 3 heures pour un trajet supposé de 6,5 km.
Le site est très petit : une espèce de grande maison (environ 7×12 m) et un petit musée (à peine plus grand que la maison) sont les seuls points d’intérêt du site. Cette maison n’en est pas vraiment une : il s’agit d’une tombe ou les Huari « enterraient » leurs proches.
Après un rapide tour du site, nous reprenons la route, direction le site d’Ichti Wilcahuain. En à peine 10 minutes, nous arrivons sur le second site. Pas de musée cette fois-ci, mais plusieurs tombes et des traces d’habitations.
Une classe d’école secondaire arrive … Armés de leurs appareils photo, les flashs crépitent. Mais ce n’est pas les ruines qu’ils prennent en photo… C’est nous !
Hello ! Do you speak english ?… Hablan Frances ? (Bonjour, vous parlez anglais ? Français ?)
Il faut dire qu’il y a très peu d’étrangers qui visitent ce site, et encore moins en basse saison touristique. Était-ce pour notre couleur de peau ? Notre grande taille ? Nos habits techniques qui nous conféraient un look extra-terrestre ? Nous ne le saurons jamais, mais nous avons bien ri !
Retour à Huaraz : ce n’est pas encore fini !
Une fois sortis du site, nous revenons voyons un panneau indiquant : trek pour Huaraz, 4,5 km. Le chemin est sur la carte, ce n’était pas notre route de retour prévue, mais quel raccourci ! Sans compter que le retour est en descente. Nous sommes pleins d’énergie et d’enthousiasme :
Dans moins d’une heure, on y est !
Oui, mais… nous voici déjà à un premier embranchement… sans indication ! Nous prenons à gauche (c’était la bonne option), pour tomber quelques dizaines de mètres plus loin sur un second embranchement, sans indication (cela va sans dire).
Nous essayons tant bien que mal de deviner avec le plan quelle direction prendre, nous prenons le chemin qui descend et…
C’était la mauvaise option
Nous nous en rendons compte une fois arrivés au bout du sentier, après avoir été menacés par plusieurs chiens errants. Nous sommes dégoutés : vous vous rappelez à l’aller, de l’embranchement où la vieille dame nous avait indiqué un raccourci ?… Nous voici arrivés par celui-ci !
Mince, nous avons fait un sacré détour, nous avons entamé la descente il y a près de 2 km, et depuis cet embranchement, l’itinéraire le plus sûr pour ne pas nous perdre à nouveau fait près de 6 km.
Nous arriverons finalement à Huaraz, 5 h 30 après notre départ matinal, pour un trek annoncé de 3 h 30 à 4 h, avec 19 km dans les jambes plutôt que les 14 km prévus. Heureusement, nous arrivons tout juste pour le repas de midi !
Notre avis sur le trek de Wilcahuain
Mieux vaut ne pas trop compter sur des panneaux pour vous indiquer la route à suivre, leur existence est trop aléatoire. Une carte est un bon début, mais une boussole (il y a souvent une application sur votre smartphone pour cela), voire un GPS, me semble nécessaire, surtout si on ne parle pas l’espagnol.
Finalement, nous avons vu de beaux paysages, aucun chien ne nous a mordus (même si nous avons eu quelques frayeurs), et notre essai de randonnée en altitude a été un succès. Que demander de plus ?
- Longueur : 14 km, environ 4 h
- Difficulté : facile (attention aux raccourcis qui font gagner du temps, mais sont plus physiques)
- Point négatif : très peu de panneaux d’indication
- Sites archéologiques : Wilcahuain et Ichti Wilcahuain, civilisation Huari
- À prendre : un plan, à boire, de quoi se protéger du soleil (crème solaire, chapeau, lunettes), de bonnes chaussures … et si possible un GPS ou une boussole
- Un plus : parler espagnol ! Sinon, les habitants de la région savent que vous cherchez soit Wilcahuain, soit Huaraz : prononcez votre destination en pointant du doigt, vous devriez vous en sortir vivant !
