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Un sac sur le dos Un sac sur le dos
Amandine

Quel est votre pire cauchemar ? Redoutez-vous le monstre sous votre lit ou le loup tapi dans l’obscurité ? Tremblez-vous à l’idée de perdre votre travail ou de vous égarer en terre inconnue ?

Mon pire cauchemar à moi, c’est Là-haut (Up).

Quand l’aventure se termine avant de commencer

Avez-vous déjà vu Là-haut (Disney Pixar, 2009) ?

C’est un animé (il n’y a pas d’âge pour ça !) qui nous raconte l’histoire de deux enfants, passionnés d’aventures, rêvant de découvrir les Chutes du Paradis, criant à tue-tête : « Explorons l’inexploré ! »

Ces enfants grandissent en conservant leur âme et leur rêve d’enfant. Ils se marient, emménagent, et décident d’économiser pour partir en voyage… Mais leur projet n’aboutira jamais, les accidents de la vie les forçant à casser leur tirelire à la moindre nécessité. Et en quelques minutes seulement, l’on nous dépeint la vie de ce couple plein d’enthousiasme, qui vieillit jusqu’à ce que la mort d’un des deux protagoniste ne survienne, sans qu’ils ne soient jamais partis en voyage.

Cette introduction au film à le don de m’émouvoir à chaque fois, car elle touche une corde sensible, celle de ne pas donner vie à mes rêves : c’est mon pire cauchemar.

Rêver… Puis rien

Le scénario de ce dessin animé n’est pas tiré de la fiction. Combien de personnes entendons-nous parler de leurs rêves, attendre pour les réaliser… jusqu’à ce qu’il soit trop tard ?

Pourquoi cela arrive-t-il ?

Il y a pour moi trois grands facteurs de risque derrière ce cauchemar.

  1. La salle d’attente

    Pour réaliser leurs rêves, beaucoup pensent qu’il faut attendre : attendre le bon moment, attendre le contexte approprié, attendre la situation familiale adéquate, attendre d’avoir les moyens… Jusqu’à parfois attendre la retraite. Et ils restent ainsi toute leur vie dans la salle d’attente, sans jamais embarquer pour l’aventure de leur vie.

    Qu’est-ce qui nous garantit que la situation familiale sera un jour parfaite, ou au contraire, qu’elle n’est actuellement pas compatible avec nos rêves ? Quelle garantie avons nous que tous nos freins disparaîtront et qu’aucun autre ne viendra les remplacer ? Quelle sécurité avons-nous de pouvoir profiter de notre retraite ?

    Sans vouloir verser dans le dramatisme ou le classique « carpe diem », la vie n’est jamais parfaite et, paradoxalement, les projets sont souvent plus concrétisables que ce que nous voulons croire. En clair, il ne faut pas (trop) attendre : il faut faut se lancer, ou tout du moins, se donner les moyens (psychologiquement et concrètement) de se lancer.

  2. Les urgences versus les priorités

    Les deux héros de Là-haut cassent leur tirelire à chaque urgence : un pneu à changer, une fuite d’eau dans la salle de bain, des problèmes de santé… Ce sont de vrais urgences, j’en conviens. Mais ces urgences sont-elles prioritaires à long terme, au regard de leur chemin de vie ?

    La question n’est pas de ne pas se soigner pour ne pas dépenser l’argent dédié aux rêves, il y a certains impondérables ; mais bien d’anticiper les risques de parcours.

    À partir du moment où l’on décide, par exemple, d’avoir une maison ou une voiture, il faut concevoir ce choix dans son entièreté, et ne pas voir uniquement les bons côtés que cela apporte. Avoir une voiture ou une maison, cela implique irrémédiablement des frais supplémentaires : entretiens, assurances… et des frais « imprévus ». Il y en aura toujours, ceux-ci ne sont donc pas si imprévisibles, la seule inconnue étant « quand ».

    Ainsi non seulement il faut tenir compte, au niveau du budget, du coût direct, mais également des frais qui suivront, à moyen et long terme.

    L’idéal serait, d’après moi, d’avoir une cagnotte pour les projets, comme les voyages, et une autre pour faire face aux accidents de la vie. Cela permet d’éviter de puiser dans la réserve « projets », pour ne pas arriver au même résultat que dans l’animé.

  3. La mise en projet

    Pourquoi les rêves ne se réalisent pas ? Parce que, malheureusement, on ne peut pas compter sur les fées : on ne peut compter que sur nous pour les réaliser. Ce deuxième facteur de risque nous est donc directement imputable.

    Pour certaines personnes, pouvoir être « connecté » à ses désirs primordiaux n’est pas chose facile. Mais découvrir ses ambitions dans la vie ne suffit pas, l’étape suivante, c’est de convertir ces rêves en projets. Il faut y croire et se donner les moyens de les réaliser.

Du rêve au projet

Combien de fois n’ai-je pas entendu des gens me dire : « Tu as de la chance de partir comme ça ! », et de continuer sur des si : si j’avais de l’argent, si je n’avais pas d’enfants, si j’étais plus jeune… Toutes ses justifications n’apaiseront jamais réellement leur conscience. Car au fond de chacun, derrière cette petite couche de mauvaise foi non assumée, se cache une frustration que l’on essaye d’ensevelir, pour oublier.

Pour ne pas en arriver là, voici d’après-moi les 4 étapes pour concrétiser ses rêves :

  1. Écoutez-vous

    Soyez réceptifs aux signaux d’intérêts, de joie… Pour (re)découvrir vos rêves.

  2. Listez vos rêves

    Rêver en l’air, c’est bien joli, mais ce n’est pas efficace ! Écrire votre Bucket List sera votre premier pas concret dans la réalisation de vos rêves. Vous pouvez voir la mienne ici.

  3. Convertissez vos rêves en projet

    Fixez-vous un objectif (la réalisation de tel point de votre liste dans le mois à venir, lors de vos prochains congés…), et divisez-le en sous-objectifs. Pour cela, réfléchissez aux conditions nécessaires pour sa réalisation : budget, apprentissage, disponibilité, ressources matérielles…

    Par exemple, vous rêvez de vous rendre aux Galapagos et d’y plonger à 30 mètres de profondeur pour y photographier des requins.

    Concrètement, vous pouvez calculer un budget approximatif : coût des billets d’avion, logement, séance(s) de plongée…
    Ensuite, à vous de voir ce qu’il vous semble nécessaire d’apprendre : l’espagnol, pour mieux communiquer sur place, la plongée (si vous n’avez jamais suivi de formation et que votre temps sur place est trop court que pour commencer de zéro).
    Au niveau disponibilité : vous devrez libérer le temps nécessaire pour votre voyage (par exemple, en prévoyant les jours congés nécessaires auprès de votre employeur) mais aussi pour votre apprentissage (cours de langue…).
    Au niveau matériel, vous vous dites que vous pourrez louer le matériel de plongée sur place, mais il vous faut malgré tout un caisson étanche ou d’un bon appareil photo de plongée (et le temps d’apprendre à le maîtriser).

    Et à partir de tous ces éléments, vous construisez votre plan d’action, en prévoyant l’argent à mettre de côté chaque mois et en entamant ces étapes intermédiaires, nécessaires à la réalisation finale de votre rêve, devenu projet.

  4. Et finalement, agissez !

    Assez de préparation, lancez-vous à l’eau !

En suivant ce chemin, vos rêves feront partie intégrante de votre vie, et vous constaterez, peut-être avec surprise, que le chemin pour les réaliser vous apportera déjà une certaine satisfaction.

Un choix

En suivant ces étapes, vous aurez une Bucket List qui évoluera en fonction des choses que vous aurez faites et barrerez au fur et à mesure, mais aussi des nouvelles idées qui vous viendront à force d’être réceptif et ouvert.