Et bien… que d’aventures pour un trek qui s’annonçait facile !
Comme tu dis LadyMilonguera 😉
Que d’aventure mais un trek qui sort du commun !
Merci David pour ton message ^^
Oui, je pense, vu les réactions des habitants que nous avons croisés sur le chemin, que peu de touristes font ce trek. C’est pourtant une bonne chose d’y aller progressif dans les treks, tant au niveau de la difficulté que de l’altitude.
Salut vous deux ! Contente d’avoir de vos nouvelles avec ce premier article « made in Peru » ;D Gros bisous !
Coucou Julie ^^ Oui tout va bien pour nous ! Bon, à part que ce premier trek a été un peu catastrophique … 😉 Mais ça fait des souvenirs et on est pas découragés pour autant ! :p
Whoua! Ben au moins ça vous fait des souvenirs … lol ! Heureusement que vous n’êtes pas facilement découragé !
Merci pour les infos pratiques qui pourront servir à d’autres 🙂
Je viens de découvrir ton site, je le trouve très agréable à lire et à découvrir. Je vais de ce pas lire d’autres articles qui m’ont attiré l’attention, je vais surement venir régulièrement, j’aime beaucoup!
En tout cas, pour le trek, moi les chiens errants m’auraient surement fait flippé mais bon ça fait une sacrée expérience ce détour !!
Bonne continuation!!!
Merci Camille pour ton commentaire et ton retour ! Ravie que le blog te plaise ^^
Pour les chiens pendant ce trek, heureusement j’avais mon homme fort pour me protéger ! Il a le feeling avec les chiens. Il ne faut surtout pas se mettre à courir. Ici les gens leur crient « toutchou » ou quelque chose du genre, et souvent ça les calme.
Il vaut mieux toujours se renseigner avant de partir en balade, si le coin est sûr et s’il y a des chiens dangereux dans le coin.
Merci cet excellent article, qui ne manque ni d’audace, ni de conseils, ni d’humour 🙂
Ah le soleil; faudra un jour que je publie quelque-part mes photos en « femme de Freddy » genre la peau qui détale de mon visage, mais j’ai peur que cela fasse fuir les lecteurs! * Salar d’Uyuni, Bolovie * Mettez de la crème solaire! Peut-être encore plus lorsqu’il y a des nuages! C’est trompeur !
Quant aux chiens, pour avoir été moi-même coursée par l’un d’entre eux à Cuzco (Cusco – j’adore la pluralité de l’orthographe d’un même endroit en Amérique latine!), je confirme: toujours un répulsif sur soi et ne SURTOUT pas courir.
Les chiens errants sont aussi très nombreux en Asie du Sud-Est, et je ne sais pas si le fait que ce soit des pays bouddhistes change la donne au sujet de la dangerosité :p
Dommage que le concours soit clos ^^ Tiens-nous au courant des nouveaux, si nouveau il y aura.
Merci AnnaJo pour ton commentaire, toujours aussi pétillant et positif 🙂
Haha, je vois que je ne suis pas la seule à me transformer en monstre en voyage ! François rit en me disant que je n’apprends pas de mes erreurs… le coup de soleil, ça peut arriver à tout le monde (et surtout aux distraits et aux optimistes !).
Pas de nouveau concours en vue pour le moment, mais ça viendra sûrement plus tard ^^ Je te tiens au courant 😉
Lol! J’ai fait pareil, sauf qu’on est monté en collectivo et redescendu par la rando.
On a toujours suivi le chemin le plus prononcé et dans le doute, demandé.
Assez vite, on était à Huaraz. Par contre, ce jour-là était jour de fête et ce sont plus les péruviens bourrés qu’on a croisés.
Cela doit être plus agréable dans ce sens là 😉
Ha oui, ils ont le sens de la fête en Amérique du sud (et de la boisson) ! L’ambiance de la balade devait être assez particulière ^^