Salar d'Uyuni, Bolivie
Au salar d’Uyuni

Votre Bucket List deviendra alors un programme, et vous convertirez chacun de vos rêves en objectifs, les réalisant les uns après les autres, pour votre plus grande satisfaction.

Vous devenez acteur de votre vie, vous construisant les conditions nécessaires à la réalisation de vos rêves, devenus projets.

Et vous pourrez répondre à tous ces adeptes de la théorie de la chance :

Non, ce n’est pas de la chance, c’est un choix.

Un choix de vie qui implique, entre autres, moins de confort ou de luxe dans le quotidien, afin d’éparger pour vos projets. Un choix qui a ses bons et mauvais côtés, mais qui, au final, vous permet de vous réaliser.

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16 réponses à “Mon pire cauchemar”

  1. Tu me devance de quelques semaines, j’ai dans ma liste d’articles à écrire deux sujets qui rejoignent celui ci 🙂

    Beaucoup de choses font rêver en apparence mais quand tu y réfléchis concrètement tu te rend compte que tu n’en a pas réellement envie. C’est ce qui se passe avec la totalité des gens qui te disent : « Tu as de la chance ». L’idée du voyage les fait rêver, mais au fond ils n’ont aucune envie de voyager. Et même s’ils gagnaient au Lotto, ils ne voyageraient pas.

    Je crois que la frustration vient du fait de penser que quoi que l’on fasse l’autre solution aurait été préférable. L’histoire de l’herbe qui est toujours plus verte ailleurs. Celui qui part de ce principe ne sera jamais content même s’il réalisait l’intégralité de ses rêves.

    Toujours un plaisir de lire ces réflexions en tout cas.

    • Désolée Bertrand ! Je sais ce que ça fait, je l’ai vécu récemment … un peu frustrant ! Mais d’un autre côté, personne n’aborde le même sujet de la même façon, chacun à son point de vue et apporte sa pierre à l’édifice.

      Je comprends tout à fait ton propos. Et même, je dois dire que cela m’est déjà arrivé par le passé.
      Certaines choses avant, me faisaient envie, et une fois que j’ai eu la possibilité de les réaliser, je me suis rendue compte que, finalement, ce n’est pas important pour moi, et que je préfère dédié l’argent épargné à un projet qui me tient à cœur.
      Le tout est d’être au clair avec ce que l’on souhaite le plus – et ne pas croire qu’ailleurs est toujours mieux 😉

  2. Pour la salle d’attente, c’est une fausse excuse le plus souvent, je pense. Les gens disent qu’ils voudraient faire ça ou ça, mais au fond d’eux même, peut-être même inconsciemment, ils ne sont pas prêts et repoussent ainsi. Ça m’arrive d’ailleurs, mais pas pour les voyages.
    Le second point, effectivement, je n’ai ni voiture ni maison. Pas uniquement par choix économique d’ailleurs. Ça ne fait juste pas partie de mes priorités. Certains crient à la l’inconscience, la légèreté. Et bien qu’ils crient !!

    • Oui, ton propos rejoint celui de Bertrand : derrière ce « tu as de la chance » ou dans cette salle d’attente, finalement, certains ne sont pas prêts d’embarquer parce que tout simplement ce n’est pas leur rêve à eux.

      Au fond, c’est peut-être par l’idée de réaliser un rêve qu’ils sont attirés, lorsqu’ils voient une personne « qui a la chance » d’avoir réalisé un des siens. C’est l’idée de réalisation qui les séduit, plus le rêve réalisé par la personne chanceuse.

      Et pour la voiture et la maison, comme tu le dis « qu’ils crient » : à chacun ses priorités 😉

  3. Je suis bien d’accord avec toi, il faut vivre ses rêves maintenant et pas plus tard car plus tard est le meilleur chemin pour jamais. Nous n’avons qu’une vie alors vivons la, carpe diem comme dirait le capitaine.

    • Vivre sa vie plutôt que de la rêver … ou l’on pourrait dire que ce sont des étapes complémentaires : (1) rêver et (2) réaliser ses rêves ; mais il faut qu’il y ait une étape 2 😉

  4. Je suis entièrement d’accord avec tes propos, Amandine, mais aussi avec les commentaires précédents. C’est tellement vrai que beaucoup de gens disent rêver de voyages alors qu’ils n’en ont pas vraiment envie ou ne s’en donnent pas les moyens (au contraire de nous tous ici, peu de gens mettent les voyages en priorité).

    Et finalement, j’adore les deux dernières phrases de ton billet (à propos du choix de vie).

    • Merci Mario pour ton commentaire.
      Trouver ses centres d’intérêt et définir ses priorités est essentiel pour pouvoir poursuivre les « bons objectifs » dans sa vie. Comme tu le dis, pour nous, les voyages font clairement partie de ces priorités. Après, tout est question de choix : il faut assumer ses rêves pour se donner les possibilités de les réaliser !

  5. Quand certains de mes vieux potes me parlaient de leurs rêves, ils m’enguelaient dès lors que je leur rétorquais : « fais le alors ! ». Bon j’avoue j’étais un peu cache, mais c’était pour leur bien !

    Par ailleurs, j’ai fait la rencontre d’une blogueuse voyageuse dernièrement qui a halluciné quand je lui ai dit que je n’avais pas de voiture… Comme quoi nous ne sommes pas tous logé à la même enseigne !

    • C’est vrai que ta manière de réagir en les poussant à l’action, c’est mettre la personne au pieds du mur. Tu l’as peut-être un peu choquée, mais cela pourrait être « l’électrochoc » qu’il lui fallait avant de se lancer dans l’aventure, qui sait … ?

      Je me rends compte que finalement beaucoup de personnes se passent de certaines choses décrites comme « indispensables » dans (ou par ?) nos sociétés. En revenant de mon premier voyage en Amérique latine, par exemple, j’ai mis presque 4 ans avant de ravoir un téléphone portable (et je n’en aurais toujours pas si ce n’était pas le boulot qui me le fournissait). Au moins, mes proches et amis sont contents maintenant, je suis « connectée » !

      • J’ai eu les 2 réactions. Mais ça en a boosté certains.
        Tiens donc, j’ai lâché mon portable depuis mon retour de voyage d’Asie (court : 2 mois et des bananes), il y a 4 mois. Il ne me servait à rien en réalité. On verra si je tiens 4 ans 😉

  6. je pense comme la plupart des commentaires,que j’en ai assez d’entendre cette phrase:t’as de la chance!
    mais non j’ai pas de chance,je me suis bouger,j’ai économise,j’ai fait des choix..
    C’est le maitre mot dans la vie:le choix,le libre arbitre (d’ailleurs petite parenthèse,j’adore le film Matrix par rapport a ça,la notion de libre arbitre).
    on est tous confronte a des choix dans la vie,il faut en assumer les conséquences (avoir un enfant jeune,une maison etc..).Je finirais en citant une phrase du film Collateral avec Tom Cruise et Jamie Fox qui résume bien l’ensemble de l’équation:

    « Un jour, un jour, mon rêve se réalisera. Un matin, au réveil, tu comprends que ce rêve n’arrivera jamais. Toutes ces années, il t’a taraudé, et il fout le camp, t’es au bout de la route. Il ne s’est rien passé, ça n’arrive jamais parce que finalement t’as rien fait pour ça. Tu le ranges dans un coin de ton cerveau et tu t’affales dans ton fauteuil pour t’abrutir de séries télé jusqu’à ce que ton existence de merde s’arrête. »

    • Le monstre sous le lit doit être un bon allié pour affronter les soucis du quotidien 😉

      Cela me fait penser à cet homme qui a découvert un crocodile sous son lit au Zimbabwe !

  7. Joli article 🙂

    On a souvent tendance à passer pour des « chanceux » alors qu’il suffit de volonté et de détermination pour voyager comme ça, et non, ça ne nous est pas tombé dessus comme ça ! C’est aussi des choix et des sacrifices.
    Qui valent LARGEMENT la peine ! 🙂

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